
T able d’un moulin , ( Sucrerie ) on appelle la
table d'un moulin, une longue piece de bois, qui
efl placée au milieu du chaftis d’un moulin ; c’eft
dans cette pièce que font enchaffces la platine du
grand rôle , & les emballes des petits tambours,
c‘cll-a di»e les crapaù fines dans lefqù elles roulent
les pivots des trois tambours.
.Tafia , pu eau-de-vie de fucre ; efprit ardent qu’on
retire par la diftillation du fîrop qu’on a fait fermenter
: on l’appelle aufli guildive.
T ape , en terme de raffineur, ell un bouchon de
lmge , plié de manière qu’il ferme parfaitement le
trou de la forme, fans qu’on foit obligé de ,1‘énfcnccr
trop avant ; car dans ce cas, il endommageront la
tête du pain,
T Apé,fucre,en terme de fucrerie; on appelle du fucre
topé , du fucre que les affronteurs vendent aux îles
Antilles, pour du lu.re royal', quoique ce ne foit
véritablcment que du fucre terré, ç’eft à-dire, de
la càilonade blanche , préparée d’une certaine ma-
niète,-
T aper une forme , terme de fucrerie ; c’eft boucher
le trou qui cft à la pointe d'une forme de iucre , avec
du linge ou de l’étoffe, pour empêcher qu'elle ne fe
purge , c’eft-à dire , que le fyrop n’en forte, jufqu’à
ce qu’elle foit en érat d’être percée avec le poinçon.
T errage ( le ) ; opération dans laquelle on a
pour objet d’enlever, à la faveur de l ’eau & d’une
terre, argilleufe , la portion de fyrop qui refte à la
furface des petits cryftaux du fel eflemiel du fucre
en pain.
T erre. Les raffineurs emploient une terre blanche,
qui a la propriété de fe charger d’eau , & de
la laifïèr échapper peu à peu. On la tire de Rouen
ou de Saumur.
T erre a sucre ., ( Sucrerie ") on nomme ainfî
une forte de terre avec laquelle on blanchît le fucre ,
pour en faire la ca/Tona e blanche. Celle qu’on emploie
aux îles françoifis de l’Amérique, viVnt de
France, particulièrement de Rouen , de Nantes &
«le BourJeaux. Il s’en trouve aufli à la Guadeloupe. .
T errer le sucre ; c’eft couvrir le fond des
pains avec une couche de terre détrempée qui en
rv niant peu à peu fon eau , emporte le fîrop & blanchit
le grain. On appelle auffi cette opération , couvrir.
T ête , en termes de. raffineur , eft le petit bout
iB’u.i pain de fucre. Toute l’étude d'un rafineur eft de
fîire de bel'es têtes au fucre, parce quecomme c’eft
la dernière qui le fait, il eft à préfumer que le pain j
' entier eft parfait quand elle eft belle , & c’eft pour
cela .que les marchands ne vifîtent que la tête des
pains quand ils achettent de eette marchandife.
T ille , ( Sucrerie ) petit inftrument de cuivre fait
en forme de couteau, avec lequel on fouille le fond
des formes de lucre avant de leur donner la terre.
T ire-pièce, en terme de rafinear, eft un morceau
de fer battu d’un pied de large en quarré dans
fon fond. Les deux côtés percés de plufîeurs trous à
un pouce l ’un de l’autre en forme d’écumoire, font,
comme le derrière, relevés en bords d’un bon pouce
de haut. Le devant eft plat, La queue fur le derrière
eft auS relevée directement, & terminée par
une douille, dans laquelle on met un manche de
trois pieds de long. Le' tire-pièce fertà tirer, du bac
a formes , les immondices & les morceaux de foui
mes caflées dans l'eau.
T oile ; (faire la ) on défîgne par cette exprefc
fîon 1 état du fîrop, qui tombe de l ’écumoire , en
faifant nappe«
Toqueux, barreau de fer qui fe termine en cro«
chet à un bout , qui porte à l’autre une douille &
un manche de buis ; c’eft un fourgon qui fert à attirer
le charbon & à nettoyer la grille de la four-
naifè, •.
T racas , fonte« terme de raffineur, des éfp'aces
vuides & quarrés , qui régnent depuis le premier jusqu’au
dernier étage , en perçant tous les greniers
directement au - deffus l ’un de l’autre. Les tracas
forment du haut en bas, une efpèce de cloifon de
planches , qui font percées fur les deux côtés de hauteur
d’homme en hauteur d’homme, pour recevoir
d’autres planches d’où les ouvriers le donnent tes
pains de l’un à l’autre, jufqu’au grenier que l ’on
leur a deftiné. On voit tout au haut du tracas une
poulie d’où tombe un cable , au bout duquel eft
un gros crochet où l’on met le bourrelet quand il eft
queftion de defeendre de grofTes pièces.
T ravailler; on dit que la terre travaille quand
elle laiffe écouler fon eau au travers du grain.
Trempe , ( mettre en ) en terme de raffineur ; c’eft
l ’aétion de laifTer tremper les formes qui ont déjà
fervi pendant douze heures au-moins dans le bac à
formes, avant de les laver & de les emplir de nouveau.
T r i ; faire le tri. ou triage , c’eft Séparer lesmof-
couades. & les caffonades fuivant leur qualité.
Trier , en terme ’de raffineur ; c’eft l’aâion de f<*
parer en plufîeurs tas ou monceaux, les différentes
efpeces de matières, félon les differentes qualités
qui fe trouvent dans un meme barrÜ. Pour faire ce
triage , c’eft ordinairement fur la couleur qu’on fe
règle; cependant il y a des cas où l’on a plus be-
foin d’expérience que. d*yeux. C ’eft quand !egra:n
eft affez fin pour faire juger de fa bonté indépendamment
de fa couleur. Cette variété de couleur &
de qnalité vient des différentes couches du barrîl
pendant lefquelles le fyrop a filtré à-travers la matière,
& taché la plus proche des parois du barril
en y féjournant.
T ruelle , en terme de raffinerie de fucre , eft un
outil femblable à celui des maçons , excepté que celui
ci a le coude bien plus long. On s’en fert pour
faire les fonds, pour ramaffer dans les poëlettes Ge
qui fe répand par- deffus les bords des chaudières.
eft trop foible , on réitère l ’opération , tant qu’on
le juge neceffaire. Ce n’eft qu’à force de chaleur
qu’on vient à bout de faire couler les fyrops , même
dans l’été il faut faire du feu exprès. Quand les
vergeoifes ont égoutté pendant quelque temps fans
être couvertes , on les loche ; mais comme l’âcreté
des matières les attache aux formes, on ne peut les
locher en les fecouant Amplement , c’eft pourquoi
on fe Tert d’une, fpatule large de deux pouces , &
longue de trois fans fon manche, pour piquer ce
fucre dans les formes & l ’en faire tomber dans des
baquets, enfuite on en fait des fondus.
V eefuntÉs. On nomme ainfî les vergeoifes rew
fondues.
Ventouses ou Events ; ce font des tuyaux circulaires
pratiqués dans lé maflïf de maçonnerie qui
entoure les cuves. Les vèntoufes partent de la four-r
riaife & aboutiffent aux tuyaux des cheminées , où
elles portent la fumée.
V erte. On dit que les bâtardes font vertes quand
le grain eft fort chargé de fyrop.
V esou. Ç ’eft le fuc, ou le jus exprimé des cannes
avant qu’il a it été. cuit & dégrailfé.
Vergeoises , font, parmi les rafineurs, les fucres
que produifent les fyrops des bâtardes. Quand la
matière eft cuite , on la raffemble dans un rafrai-
ebifloir , où on la mouve avec précaution , parcé
que l’excès Tépaiflîroit au point d'empêcher les
fyrops d’en fortir. On les met dans les formes
appellées bâtardes'y que l ’on a eu foin d’ eftampêr.
On les monte enfuite , on les détape. O11 les met
fur le por. On les perce avec une prime de trois
pouces de long, & d’une ligne & demie de diamètre
vers fon manche. Après quelques jours, on
les perce avec une prime plus groffe. Cètte fécondé
fois Suffit quand la matière eft bonne. Quand elle
V in de cannes. Synonime de vefou,
V inaigrerie. Petit bâriment faifant partie des
établiflemens où l’on fabrique le fucre ; c’eft proprement
un laboratoire fervant au travail & à la
diftillation de l’eau-de-vie tirée des débris du fucre
que l ’on a mis én fermentation.
Uvagfou (EuvAge (Sucrerie); c’eft ainfî qu’on
appelle dans une fucrerie la partie du glacis garnie
en carreaux de terre cuite , qui forment TencaifTe-
ment de chaque chaudière à fucre, & en augmente
1 confidérablement les bords;