
fec , humide, ou participait de ces qualités; d’oii
i l réfulte qu’on pourrait foivre la nature pas à
pas dans toutes fes opérations, *& au milieu de
la faTon la plus rigçmreufe procurer à une ferre
le degré de chaleur néce'^aire pour la production
des légumes, plantes arb:iffeaux , &c.
On pourrait aufïi divifer la ferre rn différentes
portions a fcparéts pa> un petit mur de cloifon,
& popter , dans chacune, à l’aide du venilateur,
la température paiticulière, & convenable relativement
A la nature des plantes que chaque
divifïon renferme.
Nous Centrerons pas dans un plus grand d?é-
tail fur les ferres-chaudes dont la defcriptidiï appartient
eflentiellement au dictionnaire du J ardinage.
On peut aufïi confulter ce qui a été dit
furies ferres-chavdes, dans ce volume, à l’attiple
Poelier.v
serrurier,
3 ^ 1
S E R R U R I E R .
( Art du )
X_iF ferrurier eîl un ouvrier qui tire fôn nom. de
la fabrication des ferrures , lefqcelles, font en tffet
le principal obj t .de fon travail & d,e fon commerce
: mais Ion art s’applique, à une mul étude
infinie d'au:-res objets, & l ’on peut -dire que , con-
fidére fovs ce point de vu e , il n'y a guère d’arts
plus étendus..
En général le Serrurier fabrique tous les ouvra"
ges de f.r forgé qui s’emploient dans les batiments,
tous ceux qui entrent dans la conftrudion des machinas
de toute e'fpëce., & prefque tous les uften-
fiies qui'font dufage dans les arts & métiers.
Il faut qu’il fâche connoî re & employer à propos
les différentis qualités de fer, & qu’il aie une
certaine connoifTan ;e du delfein pour les ouvrages
qui demandent du goût & du génie ; tels, par exemple
, que ces grilles, ces baluffades, ces ba’çôns,
où la riche (Te des ornements & de la décoration doit
fe 'trouver réunie avec laTolidité de l’ouvrage.
Lès ferrurier s frrneois fe font toujours diftingués
dans cette partie : entre les beaux,-, ouvrages qu’ils"
ont produits, on admire les magnifiques grilles
de réglife de Paris & de l’abbaye de faint Denis;
celles des châteaux dè Verfai'lles & de fvlallons ;
celles qui ont été faites à’ Nanoy pour la-p'ace
du roi, & à P.iris pour le Po’tugal. On admire
de même la rampe de la chaire.de l’églife de S.
Roch à Par-s, & l’on a vu en dernier lieu ? or tir
de l’at't Hier d’im ferrurier de- Paris une confole
de fer poli & -travaillé , qui ne déparerait point
les appartemen s les plus richement décorés. La
grille du cbceùr de S. Ge:main-l’Auxerreis & la
lampe dugnnd efçalie^ du Palais-Royal, que l’on
voit aujourdliùi, ne font pas mbi'r s- dignes de l’attention
des connoiffeurs par leur beau poli, la richeffe
de leur deiffein & dé leur ornement.
La connoiflance des fers & de leur différente
qualité eft donc très-néceff- ire dans un ferrurier,
parce que le fer doux ne doit pas êeçej* employé de
la même msn ère que le ferme, que l’un v-u
être plus chauffé que l ’autre, & que parmi les
fers aigres il y en a de plus caflants les uns que
les autres. ' *
Il doit auflï favoîr que plus un fer a de la chair, ou
que plus il çit deux & (V trpyaille plus faciiemenc fous
lemart- au % fims la lime , moins il eft aifé.à polir -
Ans & Métiers. Totn.VIl.
au lieu que celui qui a un gra:n fin & gris, 8c
qui n’a point de chair, prend un beau poli, eft
dur à la lime & bouillant à la forge.
Il faut aufïi, pour tirer parti du fer dans les
différents ouvrages qu’il en veut faire, qu’il con-
noifle fa duéÜïité, qu’il l’augmente en l'échauffant,
qu’il ne chauffe pas un gros bàrreau de fer comme un
menu ,41* un fer aigre comme un fer doux pqu’il
cv;te de lè brûler en la mol si fiant par !e feu, & qu’il ne
fe trompe pas .-dans la qualité de charbon en prenant
pour du bon celui qui ronge & g r fille le fer pour
être trop chargé de fouffre.
Lorfqu’un ferrurier a chauffe fon fer par deg c ,
qu’jl lui a donné une bonne chaude , qu’il fe propofe
defouder deux morceaux de fers également chauds’
dans toutes les parties 'qui doivent les réunir, il faut
qu’il les batte très-promptement & à petits coup* dans
l’endroit où il veut les, fpuds r ; & quoique la liste
prenne difficilement-fur les foudures qu’on a fau-
poudrees def.>b!e ou.de terre en poudre, il 11e doit
pas ignorer qu’il y a fouvent d'.s fers àigres qui ne
fe réuniraient pas fans ce fecours.
Lé talent de; bien limer n’eft dp-s moins inté-
refïant, & eft toujours: plus difficile, que ce'ui de
bien foiger furrtout lorfqu’il eft quéftion de donner
au fer ce poli qui rend l’ouvr/ge plus fini &
plus parfait. On y reuflît en employant. ap ès
les limes douces, des grès fins", de l’éméril pilé
Sc paffé à l'eau , de la pierre à huile réduite en
poudre fine, du cptcoïkar b’oyé très fin , ou rerie
enduitie dont la couleur eft rouge , du tipoii ,
8cc. dont ils fourbiftènt les ouvrages auxquels ils
veulent, donner un brillant très-vif.
Quand .on a beroin de faire des ornemrnts, &
qu’on eft bien aife d’abréger l ’ouvrage, on fe fert
d’une étampe fimple ou double, qui eft faite avec deux
morceaux d’acier dansdefquels on creufe la forme de
la moitié des vafesqui terminent les fiches des moulures
qui orneyt les elpagnclottes, des boutons,
des poignées, des olives pour les loquets, verrous
& ferilires ; des places-bandes de baluftrade, &
de rampes' d’efcaüeç.
Pour dégrpffir & former ,1e fer de la grofïeur .1-
peu-près qu’on véui les ornements , on 1: f iiî bien
chauffer , & en frappant à coups de .marteau fur
rétampe"', on lvi fait prendre la forme qu’on de*
fire. Si ce font des ornements qu'on veuille décou-*
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