
c l a b l e s t e l l e s q u e c e l l e d e l a c h a u x , o u c e l l e d e
l ’a l u n , o u c e l l e d u f e l am m o n ia c q u e l ’ o n jo in t
à l a l e f f i v e d a n s q u e lq u e s a t t e l ie r s ; o n f e n t c * m -
b i e n l e s p r in c ip e s é t a b l is c i - d e f lu s f o n t n é c e f la i r e s
p o u r b i e n o p é r e r l a f é p a r a t io n d e s g r a i f le s & c e l l e
d u f e l m a r in q u i fo n t le s , d e u x p o in t s p r in c ip a u x d e
c e t t e fa b r i c a t io n ; t o u t e l a t h é o r i e d e s r a p é r a t io n s
q u i y c o n c o u r e n t , e ft d é v e lo p p é e d an s c e m ém o i r e
d e l a f a ç o n l a p lu s lu m in e u f e & l a p lu s p r é c i f e .
I l f e r a i t f o r t à f o u h a i t e r q u e l e m in i f t è r e m î t
l ’a u t e u r à p o r t é e d e r é i t é r e r fu r d e s q u in t a u x d e
f a lp ê t r e & d e f e l m a r in le s e x p é r ie n c e s ejü’ . l n ’ a pu
f a i r e q u e fu r q u e lq u e s l i v r e s d e c e s d e u x f e l s . II
e f t c e r t a in q u ’ o n n e p e u t f a i r e d e b o n n e p o u d r e
q u ’ a v e c d e t r è s - b o n f a l p ê f e , & q u ’ cn p e r fe c t io n n
a n t fu r c e s p i in c i p e s l ’ e x t r a c t io n , l a c u i t e & l e
r a f f in a g e d e c e f e l , p o u r p a f le r e n fu i t e à l ’ e x am e n
d e la fa b r ic a t io n d e la p o u d r e , o n p a r v ie n d r a i t
a i fém e n c à l a r e n d r e p lu s v i v e & p lu s d u r a b le .
N o u s p e n f c n s q u e c e t o u v r a g e d e M. T r o n f o n du
C o u d r a y m é r i t e d’ ê t re p u b lié d an s l e r e c u e i l d e s
m ém o i r e s a p p r o u v é s p a r l ’ a c a d ém ie . Signés , de
jMontigny & Macquer.
Salpêtre à la monnoie.
O n a p p e l l e affiner au falpêtre l ’a f f in a g e d e l ’ a r g
e n t q u i f e f a i t a v e c c e f e l o u n i t r e . L ’ am n a g e d e
l ’a r g e n t p a r l e f a lp ê t r e f e f a i t a in f î .
On fe fert d’un fourneau à vent, on y met
un creufet, oti le charge d’environ 40 marcs de
matière d’argent , puis on le couvre & on charge
le fourneau de charbon. Quand, la matière eft en
bain, on jette deux ou trois onces de plomb dans le
creufet, on b rafle bien la matière en bain , puis on
retire le creufet du feu. On verfe enfuite cette
matière par inclination dans un baquet plein d’eau
commune, pour la réduire en.grenaille. Après
lui avoir donné trois feux on laifle refroidir le
creufet fans y toucher, on le retire, enfin on le
cafle, & on y trouve un culot dont le fond eft
d’argent fin, & le deffus de crafle de falpêtre, avec
l’alliage de l’argent.
Vfage du nitre.
l e n i t r e e f t d ’u n g r a n d u f a g e , f o i t d an s l a c h y -
m i e , f o i t p o u r l a c om p o f it io n d e l a p o u d r e à c a n o n
f o i t p o u r l a t e in t u r e , où i l * e f t c om p t é p a rm i le s
d r o g u e s n o n c o lo r a n t e s ; c ’ e f t - à -d i r e a v e c le f q u e l l e s
o n p r é p a r e le s é to ffe s à ê t r e m i fe s en c o u l e u r .
E x p l i c a t i o n des "Planch espou r Vintel-
ligcnce de V ar t du falpétrier, tome ï p
des g ra vu re s .
P L A N C H E Iere.
Fabrique ou extra ftion du falpêtre.
La vignette repréfente l’intérieur de l ’attelier
où fe fait la leffive des platras, terres, &c. dont
on extrait le falpêtre.
C’eft un lieu clos dans lequel les cuviers font
rangés fur plusieurs lignes parallèles, 8f foutenus
fur des chevalets à la hauteur d’environ dix-huit
pouces, pour que les demi-cuviers, que l ’on appelle
recettes y puiflent être placés au-deflous, & recevoir
l’eau qui fe filtre à travers les gravas ou
platras - dont les cuviers font remplis.
Les cuviers font des futailles jauge d’Orléans,
de trente pouces de hauteur, fur vmgt-quatre de
diamètre.
On volt dans le fond de la vignette fîx tonneaux
défoncés, & quatre autres fur le devant qui
font pofés fur le loi de l'attelier , ils fervent lés:
uns & les autres à recevoir l’eau des recettes ou
la cuite , comme il fera dit ci-après.
Bas de la planche.
Plan de l’attelier repréfènté par la • vignette ,
ffâns lequel il y a quarante-huit cuviers & vingt-
quatre recettes ;
On a repréfenté par des cercles ponétués remplacement
de vingt-quatre cuviers, pour laifler
voir les chevalets ƒ £ , k i\ k l y qui les fupportent.
^ Les douze recettes qui reçoivent l ’eau de ces
vingt-quatre cuviers , paroiflènt au-defloùs des
chevalets, 8c dans les vuides que laiffènt entre-
elles les traverfes qui les afîèmblait, c’eft fur ces
traverfes & fur les chevalets que les cuviers, font
pofés, ainfî que les cercles ponâués le font connoître.
Pour procéder au travail des vingt-quatre cu-
'viers qui occupent une des moitiés dé l’attelier ,
lefquels font rangés en trois bandes de hauts cuviers
chacune > diftingués par les lettres A B C D*E F G. H
pour la première bande ; I K L M N O P Q pour la
fécondé; & R S T V X Y ZÆ pour la.troifîeme;
on charge les- huit prémires cuviers _A - H de
deux boifleaux combles de cendre, par^deflus lefquels
on remplit avec les plâtras concafles & pafles
à la claie, comme il fera dit dans l ’explication de
la planche fuiv2nte.
On charge la fécondé bande I-Q , en n’y mêlant
que deux boifleaux ras de la même cendre & les
plâtras concafles.
La charge de la rroifîème bande R-ÆV eft feulement
d’un boiffeau & demi de cendres au-deffous
des gravas.
Les chofes, en cet état, , on verre de l’eau fur
les cuviers A-H de la prertiièrë' bände ; à-peü-pres
la quantité de deux demi-queues ; cetre eau apites
avoir traverfé les cuviers, s’écoule dans les recettes
1 , 2 ,» 3 » 4> à la quantité de huit demi-
queues , que l’on tranfporte fur la fécondé bande
en puïfànt avec des féaux.
La fécondé bande. I-Q leffivée de la .même - manière,
ne rend que la quantité de fix demi-que,ues
dans les recettes y , 6 , 7 , 8.
On porre ces fîx demi-queues fur la troifîème
bande R-Æ, qui n’en rend que quatre dans les
recettes 9 , 10 ; n , iz ; alors on décharge la
première bande c’eft-à-dise , que l ’on ôte -les
plâtras ou terres & la cendre, on jetre ces manières
fous un hangard pour y être amarçdées. .
On recharge la première bande avec trois
bo.ifleaux de cendre & des plâtras concafles ; on
porte enfuite les quatre demi-queues d’'eau provenue
de la troifîème bande, que l ’on relève des
recettes 9 , 1.0, 1 1 , i z , fur la première bande
A B C D E F G. H , donc on a renouvellé , la
charge.
Il ne fort à cette fois des cuviers, qüe deux demi-
queues, qu’on porte dans la chaüdièié Ou fe fait
l'évaporation , ou que l ’on dëpbfe'd-ins les tonneaux
a ou b y cd ou e, qui prennent le nom de cuite^
pour de-là-être tranfporté dans la chaudière,.
Sur la' féconde bande I -Q , on Verfe la quantité
de fîx demi-queues d’eau.
L ’eau qui pafle dans les recettes 5, 6 , 7 , 8;, fe
nomme lavage , que l’on porte fur, la troifîemé
bande R-Æ ; celle qui pafle daps,,les recettes
5», 10, i 'i , i x , te nomme /« petites eaux, que
l’on reporte fur la première bande A-H , dont on
a levé la cuite ; il en fort environ quatre demi-
queues que l’on. nomme les eaux fortes. t
On renouvelle alors ou on recharge la fécondé
bande I -Q , fur laquelle on tranfvuide les quarre
demi queues des eaux fortes , & on a une fécondé
çu'te de deux demi-queues que l’on porte dans la
chaudière.
On procède de la même manière au lavage de la
troifîème bande R-Æ, on porte le lavage qui en provient
fur la première bande A-H , pour avoir les petites
eaux ;; quë l ’on-porte fur la féconde bande I-Q,
qui fournit lés eaux-fortes.: On recharge alors la
troifîème bandé, & les eaux-fortes:; y ayant été filtrées,
il en fort une troifîème {euite que l’on porte
dans la chaudière.
On voit par cet expofé que chacune des trois
bandes devient la première ou la 1 dernière, j
que les eaux ou cuites que l ’on porte à la chaudière,
ont p a fié fur quatre bandes, quoiqu’il n’y
en ait que trois dans l ’attelier.
Oh procède de la même manière pour le fêrvice
des vingt-quatre autres cuv ers , dont les; plans fonjt
indiquési;par- Iles lignes ponduées; on procédera
de même pour vingt-quatre autres cuviers, fî f ’at-
telier en contenoit foixante-douze, quatre-yingt-
feize, ou antre?plue grand nombre.
P L A N C f t . E ,1 I. »
'Cohtendrit les âutïls'Çff opérations ‘préliminairesà la
leffive, repréfehtée par la planche précédente;
Fig. 1. Pic ou pioche à feuille de fange’, fervant
à l’homme de ville du falpétrier , pour démolir
les vieux murs dont les plâtras contiennent du
falpêtre.
x. Pelle ordinaire fervant à charger les tombereaux
& hottes , ou à pafler les gravas pilés a travers la
claie.'
3. Maflè fervant au manoeuvre du falpétrier pour
écrafér les platras, ©il pour les conçalfer, enforte
qu’ils puiflent être tamifés par la claie ; cette
n ma/fe, eft garnie d’une frette:..de Ter, & fon
deflbus i ’eft. de plufîeurs tcaboçhés ou têtes de
gros clous.
3. N°. x , le deffous!de la mafle ga<ni de. têtes de
. .clous, tant pour conferver la- mafle que pour
‘divifer plus facilement les platras par les inégalités
qui les renconrent*
Hbuë fervant à curer lésj cuviers, &ç.
5. L 1 claie de:cinq à fîxpiëds'dè hau’eur f\ir huit à
neuf de largeur. < Les- deux exrémités AB , CD
_ font'recourbées d’environ fîx . ou huit, pouces,
pour retenir les gravas concafles qui font lancés
avec force contre la claie par le moyen de
la pellefig. x.
Tout ce qui pafle au travers la claie du coté
de I, eft porté dans les cuviers Les morceaux plus
gros que l ’intervalle des baguettes qui forment
la claie , tombent en KK au bas de la même
claie, ou on les pulvérife avec la mafle Jzg. 3 ,
jufqu’à ce qu’ils puiflent pafler par la claie.
Cette divifîon ou ameubKflement facilite à
l ’eau la difloliuion des différens fels que ces
matières contiennent. ,
L a claie eft foutenue dans la fîtuation inclinée
que la figure repréfente par deux fourches de
bois comme celle cotée dès lettres EF , le corps
. de la claie eft fortifié par trois ou quatre tra-
verfe' horifontales, dont on voit les extrémités
en E , G ,v H.
Au lieu des fourches dont on a parlé cî-
defîus qui fôutiénnent l*a claie, on fe contente aflez
! ordinairement de l’appuyer contre un des murs
■ du hangard , fous lequel cette préparation doit
: f être faite ; les platras fe pulvérifent avec d’autant
plus de facilité qu’ils font plus fecs. '