
L e commerce de la foude de Varech, eft de Confé--
• quence pour les riverains de cette amirauté ; & il
eft auffi très-avantageux aux-marchands.
Autres efpcces de Soude,
On prépare la foude dans plufîeurs autres contrées.
Les marchands diflinguent ces différentes fondes
par le nom-que la plante dont on les tire a
dans chaque endroit.
Ainfi ils appellent, comme on vient de le ; dire, 4a foude préparée à Cherbourg , Soüae de Var'eck\
St ils divifent celle d1 Alicante en Soude de Bàrille
Soude de Bourdine,> .
C ’eft du Kali geniculatum de Gafpàr'd Bauhin ,
du Kali mayas cochleqto femine , & du, Sa(folatfa~
riva du même auteur qu’on tire les -fondes communes.
• Pour y parvenir , voici la méthode qu’on fuit
dans tous les pays ou le travail s’exécute en grand,
en Egypte, près d’Alexandrie, à Carthagènes, &
en d’autres endroits.
On ceuille cette plante qui a crû fans ar t, ou
qu’on a femé pour la multiplier : on la coupe lorf-
qu’elle eft dans fa plus grande force , on la fait
Lécher au foleil, comme le foin; on la met en
gerbes, après en avoir ramaffé le fruit, fî on
fouhaite; onia brûle enfuite fur des grils de fer,
d’où les cendres tombent dans une foffe, ou par un
procédé plus fuivi dans un grand creux.
On jette d’abord une botte de kali féchée &
enflammée j qui réduit fuceeHivernent en cendres
toutes celles dont on la couvre peu-à*peu.
Le feu étant éteint naturellement, on tire du
creux les cendres qui contiennent une très-grande
quantité de felalkaü fixe marin, auquel on a donné les
noms de Soude, Soude en pierre , Salicore, Sali-
cote, la Marie, Alun 3 Catin , dont Pline dit
que la découverte eft due à des marchands, qui,
jettés par la tempête à l ’embouchure du fleuve
B élus en Syrie , firent cuire leur alimens avec, le
k a l i, dont la cendre unie au fable- fur lequel elle
tomboit, forma du verre par la fufîon de l ’un &
de l’autre.
On préféra la foude des pays chauds à celle des
pays froids ; ht Soude de Barille eft la plus eftimée
de toutes.
On la choifira fèche, fonnante, d’un gris bleuâ- ,
tiré, garnie de petits trous, n’ayant aucune odeur
de marécage ; on rejettera cçlle qui a une croûte
verdâtre, qui eft noirâtre, puante, <ou qui contient
des pierres. ;
Pour être sûr de fou choix dans l’achat dè-Ia
foude, il faut |a diffoudre dans l ’eau, la filtrer
comparer le poids que l’eau a acquis avec celui de
la foude ; ou. bien faire évaporer jufqu’à ficcité :
elle fera d autant meilleure, qu’elle contiendra une
plus grande quantité de fel alkali auquel elle doit
toute fa vertu.
Le fel de la foude eft un vrai fel lixiv iel'&
-àlkali marin ; c’eft lui qui fert de b a Ce au fel commun
; mais cet alkali eft mêlé de fel de glauber,
de tartre vitriolé , & d’une allez grande quantité
de fel marin ‘que le feu n’a pu décompofer.
Ce fel marin canftitue le fel efïènriel du kali de
la^plupart.des plantes maritimes, & de. toutes celles
qui fourniffent la foude ; ce qu’il eft aifé de démontrer
par la décodion-, l ’expreffion , la filtration
& l ’évaporation du- fuc de ces plantes-. Ce fel
neutre^ eft détruft par Tincinération, le feu, délogé
l’acide marin de fa bafe .alkaline ; cet acide
fe diflîpe, & l ’alkàli refle mêlé avec la terre' &
une portion des fels qui n’ont pu être décpnn
j polés. ‘
La pntréfadibn eft un autre moyen de décompofer
le fel' marin. Le kali donne en fe pourrif-
fant une ^odeur extrêmement fétide, femblable à
celle dés excrémens humains , ou des parties animales
putréfiées. Elle eft due à un alkali volatil
qu’on peut ramaflèr fous forme concrète par la dif-,
tillation.
M. Henkel ayant verfé les différens acides minéraux
fur un fel greffier qui s’étoit précipité de
la leffive, & fur la foude, trouva après une forte
eflèrvefc.ence, & après avoir laiffé repofer la diflo-
lution, une poudre femblable au bleu de Pruffe ,
en très-petite quantité.
M. Geoffroy répéta les expériences de M. Henkel,
obtint à-peu-près les mêmes produits, & obferva
qup la, fécule bleue qui varioit beaucoup, dépeix-
doit principalement de la quantité de charbon contenu
dans la foude. Il attribua cette couleur bleue
a la partie ferrugineufe du charbon , développée
par le favon tartareux formé, de foufre, ou de
l ’huile concentrée du même charbon unie avec le
fel alkali qui eft ici abondant.
La foude eft d'un très^grand ufage pour blanchir
le linge dans Ls pay- où l’on ne brûle que du bois
flotté , comme à Paris dont les cendres ne contiennent
point d’alkali fixe ; les blarichifî'eufès ne pouvant
frire ufage de ces cendres pour leurs leffives,
emploie de la foude. Elle fert auffi à dégraiffer
les étoffés ; mais fa plus grande confommation eft
dans les .fabriques de favon noir, gris où blanc, &
dans les verreries,
S O U D E R .
( Arc de )
L ’art de fouder eftl’induflrie de joindre enfeiii-
ble deux ou plufîeurs métaux , à i'aidc d’un fondant
métallique, que le feu puiffe faire entrer en
fufîon plus facilement que les métaux que l ’on veut
joindre ou coller les uns aux autres..
On nomme foudure le fondant que l’on emploie
pour réunir les pièces ; mais cette foudure varie
en raifon des métaux que l ’on veut fouder, & par
la manière dont on l ’applique.
Les métaux entrant en fufion plus ou moins facilement
fuivant leur nature & fuivant leurs alliages
, ori doit proportionner la compofition de la
foudure à leur nature^
Lorfqu’on veut fouder deux morceaux d’un même
métal ou des métaux différens, il faut que
chacun de ces métaux commence à entrer en fu-
ûon par leurs bords , fans que le refte y entre &
que la foudure en fe fondant totalement réunifie
les deux morceaux de métaux ; c’eft pourquoi dans
la foudure on fait ordinairement entrer une portion
du métal que l’on veut fouder, auquel on joint une
portion plus ou moins grande., de quelqu’autre fiibf-
tance métallique qui en facilite la fufion.
Ainfi on peut réduire cette induftrie à ces principes
, que la foudure doit entrer plus facilement
en'fufion , que le métal ou les métaux que l ’on
Veut foudér ; qu’il faut donner à la foudure autant
qu’il'eft poffible la couleur, des métaux qu’on veut
fouder ; qu’il faut procurer par l ’alliage à la foudure
à-peu près la meme folidité , la même ductilité
qu’au métal qu’on veut fouder : fans quoi la
foudure ne feroit point de durée, & il ne feroit
point poffible de la polir, delà travailler, de la
cifeler ; & que les métaux étant différemment alliés,
exigent des foudurés différentes. .
Soudure pour Vor.
Si ce font dès pièces d’or que l ’on veuille fouder,
on prend de l ’or, femblable à celui dont eft
la pièce, c’eft-à-dire du même alliage, & on y
ajoute un peu d’argent pour en augmenter la fu-
fibilité ; on fait fondre le mélange dans un creufet
bien net, en obfervaut de le remuer ; on y ajoute
Un peu de borax.
% Lorfque le tout eft parfaitement fondu, on le
vide ç^ans une lingotière; on bat çcf alliage pour
le réduire en une lame très bouillir dans de l’eau dans la-q muei'lhlec e,o nq uae fla’oitn dfaifit
faolluidargee dpeo ul’ra lfuonu d,e ra.près quoi on peut employer eefi
d’oQr ufiann d& lterès sm-doérlciceaatusx, qoune alj’oount ev ejuuftq ufo’àu udne r qfuoanrtt qdu’a’rogne nyt eomup lmoiêem peo ular dmoonintieér "Æplut ish d eq ufoanlitditiété dà ’olar I tfroèusd-upreet i;t sf';î loesn mfoorrmceea uuxn qcureeu lx’o dna #asû u nfo cuhdaerr bfoonn;t ; obno uyg ièm eqtu le’ olr’o &n lla’anrcgee ndet,f lii&s aavveecc uïân flcahmamluem de’auun e, opnlo ifean:tt floens dmree tftae uforsu deunr eoe ; ucv’reef.t la méthode qu’emlesL
oforufqduu’roéns efomnpt lobiel aln’cahrgese n; t,l olr’féqtaui’no n, flee pfelortm bd u, cuivre , on -a une fou lure rouge.
& So’nil lse’as giacf ldueje ftotiut daevre cle su np ifèicl edse, on les attache foin auparavant f e r , . ayant eu grattoir furies bdo’ ardvsi vdeers, pci’èecfet sà q-du’iorne ,v eduet praéfultnr ilre, lpeosu qr uei np oeunrlreovieenr t toêturtee s les petites ordures & rouillégèrement
avec un piàn cleaa ufu ptreermficpiée, ;d aonns hduem l’eefatue lleas foeunddruoreit sr éqduuei tel’ oenn vleaumt ersé umniinr c; eso n& m ceotu epnéefu ietne pceatlictisn mé,o crc’eefatu-àx- d; iroen, ldese nfta uopno uad eren laevveéc t oduut eb lo’eraaxu ddeé rafan gcerryofitta ltloifuatteio nla , fofaundsu cree.la il bouillonneront &
danLso rufnq ufee uto duet ecfth aaribnofin p rbéipenar aél,l uomné m, etd ele ms painèicèerse &qu ’leollrefqs ue’no nf ovieonitt eqnutoeu lraé efso ;u dounr efo ueffftl eb liéegnè rfeomndenute ,, rpoairrc ,e oqnu ’erelltei rep alreosî t puinèciee s& f oluuidféaeust,e c&o momn el eusn j emttie
dans de l’eau froide.
peStiit ela, pcioèmcem eq ufee rlo’oint, vpeaurt efoxuedmerp eleft, euxntr êamnenmeaeun,t opnla cl’ea fflau ifeotutidt udrea n; s ounn rcehmarebt ounn qauuet rle’ ocnh acrrbeounl e;p aorn- dd’eufnlues ,m è&c haev efuc r ulne sc hpaièlucems eqauu ’ooùn fvoeuufftl ef olau dflearm, m&e .llaoirlffqeu ’roenfr oviodiitr lq’aunen elaa uf odued ulurei- mefêt mbeie, no ufo onnd luee j,e totne
dans de l’eau.
Il arrive que l’or perd fa couleur & devient plu?