
- Lorfqu’on fait fies e'fpagnolet-tes'très-qîrcjpres ,*yn
<ne fe fert point d'étampe, on met fur le tout les
endio t$ où doivent 'être les moulures, & on forme
toutes les moulures avec l’outil, enfui e on feude
ces morceaux 'travaillés au tour fur la tige de l’ef- j
pagnolette.
Quand on fe propof de-lés bronzer, on fe con- i
tente de les bl nchir; fi l’on veut les mettre en j
eoukur d’> au , il faut leur donner -un beau polis
alors il ne s’agit plus que de les attacher fur *le \
monta t du .châflis ; cela fe fait., .comme nous
gavons d-jà dit , par des lacets , auxquels on |
donne différentes formes , fuivant le goût du ,
fenuritr.
Mais il eft plus important de dire comment on j
met ces iacéts en p'aCe. Les -parties qui touchent ,,
étant -plus groflès que le collet qui les fepnre, il îi j
•pas.poflible d’enfiler le lacet par le bout de l’ef- i
pagnolette ; les ferruriers s'y prennent de deux ;
façons différentes , qui font a-peu-pres auffi bonnes j
Ü’une que l’autre.
On-forge un morceau -de fèr, qui efl afièz large ,•
au milieu pour former le corps du lacet , & il feter- •
mine en pointe par les deüx extrémités, pour en j
faire la queue*
On etampe le corps pour lui donner la forme ;
qu’on juge convenable ; on replie ce lacet fur un
.mandrin qui doit être de la même.groffeur que la -
^ partie du collet où il doit être placé..
Les deux pointes rapprochées, 'fcudées & taraudées,
forment la queue du lacet ; mais onxhauffè
& on ouvre le-corps du-lacet pour le mettre en
place ; & quand on l’a mis à l’endroit convenable ,
•on le refferre avec l’étau pour lui .faire reprendre
fa première forme.
D’autres , après avoir fondé la queue du lacet a'
la partie qui en doit faire le corps^ roulé & fondé i
cette partie, coupent l’anneau, puis ayant chauffe
& ouvert l’anneau, ils le paffent dans le collet, & le
ïefierrent dans l’étau ; & quoique fe corps du lacet
ne (oit que rapproché ; la feule force du fer fuffit
pour qu’il ne s’buvre jamais, quand -on l’a mis èn
place : la queue ayant traverfe^ le-montant de la '
croifée, eft arrêté par l'écrou qui eft de 1 autre cote-
du montant.
Pour rendre lés poignées :&4eiagft*ffes des efp'a-
gnolettes plus propres , on les découpe quelquefois
.:
Les crochets des efpâgttdlettes peuvent s’agtaffèr
dans des crampons, mais plus communément dans
une gâche.
De la fermeture des portes cocker es.
Autrefois , pour tenir lès portes cochères fermées
, on mettoit au-bas les gros verroux, & enhaut
on mettoit le fléau qui étoit^ un gros barreau
de fer quarré, percé dans fon milieu pour recevoir
up fort boulon , ce boulon traverfeic le montant
de la-porte environ aux deuxtiers de fa hauteur,;
on mettoit entre le fléau & la porte une platin-e
& par deffus le fléau une rondelle ; le tout étoit
arrêté par une clavette que l’on pailoit dans l’oeil
du boulon.
Le fléau dans cette fitua'ion n’emptècherott pas
qu’on ouvrît la porte ; mais on -pofoit fur les deux
vantaux deux forts pannetons & crochets , attachés
•dans des fens contt aires; de loue que, quand on
faifoit tourner le fléau fur le foulon qui le tra-
verfoit, il s’accrochoit dans ces ceux crampons ;
& quand on v.ouloit ouvrir la porte , on tiroit en-
bâs la bare ; & le fléau fortant des crochets & devenant
perpendiculaire , fe rangeoit fur le montant
de la porte qui pouvoit s’ouvrir aifément.
La barie portoit un panneton ou un aubeton qui,
entrant dans la ferrure plate, cmpêchoit ceux qui
étoient en-dedans de la maifen douvr.r le fléau.
Outre le gros verrou & le fléau , pour aflùrer la
fermeture dès pot tes cochères, on mettoit encore
fur le poutis une crémaillèrè , dans laquelle s’aç-
crochoit la barre , qui entrant dans les différens
crans de la créma llère , permettoit d aflujettir le
poutis à telle ouverture qu’on jugeoit convenable.
Au moyen de toutes ces ferrures , les portes
étofent bien fermées.
Mais on emploie maintenant des ferrures beaucoup
plus Amples, & qui font à-peu-près aufli
sures.
On ferme le haut de la porte au moyen d’une
demi-efpagnolette très-fore , qui s’étend depuis le
haut de la port: jufqu’à la hauteur de la ferrure ,
& le bas efl terminé par des moulures en cul-de-
lampe; le crochet tient le haut de la porre exaâe-
ment fermé ; & le corps de refpagnolette 'qui eft
un fort barreau , empêche que le montant de la
porte ne fe dé jette.
On ne met . point en-bàs de verrou, qui fe rouille
ord nairement , & ne peut plus couler dans fcs
cram'xmi; mais on met un? barre . qu’on pofeafiez
bas pour afîujettir très-Tolidement la partie baffe
de la porte en- s’accrochant dans des pitons à vis ou
à rivure.
A l’égard du poantis, il eft tenu fermé par une
groffe ferrure à deux tours & deux forts verroux.
On conçoit que ceux qui font en-deians^ de m
maiîcn peuvent lever le crochet , & bUVriVl’éf'
pagnolette , ainfi que les verroux ■: alors, la porte
ri’etant fermée que par' le pêne, il fërdit poffible
à celui qui auroit ouvèrt ï ’efj âgiïaleté , là Vane
& fes Vénaux , d-oavirir la poFte -en forçant fur le
pêhe.
Pour ' cbvier à cét inconvénient, oh met dans
fopii de là- barre, & au bout de la main de ï'ef-
pagnoletto, un- moraillon & auberon qui1 entre dans
une ferrure plate , au moyen de quoi il n’eft pas
ppflîble de lever la barre ni d'ouvrir l ’efpagnoiette ;
mais ces mordillons, font défagréables de plus ,
il faut avoir de petites clef-, pour ouvrir les ferrures.
plates ", & ces petites , clefs font fouvent
égarées.»
Voici comme nous avons remédié à ,ces petitsin-
coh venions.
D ’abord , pour empêcher qu.’6n ne puifle décrocher
la barre, nous avons ajirfté dans la gâche
de-la ferrure un faux pêne, qui étant pou fié par
le pêne de la ferrure, recouvre le crochet de la
barre , & empêche qu-on ne’le dégage de fon cram^-
pen tant que-la porte efl fermée y le-pêne de la
ferrure empêche qu’on ne faflè rentrer, le faux
gêné dans la gâche ; mais quand la ferrure efl
ouverte, on lait aifément recu'er le fauxpêne, &
alors on peut lever le crochet pout ouvrir les deux
battans d elà porte...
Ge qu’il y a de commode, c’eft que quand on
à fermé le premier battant, & mis le crochet,
îe faux pêne eft pouffé par le pêne de la ferrure ,
& placé fur le crochet fans qu’on y fiaffe attention.
Nous avons fait ufage avec grand fuccès de' cette
petite mécanique.
On a encore imaginé un moyen tout aufli Ample
pour, empêcher qu’on ouvre les efpagnolett s ,; fans
avoir recours aux.morailkms ni aux ferrures p-ates.
Une portion de la tige de i’efpagnolette , à la hauteur
de la ferrure, traverfe fa gâche qui doit recevoir
le pêne de la ferrure ; vis-à-vis ce pêne on
fait fonder à la tige de l’efpagnolette un petit fane- ,
ton qui s’élève dans la gâche quand on ouvre l ’ef- I
pagnolette , & qui, fevCouche au fend de la gâche
quand on ferme l’efpaglKflette. Quand la ferrure
eft ouverte, rien ne s’o.ppoîte à ce mouvement, &
©n eft maître d’ouvrir & de fermer l’efpagnolette
çomme on le juge à propos. Mais fl l’efpagnolette
étant fermée, le panneton eft couché au fond de la
gâche, & qu’on vienne à fermer la ferrure , le faux
pêne coule fer le paneton, & alors il n’tft plus
poflible d’ouvrir l’efpagnolette.
Ce moyen eft bien (impie & extrêmement commode;
Si l’on vouloir en même-temps, & d’une feule
opération, tenir refpagnoiette & le crochet Armés
fans avoir recours aux moraillons, il faudroit
ajufter à la tige de l’efpagnolette à la hauteur du
crochet, un pignon denté feulement dans la moitié
de fa circonférence , & que ce pignon engrenât
dans des dents qui fêroient à la queue du faux
pêne, formant comme une crémaillère; car en
tournant l’efpagnolette pour la fermer , le pignon:
feroit fortir le faux pêne qui fe placeroit au-def-
fus du crochet.
Des ferrures pour tenir les portes fermées , telles que
Us différentes- efpeces de loquets & de becs de canne•
On peut regarder les loquets comme un genre
particulier dé. fermeture , qui en quelques circonstances
a prefqae les avantages des ferrures, puisqu’on
eft obligé d’employer une cle f pour les ouvrir.
' . '. 1 ;
Le loquet ordinaire eft compofé d’une longue
pièce de fe r , appelle« f e battant, &. en quelques
pays. la.clinche ;.c’eft une efpèce de levier qui tourne
librement autour du clou qui efl; le plus- feu vent
à un de; bouts du battant; P autre bout qu’on, appelle
li tête eft retenu par un crampon, qui mor
. dëre fen mouvement, fans Pempccher de s’éîevét
& de s’abaiffer dune certaine quantité.
Quand la tête du battant eft abaiffée, elle efl
engagée dans une efpèce de crochet qu’on nomme
le rmntonnèt, qui eft, attaché au chambranle dans
• l’embvafiire, ou à l ’huifferie de la porte, laquelle
eft ainfi retenue fermée par le battant du loquet.
On fait le mentonnefc a pointe , pour mettre dans
la menuiserie ; & le menton net eft à- feellemvnt
pour les embra'ures en plâtre.
Pour ouvrir la pojte, il faut clever le battant
du loquet par le moyen d’une, pièce de fer qui
traverfe Ja porte, dont on élève quelquefois la
queue., en appuyant le pouce fur un évafement
qui eft au bout de ce petit morceau de fer, & qui
fe préfente au-dehot s de la porte; c’eft; ce qu’on
appelle un loquet a foncier.
Il y a 'au-dehors de la porte une efpèce de poignée
qui fert à tirer la porte pour la fermer: cet e
poignée & ce poucier font retenus par une platine
qui eft clouée fur la porte.
D’autres fois il y a au-dehors de la porte une
boucle, une olive, ou un bouton qu’on tourne
pour élever le battant.
On fait aflèz communément ufage de cette diP
pofition de loquet pour les portes des chambres :
en tournant l ’olivé ou 4’anneau, le petit morceau
de fer foulève le battant. Quelquefois la tige de
l ’olive ou l’anneau eft quarrée ; elle entre dans le
trou qu'on fait alors quarré ; & en tournant l'oliv
e , le battant fe lève : mais il y a fouvent trop
; de frottement & de réfiftance.
Il y a d’autres loquets,, pliis induftrieufement
I difpofés, qu’on ne peut ouvrir qu’avec une clef»
On fait de ces loquets de deux fertes différentes :
les unes qu’on appelle à vielle, & les autres à la.
' cordelière.
Les loquets à vielle ont une entrée femblable
; à celle des ferrures; quand la clef eftaffez enfon-
' cée pour que fon panneton excède l’épaiffeu rde la
porte, en la tournant, le paneton foulève une efe