trouve mêlée avec la campétîane. Ces trois clefnlerèS
cfpèces font de peu ou point de Tervice.
On prétend que les indiens en vendent aux européens
pour plus de quinze millions par an. « Il efi
» furprenant, dit M. de Réaumur , que l'objet d’un
» aufïi grand commerce ne foit pas envié au Mexique
» par les états les plus puiiïants de l’Europe, &
» qu’ayant dans les colonies de l’Amérique des cli-
» mats où ils pourroient faire venir des figuiers
» d’inde, y nourrir & multiplier des cochenilles,
» ils n’aient pas fait fur cela toutes les tentatives
» pôflibles ».
I l y a encore une autre efpèce de cochenille qui
vient dans la Pologne * & qu’on nomme le kermès
du Nord.
Lorfque cet infede efi plein de fon fuc/purpurin ,
les payfans polonois leramafïent tous les/ans après le
folftice d’été fur la racine d’une efpèce de renouée
ou centinode.
Vers la fin de juin lesfeigneurs polonois envoient
recueillir ces infedes par leurs ferfs ou vaffaux,
q u i, pour cet effet, fe fervent d’une petite bêche
creufè , faite en forme de houlette ; d’une main ils
tiennent la plante qu’ils ont arrachée de terre, S
de l’autre ils détachent avec cet infiniment ces
infedes qui font ronds, & remettent la plante dans
le même trou pour 11e pas la détruire.
Dès qu’ils ont féparé au moyen d’un crible la
terre d’avec ces infedes, ils les arrofent de vinaigre
ou de l’eau la plus froide , de peur qu’ils ne deviennent
vermiffeaux; ils les expofent au foleilpour
les y faire mourir & fécher, & prennent beaucoup
de précaution pour qu’ils ne sèchent pas trop précipitamment,
parce qu’ils perdroient leur belle
•couleur.
Quelquefois ils les leparent de leurs véfîcules, en
forment de petites malles rondes en les prefïant
doucement avec l ’extrémité des doigts,, & prennent
bien garde à ce que le fuc colorant ne foit pas
réfous par une trop forte preffion, parce que la
couleur de pourpre fe perdroit. Les teinturiers
l’achètent plus cher en malle qu’ en graine.
Comme la cochenille de Pologne ne fournit que
la cinquième partie de la teinture de celle du
Mexique, que par conféquent elle revient beaucoup
plus cher , on ne s'en fert prefque plus, & le
commerce de cette drogue efi extrêmement tombé«
r o u i l l e
( Art préfervatif de la )
n grand inconvénient du fer pour les ufages
de la vie , ç’ eft la rouille , qui n’eft pas moins que
la diffolution des parties du fer par l'humidité des
£e\s acides de l’air.
L ’acier y efi aufïi fujet mais plus lentement.
Il feroït fans doute très-utile pour les arts d’avoir
des moyens qui empêchaffent ce métal d’etre
£ fiifceptible de cet accident.
On ne fait jufqu’à ce jour d’autre feeret pour
l ’en préfërver, autant qu’il efi pofiible , que celui
de le frotter d’huile ou de graille.
Voici la recette d’un onguent propre à cet ufage
imaginé par M. Homberg, & qu’op. peut confeil-
ler aux chirurgiens pour la confervation de leurs
infirumens.
Il faut prendre huit livres de .graîffe de porc ; ;
•quatre onces de camphre; les faire fondre enfèm-
;ble, y mêler du crayon en poudre une affez
.grande quantité pour donner à ce mélange une
couleur noirâtre, faire chauffer les infirumens de
fer'ou d’acier qu’on defîre préferver de la rouille,
enfuite les frotter & les oindre de cet onguent.
L e fer efi de tous les métaux celui qui s’altère
le plus facilement: il fe change tout en rouillea
à moins qu’nn ne le préferve des fels de l ’air par
la peinture le vernis , l ’étamage,.
Il donne prife aux difiolvans les plus fbibles ,
puifque l’eau même l ’attaque avec fiiccès.
Quelquefois même une humidité légère & de
peu de .durée fuffit pour défigurer & pour transformer
.en rouille les premières couches des ouvrages
les mieux polis. Aufïi pour défendre ceux qui par
leur deftination font trop expofés aux impreffions
de l’eau , a-t-on cherché à les revêtir de divers enduits
; on peint à l ’huile , on vernit , on dore l>es
.plus précieux , on en bronze_ quelques-uns ; .on a
imaginé de recouvrir les plus communs d’une
couche d’étaiti.
Autrefois nos ferruriers étolent dans l ’ufage d’é-
îôamer les verroux, les targettes, les ferrures ,
les marteaux de porte ; & c’ efl ce qu’on pratique
encore dans, quelques pays étrangers. Journellement
les ëperoniers étament les branches & les
mords des brides. Enfin on étame des feuilles de
fe r , & ces. feuilles étamées font ce que nous
appelions du fer-blanc.
M. Ellys, rapporte , ‘dans fon voyage de la
baye d’Hudfon , que les métaux font moins fujefs
dans certains climats très-froids à fe rouiller que.
dans d’autres*
Cette obfervatîon qui paroît d’abord peu importante
, mérite néanmoins l’attention des phyficiens ,
car s’il efi vrai qu’il y a une grande différence
pour la rouille- des métaux dans différens climats „
©n pourra alors fe fervir de cette différence,
comme d’une indication pour les .qualités fimiiai-
res ou diflimilaires de l’ air dans ces mêmes pays;
& cette connoifïance pourroit être utilement appü-i
quée en plufieurs occafions*
Le fieur Richard Lîgon, qui a donné une relation
de i’îlè de Barbade , rapporte que l ’humidité
de l’air y étoit ^le fon temps fi confîdérable, qu’elle
faîfoit rouiller dans un in fiant les couteaux, les
clefs, les aiguilles , les épées, &c. C a r , dit-il ,
paffez votre couteau fur une meule, & otez-ea
toute la rouille, remettez-le dans fon fourreau 8C
aînfî dans votre poche ; tirez-îe un moment après *
& vous verrez qu’il aura commencé à fe couvrir de
tous côtés de nouvelle rouille ; que G vous l ’y laiffezr
pendant quelque-temps , elle pénétrera dans l’acieï
& rongera la lame.
ï l ajoute encore que les ferrures qu’on laiiïè eut
repos fe rouillent tout-à-fait, au point de ne -pouvoir
plus fervir , & que les horloges & les montre«
n’y vont jamais bien à caufe de la rouille quî
les attaque en-dedans , & qui efi un effet de l’humidité
extraordinaire de l’air de ce pays. Il remarque
aufïi qu’avant leur arrivée dans cette i le ,
ils obfervèrent déjà ces mêmes effets fur mer pen-s
dant quatre ou cinq jours , qu’ils eurent un temps
extrêmement humide, dont il donne une def-
cription très-exade, en prouvant par cela même
que la caufe de la rouille des métaux doit être .attribuée
entièrement à Phumidité de Pair.
; On peut dire que c’efi un XenificEent affez usa