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De ces quatre ouvertures, les deux coins qui
•répondent au milieu de la boîte liipérieure, font
deftinés à laifier paffer les abeilles pour former
deux efîàims dès le mois de mai de la deuxième
année, fans- être obligé d’eiïaimer : & fi elles
produifent' une fécondé fois en juillet ou août,
on ouvre les coulifles de communication, pour les
daiffer entrer dans la fécondé divifion de chacune
de ces boîtes inférieures.
On laifie , pour la première fois feulement, les
abedles^ travailler deux années de fuite dans ces
trois boîtes avant de faite la récolte ; c’ eft-à-dire,
depuis mai ou juin de la première année, jufqu’en
feptembre de la fécondé année , afin qu’elles aient
du couva’n de l ’année précédente , qui leur donne
des abeilles au printemps fuivant.
Les autres années qui fuivront, on récoltera en
feptembre.
Cette récolté eft toute dans la boîte fupérieute
dont les gat-aux font pleins de miel en feptembre,
pendant que les^ deux autres contiennent du couvain
& de la cire pour l ’année fuivante.
Pour faire cette récolte, on tourne d’abqrd en
bas l:s petites grilles des portes pour empêcher les
abeilles d’en lortir; on fait palier par-delfous la
planche a récolter; puis on renverfe doucement la
boîte ; on la pofe légèrement lur les barres des
p:eds du defius de la table ; on la laifle güflec
entre les deux traverfes à couliffe ; on retire à
mefure, la planche à récolter, & l’on en ouvre en
même temps la trappe à couliffe pour laifier remonter
les abeilles qui pourroient y être reliées ;
ce n’eft que le lendemain matin qu’on porte cette
boite avec les autres au fondoir pour en tirer les
gâteaux.
Le feul foin qu’exigent ces ruches eft de retour-
uer les^ petites grilles en bas pendant l’hiver & le
mauvais temps, où il ne faut pas laifier lortir les
abei'Iles » & au contraire retourner les grandes grilles
Jorfqu’il eft à propos qu’elles lortent.
Au mois de mars , on fépare l’une de l ’autre
les deux boîtes qui étoient reliées pendant l’hiver,
après la récolte ; on les place fur deux autres boites
vuides , ce qui fait deux elfaims féparés naturellement
fans la moindre perte. 1
Les avantages de cette méthode font évi^
dents :
i° . Les ruches s’y partagent naturellement fans
contrainte , & n’efîàiment jamais , on ne perd pas
une feule abeille ; on faic la récolte; on fépare les
effàims, fans q u e , pour ainfi dire, les abeilles
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s’en apperçoivent, ce qui n’interrompt pas leurs
travaux.
i ° . Comme on fait la récolte d’un tiers de chaque
ruche tous les ans , il refte deux tiers aux autres
abeilles pour continuer leurs ouvrages, & par ce
moyen elles n’ont pas de cire de deux ans , qui
un peu vieille, eft fujette à être attaquée par les
teignes de la cire, efpèces de chenilles. Ce tiers
produit au moins deux livres de cire & douze à.
quinze livres de miel.
3?. Enfin le miel 8c la cire qu’on retire font
nouveaux & fans mélange de couvain.
Autres ruches d'une couftruftion nouvelle.
M. Wildman a fait voir des ruches d’une con£
trudion nouvelle & fart ingénîfeüfe ; la première
eft une fîmple petite ruche de paille, mais fous
laquelle on peut placer un autre rond de paille
recouvert d’une planche, percée dans un endroit
en forme de barreau de grille.
Lorfque les mouches ont rempli la ruche fupé-
rieure; on place deflbefs ce rond à plateau ; on
enduit tous les joints; les mouches paflent à travers
les barreaux delà grille , travaillent dans ce rond,
& lorfque l ’ouvrage y eft confidérable , on forme
une petite trappe placée fur cette grille; les mouches
fe trouvent dans le rond d’en bas, & l ’on s’empare
de la ruche fupérieute, fans faire périr aucune
mouche.
Son autre ruche eft d’une forme élégante , propre
à mettre dans une falle ou dans une chambre; on
y voit les mouches travailler fans être expofé à
la moindie piqûure : c’eft une ruche de bois de
Mahogany, d'un peu moins d’un pied eh quarré,
percée de cinq trous dans le haut, ayant deux
vitres latérales, & trois tiroirs intérieurs verticaux.
Pour faire entrer les mouches dans cette ruche,
on ote une vitre qu’-on remet le foir lorfque l’effaim
eit placé dedans ÿ on place la ruche dans la chambre,
en faifant une ouverture au chaflis pour y appliquer
la planche d’entrée de la ruche ; on met enluite
fur les cinq trous qui font au haut de la ruche
cinq bocaux de verre ; on voit les mouches travailler,
foit dans l ’intérieur de la "ruche, foit dans les
bocaux; lorfquelles ont rempli les bocaux, on les
leur enlève, 8c on leur en fournit de nouveaux:
de cette manière on oblige les mouches à travailler
davantage, & elles procurent à leurs maîtres des
récoltes plus ab n -antes ; lorfqu’elles ont rempli
un tiroir, elles l ’abandonnent, dit - i l , & vont
travailler dam un autre; on enlève le tiroir plein;
on eoupç le gâteau, 8c en remet enfuite le tiroir
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vu?de, dans lequel elles reviennent travailler de
nouveau.
Ses autres ruches font des ruches de paille, avec
un plateau de bois fur lequel font des ouvertures,
où il place des bocaux de Verre, «c recouvre le
tout d'un furiout de paille pour garantir les
verres.
procédé pour détruire la teigne de la cire dans
la. ruche.
Voici un procédé pour prévenir le ravage que fait
cet inlède.
L e point effentiel eft d?empêcher que, devenu
papillon, il ne s’introduire dans la ruche (ce qu’il
ne fait qu’à la faveur des ténèbres) & qu’il n’y
dépofe fon oeuf dans quelque co:n. Tout le monde
fait combien les papillons aiment la lumière, qui
lèmble ne les attirer que pour les faire périr.
On pourront planter en terre des pieux de trois
pieds de hauteur chacun, garnis à leur extrémité
d'un cercle de grer fil de fer affez fort ; on y
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placeront des lampes à deux pas des ruches , fur
une même ligne , & d’un bout à l ’autre ' de leur
emplacement : on les aütimeroit à l ’entree de la
nuit, jufques vers deux heures du foir , temps
où les papillons ceffent leurs courfes, & cela pendant
les mois de mai, juin & juillet.
Les teignes de cire font fans doute du nombre
des papillons de nuit qui cherchent la lumière , 8c
viennent périr auprès d’elle.
On obfervera que les lampes foientunpeu longues
& prefondes ; i° . parce qu’en n’y mettant de l ’huile
qu’à moitié, j la lumière fe trouve à l’abri du vent
ou de l’air agité (fi le vent fouffloit avec violence,
il feroit inutile de placer les lampes & de les allumer
; les papillons ne lortent pas alors ) : parce
que le feu de la lampe le trouvant au milieu, il
l ’échauffe fi bien, qu’ il eft impoffible que les papillons,
une fois attirés dans la lampe, ne le
brûlent ou ne fe noient dans l ’huile ; on a faitufage
de ce préfervatif, qui a très-bien réulfi.
Ceux qui s’intéreflënt à la conlètvation des
abeilles, peuvent au moins en eflayer jufqu’à ce
qu’on ait trouvé un plus hçureu* moyen.