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lé es Us rouets ; il y a pourtant une 4e ces ferte*
de fentes qui a toujours le nom de bouteroLle : cetî
celle qui eft taillée vers le bout inferieur, & qui
fépare , pour ainfi dire , le paneton de la tige.
Les autres fentes plus avancées vers le mufeau
font toujours nommées rouets.
Les entailles de la troîfième efpece font moins
profondes que les rouets, elles font créufees dans,
le mufeau : il y en a plufîeurs parallèles les unes
aux autres , on les appelle Usrate aux ; elles forment
les dents de la clef; mais lorfqu une de celles
c i , c’eft ordinairement celle du milieu , efl
pouflee plus loin que les autres, & jufqu’auprès de
la tige , elle prend le nom de planche , & fait.la
quatrième espèce, de fente qui demande dans la ferrure
mie partie très - différente de celle que demandent
les rareaux.
Enfin , quand la fente appellée planche s’ élargit
quelque part v-*rs le milieu du paneton, ou proche
de la tige , on donne un nom particulier à cet
endroit de la fe "te , on le nomme un permis ; &
quoique ce ne foit qu’une modification delà planche,
nous le mettons dans une claflè particulière,
parce qu’il engage à un travail fort différent.
Quand il y a une entaille ifolée dans le paneton,
c’eft-à-dire, qui ne communique ni avec la planche
ni avec les rat^aux, elle porte auffi le nom d e pertuis,
Ainfi toutes les fentes des clefs fe réduifent aux
rouets , bouterolles, rat eaux , planches & pertuis.
Mais il y en a des unes & antres de bi.en
des figures différentes, dont il n’eft pas temps de
parler : il fuffit de remarquer à pFefent que, quand
une clef tourne dans une ferrure , chacune de fes
fentes reçoit une pièce de fer qui lui eft proportionnée
, dt ce font toutes ces pièces enfeijibfe qui
portent le nom de garniture.
Elles ont auffi chacune le nom particulier de
l ’entaille de la cle f, à qui elles conviennent : un
rouet de la clef tourne, par exemple, autour d’une
pièce appellée rouet qui efl une lame de fer roulée
, & ainfi des autre' ; mais quelquefois la clef
ne rencontre que dans une partie de la circonférence
qu’elle décrit, la pièce qui arrêteroit une
autre clef.
Les pièces appellées rateaux de la ferrure, n’oc-
cupet t prefque jamais qu’une petite partie de certe
circonférence.
Quelquefois toutes ces pièces font recouvertes
par une pièce plate auffi grande que le palâtre, on
la nomme alors la couverture : elle efl le deffus delà
boîte ; ma’s plus fouvent elles font cachées feule--
ment par une pièce plate beaucoup plus petite.
Elle efl portée par deux pieds qui font arrêtés
fur le palâtre par des v is , & cette pièce efl nommée
U foncet : auffi efl-elle le petit fond ; elle
porte, comme le palâtre , quelques-unes des garnitures.
Si la clef a , par exemple, des rouets de
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part & d’autre, un de ces rouets efl attaché ati
foncet, l ’autre au palâtre.
Qand la ferrure n’a qu’une entrée, qu’on ne
peut l’ouvrir que d’un cqté , cette entrée eft du
côté du foncet.
Si la clef eft forée , il y a dans la. ferrure une
broche qui en porte auffi le nom , qui va au moins
jufqu’au foncet, & même par-delà. Cette broche
eft la garniture du trou de la clef.
Mais quand la clef n’eft pas forée, on attache
fur le foncet une efpèce de tuyau appelle canon ,
qui a autant de longueur à-peu-près que le bois de
la porte a d’épaiffeur ; ce canon conduit la clef
dans la ferrure.
Celles qui ont des broches n’en ont pas befoin ,•
la broche produit le même effet.
Cependant, pour les ferrures folides, comme
font celles des portes, on met un canon , quoi-,
qu’elles aient une broche,
On appelle ferrure a plufîeurs fermetures, celles
qui .fe ferment en plus d’un endroit : ce qui fe
fait, ou par le moyen de pênes qui ont plufieura
têtes, ou des têtes divifées en plufîeurs pariiez, ou
par le moyen de plufîeurs pênes différens, ou enfin
par le moyen de quelques autres pièces ", dont nous
parlerons dans la fuite.
La longueur que la clef fait parcourir au pén$
pour l ’ouvrir, eft nommée la courfe du pêne•
Esçpofition des parties qui font propres a chaque
efpèce de ferrure.
Toutes les ferrures fe rangent aflez naturelle5
ment en deux claffes , dont la première comprend
celles hors defquelles eft le pêne, lorfquelles font
fermées, & l’autre celles au-dedans defquelles le
pêne refte en entier , quoiqu’elles feient anffii
fermées.
Nos ferrures ordinaires des portes de chambres 4
d’armoires, de bureaux, &c. font de la première
claflè.
Les ferrures de coffre fort, les ferrures en bofle £
les ferrures plates, qui retiennent les fléaux des
portes cochères , les ferrures antiques & les cadenas
font de la féconde claflè.
Les premières fe divifent en ferrures à broche ,
en ferrures befnardes, & en ferrures, qui fans être
befnardes, n’ont pourtant point de broches.
Les ferrures à broches font celles dont les c’éfs
font forées ; les ferrures befnardes, font celles donc
la clef n’eft point forée, & qui s’ouvrent de l ’un
& de l ’autre côté de -la porte, par le moyen d'une
clef qui entre par des ouvertures pofées l’une visr
à-vis de l’autre. ï
Enfin, il y en a qui, quoiqu’ellesn’a:ent pas de
l broche, ne s’ouvrent pourtant que d’un côté.Les
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te s ferries des portes de chambre font plefque
toujours befnardes, celles des portes d’armoires &de
bureaux font a broche r ou au moins elles ne s’ouvrent'
que d’un côté.
La tête du pêne ou des pênes des unes & des
autres, eft tantôt quarrée , & tantôt en bifeau d’un
côté.
Il y en a quelques-unes qui ont prefque toujours
ce bifèau, ' & qui en prennent le nom de ferrure
en bec de canne ; on en voitTouvent aux bureaux.
Quand ces ferrures font fermées, les têtes de
leurs pênes font ou arrêtées dans une entaille faite
dans le bois pour les recevoir, ou paflees fous une
pièce de fer nommée gâche.
Entre les gâches les unes fe fcellent en plâtre,
& on les appelle à fcellement ; les autres qu’on
nomme gâches a pointe, font effeétivent terminées
par des pointes qu’on enfonce dans le bois.
A préftnt toutes les ferrures fe font pour être
attachées en - dedans de la chambre ou de l ’armoire.
Il n?y a plus que quelques fèrrures de la fécondé
claire, qu’on attache en dehors.
Pour rendre celles qui étôient en - dehors auffi
sûrement attachées, & afin qu’elles ne fiflent pas
un effet défagréable , il falloit les charger de beaucoup
d’ouvrage.
f On en voit des exemples dans. les fèrrures antiques.
11 y a des ferrures, foît befnardes * foit à bro-
ches, dont les unes font appellées a pênes dor-
tnans, & cela paepe que le pêne ne fort de la fer- '
rure ou n’y rentre que quand il eft pouffé par la
clef ; & à d’autres qui font appellées ferrures a tour \
o* demi , leur pêne n’eft entièrement dans la ferrure
que quand on le tient ouvert; il y a un ref-
fort qui tend continuellement à l ’en faire fortir.
Ces ferrurès fe ferment d’un demi tour en tirant'
la porte; c’eft-à-dire, qu’il faut*un demi-tour de
clef pour les ouvrir de ce que le reflort les ferme;
on les ouvre auffi par le moyen d’un bouton placé
en-dedans de la chambre.
On les appelle â tour & demi , parce que la clef
lait un tour & demi pour les ouvrir entièrement, s
ou un pour les fermer, parce que ce reflort a fermé
le demi-tour,
On donne auffi aflez louvent pour nom aux ferrures
le nombre des tours que fait la clef pour les
oavrir.
On appelle ferrure a demi-tour, celle que la clef
ouvre en un demi-tour ; on n’en fait point de cel-
les-ci pour des portes, & rarement en fait on dont
les p.enes fortent en-dehors ; nous en avons pourtant
uri exemple dans les coffres forts d’Allemagne.
Arts & Métiers, Tom, V J l%
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O* appelle ferrure a un tour ; celle où la cle f
n en fait qu’un ; h deux tou r s , celle où elle en fait deux.
Il nïy a que des ferrures extraordinaires où les
tours de la cle f paflènt ce nombre.
Outre le pêne, les ferrures de cabinet ont quelquefois
une efpèce de verrou qui fe ferme fans la
clef; de forte qu’une ferrure à pêne dormant fe Ferme
en tuant la porte, comme une à tour & demi : ce
verrou eft pouffe hors delà ferrure par un reflort ,
comme le pêne des tours & demi ; & on l ’y fait
entrer parle moyen d’un bouton, ou avec la c le f
qui, en failant marcher le pêne, fait auffi marchec
le verrou , parce que le pêne le tire.
' On peut encore ramener à cette claflè de ferrures
celles de buffet : outre les pênes dormans qu’elles
ont de commun avec quelques-unes des précédentes,
elles ont de plus des verroux qui fe ferment haut
& bas, afin que 1 argenterie fo;t plus en sûreté;
dans les unes , ces verroux hauflènt & baillent par
» Ie ipoyen d’un levier appelle bafcule $ & dans d’au-
t es, par Ie mouvement d’un pignon qui engrène
dans des dents taillées dans ces verroux, & di£
pofées comme celles des crémaillères.
Les ferrures de la fécondé claflè, outre l’entrée
de^ la clef ont une ou plufîeurs ouvertures, félon .
qu elles font a une ou plufîeurs.fermetures, pour recevoir
des efpèces de crampons appelles au-s
hérons.
Tantôt l’aubèron eft rivé a une bande de fer
qui fe baille & fe le ve , comme on le voit aux
portes cochères & aux ferrures antiques ; cette bande
eft nommée le mo rai lion.
Tantôt il tient au manche "d’un verrou • tel
eft celui des ferrures en boffe : tantôt il eft attaché
au couvercle d’un coffre.
Les ouvertures qui laiflent entrer les auberons,
font ou dans le rebord du. palâtre ou dans le palâtre
, lorfque les ferrures s’attachent en - dehors.
Toutes ces ferrures font fermées lorfque l ’aube-.
roni eft arrêté dedans de façon à n’en pouvoic
fortir.
Or il y a trois manières dont <m l’y arrête s
fa voie.
1. Par un pêne femblabié à ceux des autres
ferrures, tel eft celui dés ferrures en boffe,
ferrures» de caflet»e qui s’attach nt en-dehors &
ferrures de fléaux de portes cochères. *
i ° . Par le moyen d’un pêne qui a une longue
branche perpendiculaire cjui fe recoude ou f termine
par une tête parallèle au rebord du palâtre
: on nomme pênes en bord les ferrures qui ei*
ont de cette dernière efpèce.
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