
qui ont paru fans pellicule .après quelques heures
d’ évaporation, & que'nous avons Réparés parle
filtre , parce qu’ils étoient en trop petite quantité;
ma:s il nous a paru, par les épreuves chymiques,
que c’ctoit un mélange de Tel marin, de tartre vitriolé
, & d’une petite quantité d’alkalic.
Lefel de,la première cryftallifation, dans laquelle
nous comprenons une pellicule qui feco.uvroit les
cryftaux, pefoit trois onces deux ..grains', fans
compter une incruftation faline qui n a Pu être
détachée des parois de la terrine. Nous avons
trouvé que cétoit du- fel de Glauber & du tartre
vitriolé qui fcruioient la principale partie de cette
première levée de cryftaux.
L a fécondé levée pefoit une once fîx gros &
demi ; les épreuves nous ont indiqué que c* étoit du
fel marin ou fébrifuge de Silviûs, probablement
l’un & l’autre confondus , & un peu d'alkali.
La troifième, -qui pefoit quatre gros, ne nous a
paru âufli que du fel marin, & nous avons trouvé
à la quatrième, pefant cinquante-fix grains, les
caractères de l alkali marin. La totalité des produits
de ces cryfta! dations pefoit cinq onces trois gros
vingt-deux gra ns.
r Je dois faire obferver que ee qui reçoit de la
liqueur étoit de couleur jaune, & auroit probablement
fourni de }’ eau-mère; mais cette liqueur
a été perdue, parce que la capfule de verre, dans
laquelle nous faifions l ’évapoiation, a été calfée.
Nous ayons fait bou llir dans fept à huit pintes
d ’eau commune, & pendant environ trois heures,
les mêmes vingt-fix onces de cendres.de varec qui
avoient été lemvées à l’eau froide dans les opérations
précédentès, & la liqueur a été filtrée toute
chaude; -elle a paffé fort claire, mais, d’une couleur
verre foncée & d’une la v eu r marquée de foie
de foufre.
Nous nous fommes affûtés par toutes les épreuves
convenables, & en particulier par/la précipita-
t'on du foufre commun bien câraétérifé qui en a
été féparé par les acides , que cet é jiqueur étpit
en effet chargée de foie de foufre qui tenô't même
une certaine quantité de matière cliarbonneufe en
diffolution, comme l’indiquoit fa couleur verre
foncée. Et en effet., cette liqueur, gardée en repos
pendant deux jours , a lailfé dépoter la plus grande
partie de la matière qui la coloioit en yerd j &
ayant été Réparée de ce dépôt par la filtration, elle
ii’avoit plus que la couleur jaune ordinaire du foie
de foufre.
Par l'évaporation au bain de fable jufçju’ i, pellicule
, & par le refroidiffement, noiis avons obtenu
aine première levée jdc cryftaux gris , fales , irreguliers,
du poids d’une once deux gros fort adhé-
rens à la tenine , d’une faveur amère un peu falée:
ces Tels nous ont paru être un mélange de fel de
Glauber & de tartre vitriolé«
Et en effet, ayant appliqué une petite quantité
d’eau diftiilée très-chaude à ces cryftaux, il y en a
eu une partie qui s’ y eft dHToute facilement, & une
portion pefant près1 de deux gros qui ne s’y eft
point diflôute, 8c qui a paru du tartre vitriolé tout
pur, tandis que la diffolution faline de cette expérience
, évaporée & mife à refroidir bien avant
qu’il s’y formât aucun fel ni pellicule , a fourni
une demi once de très-beaux cryftaux de fel de
Glauber, qui nous a paru très-pur.
Par des évaoorations , filtrations, refroidiffemens
& cryftaliifations ultérieures de cette diflolution
faillie, nous avons eflayé^ d’obtenir féparé me ne ce
qui reftoit de ces deux feîs j mais nous n’avons pu
parvenir à une féparation auffi exa&e que la première
cryftallifation : ce que nous avons retiré de
cryftaux de fel de Glauber coatenoit des portion?
de tartre vitriolé, & les cryftaux de ce dernier fel
n’étoient pas exempts du mélange du premier. Nous
avons feulement' reconnu que la quantité du fel de
Glauber furpaffoit celle du tartre vitriolé ; ils pe-
foient en tout un gros cinquante-huit grains.
La liqueur reftant après la première cryftallifa-
t’on évaporée au bain de fable, a donné un grosse
demi d’un .fel gris jaunâtre , que nous avons
fait rediffoudre , évaporer à pellicule , & qui s’efl
c.ryftallifé en cubes très-bien formés : ee qui nous
a fait juger que_c?étoit du fel marin.
L ’évaporation de la liqueur reftanté après cette
deuxième cryftallifation a fourni une matière faline
d’un jaune de canelle fale & fans forme déterminée
, en partie déiiquefcente, en partie fcchè fous
la forme de petits grains durs , àdhérens à la capfule
de verre qui le contenoit ; le tout pefoit deux
gros & demi.
La faveur de ce fel ou plutôt de ce mélange de
tels , étoit falée & alka ine. Son caractère alkalin ,
aulft bien que celui d’une pellicule faline que nous
avons obtenue par une nouvelle évaporation de la
liqueur reliante nous a été prouvé par fa faveur
alkaline , par .là couleur verte qu’e.le a donnée au
fyrop violât, & par la vive ëffervefcence qu’elle a
faite avec l'acide marin que nous y avons mêlé.
Mais -ce qu’il y a de remarquable , c’eft que l’ad-
; dition de cet,acide a développé une odeur allez forte
d’acide fiilfurèux volatil ou de foufre brûlant, en.
même tems qu’elle a occafîonné la précipitation
d’un peu de foufre bien caraétérifé.
Çcs expériences indiquent que ces derniers rendus
de la décod'on de la cendre de varec non
calcinée, que nous aYops trouvés en trop petits
quantité pour les 'pefer & les examiner plus particulièrement
, font un mélange d’une petite portion
d eau-me te., ou dé quelque fel déliquefcenc',
de foie de foufre avec excès d’alkali, d un peu de
fei (ulfureux de Stahl. Nous avons eftimé à un demi
gros le poids total de ce mélange de matières
falines.
La ,totalité des. matières falines retirées- de la
d.éc.qétion de viugt-fîx onces de cendre de varec,edéjà
leffivées à l’eau froide, quoique cette cendre ne
fût pas entiè.ement épuifée par l’eau bouillante , s’eft montée ;à une once fix gr’Ds & demi , ce qui
ajouté aux cinq onces trois, gros vingt-deux grains
obtenus, par la leffive à l’eau froide;,; tait en ; tout
fept onces un'gros cinquante-huit grains de matière#
falines, de produit tant par l’eau froide que par
l’eau bouillante.
Nous eftimons d’après ces expériences , fans
pourtant donner ces réfulcats comme très-exa&s,
attendu la difficulté de la féparation des différentes
matières falines , que fur cette quantité totale il y
a eu en fel de Glauber environ deux, onces fix gros
& demi ‘
En fel marin ou fébrifuge de Sylvius, environ
d,eux onçes trois gros cinquante-huit grains ;
En tartre vitriolé environ une once cinq gros
trente-huit grains ;
Enfin en alkali marin environ trois gros dix-huit
grains, qui font entemble les fept onces 'un gros
cinquante-huit grains.
L ’application d’une chaleur plus forte que celle
de la fimple inc nération â la cendre du varec ,
devant néceifairement occafîonner quelques chan-
gemens dans l’état dest matières qu’el e contient ,
nous avons fait lès expériences fuivantes pour les
reconnoître.
Une livre de çes cendres provenant delà fimple
combüftion à l ’air libre , a été çhauffee dans un
creufet pendant plus de crois heures $ le volume
de cette cendre a diminué prefque de moitié pendant
cette calcination j elle avoit pris aulfi une
cônfîftance & une iolidicé proportionnées à cette
retraite : ,nous avons ' obfervé-, en la retirant du
creùfét , que cette foude avoit une oieur trèsi’
marquée de foie de foufre , <jue nous n'avions point
fentie avant la calcination , & que n’avoit point
du tout la cendre du varec non calcinée.
L ’ayant repefêe très-ex'adement , ‘ nous avens
trouvé que là'iiàte de cendre avoit été réduite à
onze onces un'gros par la calcination & que par
conféquent lafchaleur qu’elle avoit éprouvée pendant
cette topéiation, quoique le creufet eût été
couvert, lui avoit fait perdre près de cinq feiziè-
mes, ou prefqu’un tiers de fon poids.
Cette cendre de varec calcinée 8c aflxmilée à la
foude, a été leffivée, comme dans les expériences
précédentes, tant à l ’eau froide qu’à l’eau bouillante.
Ces leffives filtrées ont été évaporées & ont
donné par évaporations interrompues quatre levées
de matières falines confondues, & plus difficile»
encore àféparer exactement que celle de la cendre du
varec non calcinées, mais’danslefquelles néanmoins
nous avons reconnu de la félénite en petite quantité
, du tartre vitriolé, du fel marin ou fébrifuge ,
8c une quantité,plus confîdérable de foie de fou-
fre avecj excès» d’alkali un peu de fel. fulfu-
reux de Stahl bien caraététifé en cryftaux aiguilles,
grouppés eû houpe , & qui eft devenu tartre vitriolé
par- fon; expofîiion -à 1 l’air.
Comme nous n’avions qu’une bien moindre quantité,
de cendres calcinées & demi-fondues, cette
dernière partiede nos expériences n’a pu être luivrie
avec les mêmes décails que les premières', & d’ail-,
leurs Iè tems nous a manqué pour les porter aufti
loin qu’il auroit été nécefTairè j pour faire t;es-•
c'xaéfement-la comparaifop que nous défiro.ns ; je
me contenterai par cette raifôn' d’en donner ici les
réfultats.
On voit par ce que je viens de dire , que nous
avons retiré en général les mêmes, matières falines
des cendres non calcinées'; mais il faut en excepter
le fel de Glauber, qüe nous avions obtenu en
affez grande quantité de ces derniers qui ne s’eft
point manifefté de même dans les cendres calcinées,
& à la place duquel nous avons retiré
une petite quantité de fclcnite, & une plus grande
quantité de fo e de foufie.
En- fécond lieu-, le poids total des fels que nous
avons obtenus d’une livre des cendres du varec
rélu tes par la calcination à onze on-ces un gros
& leflîvées à l’ eau froide , n’a été que d’une once
fept gros trente-cinq grains. O r les vinge-fix onces
de cendres de vaiec non calcinées , traitées de
même à l’eau fioide , ayant produit cinq onces trois
gros vingt-deux gra ns de matière faline, la livre
des mêmes cendres ca'cinées & traitées de même à fléau fioide , auroit du fournir à peu près ( en négligeant
les grains pour la, facilité du calcul ) trois
onces quaire gros de matière faline , & elle n’en
a pas fourni deux onces.
Il peut bien y avoir eu que1 que perte par l'évaporation
des fels pendant la calcination ; mais
comme la chaleur.n’a pas été très-violente, ni
foutenue pendant un tems fort long, il eft plus
probable «que cette calcination portée jufqu’à une
dëmi-fiufiôn , une partie confîdérable des matières
falines , fur-tour aikalines, s’eft combinée avec là
partie terfeufe de la cendre en état de fritte à demi '