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C ’eft toujours à chaud qu’on perce les Barres ; &
pendant qu’on les perce avec le mandrin, elles font
pofées fur une perçoire. La perçoire, comme nous
l’avons déjà dit, eft une efpece de cylindre creux,
dont les bords font fort épais.
Il eft à propos que la perçoire ait deux entailles
diamétralement oppofées fur les bords fupérieurs,
pour que la barre retenue dans les entai! es chancelle
moins quand on frappe fur le cilëau ou fur le
mandrin ; & pour cela il faut que l’entaille de la
perçoit e foit quarrée quand on veut percer les trous
fur le plat des barres, & triangulaire quand on veut
les percer fur les angles : ce qu’on ne fait pas. ordinairement
, parce que les joues du trou féroient
affaiblies;
11 eft ’bon’ de remarquer qu’en perçant tes tra-
verfès, on n’emporte pas le, morceau, comme aux
fommiers; cm écaïte feulement le fer pour ouvrir
les trous : c’eft pourquoi il y a toujours un noeud ou
un renflement aux deux cotés des trous.
Dans les boutiques où l’on n’eft pas bien monté
en outils, on fe fart, au lieu de la perçoire , d’une
pièce de fer tolide , & pliée a peü près comme
une S , ou en arcade : ils pofetft la barre à percer
fur cette pièce de fe r , & le trou fe trouve entre
les deux branches.
L ’effort du mandrin qui ouvre le trou-, évafe la
barre en. ces endroits ; ce qui former, comme nous
l ’avons dit, des noeuds fans, qu’on foit obligé
d’y-rapporter du fer,
Vis-à-vis ces noeuds, aux cotés des trous, le
fer étant divifé en deux-, n’a que la moitié de
l’épaiffeur que la tr.averfe a ailleurs; & pour que
la barre fe déforme moins , on la forge quelquefois
fur une étampe.
Les barres s’accourciïïent plutôt que de s’alon-
ger dans cette opération : cependant on fera bien
de préfènter de temps en temps la règle diyifée ,
comme Iorlqu’on fait les fommiers ; car il eft important
que les trous des fommiers & des traverfes
fe rapportent exactement, fans quoi il ne,
feroit pas poffible de monter la, grille.
On voit des grilles, où les faces des barres montantes
font pai aiièles -à Ja face du fommier d’en-b as :
alors on perce les. travèrfes fur'une des faces, des
barres!
On fait suffi les faces des teftons parallèles aux
far es des barres, & on perce les traverses lurle-plat,-
de façon que les faces des irous.foient parallèles aux
côtés de la barre. ,
D’autres fois on trouve 'quelque chofe de plus
agréable de préfenter en-devantl’artglc dés barreaux
mon'ans : alors on fait enfotté que là 1 diagonale des
barreaux momans tombe pe-rpendieulakemchs fur Ja
face du fommier.
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Pour cela, on dirige la face la plus large du tenot!
d’un angle à l’autre des barreaux montans, de façon
que cette face fait parallèle à la face du fommier
; & en ce cas on perce les trous des traverfes,
ou fur l’angle des barreaux qui doivent faire ces
traverfas ; ou plus communément, pour ménager
la force du fer, on perce les trous fur le plat des
fommiers.
Suivant ' qu’on veut rendre les grilles plus ou
moins folides, ou l’on ne met qu’une traverfe, ou on
en met deux, ou même un plus grand nombre.
Sî nous avons fuppofe qu’on aflembîoit les’ barres
montantes'dans les fommiers à tenons & mortaifes,
c’eft pour expliquer comment’ on fait cette, forte
d’ailèmblage ; car pour l ’ordinaire on fait des trous
ronds ‘dans les fommiers , qu’on perce à chaud avec
un poinçon; & l ’on tèrmine les barres montantes
par des lardons ronds, qu’on rapporte, ou qui fe
fdnt comme les mortailes, avec' une efpèce de
elouiqre-.
Quand les rlvures font bien faites, cet aflem-
bîagè eft très-bon ; & il exige- beaucoup moins de
travail & de préçifîon que k s tenons & mortaifes ,
qii’oïi ne peiit cependant fe difpenter de faire pour
les bâtis des portes & panneaux, comme nous le
dirons‘dans la faite.
Quand on emploie du fer doux, on peut faire les
grilles comme nous venons de le dire; mak comme
les fars aigres font moins chers que les doux, on a
coutume de les employer pour cës fortes d’ouvrages,!
qui confomment beaucoup- de fer , & qui
n exigent point des opérations délicates ;& p- écifos :
cependant, fi l’on n’employoit que du fer aigre, on
auroit peine à percer les traverfes.; ainfi les traverfes
&- les fommiers ie font, en fer doux.
Il feroit aufli difficile de faire les tenons avec
du fer aigre ; c’eft pourquoi les fermriers. fendent
le bout, des .barres de fer aigre,-& y rapportent un
bouc de fer »doux. .1
Quand ce bout eft bien fondé avec la barre, elle
eft terminée par du fer doux, avec lequel on peut
faire les tenons qvarrés, ou lès lardons ronds, comme
, no'üs i’avom expliqué ; 8c cet ouvrage eft prcfque
aüffi ben que s’il étoit eiitièremenr de fer doux avec
'des. tenons. •
Oft s’attache, fur-tout à faire- régulièrement les
^tenons & les mortaifes des barres principales , entre
lefquelles font les barreaux montais en rapportant
le lardon de fer doux , on ménagé un petic
r- nflemcnf dans les angles, pour donner plus de
folidité à l’aflemblage.
Ces renflemens qu’on fait aux angles, &c. font
des ' efpècés de goufaets qui fortifient ces parties;
& comme ôri lés fait avec du fer doux, on à , aux
. extrémités des fommiers, de l’étoffe pour y P è r a i
1 de bons tenons.
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II eft fur-tout eflêntiél d’apporter ces attentions
aux bâtis des portes & aux pièces voifines des endroits
on les portes font pendues .., & aufli aux montans
qui font continuellement ébranlés par le battement
des portes.
Pour monter les grilles ordinaires, on commence
par pafler les barres montantes dans les trous des
traverfes; enfui,te on met leurs tenons dans les
moitaifes des fommiers, & ayant tout établi bien
quai cernent, on rive les' barreaux fur »les fommiers,
comme nous l ’avons dit en parlant- des
grilles à hauteur d’appui.
S il s agit d’une porte , les fommiers du haut &
du bas-, an fi que les travèrfes , font rivés fur un fort
barreau, lequel fe termine en-bas par un pivot qui
eft reçu dans une cràpaudke, & par le haut il eft
embraffé par un collet ,8c le dernier barreau eft rivé
fur le fommier d’e.-r-bas, & fur celui d’en haut, pendant
que les traverfes, quand il y en a , font rivées
par un de fours bouts fur un des montants, & par
l’autre far celui qui forme uu châffis dans lequel
font les barreaux montans.
S il eft queftion d’une grille qui ferme une percée
faite au mue d’un parc, le fommier d’en-bas eft encadré
de toute fon épailfeur dans les tablettes de
pierre de taille, far lefquelles la grille repofe.
Les bouts de ce fommier, ainfi que l ’extrémité de
toutes les .traverfes, fe terminent par un- facilement
, & elles font fcc-liées dans les jambages de
pierres de taille qui bordent la percée.
^ Souvent aux grilles à hauteur d’appui le fommier
d en-bas n’eft point encaftré dans la tablette ; mais
il y eft attache de dîftance en diftance pat des
crampons qui fouvent enfilent une boule.
Quand les grilles ont une certaine longueur,
on les fortifie par des areboutans. ’
On en met fur-tout aux barreaux qui reçoivent
le battement ou qui fupportent les portes ; & les uns,
lont arretés au barreau montant par un collet &
faciles par en-bas dans un dé de pierre; d’autres
font joints au barreau par un lien, & font liés par
en-bas au moyen d’un autre lien au fommier,
lequel eft foellé dans la pierre par un crampon,
ce le fommier embraflë le barreau montant par un
enfourchement qui eft en Y .
. Au-dèflus de la dernière traverfe, on termine
' les barres montantes en pointe ou toutes droites,
ou en flammes ondoyantes.
Quand on ne vent point interrompre cet ornement
au-deflus des portes on rapporte ces pointes
lur une barre qui forme le défais de la baie de
la porte.
Nous avons dit que lesportes rouloient par en-bas
lur un pivot dans une erapaudinej, & que par le
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haut elles étoient retenues par un collet qui fait
l ’effet d’une bourdonnièie.
Ce collet fe fait de différentes façons : c’eft ce qui
nous relie à expliquer.
Les plus folides font faits par un morceau de fer
courbé en anneau , les deux bouts de ce morceau de
fer fe réunifient pour faire un fprt tenon qui entre
dans une mortaife qu’on fait au barreau; ce tenon
eft rivé & goupillé , cela eft plus foiide que la
fimple bride.
Quand on fcelle -des grilles dans i’embrafure des
croifées on n’ appointit pas le bout des barres,
on les fait entrer dans des trous qu’on fait à la-^
p latte-bande du haut, 8c. 011 fcelle dans les jambages
les bouts des tiaverfos & le bout du fommier
den-bas.
Quelquefois , pour jouir de l’appui des croifées,
& pouvoir appercevoir ce qui fe paffe au-deflous
des croifées , 011 plie les ban eaux montans , de
forte que la partie d en-haut des barreaux montans
eft dans i ’embrafure des croifées, pendant que la
partie baffe fait faillie ën-dehors : ce qui oblige de
couder le bout du foinmièr, ainfi que l’extrémité
de la traveife, afin de r- gagner le dedans du ta-,
bleau , où l ’on doit les fceller.
C ’eft pourquoi on termine toutes ces parties par
un facilement.
Enfin on fcelle, le haut des barreaux montans
dans les_ pierres de la plate - bande du haut
de la croifée ; ou bien on les termine en pointé
ou'encore on replie les pointes en-dedans vers la
croifée.
: Les grilles des parloirs des religieufes font faites
de deux façons î les unes le font avec des barres
parfaitement équaries ; & on afaembie les traverfes
avec les montans, en entaillant les unes & les autres
aux endroits ou elles .fe croifent, de !a moitié de
leur épaifliur ; de forte qu’elles s’arrafent en dehors
& en-dedans.
On perfectionne les entailles à la lime , on joint
les montans avec . les traverfes aux endroits ou ils
fe croifent, au moyen des goupilles arrafées; &
quand cet ,ouvrage eft bien exécuté', on n’apperçoit
point les joints.
D’autres grilles de religieufes font faites avec des
barres rondes, tant pour les montans que pour les
traverfes.
Elles fe font précifément comme les grilles dont
nous avons parlé d’abord, excepté qu’m perce les
traverfes avec U11 poinçon rond, & on fait de petits
noeuds bien arrondis.
On fait encore des grilles qu’on nomme entre,
lacées , "parce que tantôt les montans palïent au travers
des traverfes, & à d’autres endroits les travei fes
paflent au travers des montans ; mais ce n: font pas
des ouvrages ordinaires,
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