
yys sou
fur les autres ; l'afpeft E jly ou Nord-eJly ou même
Oueft eft communément le plus humide.
Il n’y a au refte que des, dupes qui puiffent.
être trompés par la-baguette, divinatoire, & par
des fontainiers fuperftitieux ou charlatans qui ofent
l ’employer.
Ajoutons à ces obfervations que dans le défîr de
trouver une fource, il faut d’abord examiner la
nature du fol des quartiers où l’on a deffein d’en
chercher : fi c’eft une terre fablonneufe mêlée de
gravier qui occupe la furface, & qu’au - deffous il
n’y ait pas une couche de quelque terre propre à
.arrêter les eaux qui filtrent à travers ces fables,
en ne découvrira pas de fource dans ce terrein.
De même on ne trouvera point de fource dans
les montagnes composes de pierres calcaires qui,
pour l’ordinaire font remplies de fentes & ne forment
pas de lits continus ; tellement que les eaux
filtrent à travers fans être arrêtées : c’eft ce qui
arrive dans une partie , du Mont-Jura. .
De ces montagnes, on defçend dans des vallées
formées par des hauteurs affez. co nfîdé râbles & affez
Vallès pour efpérer de trouver au pied quelques
fources : cependant il n’y en paroît point ; & en
fouillant la terre on n’en découvre pas non plus :
cela vient de ce que ces montagnes ne font formées
que de pierres calcaires q u i, comme on vient
de le dire, font pleines de fentes, tellement que
l ’eau qui tombe fur ces montagnes filtre prefque
jufqu’au pied , où elles font enfin arrêtées par une
couche de marne ou de terre‘glaife que l’on y
trouve en effet ; & c’eft auffi là où l ’on trouve des
fources en creufant, & où d’ailleurs il en fort plu-
fieurs.
: Si l*endroit où‘ l’on cherche une fource eft fîtué
liir une hauteur qui eft commandée par une autre,
fc fi les couches.de terre ne-font ni trop légères
ni trop compades^ alors elles font propres à recevoir
l’eau , à la rafîeçnbler , mais non pas; à l’arrêter
comme feroit -une couche d’argiile.
Comme il eft rare d’en trouver de telles dans
les lieux dont nous parlons, néanmoins d’on peu
forte*, il ne faut pas efpérer d’y trouver des réfer-
Voirs- ou de grands amas d’eau , mais bien des fources
vives & encore plus fouvent des veines eu des
filets d'eau.
Dans les endroits bas qui ne font cependant pas
en plaine, mais qui font adoffés contre une montagne,
& dont les couches inférieures du fol font des
terres fortes , on doit y trouver fréquemment des
fources vives.
On doit auffi en trouvér, & de la mèilleure ef-
pece’, dans les endroits dominés par des collines
fablonneufes qui reçoivent les eaux de. tous côtés ,
mais il faut qu’ils aient pour bafe des couches de
terre compaâe»
s o u
. On trouve encore de grands amas d’eau dans le$
grandes plaints , fur-tout lorfqu’elles font raverlées
par une rivière où il y a ordinairement des couches
de fable ou de graviér, & fous elles des lits
impénétrables de terre glaife & d’argille.
Dans les endroits bas & humides il y a toujours
de grandes couches d’argille & de terre glaife ;
c ’eft aufli fous un fond marécageux ou toffeux que
l’on rencontre ordinairement de grands réfervoirs
nl’eau.
Sur les forfaces couve1 tes de moufles qui cèdent
fous le pied & qui tremblent, il y a des couches
d’argille ou de terre glaife, & au-deflous des réfervoirs
d’eau qui j’ailhffént d’eux-mêmes dès qu’on
épure ce fol d’a.'gillè ou de-terre glaife.
Ainfi l ’on voit par ce qu’on vient de dire qu’en
général oti doit efpérer de trouver rie l’eau dans
tous les endroits où le fol eft compofé de couches
de terre légère, de fable , de gravier , de moufle,
ou même de tu f, & ou il fe trouve au - deffous
d’autre couches plus compades, comme çfargille,
de terre glaife, de marne & autres de cette nature
qui font impénéuablèS;&-qui reçoivent l’eau
qu’ils filtrent depuis le haut : au contraire l ’on ne
trouvera point de fource là ou il n’y aura que des
couches de la première efpèce, fans couches de
glaife ou autre au-deflous, foit qu’elles foient à une
trop grande profondeur dans la terre, ou qu’elles
manquent tout-à-.fait dans cet endroit là.
Mais fi le terrein eft'de nature, à faire efpérer
qu'on peut y trouver,! de l’eau., & fi d’ailleurs le
local eft tel qu’on peut diriger fes recherches de
différens côtés, il vaut cependant mieux fe tourner
du côté du Couchant & fui>tout du Midi, on
y trouvera plutôt des fources que vers le 'Nord ou
l’E ft, ou au moins on y en trouvera de plus abondantes
, parce qu’il y tombe plus de pluie & de
neige que dans les autres expofitions..
Quoique le terrein foit de natuie à promettre
qu’on y découvrira des fources, cependant il pour-
roit arriver qu’on en chercheroit en plufieurs endroits
fans en trouver, fi on ouvroit la terre fim-
plement à tout hafard ; car à moins de. fe trouver
placée fur un réfervoir d’eau d’uns grande étendue,
on ,ne doit pas fe flatter de trouver de l’eau en
ouvrant la terre fous fes pieds , vu qu’une fource
ne roule fes eaux que dans ’les condu-ts affez refferrés.
Il faut donc connoître , avant que de travailler,
où une fource paffe, ou bien où il s’eft formé
quelque réfervoir. Pour cet effet on peut faire ufage
des indices que l’on a données au commencement
de cet article/
Par exemple , fi on remaiquoit;,;dàns un peut
efpace , des plantes aquatiques telles que le trefle
d’eau , le fouchet, le fou ci d’eau, l’épi d'eau, le
creflon des prés, la reine des1 prés, la prêle , le
rofeau
s o u
rofeau d’eau , &c. qu’il n’y en ait point à l’entour,
8c que le terrein y foit fec , tandis qu’au contraire
il eft humide à l'endroit où fe trouvent ces plantes,
on a un indice foffifant pour ouvrir la terre
dans cet endroit, & l ’on eft prefque afliiré d’y
trouver ce qu’on cherche.-
Cependant il peut y avoir des fources cachées
dans de certaines places fans qu’aucune de ces plantes
s’y trouve : cela arrive lorfqu’il y a de 1» terre
glaife ou de l ’argille au-drifos de l’eau qui empêche
les vapeurs de s’élever.
On peut de même faire ufage des autres indices
donnés cî-devant, & à ceux-là on peut ajouter les
deux fuivants :
i®. Si l’on fait le foir fort tard , ou le grand
matin lorlque tout eft tranquille autour de foi, un
trou dans la terre, à l’endroit où l’on efpère trouver
de l’eau & que l’on y place l’oreille , ou bien
la plus large ouverture d’un entonnoir de papier
dont la plus petite doit entrer dans l ’oreille, alor.-.
s’il y a quelque eau qui roule fous ferre dans cet
endroit ou près de là , & qu’elle ne foit pas à une
trop grande profondeur , on l’entendra facilement
murmurer ; mais fi l’eau eft tranquille , cet expédient
ne fera d’aucune utilité.
z°. Un autre indice eft celui que l’odorat peut
fournir : car uneperfonne qui a l’odorat fin,jpeut
dans une matinée ou une foirée lorfqu’il fait fec ,
diflinguer un air humide de celui qui ne l’eft pas ,
fur-tout en ouvrant la terre dans différens endroits,
& en comparant entre eux l’odeur de ces différens
airs.
Mais le moyen le plus sur pour trouver des
fources, eft de Ce fervir de la fonde. Il paroît
d’abord que l’on pourroit fe paffer des autres, celui
-ci étant le meilleur ; cependant fi l’on fe rappelle
ce qu’ori a dit auparavant, que quoique la
nature du fol foit telle qu’il le faut pour renfermer
des fources, il pourroit arriver qu’on travaille-
roit ençore long-temps avant que d’en trouver, en
ouvrant la terre ; on ne doit donc pas à plus forte
raifoiij fe fervir de la fonde purement & Amplement;
car fi une terre ne renferme que desfour-
cês vives ou des filets d’eau qui coulent dans un
petit efpace , comment fera-t-il poffible de les trouver
d’abord fans un effet du hazard, avec un inf
trument qui ne fait qu’un trou de deux pouces de
diamètre.
Il faut donc découvrir , avant que d’en faire
«Cage, au moyen des indices précédens, les endroits
par ou panent des fources vives pu des filets
d’eau : alors, en faifant agir la fonde dans cet endroit
là, on peut être afliiré qu’on trouvera l’eau
apres quelque opération , fur-tout fi c’eft un petit
fiht d’eau qui occupe peu de place ; car s'il y avoit
là quelque réfervoir un peu étendu , on ne manque-
ton pas de le trouver à la première tentative.
A r t s & M é t i e r s . T om . K I I .
ST O U J 77
Suppofons donc qu’on foit afliiré qu’il y a une
fource dans un endroit, il convient de connoître
différentes chofes avant que de penfer à creufer 1*
terre pour la chercher & la conduire où on la you-
droit.
1°. Il importe de connoître de quelle efpèce
eft la fource, fi c’eft une eau qui coule ou qui
eft arrêtée , fi c’eft une fource v ive , ou un filet
d’eau, ou un réfervoir.
2e. A quelle profondeur elle eft, pour voir fi
elle ne feroit point plus baffe que le lieu où on a
deffein de la mener.
3°. Enfin, de quelle nature eft la couche dans
laquelle elle fe trouve.
Il eft bon de connoître tout cela pour prévenir des
dépenfes inutiles ; & la fécondé eft un moyen tres-
sur pour y parvenir ; car elle met fous les yeux la
nature du terrein, d’un pied à un autre , & a
une grande profondeur.
Ainfi, pour connoître de quelle efpèce eft la
fource , ce qu’il eft très-nécelfaire de fa voir afin
de diriger fon travail en conféquence , il faut fe
fervir de la fonde de cette manière. Après l’avoir
fait defeendre jufqu’à la profondeur où l’cn conjecture
que la fource fe trouve, ou que la terre
que l’on a fortie fait déjà connoître, on attache
une éponge à la cuiller de la fonde qu’on fait def-
cendré jufqu’au fond du trou qui paroît toucher a
la fource : cette éponge ne doit remplir qu’à moitié
la cuiller , en laiflant le vuide au-deflus.
Quand on eft arrivé à l’eau , fi c’eft une fource
vive, abondante, peu profonde, ou qui ait allez;
de chute , & fur-tout fi elle eft couverte par une
couche d’argille ou de terre glaife, elle montera
par l’ouverture comme dans un tuyau.
Mais fi c’eft un filet d’eau, l ’éponge placée dans
la cuiller de la fonde fe remplira entièrement d’eau :
fi c’eft un réfervoir d’eau., l ’éponge fe remplira
auffi d’eau ; mais en même temps il fe fourra, fur-
tout dans la partie fupérieure de la cuiller qui eft
reftée vuide, de la terre de l’efpèce de celle foc
laquelle ce réf-rvoir d’eau fe trouve affis.
Toutes ces découvertes mettent en état d’exploiter
ces fources de la manière la plus avanta-
geufo & la moins difpendieufe.
S’il s’ agit d'une fource vive , peu profonde ,
qui ait une chûte fuffifante , on peut la faire forcir
par fa propre force , comme par un tuyau, fans
y rien faire de plus.
S’agit-il au contraire de divers filets d’eau ? on
peut juger par la fituation du terrein, & par la
pente de la furface qui eft au-deflus , d’ou ils viennent
& où ils vont , par la pente & la- ci redion de
la furface qui eft au-deflus.; ce qui met en état-
D d d d