
C’eft auffi aux environs de la purgerie que font*
placées d;ux cuves de pierre, dont l’une que l’on
appelle bac à terrer, fert à préparer la terre qui
doit être mife fur le fucre pour le blanchir , &
l’autre étant remplie d’eau claire , reçoit les formes
qu’il convient de faire tremper pendant vingt-
quatre heures avant de les employer.
Raccommodeur de formes. C ’eft ordinaire-
rement un vieux ferviteur qui eft chargé de mettre
des cerceaux & des copeaux aux formes, & de
rétablir celles qui' font fêlées.
R accourcir , en terme de raffinerie 3 n’eft autre
chofe que de faire bouillir les firops exprimés des
écumes pour en évaporer l’eau de chaux qu’on y
avoit mife.
Raffinage. C ’eft l ’art de raffiner le Sucre c’eft-
à-dire, dé purifier le fucre brut.
Raffiner , en terme de raffineur , eft l’adion de
purifier & de pétrifier le fucre qui vient des Indes
eh labié, fort fale & pêle-mêle, fans diftinétion
de qualité. La première des opérations du raffinage
eft donc de trier le fucre pour ne mêler en-
femble que les, efpèces qui fe conviennent. Quand
ce triage eft fait, on débarraiïe les matières de
leurs excréraens ou écumes'par l’ébullition. On *
les fait cuire & on les tranfporte dans des rafraî-
chifioirsv
Quand on a une certaine quantité de lucre cuit,
on mouve bien dans le rafraîchiffoir, afin de mêler
-les- -cuites ‘enfemblei Oh mer cette matière cuite
de hauteur dans des formes plantéés dans l ’empli ;
on les emplit, on les" .opale L on les, mouve 5 on ‘
les monte , on les met fur le pot ,'on les change ,
on les plante, on les couvre, on les rafraîchit ,
on les eftrique; on les loche, on les plamorej.on
les recouvre » s’il le faut encore , on les change ,
bn les étuve, & pour derniere opération, on les habille.
Raffinerie. C ’eft la manufacture où l’on purifie
le fucre brut.
RâffineurI C’ eft celui à qui appartient cette
manufaéture.
Rafflage. Ce terme fe dit des pains qui font
râbotëyx à la fuperficiece qui .arrive quand *on a
trop chauffé l’étuve, ou quand'on n’a pas laiffe le,s
pains fë reffuyer avant de les mettre à l'étuve.
R afleux , en terme de raffinerie, il fe dit d’un;
fucre qui a été mouvé trop froid, & a contràfté
pour cette raifon des inégalités qui fe remarquent
fur fa furface.
Rafraîchir , en terma de raffineur, c’eft mettre
la fécondé terre defféchée & une autre terre pref-
que en eau , après que l’autre a été eftriquée, afin
d’achever de faire tomber le firop que les deux
premières efquives n’ont pu chaffer.
Rafraîchir le bac-a-terre. C’eft verfer de
l ’eau nette fur la terre du bac pour la laver.
Rafraîchir les pains terrés ; c’eft mettre fur l ’ancienne
terre une couche de terre nouvelle«
Rafraichissoir , eft un grand vafe de cuivre
rouge, compofé de plufieurs pièces aftèmblées, ou
l’on raffemble plufieurs cuites pour emplir un nombre
de formes, proportionné à celui des ouvriers, qui
ne pourroient ni emplir , ni opaler, ni mouver au
tems néceffaire, fi le nombre furpaffoit leurs forces.
On y coule doucement la matière de la fécondé
cuite, pour ne point rompre la croûte que la première
a formée.
Râpes. On nomme ainfi des firops que l’on fait
fermenter.
Rassembler , en terme de raffinerie, c’eft l’action
de ramaffer dans de grands pots les fîrops qui
font fortis des .pains, & tombés dans des pots d’une
grandeur proportionnée à celle des formes.
Redresseur 3 où boude du bac à forme. C ’eft un
anneau de fer qui eft foudé au bout d’un barreau,
à l’extrémité duquel eft une douille où l'on met un
manche de bois. Cet infiniment fert à rédeefier
les piles de formes qui fe font couchées au fond
de l’eau du bac à forme.
Rb s lés. On appelle rêlés des pains de fucre ,
quand au fortir de l’étuve, ils ont quelques ruptures
de peu de cqhféquence ou à la tête ou à la
patte : encore quand ils ont quelques taches légères
ou des coups d'étuve. On les marque en faifant
un pli au papier qui les enveloppe.
Rhummerie ou Guildive, attelier où l’on fait
fermenter les melaffcs.
Rôle, le grand ( Sucrerie) autrement nommé le
grand tambour ; c’eft celui des trois tambours qui eft
au milieu du moulin à fucre, & qui eft traverfé
de l ’arbre du moulin.
Ronde. Quand on verfe le fucre cu it, des baf-
fîns dans les formes , on ne vuide pas tout un baf-
fin dans une même forme : ceux qui fuiv.ent achèvent
dé la remplir:: cela s’appelle emplir par rondes.
Roulaison ; c’eft l ’enfemble de tous les travaux
qu’exigent tant la récolte & l’expreflion de la canne
fucrée que l’opération de fon fuc exprimé.
Roulante, On nomme roulante une chaudiere,
quand elle n’eft pas monte'e fiir un fourneau.
On dit que l'écume roule dans le fucre quand.elle
ne s’en fépare pas pour fe porter à la fuperficie.
Rouleaux, ( fucrerre) on nomme quelquefois
rouleaux dans les moulins à fucre les. tambours de
fer qui fervent' & brifer les cannes , 6ç éii exprimer le
"Tue. Les tambours & les rouleaux font cependant
bien différent j%es derniers n’étant que desxylfridres
de bois , dont les tambours font remplis , & les au-
tres des cylindres de métal , dont ceux de'bois font
couverts. On affermit les rouleaux dans les tambours
avec des ferres.ou coins de fer &• de bois , & pour
leur donner.encqre-plus de fermeté., on remplit lès
vuides qui reftent avec du b rai boullant ; c’eft dans
les rouleaux que les dents des tambours font emmor-
taiéesJ
.Roux. On dit qu’un pain a du roux fi la, tête ,
quand il y entre une impicffion de firop.
Sang. 'Le fan g de boeuf eft préférable à toutautre
pour clarifier lé fucre.
Seconds. Les pains où l’on apperçoic a après les
avoir lochés , une légère imprdîîon de- -firop à. la
tete , fe nomment des féconds ; on leur remet leur
e quive.
Serpe-. Outil tranchant qui reffemble à un couperet
: on s’en fert pour couper les cercles & cafter
les barriques.
Serre , (fucrerie ) coin long S: p!at de fer& de
hifis.., dont on fe fert pour arrêt. r. les rouleaux ou
cylindres de bois, dont on remplit les- tambours de
fer des moulins à lucre.
Serviteur , en terme de raffinerie, font des ouvriers
loues a l’annee , qui font fous les ordres du
contre-maître ; & doivent lui.obéir fans répliqué. Il-
faut que ce- foie des hommes forts robuftes , pour
fupporter les grandes fatigues d'une raffinerie. C eft
pour cela qu’on les nourrit fans leur épargner ni,
pain , ni vin, ni bonne chère. Ils s'engagent pour
un an. On ne peut les renvoyer qu’après ce terme ,
à moins que ce nefoit pour caufe de bafi'efTe ou d’infidélité.
Sonder, e« terme de raffineur, s'entend de l ’aètion
d’éprouver fi les formes fo^t caflees ou non, en les
frappant plufieurs fois avec le manche du cacheux.
Sonder, enterme de raffineur, n’eft autre chofe
qu’une verge de fer applatie & ronde dans Ton contour;
fa douille & fon manche compofent cinq à
fix pieds de hauteur. On s’en (ère pour gratter l’empli
& les greniers, & ramaffer le fucre qui y eft
tombé , tant en empliffant qu’én mouvant.
Spatule d’emplt, eft un morceau de fer applati
par un bout, terminé à l’autre par un bouton qui
ne lui fert que d’ornemënt, au-deffous duquel eft un
Ftit crochet pour d’arrêter aux bords du rafraîchit'
lôir ; elle fert à gratter le rafraîchiffoir après l’empü.
Spatule petite , ne diffère de la grande que
par fa petit effè & fon ufâge, qui eft de grat:er le
grain qui fe’forme dans lespots.
Stoquer , en terme de raffinerie , c’eft l’aéfiou dé
conduire les feu^ de manière à jenJre la chaleur
égale partout, en tran(ponant le charbon d’une
place où il eft moins riéceflaite daiis une antre où
il Left plus ; & de donner de l’air aux grilles en
faifant tomber les cendres au deffous, & en ces grilles
l ’une de l’autre.
Stoqueur , en terme de raffinerie, eft un? verge
de .f,r applatie fur les extrémités en forme d’une
fpatule , environ de trois doigts de large. Il a quatre
pieds de long avec fa douille ? qui reçoit un manche
de même longueur. On s’ën fert à gouverner
les fourneaux, & à dpnner de l’air aux grilles.
Sucre, C’eft le fèl effentiel des cannes. Dans les
raffineries on nomme fucre les liqueurs qui contiennent
ce fel. On d it, clarifier & cuire Le fucre. Ce fel
en petits cryftàux raffcmblésen pain eft ce.qu’on appelle
communément du fucre, Quand il èft en gros
cryftàux , c’eft 1 é fucre candi. Le fucre brut, eft la
Mofcouade.
On diftingue le fucre fuivant fa qualité, en fucre
commun , fucre fin, fucre fuperfin , & fucre royal.
Sucre tapé, ( Sucrerie ) On appelle du fucre ta*
pé du fucre que les affront eurs vendent aux îles Antilles
pour; du fucre royal; quoique ce ne foit véritablement
que du fucre.tené, c’eft-à-diie de la caf-
fonade blanche préparée d’une ceitaine manière.
On l’appelle fucre tapé, parce qu’on le tape & qu’on
lé bat fortement , en le mettant dans les formes.
Sucrerie ; c’eft le lieu où l ’on fabrique le fucre.
Sucrier. Les fuçriers font des ouvriers qui travaillent
dans les fuereries ; il y a deux fortes de
principaux- ouvriers dans les fuereries des îles" fran-
çbifes de l’Amérique; les uns que Ton appelle fim-
plement fuçriers , les antres que l ’on nomme raffine
urs : les fuçriers font ceux. otui purifient le vefeu
ou fuc’ de cannesqui le cuifent, & qui en font le
fucre brut : les raffineurs for t ceux qui travaillent
fur lé fucre blan;c/c’eft-à-dire , qui le raffinent. On
appelle aufïi fuçriers, ceux qui font lé commerce
du fucre, &, qui ont une fuçreiie.
Sirop. Dans la lignification commune, cVft Je
fucre fondu dans de l ’eau: mais dans les raffineries,
c’eft la partie grade & vifqueufe qui a le moins de
difpofition à fe cryftallifer.
■ Les gros fmps font les plus gras : les firops fin s
font ceux qui contiennent beaucoup de grain.
Sirops amers, ce fbntles fîrops qui proviennent
du f i l effentiel extrait des gros firops.
Sirop ; on donne auffi ce nom à la chaud.ère
même ou l’on amène le vcfou à l’état ce firop.