
«r7 § S U C S U C
Nous avons vérifié les produits comparés de l*uîie
& l’autre méthode; & d’après le tableau fait par
M. Deladebate lui-même, für le relevé des livres
de fen habitation■ . je me fuis convaincu dés grands
bénéfices qu'il doit à la nouvelle méthode, & combien
il eft avantageusement payé des, frais de l’é-
tabliffement.
Des Fourneaux.
La chaleur eft le principal agent dans le travail
du fuc-exprimé de la canne - fucrée ; il eu donc
abfolument eflentiel au raffmeur de bien connoître
tous les moyens d'en appliquer l’action.
Cette connoifiance a.pour objet l’étude des fourneaux
; & cette étude doit comprendre, toutes les
parties du fourneau , le but et l’ufage de chacune
d’elles , leur conftruction et la connoifiance des matériaux
les plus propres à cette conflruction.
Le fourneau, en general, eft un vafe qui prend
différentes formes, fuivant que l’exige le travail de
diverfes lubftances que l ’on a à traiter. Ce vafe peut
etre fîmple, compofé., même furcompofé.
Il doit être propre dans toutes circonftances,' à
recevoir des matières combuftibles, à favorifer la
combuflîon ; à conferver la chaleur qui fe forme
dans la combuftion, à conduire cette même chaleur
fur les corps qui doivent en éprouver l’adion* à
porter au-dehors les principes volatils des combuftibles
; & à en garder les principes fixes.
Pour remplir tous ces usages, le fourneau eft
'formé de quatre parties différentes ; favoir, le
cendrier, le foyer, le laboratoire & la chenfnée.
Dans les fourneaux de fondeiies & de forges,
ces trois premières pat ties font ordinairement confondues;
dans les autres fortes de fourneaux, elles
fpm plus ou moins diflirictes.
L’ufage du cendiier eft de recevoir les cendres j
principes fixes des matières combuftibles, & de
porter dans le foyer l ’air propre à la combufiion ;
il eft fîtué fous le foyer.
Le foyer doit recevoir les .matières combuftibles ,
conferver la chaleur qui réfulte de leur décompofî-
tion & la porter dans le laboratoire.
L e laboratoire fe confond quelquefois avec le
foyer, quelquefois auffi il en eft parfaitement distinct;
il doit renfermer les corps auxquels on veut
appliquer i ’aôion de la chaleur.
La dernière partie du fourneau eft la cheminée,
elle porte au - dehors Jes principes des matières
combuftibles vqlatilifées par la chaleur & elle eft
jglacée à l’extrémité du foyer ou du laboratoire.
Le fourneau fîmple eft celui dent le foyer 8c le
laboratoire étant f irconfcriis, ne renferment ou ne
portent que les corps qui répondent à leur Câpacitéi
Lè compofé eft celui dont le foyer & le laboratoire
n’étant point circonfcrits , font plus ou moins
prolongés,renferment ou portent plufieurs corps.
Le furcompofé eft celui qui eft formé de plufieurs
fourneaux réunis que l’on peut mettre en action ,
enfemble ou féparément, & qui n’ont qu’une cheminée.
Fourneaux de nouvelle conftruElion , portant chau-
. die res de cuivre
Nous avons dit que le travail du fuç exprimé,
confiftoit en trois opérations principales , & que
chacune d’elles exigeoit l’aâion delà chaleur.Cette
a&ion peut être appliquée pour ces trois opérations,
fîmultanément dans le même fourneau; elle
peut auffi être appliquée féparément dans deux fourneaux
différens.
On fe fert, dans le travail du fuc exprimé & des
fîrops, des trois fortes de fourneaux que nous venons
de diftinguer.
Le fourneau fîmple ne porte qu’une chaudière ;
le fourneau composé en porte deux | trois, quatre
fur une feule ligne.
Le fourneau furcompofé en porte plufieurs fur
plufieurs lignes, qui fe réunifient en un feul point.
On peut fe fervir, pour faire les trois opérations
fimuitanément, foit d’un fourneau compofé à 3 ou 4
chaudières , foit d’un fourneau furcompofé à cinq.
Lorfqu’on veut faire ces trois opérations fur deux
i fourneaux féparés, on opère la défécation & l ’évaporation
jufqu’au vingt-quatrième degré à l’aréomètre
de Baumé, dans un fourneau compofé à trois
chaudières feulement; puis on achève l’évaporation
& on opère la cuite, foit dans un fourneau fîmple,
foit dans un fpurneau composé à deux chaudières.
Le fourneau portant chaudières de cuivre fe di-
vife en deux parties, l’une répond entièrement à
l’extérieur de la fucrerie, to !t le fervice en eft externe;
l’autre répond à l’intérieur, &tout le fervice
en eft interne.
La longueur des fourneaux fe mefure tant fur le
nombre & le diamètre fupérieur des chaudières,
que fur la hauteur de la cheminée. La largeur fe
mefure auffi fur le diamètre fupérieur des chaudières
, & fur l’épaifièur des parois en maçonnerie qui
les foutiennent. La hauteur comprend la profondeur
du cendtier, l’épaiiïeur des grilles, la hauteur
du foyer & du laboratoire.
, Le cendrier & le foyer répondent extérieurement
à la fucrerie, & inférieurement au laboratoire. Us
doivent être ifelés ‘dans toute leur étendue, autant
que les circonftances le permettent. Le fervice en
eft plus facile , & le foyer plus propre à conferver
la chaleur.
La cheminee eft placée en - dehors, à l’extrémité
du foyer.
Le cendrier eft la partie la plus inférieure du
fourneau dont il fait la bafe. Dans les fourneaux
eompofes & furcompofés, il fe divife en cendrier
proprement dit & en maffif du cendrier. Sa lon-r
gueur le mefure fur le diamètre fuperieur des
chaudières & fur l’épaifieur qu’on veut donner aux
parois du foyer. Sa largeur comprend l’étendue
qu on veut donner au foyer & l ’épaifleur de fes parois.
Sa hauteur s’élève du fol à la partie fupérieure
des grilles.
Le cendrier proprement dit eft une cavité qui
répond au foyer proprement dit : fa figure eft à peu-
près circulaire, fon petit diamètre a y pieds 4
pouces au plus ; le rayon dé fon diamètre longitudinal
doit avoir en devant 8 à 10 pouces de
plus que 1 autre qui eft de 2 pieds 6 pouces. Sa
profondeur doit^ avoir 3 pieds ; lorfque le local
permettra de lui en donner .4 à 5 , il conviendra
de terminer^ fon fond en cul de-lampe : par
ce'te difpofîtion, les cenires fe raflemblent toujours
dans le miliëb _ & l’extraffion en eft plus
facile. L ’ouverture qui fert à les extraire, fe trouve
alors à. une plus grande diftance des grilles ; elle
peut etre facilement bouchée par les cendres pour
empecher Lacces de l ’air ; afin que celuiqui entre
par les ventoufes, ait un courant plus rapide,
fa fie mieux, fonction de foufflet.
Ce cendrier doit avoir plufieurs ouvertures ; une
fert à extraire les cendres, elle porte 18 à 20 pouces
de largeur, fur 20 à 14 de hauteur, & elle doit
être pratiquée fur la partie la plus en avant du
cendrier, afin que l’air qui y p'afie porte fur le com-
buftible. Les autres nommées ventoufes, fervent
a porter dans le foyer, l ’air propre à la combuftion.
^L’ouverture externe de ces ventoufes doit être
tres-grande , & l’ouverture interne ne doit avoir
qu’un pouce de hauteur fur trois ou quatre de largeur
, & répondre le plus près des bouches du
foyer & en deflous. Elles font fon&ion de fouffiet
d’autant plus efficacement, que l ’ouveiture interne
eft plus refierrée.
Ses épaiffeurs doivent avoir latéralement 26 à
30 pouces : elles portent fur le devant 24 à 28
pouces.
Le cendrier eft terminé par des grilles qui le
recouvrent. Ces grilles, qui font de fer fondu ,
ne^ devraient avoir que 3 pouces de largeur fur
5 à 6 pouces au plus de hauteur. L’efpace qu’on
doit laiffer entr’elles eft de 3 à 4 pouces.
Les grilles du commerce ont 6 pouces quarrés
6 quelquefois plus; ces dimenfîons font très-vi-
eieufes. En préfentant une très-grande furface , elles
S U C 6~j9
s’oppofent à la chute des cendres Si ne Jaiffent
point un accès a fiez libre à l’air qui doit fervir à
la combuftion.
Le maffif du- cendrier fert de bafe au foyer improprement
dit. J Lorfque le fourneau 11’eft pas
ifolé , la terre feule le forme. S’il eft ifolé, ce
maffif pré ente une partie moyenne formée par
la terre & foutenue latéralement par une maçonnerie
qui a 18 à 20 pouces d’épaifle ;r de chaque
côté. Sa hauteur fur le devant, eft de 3 pieds; elle
va vers la cheminée, en augmentant de 10 à ü
pouces. Sa largeur & fa longueur fe mefure nt fur
celles qu on veut donner au foyer impropremfnfc
dit, dont il fait la bafe.
Le foyer eft établi fur le cendrier; il fe divife
dans les fourneaux compofés & furcompofés eu
foyer proprement dit & en foyer improprement
dit. Sa longueur fe mefure fur le nombre & far
le^ diamètre fupérieur des chaudières ; fa hauteur*
s’élève de la furface du cendrier au for.d des chaudières;
fa largeur eft de 10 pieds quelques' pouces.
Ses parois dont 1 epaifïeur eft de 24 à 30 pouces,
fe divifent, par rapport aux matériaux dont elle«
font formées, en deux parties ; l ’une interne, l’autre
externe.
Le foyer proprement dit , répond au cendrier
proprement dit ; il préfente une cavité dont Je
fond eft formé par le grillage du cendrier; (à fi-,
gure, inférieurement, s’éloigne plus ou moins de
la circulaire,.fuivant le nombre des bouches, 6c
elle s’en approche d’autant plus qu’il s’élère davantage
vers le fond delà chaudière, o ù ilfe termine.
Son petit diamètre ne doit jamais avoir plus
de 5 pièds 10 pouces, lorfqu’il a deux bouches4
& ? pieds 6 à 8 pouces, lorfqu'il n’en a qu’une.
Le rayon du diamètre longitud nal qui fe porte
fur le devant, doit avoir 8 à 1© pouces de plus que
l’autre; afin que la combuftion fe faifnc beaucoup
en-deçà du centre du foyer, la flamme qui eft entraînée
par un courant rapide vers la cheminée
porte fon aélion également fur toute la furface du
fond de la chaudière. Sa hauteur fe mefure de la
furface du grillage au centre du fond de la chaudière
: elle doit être de 40 à 44 pouces au plus.
C e foyer do:t avoir une ou.deux ouvertures pratiquées
dans la partie la pus antérieure de fes
parois ; elles fervent pour lintrodudion du com-
buftible & elles doivent être foimées, pour plus
grande folidité , par des cylindres de fer fondu,
de 12 à 15 pouces de diamètre.
Lorfque les bouches du foyer préfentent une
plus grande ouverture, la fomme de paille ou de
bagaflès que le Nègre introduit , 11’eft pas allez
confid-rable pour la remplir entièrement ; il y a
alors un vide entre le combuftible & la partie Supérieure
de la bouche, par lequel s’étab it un courant
d’air qui nuit d’autant plus à l’effet de U ccai*