
neau à chatfdière$ de fe r , étant en^ raîfon înverfe
de la capacité de ce fourneau, qui eft, par rapport
au fourneaÿ à chaudières de cuivre , comme 4 à i ; il réfulte que la chaleur agit avec quatre
fois moins de force dans le fourneau a chaudières
de fer, que dans celui a chaudières de cuivre, j
L e fourneau à chaudières de cuivre préfente donc,
paf*rapport à fa capacité, une économie de com-
buftible, qui va aux trois quarts de^ celui qu’on
employé dans les fourneaux à chaudières de fer.
La furface que préfèntent les chaudières de fer
à l ’ aftion de la chaleur, quoique très-étendue ,
ne doit néanmoins être confédérée que relativement
à l ’effet direft & vertical de ce fluide fur
elles} car fa tendance étant de bas en haut, on
doit regarder comme nulle ou prefque nulle, l’action
de celle qui eft réfléchie par l’extrême obliquité
de ces chaudières.
Si on compare la furface des plus grandes chaudières
de fer avec • celle des-chaudières de cuiv
re , & qu’on déduifè 4 pouces du diamètre^ de
chacune d’elles, pour la maçonnerie qui les tient
fcellées ; alors une batterie de 44 pouces ne pre-
fentera à la cavité du foyer, que la furface d’une
chaudière de 40- pouces 8c ainfî des autres.
Or la furface totale que préfentera au foyer une
batterie de 44 pouces, fera 18 pieds quarres 4
pouces, & l’aire du cercle de cette chaudière qui
reçoit l’aâion direéte de la chaleur, fera 9 pieds
quarrés z pouces.
Surfaces totales des chaudièrès fuivantes & celle
de l ’aire de leurs cercles.
Savoir pour un firop de 48.
pour un flambeau 51.
pour une propre 5 6.
pour une grande 60.
11.
z 9.
34-
pou. aires.
1 Z. IO . 7 8
z 4. IZ. 8 4
5>2. 1 4 . 1 1 8
16 .- 47- 8
Quoique la fomme des furfaces totales qu’offrent
ces cinq chaudières, foit de 116 pieds quarrés
12,8 pouces, néanmoins l’adion dire&e de la chaleur
ne porte que fur la fomme des -furfaces que
préfente l’aire du cercle de chaque chaudière,
qui fe monte à 63 pieds quarrés 5)z pouces.
La furface que préfenfent les chaudières de cuivre
eft, d’après les dimenfions que nous avons af-
fignées a chacune , favoir pour la chaudière
à cu:re............................................. i p p' q- 13* pcmpour
celle à évaporer......................21. . . 40
pour la z rae à déféquer..................î z . . . 100
pour la première.............. ... . .. • zz . • . 100
La fomme de ces furfaces eft 86 P- s- 84 p°u
La convexité de ces chaudières eft fi petite
qu’on peut regarder comme nulle la réflexion de
la chaleur; ainfî quatre chaudières' de cuivre préfentent
à l’adion direéte de ce fluide, une fur-
face qui eft à celle que préfèntent cinq chaudières
de fer, comme 4 eft à 3.
Or en fuppofant égalité de cîrconflances dans
les fourneaux à chaudières de fer & à chaudières
de cuivre, les chaudières de cuivre recevroient
dans le même temps, un tiers de chaleur de plus
que les chaudières de fer.
Les fourneaux de nouvelle conftruftion ont encore
un très-grand avantage fur ceux à chaudières
de fer, fi on les confidère relativement à la fur-
face que prefente à l ’aâion de la chaleur, la
maçonnerie qui tient les chaudières fcellées &
les fépare entr’elles.
La furface totale de la partie fupérieure du
foyer d’un fourneau à cinq chaudières de fer, eft
de 157 pieds 96 pouces quarrés, dont on doit
déduire 63 pieds pz pouces quarrés pour l ’aire
! des cercles de ces cinq chaudières.
Ainfî l’étendue de la furface en maçonnerie fur
quoi porte, en pure perce , Padion direde de la chaleur,
eft de 9 3 pieds 4 pouces quarrés.
La furface totale de la partie fupérieure du
foyer d’un fourneau à quatre chaudières de cuivre,
eft de 135 pieds 3 6 pouces quarrés, dont il faut
déduire 86 pieds 84 pouces quarrés pour la fur-
face des quatre chaudières* Ainfî la furface en
maçonnerie, que préfente le foyer de ce fourneau
à l’adion direde de la chaleur, eft prefque moitié
moins confîdérable que celle du foyer du fourneau
à cinq chaudières de fer.
Si on rapproche ces avantages de ceux qu’ offre
l ’ufage des chaudières de cuivre , tant par la
nature & la folidité de ce métal, que par leur forme
& leur propreté, on verra qu’elles méritent fous
tous les rapports poflibles la préférence fur celles
de fer.
Il faut encore ajouter aux procédés indiqués ci-
deffus par M. Duhamel, ce nouveau mémoire
deM. Dutrône.
Art de raffiner le Sucre.
L ’art du raffineur eft n é , en Europe, chez les
Vénitiens, l’intérêt préfîda .à fa naiffance, l’ignorance
& le hafard ont conduit fes premiers pas.,
& les préjugés de Part du fucrier ont fervi de principes
à fou inftitution, qui, jufqu’à ce jour, a
été livrée aux mains les plus aveugles.
Les fucres fales & noirs que l’Egypte commença
de mettre dans le Commerce à • la fin du rei-
zième fiècle, fûrent la première matière fur laquelle
s’exerça d’abord l’art du raffineur. Les Vénitiens
préfentèrent leur premier lucre raffiné dans
l’état candi, tel qu’étoit celui qui veuoit de l'Inde ,
avec lequel ils le confondirent. Mais bientôt ils
lui donnèrent une nouvelle forme ( celle de pain
qu’il a confervée jufqu’à ce jour.
L ’art du raffineur paffa -enfuite dans les diver-
fes parties de l’Europe où la confommatîon & le
commerce du fucre s’étoient établis, & c’eft particulièrement
depuis que l ’Amérique eft devenue
la fourCe la plus féconde de cette denrée, que
cet art s’eft étendu & multiplié en France où
Pon peut compter maintenant peut-êtie plus de
cent raffineries.
Nous avons vu que le fuc exprimé de la canne-
fucréé éioit la matière de Part du fucr;er; nous
avons expofé fur quels principes doivent être fondées
les diverfes opérationsqui conftituent cet
art ; quels étoient les moyens les plus fimples
pour faire ces opérations & nous avons préfenté
ces moyens dans l ’ordre le mieux entendu qu’ils
doivent garder entr’eux.
Maintenant on peut juger, d’après l’expofition
que nous avons faite de la nouvelle méthode,
d’après le parallèle que nous avons établi en-
tr’elle & l ’ancienne, combien font grands les
avantages que Part du fucrier aura tirés de la
fcience.
L’art du raffineur qui pourroit n’être confîdéré
que comme une opération de plus dans Part du
fucrier, a eu pour principes les mêmes préjuges
que ce dernier dont il eft une fuite, aufli porte-
t-il dans fa cônftitution des vices effentiels qui
exigent qu’on reprenne toutes fes opérations juf-
ques dans leurs fondemens, pour les établir fur
des principes éclairés par une connoiffance approfondie
du fuc exprimé de la canne-fucrée, de
fon fel effentiel, & particulièrement de Part de
l’extraire ; alors les moyens les plus fûrs, & les
plus fimples à employer, 1e préfenteront d’eux-
mêmeS ; on n’aura plus qu’à confulter l ’expérience
dans le choix 8c dans l ’ordre qu’il convient de
donner à leur enfemble.
Cet art que les favans ont entièrement négligé,
jufqu’à ce jour, a été décrit par M. Duhamel qui,
en faifant l ’hiftoire de ces diverses opérations, à
moins cherché.à faire connoître ce qu’elles dévoient
être , que ce qu’elles étoient.
MM. Boucherie négociant à Bordeaux éveillèrent
, il y a quelques années, Inattention du Gouvernement
fur l’importance & la néceffité d’éclairer
Part du rafineur, & ils propofèrent de donner une
préparation au Sucre avant que de le rafiner : ce qui
leur mérita des récompenfes & des encouragemens
de la parc du miniftre de la marine.
Dans un art dont la conftitution eft effentiel! e-
ment mauvaife , les moyens de perfection qu’on
préfente , n’ont fouvent d’antre effet que de faire
reffortir davantage les vices de cette conftitution.
La fcience doit donc aujourd’hui reprendre toutes
les opérations de Part du rafineur, les examiner ,
les lier à de nouvelles, leur donner une bafefolide,
& les établir dans un rapport mutuel dont l ’ordre
foit facile à fuivre , & dont l’enfemble offre un
accord parfait.
Avant de parler de cet art, il eft effentiel de
faire connoître dans quel ératfe trouve le Sucre du
commerce qui en eft la matière & l’objet.
Ce font les colonies d’Amérique qui fourniffènt
maintenant tout le Sucre que l’Europe confomme.
Ce Sucre eft dans deux états défîgnés fous le nom
de Sucre brut & Sucre terré ou Cajfonnade.
Le Sucre brut eft ainfî nommé parce que du
moment qu’il eft extrait, il paffe dans le Commerce
fans recevoir aucune préparation ; il eft
encore entaché par de la mélafle, dont la proportion
plus ou moins abondante établit particuliérement
les différentes fortes de Sucres bruts qu’on
diftingue dans le commerce. Elle mafque aufli
toutes les matières féculentes & terreufes qui y
font mêlées, & dont la quantité eft fi abondante
qu’elle va quelquefois à 5 à 6 livres par quintal.
Le Sucre terré ne diffère du Sucre brut qu’en
ce qu’il a été dépouillé de mélafle par l’opération
du terrage; du refte il porte des matières féculentes
& terreufes, dont la proportion plus ou moins
grande établit feule la différence que ces Sucres
préfentent entr’eux dans leur pureté. Les plus belles
fortes de Sucre terré font confommées en nature
les autres font, ainfî que les Sucres bruts, purifiées
avant que d’entrer en confommation.
La purification du Sucre eft le feul objet de
toutes -les opérations qui conftituent l ’art du rafineur.
Il n’entre point dans le plan de ce mémoire de traiter
des détails de cet .art; nous expoferons feulement
d’une manière.fuccinte fes diverfes opérations,
tant pour en donner une idée jufte ; que pour avoir
occafion défaire fur chacune d’elles quelques obfer-
vatioïis, qui en éclairant les rafineursfur les vices
capitaux de leur a r t, leur feront fentir davantage
la néceffité de le reformer fur un nouveau plan.
La première de ces opérations eft nommée
Clarification; elle confîfte à faire difloudre le Sucre,
fort brut, foit terré, dans une proportion d’eau
déterminée. Cette eau, dans le plus grand nombre
des rafineries , eft chargée de chaux-vive
dans une proportion relative à l ’état du Sucre
& aux préjugés du rafineur en faveur de la chaux.
On mêle à cette dÜTolütîon une certaine quantité
de fan g de boeuf ou d’oeuf . 8c on lui appli-
i que l ’action de la chaleur qu’on élève très oou-
; cernent jufqu’à l’ébullition. La lymphe animale
I faifît en fe coagulant, toutes les matières folides
! féculentes & teireufes, & les élève à la furface
du fluide fous la forme d’une écume épaiffe,