
(olide ; au moins c’-efl ce que m’ont affiifë les
favonniers.
On peut encore remarquer que par la façon de
cuire les favons en pâte, comparée à la cuiflon
des favons en pain, il relie heaucoup d’eau dans
le favon eu pâte, & l’union des fels avec l’huile
ne peut pas être aùftï intime*
O n v o i t q u e c e s f a v o n s , q u i n e p r e n e n t jamais,
a f f e z d e d u r e té p o u r ê t r e m is e n p a in s & r e n f e r m
é s d am d e s caiffes, fo n t n é c e l f a i r em e n t m i s d a n s
d e s b a r r i l s p o u r ê t r e t r a n fp o r té s a u x e n d r o i t s où
l ’ o n e n f a i t u f a g e .
A p r è s a v o i r r a p p o r t é l a f a ç o n d e f a i r e l e s d i f f
é r e n t e s e fp è c e s d e la v o n s q u i f o n t e n u f a g e p o u r
b l a n c h i r l e l i n g e , d é g r a i f îe r l e s l a in e s , f o u le r
l e s é t o f f e s , & c ; j e v a i s , p o u r t e rm in e r l ’ a r t d u
favonnier 3 r a p p o r t e r q u e lq u e s p r é p a r a t io n s d » la^-
v o n q u i o n t d e s p r o p r ié t é s p a r t i c u l i è r e s , m a is je
m 'a b s t ie n d r a i d e m ’ é t e n d r e fu r l e s u fa g e s q u ’ o n
e n f a i t : c e s d é t a i l s f e t r o u v e r o n t d a n s . d if f e r e n t s
a r t s .
XXVII. Du favon propre à en-lever les taches.
N o u s a v o n s d i t q u ’u n e d e s p r o p r ié t é s d u favon.
e l l d e d i l fo u d r e l e s c o r p s g r a s , c e q u i f a i t q u ’i l
e n l è v e b e a u c o u p d e t a c h e s . Q u a n d i l e l l tom b é
d e l ’ h u i le o u d e l a g r a i l f e f u r u n e é to f f e d e f o i e ,
i l fu f f it f o u v e n t d ’ y m e t t r e u n e p o u d r e a b fo r b a n t e
q u i fe fa i f i t d e cette g r a i l l e & l 'e n l è v e - à l a foie ;
m a i s fi l a t a c h e e l l f a i t e fu r u n e é to f f e d e l a in e
& a v e c u n e fubfl.an.ee t e n a c e , l a p o u d r e a b fo r b a n t e
n e fu ff it pa s : i l f a u t d l fo u d r e c e q u i f o rm e l a
t a c h e j c ’ e f t a lo r s que. l e fa v o n e l l u t i l e , p r i n c i p
a l em e n t l e b o n l a v o n e n p â t e ; o u fi l ’ o n r e d o u t e
f o n o d e u r , o n e m p lo i e d u , f a v o n e n p a i n : m a is
l e s d é g r a i lf e u r s a t t r ib u e n t plus d’efficacité a u fà vo n,
d o n t n o u s a l lo n s p a r le r .
On coupe en, tranches très-minces trois livres de
bon favon on prend un demi-fiel de boeuf, un
ou deux blancs-d’oeufs, on met le tout dans un
mortier avec une livre d’alun calciné & réduit
en pondre ayant bien mêlé & pilé le. tout en-
femble , on tient cette malle environ 24 heures
dans un lien un peu humide.
S i e n m a n ia n t c e t t e p â te l e m é l a n g e pa roît-
p a r f a i t •, o n e n f a i t d e s .m o t te s o r d in a i r em e n t r o n d e s ,
q u ’ on* c o n f e r v e p o u r l ’u fa g e ; m a is fi le s m a t iè r e s
n e f o n t p a s e x a é l ém e n t m ê l é e s , o n t i e n t la-pâ te*
d a n s u n l ie u f e c ju fq u ’ à c e q u ’ e l l e a i t p r i s u n
p e u d e c o n f i f t a n c e , p u is o n l a c o u p e d e n o u v e a u
p a r t r a n c h e s m in c e s , & o n l a r em e t a u m o r t ie r
p o u r l a p i l e r de. n o u v e a u a v a n t d ’ e n f a i r e d e s
m o t t e s * -
P o u r e n le v e r u n e t a c h e , o n fa v o n n e a - f r o i d
i* é 'to f fe ; o n . la f r o t t e e n t r e l e s m a in s p o u r q u e l e
jfa y o n p é n é t r é d an s , l ’in t é r i e u r , & p u i f f e b i e n d if lo u r
dré tout ce qu’ il y a de gras : puis, pour 5ter lé
favon , on J ave- l’éroffe dans de l’eau* chaire, jufqu’à
ce qu’elle ne la faliffe plus; ordinairement la tache
difparoît.
XXVIII. Savon ‘au mièl pour la toilette,
On coupe par tranches bien minces quatre onceÿ
du meilleur favon blanc ; on les met dans un mortier
de marbre avec quatre onces de n fe l, une demi-
once d’huile de tar.re par défaillance, & quelques
cuillerées d’eau de fleur d’orange , de sofé, ou*
d’autre qui ait une bonne odeur: on remue ce mélange
avec une fpatule pour que toutes ces mat ères-
foie-nc bien mêlées ; puis on pile fbrtemènt ce;t&
pâte pour en former une mafle qu’on conferve dans
des pots. Ce favon décraflè bien la peau : il la blanchit
& l’adoucit. .
XXIX. Savonnettes pour Id harbe.
L e favon a la propriété d’attendrir les poils , 8é
pour cette raifon il efl tiès-avantageux, pour faciliter
l’opération du rafoir. Le ben favon tour pur efl peut-
être, à cet égard, préférable à ces boules de favon;
qu’on nomme favonnettes ; mais, on lui reproche*
d’avoir une odeur peu agréable*
XXX . Des favonnettes communes.
Les favonnettes communes fe font avec du favai*
, de Marfeille., & de la poud e à poudrer les cheveux ,,
au de l’amidon paflé au tamis três-nn.. La proportion
de ces.matières efl de trois livres de poudre fur
cinq livres de favon : on le coupe par tranches biei*
' mincès ; & après qu’on l’a fait fondre feul dans un
chaudron fur le fêu-, en y ajoutant un demi feptier
d’eau pour empêcher qu’il ne brûle, on y met d’a,-
bord les deux tiers de la- poudre , ayant foîn de bi’enu
. mêlej le tout en le remuant fouvent, pour empê-
. cher qu’il ne s’attache au chaudron-.
Après que ce mélange efl achevé, & que- la matière
a été réduite en confiftance d'e pâte , on* la
verfe fur une planche , où, amès avoir ajouté lie
tiers de la poudre qu’on a réfervée., on la pétrit:
long-temps avec les mains, comme les boulangers
ont coutume de pétrir leur- pâte ; en cet- état on. la.
' tourne dans les niatnsi
On dorme aux favonnettes- une forme ronde, &
on applique ta-marque du marchand avec un cachet
’ de bois ; quelques-uns mettent à cet endroit une-
petite feuille d’étain.
Il faut avoir auprès de foi de la poudre à cheveux,
très-fine, dont on fe frotté les mai* s de temps en.
temps, pour que cette pâte, qui efl très-tenace, ne-
* s’y attache* pas. -
Il efl certain que. le bon favon. tout pur efl meilleur
pour attendrir la harbe. que ces favonnettes. , qn|
font les plus communes, puifque la poudre qu’on y
met ne peut pas contribuer à attendrir les poils ; ce
qu’elle peut faire, c’eft de blanchir la mou Ile du
Javon, effet qui n’eft d’aucune uti ité ; mais il en
réfulte un avantage pour le .parfumeur , parce que
la poudre ne lui coûte que cinq, ou au plus fix fols
la liv re , pendant que le favon en coûte environ
quinze : elle ne remédié pas même au défaut qu’en
reproche au favon pur , qui conflite a avoir une
odeur défagréable ; mais on en trouve le débit parce
quelles font à quelque chofe de meilleur marche
que le favon en pain.
Pour donner aux favonnettes une forme plus régulière,
on les met, avant qu’elles foient feehes &
dures , entre deux calottes de bois qu’on frotte
de quelque graille pour empêcher que la pâte ne s y
attache.
On trouve aufïi agréab'e de leur donner différentes
couleurs ; pour cela on mêle des poudres
broyées très fin dans des rafles avec un peu de pâte
de làvon , & en mêlant un peu de ce favon changé
de different s couleurs, avec la pâte , on obtient
les ve n-s qu’i'n déliré ; 'mais il faut de 1 habitude
pour bien faire ce mélange) & ces couleurs n’ajoutent
rien à la bonté du favon.
X X X I ., Savon en pâte pour la barbe.
On nous apporte de Naples, pour cet ufage, du
favon en pare , dans des pots bien fermés, qui a
une odeur douce très-gracieufc : je n’en fais pas la
compofition; mais j’ai f a t , comme M.Geoffroy ,
avec des cryftaux de fel de foude , d’excellenre
huile d’olive & de l’eau de chaux, du favon liquide
dont l’odeur n’étoit pas déplaifante ; & y ayant -
mêlé de l’huile eflemielle de cédrat, j=’ai eu une
pâte de favon qui fentoit' très-bon.
XXXII. Savonnettes pajfées a. l ’eau-de-vie»
On peut s’épargner la peine défaire le favon, en
employant de. très-bon favon blanc de Marfeille ,
auquel on fait pafler l’odeur qui déplaît. Pour cela
on coupe par tranches très-minces une livre de
favon ; on met ces tranches dans une jatte de
faïence : on verfe deflus environ un poiflon d'eau-
de-vî ; vingt quatre heures après on met ce me ange
dans un mortier de marbre, & on pile le favon pour
en faire une mafle d’une forme platte, qu’on met
fur plufieurs feuilles d:e [ apier gris pour qu elle fe
deffeche.
Quand elle a prî*: une certaine confiflance. on en
forme des boules dont l ’odeur n’a rien de difg a-
cieux, & fi l’on veut qu elle, en a'.t une agréable,
îl n’y a qu’à, mettre dans le mortier quelques aromates,
qui peuvent être des poudres d’i-is de Florence
, du calamus aromaticus, des fleurs de. benjoin
j du florax , du faatal-ciîrin., des clous de gérofle
j de la cannelle y de la fleur de mufeade, &c*
mais il faut que ces fubftances foient réduites en
poudre impalpable, fans quoi les favonnettes font
rudes fur le vifage, & l’égratignent ; c’eft pourquoi
je préféré les huiles aromaûfées par les fleurs de
tubéreufes, de jafmin ; &c. les eaux de fleur-
d’orange, de rofe & de thym ; &c. ou les huiles
eflentielles de cédrat , de bergamote, de citron •
d’orange, &c.
On peut y ajouter quelques gouttes de teinture de
civette, d’ambre ou de mufe; mais je préviens qu’il
faut choifîr quelques-unes de ces fubftances aromatiques,
& n’en pas mêler enfemble beaucoup d’ef-
pèces différentes ; il en réfiilteroit quelque chofe
de défagréable c’eft , fuivant moi , le défaut des
favonnettes qu’on nomme du fer rail. Nous-en parlerons
dans un inftant.
XXXIII. Excellentes favonnettes aijees a faire &
de bonne odeur.
Quelques-uns, pour former les favonnettes, mr*-
lent les aromates avec du mucilage de gomme adra-
gante & des bîancs-d’ceufs. Je ne l’ai pas éprouvé 5:
mais j’ai fait de trè'-bonnes favonnettes-tout fimple-
ment cri coupant le favon par t; anches tres-minces ,
les arrofant avec un peu d’eflenee de citron , pilant
bien ces tranches dans un mort er , retirant la mafle
le lendemain, la coupant encore par tranches, &
l ’arrofant de nouveau avec un peu d'effence; &
après avoir répété cette opération une troifiêmes
fo- s , 'j’en ai- formé des favonnettes* qui. fe font:
trouvées très-bonnes. On m’a donné la compa-
fition fuivante , fous, le nom de favonnettes dm
ferrail,
XXXIV. Savonnettes dites du ferrait.
On prend de l’iris de Florence, une livre ;--beay
: join, quatre onces; florax-, deux onces; fantal citrin
deux onces ; clous de gérofle, deml-cnce ; cannelle ,,
un gros-; un-peu d’écorce de citron., une noix muf—
eade ; le tout étant réduit en poudre très-fine, ont
le met avec deux livres de, fevon blanc bien fec 8c
rapê*
Quand ces matières ont trempé pendant trois ou
quatre jours dans trois chopines d’eau-de-vie , om
. pétrit le tout avec une. pinte d’ea.u de fleur-d’orange 5
enfin on mêle avec le favon* aflez de poudre à poudrer,
pour lui donner une confiflance de pâte : on f
ajoute de la gomme adragante & des blancs-d’oeufi 3,
' pour en- faire des favonnettes;
XX X V . Savonnettes dites a l'a franehipane». ?
On commence-par faire* une- teinture pour db»-t-
rrer une bonne odeur à ces lavonnettes; pour cela;
on prend mabalep, cinq gros;- calamus aromaticus
■t & irs de Florence » camielie, géroflex feuchet^ &