
( Arc de fe garantir du )
Il tombe Iesfoirs d’été ap>ès le coucher du fo-
Jetl., dans tous les pays, & fur-tout dans les pays
chauds, une vapeur légère qui fe condeufe & ïe
reiout en eau.
Ce,te vapeur à laquelle on donne le nom de
Jerrr/1, elt uuiveifeliement regardée comme mal
lame ; mais elle efl beaucoup plus à craindre à
proportion de la chaleur du climat.
Dms -les con-rées méridionales de l’Europe , le
Jerem néü bien fenfible & ne paffi pour' être.dan-
gereux que dans les mois de juillet & août, &
au commèncement de feptembre. Les étiangers fur-
tout en font la viétime. A s’en rapporter aux épitaphes
qu’on lit dans les églifes & dans les cimetières
de Rome & de'Fife, on voit que les voya-
geurs, indiferets & trop ardents à fati-faite leur
curiofite & leurs pallions, pcriilent dans les mois'
rie juillet & d août.
Il ny a qu’un tempérament très robulfe, ou
,In? F:,a.'îre tran1oiHité & un ufage continuel des
ratrsichillemmts , fur-tout des acides tirés dés végétaux
, qui puilîèm fauver des effets funefles du
lerem. On a vu des étrangers les reffentir dès la
prem ere attaque pour avoir voulu profiter mal-à-
propos de la fraîcheur du foir, & en devenir
bientôt les vidimes.
La fontaine appellée aqua acctofa, qui efl à
deux milles de Rome, paroît être un remede af-
Jurc conte cette intempérie. Les gens de tous états
fe rendent au foleil levant i cette fontaine, font
remplir des Bacons & en boivent en feprpmenant
au iqleil, & a découvert, parce qu’il faut être
en mouvement, & avoir très-chaud quand ces
eaux paflè; t : on en boit jufqu’à ce qu’elles fortent
du corps prefqu aulïi limpides qu’elles y entrent
Cette eau efl légère, acidulé, & a quelque chofe
de doux & de ûvonneux, ainfi qu’on l’éprouve
au goût & au taâ. v
Dans la plupart de nos provinces de France ,
dans tous les pays eieves ou lê fol efl plus fer. qu’humide,
•& même dans plufîéurs plaines, telles que
celles des environs de Paris où le ferein n’eff oc-
cafionné que par des vapeurs aqueufes qui ne font
chargées d'aucune exhalai'on redoutable s le ferein
n’a point d effets pernicieux marqués, 6c l’on prend
1 air frais du foir & de la nuit fans craint , &
prefque fans autre précautiôn que celle de fe garantir
d’un ‘froid qui pourroit arrêter trop promptement
la trànfpi ration établie pendant le jour.
Il n’en efl pas de même des climats où ces
vapeurs font fulfureufes, falines, métalliques ou
ârfeiiicales; le ferein elt alors plu*; on moins nuifî-
ble, à raifon de fes qualités ; de là tant de maux
qui en réfultent, comme les cngourdilîements ,
les rhumatifmes , les fièvres & les fluxions de
toure efpèce. Ma s ces exhalaifons font tout-à-fait
locales & plus abondantes dans certains, endroits
que dans d’autres. Combien de maladies épidé-
mifjues qui affeâent des villages & même des
villes, & qui n’ont d’autre principe que les mau-
vaifes. qualités de l ’air.
I.e ferein fe fait donc fentir plus bu moins à
la fuite des grandes chaleurs, & rant qu’elles durent
; & fes' effets pernicieux & même mortels dans
certains climats , le font encore plus pour des
etrangers que pour les naturels du pays : il efl
un moyen_ extrêmement fimple & facile de s’ea
garantir; il ne s’agit que de s’humeder le corps
aeau falée, & de fe couvrir de fes .habits pendant
que l’on eff encore humide, à ràifon de quoi
le ba n d’eau de mer eff très-favorable, lorfqu’on
eff à poitée de le prendre.
Dans d’autres cas, on y fupplée avec avantage,
en portant du fel avec" foi : c nq onces & demie
de fel griç , mélangées avec deux pintes d’eau ,
donnent une fubftaiice faiine , à - peu - près feor-
blabie a 1 eau de la mer, & c’ eff le degré auquel
il s agit de fe fixer; on a toujours obfervé
en tous pays que ceux qui fe baignent dans la mer
& qui remett1 nt leurs v habits lu-leurs co'ps encoï©
humides, ne-, font jamais attaqués de rhiames,
3 SI
S E R R E S - C A U D E S.
( Art des )
T . A ferre - chaude eff un couvert où l’on retire
cirraines plantes pendant l’hiver. C ’eil une efpèce
de falle de trois , quatre ou cinq toiles de largeur
lu-r ur^e longueur proportionnée au rez-de-chauffee
d’uu jardin , expofée pour le mieux au m di , bien
percée-pour en iecevoir le foleil, & clôfé d - portes.
ik châffis doubles , dans lefquelles on fer e ies ar-
b iueaux .lis orangers , le s'Heurs & les fru ts qui ne
peuvent "pas fouffrir la rigueur de l’hiver-.
Il y a beaucoup d’art & d’inrelii.genee dans la
conftrddion des ferre, , & piufieurs> jardiniers ',
faute d'en ê:re inflruits , en ont fouvent éprouvé
du dom nage-; comme par exemple , fi les pei-
fonnes qui ont bâti, des ferres n’ont pas eu foin
d’y donner accès-au foleil par des fenêtres difpofév s
de façon que les vapeurs puifflnc parvenir julqu’au
fond ; fuis ,uoi, toutes chu£.s, d’ailleurs égales , il
fe trouve une humidité froide, qui venant à
tomber fur les plantes, fait périr prefque toutes
Jés plus tendresi •
Il faut donc que ces ferres expofées direétement
au midi , foient couftru trs de manière qu’elles
aient des vi*rages bien tranfpar ns, & qui s’étendent
, s’il elt poffible, jufqu’au p-vé.
Verrieres.
On appelle venicres de per:tes"ferres confiantes
de planches & couvertes /par-déffus & par-devant
de châffis de verres qui fe ferment régu ièremen .
On Içs étend fur une planche de terre pour y élever
les ananas & les plantes dé icates. Les anglois s’en
fervent communément, 6c on en voit suffi au
Jardin du Roi à Paris.
Ces vei'rie’es garantiffent les jeunes plantes.des
froids, & des pluies froides du print-mps.
Nouvelles cotijiruciions de châffis de couche, dontnon ■
peut facilement entretenir la chaleur & renouveller
fa litière, par M. Fourgeroux. i
Ayant rtma'qué les inconvénlens qu’offrent la (
plupart, des châffis qu’on a imaginés pour élever
dans nos climats des plantes des pays chtuds, i’ai
! fait mon poflible pour les évit r , & voici cora-
! ment je crois y être parvenu. Je pis fuis, en même-
temps propofé de ne point employer i’efpèce de
f rrs qu’on échauffe avec des fourneaux , & où l’cti
eonfume du bois, ou du chtfbon de t°rre,com-
buffibîes qu’il eff eflentiel déménager, - &r qu’il
vaut mieux réferver pour les occafîons où il eff
indilpenfable de les employer.
Perfonne n’ignore que les meilleure^ couches
pour les melon-v font les couch s de fVrîu&r; mais
comme elles perdent leur chaleur avant qu - les
plantes aient donné leurs fruits-, on eff obijg; de
renouveller le fumier entre 1-s couches où font
placés les pieds de melons, afin de redonner une
nouvelle chaleur,à celles de ces plantes qui végètent,
fans les déranger.
Le nouveau fumier dort nous parlons ,• 6c l’enfrc-,
deux des couches où on le placé , fe nomment des.
réchauds ; mais quand on veut avoir pu fruit ce
bonne heure, lorfqu'on defire, par exemple, qu il
mû rifle en juin ou en juillet, mois où, dans nos c :"t
mats", la cha'eur coirribué ordinairement à cette
maturité des fruits, & à leur donner le plus 'e
faveur; il faut, aux environs de Paris, élever ers
plantes dès le mois de février, fops des ch.i'Üs &
fur des couches chaudes , pour les mettre à l'abri du
f oid & des gelée' afiez ordinaires en février, mars,
qui ont lieu fouvent en avril.
Les châffis peuvent être tdclîinés a cette première
édu aticn ; friais, comme je l'ai dit, ce n’é-oit
pas là"l’objet que je me propofois : cetoit de con-
f rver des plantes deux ans & même plus, dans un
lieiï où je puffe , avec une chaleur proportionnée
& convenable., les entretenir & efpér-r en obtenir
6c une heureufe fi unification.
Pour parvenir à faire le ver, par exemple, les
melons, & à les entretenir, jufju’a.ce qu’on ait
pu les mett e fur les couches en plein a r .feulement,
couverts de cloches, on a jufqu’à pré:eut ,