
la fécondé qui eft 36 , & qu’on a négligé les fractions
dans les rapports des fuperficies des jauges ,
qui produiroient quelqu’avantage aux conceflion-
naires. \
L a quantité d’eau fournie par une fource , par
un ruifleau, par une petite rivière , fe peut encore
jauger en cette manière : arrêtez-en le cours par
une digue ou batardeau conflruit de clayonages avec
des pierres & de la glaife , & ajoutez, fur le devant
une planche percée de plufîeurs trous d’un
pouce de diamètre avec des tuyaux de fer blanc
du même calibre, rangés fur une meme ligne.
Cette digue arrêtera tout le courant d’eau, & cette
eau fera contrainte de paffer par les trous de la
planche, & les tuyaux bien remplis vous feront
connoître la quantité de pouces que le ruiifeau
donne en un certain temps.
On jauge l ’eau que fournir une pompe à bras,
à cheval, un moulin , en fai Tant tomber l ’eau de
la nappe que fournit le tuyau mentant dans la
cuvette de la jauge j & la quantité de pouces qui
tombera dans le réfervoir pendant l ’efpace d’une
minute , fera connoître ce que produit la machiné
qui élève l ’eau.
S P E R M E DE B A L E I N E -
( Art de préparer le )
JL-Je fperme de baleine eft une fubftance blanchâtre
& fade , préparée avec une huile qu’on
trouve dans la tête d’un poifton cétacé , que quelques
uns appellent Baleine mâle, d’autres Cachalot
, poiflon différent de la baleine ordinaire , en
ce qu’il a de< dents , au lieu des os de baleine,
& une boffe fur le dos.
Les anciens ignoroient entièrement la nature de
cette préparation : de forte que Schroder femble
douter fi .on doit la regarder comme une fubftance
animale ou minérale.
On lui a donné le nom de fperme de baleine 3
fperma ceti, fans doute pour en augmenter la valeur
, en donnant une idée de fa rareté.
L’huile dont on tire' ce fperme fe trouve dans
un grand réfervoir de 4 ou y pieds - de profondeur
& de 10 ou iz pieds de longueur, qui
remplit toute la cavité de la tête, & qui femble
tenir lieu du cerveau 8c du cervelet.
.jBa maniéré de le préparer eft un fecret connu de
bien peu de perfonnes. Voici comme on dit que cette
préparation fe fait. Quand on a tiré l’huile ou le
cerveau de lajtête de l’animal, on le fait fondre fur
un feu modéré , & on le jette dans des moules
tels que ceux dans lefquels 011 forme les pains
de fucre. Quand il eft refroidi & feché, on le
retire des moules , & on le fait encore fondre ; on
continue de la forte jufqu’à ce qu’il foir bien purifie
& devenu blanc : enfuite on le bâche avec
un infiniment fait exprès, & on le réduit en miet- 1
tes dans l'état où on le trouve chez les droguiftes.
On doit choifîr ce fperme de baleine bien blanc,
net & trànfparent, d’une odeur douce, que quelques
uns s’imaginent tenir de celle de la violette.
On le falfifie avec la cire , mais il eft facile
de découvtir la tromperie, foit par l’odeur de la
cire ou la foibleffe de la couleur.
On vend aufli une composition d’huile tirée de
la qqeue de la baleine, au lieu de celle du cerveau
; mais cette dernière efpèce jaunit aufïi-tôt
qu’elle prend l’air. En général il n’y a point de
marchandife qui ait plus befoin d’être tenue couverte
que le fperme de baleine.
L e fperme de baleine eft d’une grande utilité
pour la médecine. Le aoébur Qumcy dit que c’eft
un excellent remède pour l’afthme. On s’en fert
aufli- pour les coi.tufions , les blefîures intérieures ,
& après l’accouchement. Mais il eft certain que
fà plus grande vertu & celle qui lui a donné tant
de vogue , eft la propriété qu’il a d’adoucir la
peau , & de difloudre les tumeurs de la poitrine.
Les Dames s’en fervent dans leurs pâtes pour la
toilette.
On fait depuis peu des bougies avec le fperme
de baleine ; on les adoucit avec un vernis léger;
elles ne font point rayées , ni cicatrifées ; ellçe
1’emportent , dit-on , fur les plus belles bougies-
de cire pour la cdûleur & le poli ,* & quand elles
ne font pas falfîfiées , elles ne tachent point la
foie, les étoffes, ni la toile la plus fine.