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grès fins, de d'émeri• pilé & paffe à l’eau, de la
pierre à l'huile réduite en -poudre fine, du colcotar
‘ broy é- très-fin, de la pierre-pourrie d’Angleterre , de
la potée d’étain, du tripoli ,&c..nos fcrruriers , pour
frotter leurs ouvrages avec ces poudres , fe fervent
d’un morceau de bois tendre , ou d’une lame de!
plomb , qu’ils chargent de ces différentes poudres
délayées avec de l’huile.
Ce travail eft trèr-long , & pour .cette raifon ;
.augmente beaucoup le prix de l ’ouvrage. Il ne tien- j
droit qu’à eux "de l’abrégçr en employant des j
meules*
Suivant .la forme des ouviages , ils pourroient
fe fervir, tantôt de meules de bois femblables à|
celles des couteliers -, ou quand les furfaces font ;
plates , de meules horifontales montées comme,
celles des lapidaires , chargeant les unes ou les;
autres d’émeri fin ,•& en fuite' de potée, ..dont ils fe-
•roient une pâte avec.de l’huile : mais.au moyen de
ces meules, il ne leur feroit pas poffible d’âtteindre
dans les creux des moulures ; c’eft le cas où il convient
d’avoir recours à une induftrie dont les an-
. glois-font grand ufage.
Ils ont des meules verticales & d?autres horifon-
td e s , qui font hériflees de poils de fanglier comme
les décrottoirs; ces poils entrent dans.tous.les creux
des moulures y, portent l’émeri & 1 huile qui.fer-i
vent i les polir.
Au moyen de cette induftrie, les anglois donnent
un orand brillant à leurs ouvrages de fer & d’acier
les plus communs.
Cela efl très-bon pour le« ouvrages folides ; mais
les petites pièces & les ouvrages délicats en font endommagés.
Il eft bon de remarquer qu’on pourroit donner
du brillant à un ouvrage qui n’auroit point été
douci ; mais pour fa" re un bel ouvrage, il faut qu’il
■ foit parfaitement adouci avant que de le polir ou de
lui donner le dernier brillant. .
On procure encore un brillant trèsvvif aux ouvrages
de fer & d’acier polis-, en les-fourbiflanc,
c’êft-à-dire, en les bruniflant avec un outil d’acier
-trempé très-dur'& bien poli, ou avec une pierre
de fanguine qui eft fort dure & fe trouve dans les
mines de fer. L ’un ou l’autre étant aflujettis au
bout d’un long manche', on frotte l’ouvrage avec
force, &*oii lui donne un brillant très-vif.
De petits ouvrages, de forme ronde, peuvent être
polis avec une courroie de cuir, qu’on enduit d’huile
& d’émerj. ' ,
L’acier trempé fort dur prend un poli brun &très-
baillant : il eft alors en état de prendre par le recuit
une belle couleur bleue, 9a ee brun brillant qu’on
appelle couleur d’eau.
Des ornement qiCon fait avec P étampe i
L e fer amolli par le feu eft tout autrement tendre
que l’acier trempe, ou même que le fer qui eft froid.
Les ferryiers ont profité de cette propriété da .er ,
pour, le mouler .étant rougi,& ,amolli par le feu
dans des creux qui font faits avec de l ’aciçt
trempé.
Quoiqu’on donne ,une forte chaude au fer qu’on
veut ainfi,mouler, il s’en faut beaucoup qu’il foit
allez coulant pour entrer dans le creux d’ un moule,
Gomme font les métaux fondus ; il eft feulement
amolli, & il faut le contraindre à entrer dans le
creux par de grands coups de marteau.
Cette manoeuvre induftrieufe abrégé beaucoup
l’ouvrage : car au lieu d’employer la lime pour
former les vafes qui tetminent les fiches , les moulures
qui ornent les eff agnolettes, les boutons, les
poignées '& les olives, pour les loquets , les ver-
roux , le« ferrures, &c. les plate-bandes des baluf-
trades & des rampes d’efcalier; toutes ces choses
font faites en un inftant au moyen d’une étampe
(impie ou double , qui eft faite avec deux mor. eaux
d’acier, dans lefquels on creufe la forme de a moitié
d’un vafe ou d’un bouton, foit qu’il loit ovale
ou rond.
Le fer étant dégrofli & formé à-pëu-près comme
le doivent être les vafes ou les boutons , .on le fait
bien chauftlr; puis le pofant fur la femelle d’en
bas de l ’étampe, & pofant d-ffus l ’autre 'emelle ,
on frappe deflùs celle-ci à coups de marteau , on la
foulève pour r tourner vite le fer dans l ’ctampe
avant qu’il foit refroidi, & ayant ainfi retourné
plufiears fois le vafe . ou le bouton y il a pris la
forme qu’on defire; il ne s’agit pluc que de le blanchir
à la lime, & de lui donner le degré de poli
qu’il doit avoir.
Pour les petits boutons , on a de petites étampes#
S’il eft queftion. c’e plate-bandes, on a des étampes
, & on frappe.fur le fer avec le marteau.
S’il s’agit de moulures , ou d’arrondir,Ies tmes
d’efpagnolettes, on pofe ie barreau fur upe | tampe,
& on met deflùs la femelle Tur laquelle on frappe ,
comme nous allons l'expliquer, plus,en détail.
On fait encore les têtes des v’s .avec une étampe,
la tige de la vis étant retenue dans une.efpèee de
clouière, on fiappe 'ur la tête avec un poinçon qui
porte, en-creux la forme que doit avoir en relief la
tête de la vis..
Il feroit bien long d’évider à la main, avec un
btsrin , un cifeau & la lime , les • moulures qu’on
voit aux p'ate-bandes des -rampes d’elcaliers, des
baluftrades, des balcons, &c.
Ces moulures fe font très promptement, comme
nons vetioiis de le dire , au moyen d’une étampe qui
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qui poite la contre-épreuve des moulures qu’on
veut imprimer fur le fer.
L urique nous paileions de la façon de travailler
les grilles, nous donnerons la figure de ces étampes:
nous nous propofons aufli d’expliquer ailleurs comment
on place lés étampes fur les enclumes, & comment
on pofe le fer deflùs pour le frapper, avec le
ma teau, & le contraindre à entrer dans l’étatnpe ;
car-il nous a paru convenable de réferver ces details
pour les endroits où nous aurons à parler des
ouvrages qu’ofi fait avec l’étàmoe.
Les mandrins font encore des efpèces d’étampes
fur lefqiiidles on forge du fe r , pour ménager des
ouvertures, ou des creux ovales , ronds, quarrés,
en lofange, à pans &c. On en fait ufagé- dans
bien' des occafions, pour former des douilles de
toutes fortes-de forints, des mortaifés, &c.
L e s t ig e s d e s e ( p a g u o l e t t e s . . f >nt, f a i t e s a v e c du
f e r q u a r r é q u ’o n n om m e d u carillon 3 p o u r l ’ a n o n -
d ir & l u i d o n n e r l a fo rm e d’ u n e t r i n g l e : quand o n
a a b a t u a v e c l e m a r t e a u le s a n g le s d u f e r , o n a c h è v e
d e le ç a lib 'r e r d an s une. é tam p e q u i e ft ç r e u f é e p om m e
u n e g o u t t i è r e .
Le maître tient la barre d’une main, il- la pofe
ftir là gouttière creufée dans la femelle inférieure
de l’étampe qui eft p.açée fur la table de l ’enclume-; j
il pofe deflùs'la partie fupérienre de 1 étampe qui j
eft pareillement creufée en gouttière ; un compagnon
frappe deflùs le maître tourne la barre en diffé- i
rén> fs,ns. ■ y ■ ;
Si l’on veut qu’elle forte de rétampè-plus propre,
-on frotte de g'raiiïë le creux de l ’étampe par cette:
manoeuvre la ba re qüarrée devient bientôt.une tringle
ronde.
On forme aufli avec l’étampe les moulures qui
font aux noeuds des ®fp-Ig"offertes - 011 trouvera
tous ces det -ils , dont nous ne parlons ici. que
d’une façon très'-fommaire, aiix..éridroits où il s?a-'.
gira de ces différens ouvrages. Mais il •convient de »
dire ici quelque çhpfe; de la,façon de. faire les
étampes.
Poür faire les étampes qui doivent fervir pour
calibrer des fers longs ., comme b s plate-bandes
des rampes,,des. balcons & des baluftrades ou les
tri iglês q^oii.àttoh-lit, on foùde-ûn morcéau'd’acier
fur un jïio'rceau de1 fat', & on creufë g^ô.flôéreftielit
en goù fiers l’èndrôit1 des"moulures ; ‘ enfuitè on!
forme avec la lime ou le 'tour fur un morceau ‘
.d’acier ou , plus communément fur un morceau ;
de fer , des ' ;drafes, 'dé moulurés pareils à ’ceux [
qu’on veut Faire' paroître .fur la plate-bande ; puis
faifant rougir l ’étampe qu?oà: à ébauchéè", Comme
nous l ’avons dit, on 'imprime à grands coups' de
marteau -dr<-m récampe les moulures- qu’on a fofipées
.en relief fur- le., barreau. . .
... .C^morceâü de .fer fait donc l’office d’une éfanlpe
’ 'Ans & Métiers i To?n, If-H.
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qui fert à former la vraie étampe : avec cett-1 différence
que , comme l’étampe en reli.f ne doit fervir
qu’une fois; on fciçontente de la faire ave: du fer;
au lieu que la : vraie étampe qui doit fervir longtemps
, eft chargée d’acier qu’on tiempr ap; ès qu’efe
a,reçu, l’impreftipn des moulures , & qu’on a réparé
à l'outil les défauts qu’elle pouvoit avoir.
Voilà comme on fait très^promptëment des étampes
propres-à former furie fer H es moulures fembla-
blgs à celles que les .nlenuifiers ppuflent avec le rabot.
fur 1 e_ bois..
Il paroît beaucoup plus difficile de faire dés étampes
pour imiter les moulures que font les tourneurs;
car. il.femble qu’on eft obligé de creufer au burin les
._gqrg.es ,. l,es, g;and§ , les., boutons, enfin cous les ot-
nemèns. ^
Mais communément les ferruriers fe contentent
d’ébaûcher''gromé.rêment ces: étampes., ’& pour lés
finir, ils forment for le tour, & avec du fe r ;
lé ' bouton ; l’olive, le vafe, ou l ’ornement .dont
ils -ont befoin; & eu faifant rougir 1,’étampe creufe
qü’iis ont ébauchée, ils la perfectionnent en frap-
‘paut dedans-V délie.en .relief qu’ils ont faite fur le
tb*or'; & quLé tant‘-de fer dur1, :ou mieux, d’acier,
ïéfifife • fuffifumpient pour [imprimer'fa , forme dans
-le fer !roug£ au feu^. à peu près comme un cachet
-imprimé, foil:empreinte fur la'cire.
Les moulures étant aiiifî bien formées en creux,
oh trempe f étampe qui flirt alors à faire un grand
nombre de moulurés Femblables. fur le fer, comme ja
l’expliquerai dans la fuitew ;
Fdfon de •couper le fer.
On coupe Ife ^fer,chaud & à froid.
Pour couper le fer à chaud, lorfqu’il eft gros,
un compagnon le’ porte, au fortir dé la forge, fur
la table de l’enclume. Le maître forgeron pofe deflùs
une-tranche ou un cifeau emmanché dans-une
'hart ; & un .autre , compagnon frappe-'fur la tran-r
çhe avec un marteau à deux maijis : quelquefois
op retourne, le barreau , pour entamer le fer par
deux côtés pppofés. .
On fè fert aufli de la tranche pour emporter le
fer qui fe trouve de trop aux endroits où l’on a
^fait de groiïes foudures. •
Quand il s’agit de petits fers , ôn a fur le bord
de rehclurne üuë petite tranche dont la queue entre,
dafs une mortaife pratiquée fur l’ènçlume; on
pofe' le fer rôugi deflùs cette trarche , & d’un feul
coup, dè marteau îe fer eft coupé;' •
On coupe ai'fli le fer à froid avec un cifeau
; bien àc ère qu’on nomfàe. cifeaw à froid, & à grands
' coups de marteau l ’ouvrier entame -le fer ; mais cela
r nelfeîpratiqué guère qûfe pour .des fer de moyenne
I- groileur,' b
m . fi b b