
gantjxas; on fa'it- enfui te une pâte avec de la terre
grafîé,, du fable, de la fiente de cheval, du verre
pijc^ou du irainl pulvérifc, & un peu d’eau ; on
pétrit cët.e' pâtei
Si l’on enrrplôyoit une terre trop grafîe , elle fe
fondront avant le cuivre ; c’eftpour empêcher qu’elle
ne:fe fende , St qu’elle ns fonde, qu’on y ajoute
fable, du fraifii, de la bourré, ou de la fiente
<lè chèval.
On couvre l ’endroit qu’on veut brader, avec
cette pâte; & fuivant la greffe ur de la pièce on-
en met une couche de deux, de trois, de quatre,
de cinq ou de fix lignes d’ép iiileür, & on met par-
defîus de l’écaille de fer qui defîeche.la terre, &
emj>echc- encore qu’elle ne fe fe de : on met la
piece ainîi ajuftée dans le f u de la fo g e , & on
chauffe à petit vent & doucement.
Il eft meme mieux de tenir un temps la pièce
dans du charbon allumé fans faire agir le louflet ;
car, pour que le cuivre s’attache bien au fe r , il
faut' que le fer foit chaud avant que' le cuivre
fondé : or , la chaleur du charbon fans l’aâ-ion du
feu Set n’eft pas allez confidéxable pour foire fondre
le cuivre.- Mais quand le fer eft chaud & prefque
rouge, on anime le feu doucement par le vent du
fouHet; & alors le fer a pris allez de chaleur pour
que le cuivre s?y attache.
Lorfqu’on s’apperçoit qu’il fort de la terre une
fumée ou une flamme bleue tirant fur le violet ,
en juge que le laiton entre en fonte ; & on retourne
là piece à différentes reprifes pour que le laiton
fondu fe répande par tout.
Enfin, quand on juge que le laiton a bien rempli
les vuides, on tire la pièce de la forge, & on
continue à la tourner doucement & lentement juf-
qu’à ce qu’elle foit un peu refroidie , afin que le
la i1 on .ne fé rafîemble pas plus à un endroit qu’aux
autres.
Quand on jugé que le laiton eft figé , on met la
pièce à l’écart pour qu’eUe fe refroidiffe dans la
terre; alo:s les morceaux font brafés, & on peux
emporter avec la lime le cuivre qui eft de trop:
Maison ne peut pas metrre la pièce à la forge
pour la rétablir au marteau ; car le cuivre ferait
fondu avant que le f r fût aflez amolli pour être
forge, & les morceaux fe répareraient d’autant plus
aifément que le cuivre jaune ne peut être battu
sl chaud.
On peut employer d: la rofette au î:eu de laiton ;
mais comme ;a mitraille de cuivre rouge eft un peu
plus ch- re que celle de cuivre jaune , il n’y aurait
aucun avantage a employer de la rofette , à moins
qu’on ne put redreffr a chaud une pièce qui ferait
b r à fée av. c lé cuivre rouge.
Mais cela eft impraticable. Ce qui a été fou dé.’
ne peut plus' ét"e réd efte, fuit qii*on ait employé
du cuivre ou de la rofette. On préfère le premier y
pa ce qu'il tient mi -ux ; car pour le prix de ia:mi-
treille , il eft à peu près le même.
C ’eft ainfi qu’on brafe les groff s pièces.
A l'égard de celles d’un moindre vo’ume, elles
peuvent fe brafer fans terre : pour cela, ayant
ajuftë lvs pièces comme nous l’avons d it , & ayant,
mis de pet ts morceaux de laiton fur l’endroit qu’on
vetipréun r , on mouille cet endroit & on faupoudre
deflus du borax en poudre.
Le borax en poudre eft ce qu’on peut employer
de mieux. Il eft préférable au cry-ftal & à toute
autre chofe, mais il faut avoir foin que les pièces
a' f;uder ne foient pas trop rapprochées, afin que
le borax piaffe pénétrer dans la f nte. G’èft à quoi
l’on manque'fouvent, & ce qui rend les fôudures fi
mauyaTes.
On fait fécher doucement la pièce devant le feu,
faifant enforte que le laiton & le borax ne fé détachent
pas : enfuite on met la pièce à la forge ,.
& on arrange tout autour des morcé’-ux de charbon
de bois pour qu’ils entourent toute la pièce fans y
toucher.
On fa;t agir- doucement le. fouflet jufqu’à ce qu’on
voie le laiton couler& s’étendre dans toute l’étendue
de la fente : ce qui fe fait affez promptement ,
parce que le borax précipité la fufîôn, & en même-
temps fait étendre le laron fondu.
La brafiire eft plus propre & moins apparente,
quand au lieu de lairan on emploie deTa foudure'
de chaudronnier , qui eft faite avec dix par ies
de laiton & une partie d’étain fin : ce mélange peut
fe piler en grenaille.
Cette foudure eft très-fufible ; mais il eft bon
d’être prévenu qu’étant très-aigre , elle ne tient
pas aufli bien que le lairan.
D ’ailleurs, comme cette foudure fond aifément ,
le fer n’a pas le temps de s’écha /fier avant que la
foudure coule : ce qui eft , comme je l’ai d it, Un
obftacle à la perfection de la foudure.
Quand on veut b'rafer des pièces précieufes &
très-délicates', on emploie de la foudure d’orfèvre,
faite avec deux parues d’argent fin & une patrie
de cuivre rouge , qu’on fait fondre dans un creufet,
& qu’on cotrié dans une petite lingoftièré qu’on a
auparavant frottée de fuif.
On bat ce lingot jufqu’à ce qu’il foit de l’épaiffeur
d’une forte feuille de papier.
On coupe cette foudure par - paillettes , & on
bvafè au borax , comme avec là foulure de' chaudronnier.
Celle ci a I’avan*age de ne point marquer fur
lé f e r d é fondre aifément & de réunir le fer au
Wbîns aufli fortement que les autres, auxquelles
elle eft préférable pou: les .pièces très-délicate1.
Elle ne convient même que dans cette circonf-
tance,. parce que, comme c> tte foudure fond-ailé- .
ment, un morceau de fer allez gros n’aurait pas
Je temps de s’échauffer avant que la fond tire- fût
fondue.
Maniéré àe recuire le fer & l'acier.
Il eft quelquefois néceflairè de faire recuire le fer
l’aC'er, -fo t pour rendre ces métaux pins’ aifé's
à forer & à limer , fo t pour qu’on puiffe les travailler
à froid aü niarteau;, Toit pour que les ou Ls
acérés.ou les.raiforts foient moins caftans.
r Mathurin Joufle, habile ferrarier , confeille de
les couvrir d’une couche de terre franche alliée
de fable à l ’épaiffeur de trois ou quatre lign s , &
do mettre les ouvrages ,ainfi couverts d*‘ terre, dans
un tas de charbon qu’on-.-la fTe s’allumer de lui-
même, & d’y la'flèr l ’ouvrage jufqu’à ce qu’ il foit
refroidi , après que le feu s eft éteint de lui-
même.
Quelques-uns frbtrânt foüvrage avec du fuif
ou de la cire avant que de l’envelopper de terre.
Cette méthode me paraît fort bonne , parce que
la terre empêche qu’il ne fe lève des écailles de
deffus le fer ; 8t les matières grafles font que le
métal ne fe brûle pas ^ ce qui eft important pour
des ouvrages qui font presque finis, ou qu’il faut
récuire plufieurs fois.
Lç fî“ur Durand, fameux ferrurier établi à Saint-
V id o r , afturc qu’après avoir fait b:en deseffais,il
n’avoit rien trouvé de mieux, pour adoucir le fer
& l’acier par le recuit, que de le faire rougir à la
forge couleur de cerife, & de le fourrer tout rouge
dans un mélange de fon & de fraifii.
Tl fort de ce mélange une épaîffe fumée e apparemment
que la partie gralfe du fon agit fur le fer
pour lui donner beaucoup de douceur. Au refte-,
on trouvera dans d’autres arts, différentes façons
de recuire le fer, qui ont aufli leurs avantages.
Les uns, par exemple, recuifênt dans un four
chaud., d’autres avec un feu de bois blanc ; d’au
très mettent les pièces délicates dans une marmite
de fer , qu’ils mettent au milieu des charbons
ardehs.
Les petits outils d’acier & les reftorts fe recuifent
fouvent en les.pofant fur un gros morceau de fer
rougi au feu ,- pu même à la lumière d’une chati--
delîe, quand ils font fo;t déliés.-
Le fer & l’acier polis prennent différentes couleurs
au- recuit : d’abord ils deviennent bleu1- , en-
futte en âpperçoic des ve:neç pourpre.s, puis la coù - -
leur tire fur le jaun: , après elle brunit, & devient
ce qu’on- apq->Tle couleur a eau, quand on\la frotte
avec la pierre qu’on nomme farguine.
3 Ces différentes couleurs' indiquent au 'ferrurier le
! progrès du r cuit, ,& oïl fait que tel- outil doit être
’ revenu au;bleu ,,un’ autre au jaune Sic.
On fe fert encore du recuit, pour donne.- aux
j ouv'àgoü d." fë r êc d’àciet-poüs, dis'couleurs q ii
j font quelquefois très-agréables.
Sur h façon de forger.
. Pour travailler les gros fers, le maître forgeron
fe fait-aid: r par deux ou trois compagnons , qui
j frappant chacun avec un gros, ma teau : quand le
i fer e i fort gros , le maître le man e à deux-ma ns;
; Sç eii ce cas, il' ne tient pas de-.marteau , i- d:t à
j'fes compagnons ce qu ils doivent faire ; mns fou-
j vent le maître tient de la main gauche le fer qu’on
forge-, 8c de la droite un marteau qu’on peut ma-
' ni r d’uriè main;
Lo: fque le fer eft aflez long pour qu’il puifte le
manier fan • fe brii 1er, il ne fe fert point de tenailles;
mais il ne peut s’en pafîer quand le fer eft
! coûiti
En ce cas il le foude quelquefois au' bout d’une
barre de fer qu’on nomme ringard.
Quand les compagnons font accoutumés à manier
le'marteau & à bien frapper de mefure, le maître
en a moins de peine , & l’ouvrage s’expédie plus
promptement; mais le travail des!compagnonss‘apprend
aflez aifément.
Il n’en eft pas de même du maître : il doit frapper
du marteau qu’il tient dans fa main à Tendrait
où il veut que 4es autres donnent leur coup;
par la force des coups qu’il donne, ii leur indique
s’il faut frapper'plus ou moins fort; il indique
aufli aux compagnons qu’il faut difcont;nuer de
frapper, en laiflarlt tomber fon marteau fur l’enclume
à côte du fer qu’il forge; &Ton recommence
quand il fait porter fon marteau fur le fer.
C e n’eft pas tout : c’eft lui qui doit entretenir
le fer fur l’enclume , l’avancer , le reculer, le
tourner dans tous les fens, & avoir le coup d’oeil,
affez jufte pour que. les côtés d’un fer quarré foient
bien à angle droit pour le tenir d’une largeur 8c
d’une épaiffeur convenable , 8c la même dans toute
la longueur d’une barre-, en confervant toujours les
arêtes bien vives.
Je parle ici des' fers quarrés, & qui doivent con-
ferver leur même calibre dans toute leur longueur;
mais il y a des-cas où le fer doit être plus gros d’un
bout que de l’autre, & il nLft pas ai£é d’entreranir
cette diminution uniforme , en confervant les arêtes
bien v-ves»
C ’eft tout le contraire pour les férs ronds : on
r*’y doit appercevoir aucune arête, & pour l’ordinaire
il faut que la circonférence foit bien rende.
Les habiles forgerons fatisfom fi bien à toutes