
» attelïers, clans les manufactures, dans les armées
il ne reliera aucun vuide : mais, tant qu’il
a» y aura dans l’état.des tetres incultes & negli-
» gées , des befoins publics tributaires de l ’induftrie
des étrangers, des flottes fans matelots,
o» des armées qui enlèvent la fleur & l’efpérance
a> des campagnes, des fortifications à réparer, des
»ï canaux à creufer, des ports & des rivières à
» nétoyer fans ceffe , des chemins à entretenir,
» fans le fecours ruineux des corvées, des arfe-
n naux & des magafîns à pourvoir d’ùn îmmenfe
» attirail de guerre & de marine, ce fera.une quef-
« tion infenfée que de demander à quoi employer
» les mendians.
» Mais, en les employant, dit-on , il faut
» que l’état les nourriffe. La réponfe eft fimple ;
» l’état, les nourrit (ans les employer l’aumône
» faite a l’homme oifif & lâche, fera le falaire de
» l’homme utilement & honnêtement employé »•
Plaute prétend « que l’aumône faite à un men-
» diant valide eft perdue pour celui qui la donne,
» & ne profite point à celui qui la reçoit $ le feul
» effe/: qu’elle produit étant d’encourager ce men-
» diant à perfévérer dans la miférable profeiTipn
» qu’il a embraffée.. »
Ne permettons donc plus que ces oîfifs errans
mettent à contribution notre fenfibilité ou notre
impatience ; ne nous prêtons plus à ce qu’ils ob-
tiennnent, au nom de la religion , des fecours
qu’elle nous ordonne de leur refufer ; efforçons-
nous de leur prouver,,par notre conduite à leur
écrard , que , (ans le travail, les doléances & les
prières ne leur feront à l’aveiiir d’aucune reffource.
R E G
Ayons enfin le courage de leur dire, âVec S. Pauls
celui qui ne veut pas travailler ne mérite pas quonlt
nourrijfe.
L ’homme laborieux n’a recours à labienfai-
fance publique, que lorfqu’avec le produit de fon
travail il ne p eut, malgré la plus fevère économie ,
fubvenir aux befoins de fa nombreufe famille : il
ne prend ce parti qu’à la dernière extrémité ; elle
feule peut le forcer à vaihcre la répugnance que
cette démarche lui infpire; vous êtes plutôt dans
le cas de l’encourager & de le confoler, que de
vous plaindre de fon importunité : mais fi vous
vous montrez facile aux yeux des fainéans ,rils
vous abandonneront bientôt le foin de pourvoir a
la fubfiftance de leurs femmes & de leurs enfans*
» Il faut, difoit le fage Solon y fecourir la nécefe
» fité , non pas entretenir l’oifiveté ». « Ne laiflons
» jamais , dit faint Ambroife, les malheureux man-
» quer de fecours,. mais laiffons-leur la crainte
» d’en manquer : ea menfura fit , ,ut neque defiera-
» tur humanitas, nec defiituaiur necejfitas ». N
Delà naiffent ce befoin, cet amour du travail ,
qui font les bafes principales des progrès de l’agriculture
& des arts , & qui, confidérés (bus ces rapports
, font la véritable fource des richeffes de
l ’état.
Seroit-ce donc compromettre le fort des pauvres
, que de les abandonner Jl la tendre follicitude
d’une nation chez, laquelle on retrouveroit le germe
de la bienfaifance, fi cette fublime vertu pouvoit
être bannie, pendant quelques inftans, de toutes
les fociétés qui couvrent la furface du globe 1 Hac
ejl nofiri parsoptimafenffis,
R É S I N E S ET GOMME S .
( A'rt de récolter Sc de préparer les )
Réfines.
L es caractères extérieurs & les propriétés ch y - ,
iniques de là réfine, (ont d'être un corps folide ,
caffant, fouventtranfparent lorfqu’il eft peu coloré ,
ordinairement odorant, inflammable , foluble dans
les huiles & dans Tefprit de vin. En général , dit
M. Marquer, toute fubftance purement buileufe ,
qui fe trouve folide & en forme concrète, ne doit
cette forme qu’à une fuflifante quantité de matièie
falinè, 8i filr-tout acide : car il eft certain d’une part,
que tome les fois que l’on combine un acide avec
une huile liquide quelconque, elle s’épaiflit & prend
d’autant plus de, confîftance & de folidicé, que l’acidé
lui eft plus abondamment & plus intimement combiné
; il n’eft pas moins certain, d’une autre part,
que lorfqu’on décompofe par la diftillation des
huiles concrètes , on en retire d’autant plus d’acide ,
ou un acide d’aütâïif plus fort que cette huile eft
plus épaiffe & plus folide, ou du moins qu’on ne
retire de l’huile fluide d’une pareille difti lation ,
qu’en quantité prqportionnée à la quantité d’acide
qu’on en fépare.
Mais toutes les huiles concrètes peuvent fe trouver
naturellement combinées avec la quantité d’acide
qui leur eft néceffaire pour avoir cette forme de
deux manières : car ou bien elles ont reçu -d’abord
de la nature cette quantité d’acide nécelfaire y ou
bien ne l’ayant pas d’abord, & fe trouvant par con-
féqvient fluides , elles ont perdu par l’évaporation leur
partie la plus fubtile, la plus volatile , la moins
chargée d’acide , ou plutôt la moins bien combinée
avec l’acide ; & alors la proportion de l’acide
bien combinée, augmentant de plus en plus dans la
portion de ces huiles qui ne s’évapore point , ce
réfidu doit devenir & devient en effet de plus en
plus épais & folide.
Cette diftiuélion divife d’abord très-naturellement
les huiles conciètes en deux dattes1:: la première
comprend celles que nous ne trouvons jamais que
dans 1 état d’épaiffiffement ou de fôlidicé qui leur eft
propre ; elle renferme les cires , les heures & même
les grandes figées des animaux; &. la fécondé ren-
ferme les réfidus épaiffis ou folidifîés de toutes;1 es
liuiles., qui ayant été d’abord liquides, font’devenues
concrètes par la diffipation & l’évaporation 4e leur partie la plus fluide.
Arts 6* Métiers, tojfiç V if ,
Or , cette fécondé claffe renferme toutes les
huiles concrètes auxquelles on a affeCté plus particulièrement
le nom de réfines\
Les propriétés de toutes les huiles concrètes de
la première clâlTe' démontrent inconteftahlement
que ces huiles où concrétions huileufes font de l’efpèee
des huiles les plus douces, les' pius-ôhâuéùfes , lés
moins inflammables & les moins volatiles : aufli
toutes ces matières fe reffemblent-elles effentielle-
ment, & ne diffèrent-elles guère Es unes des autres $
que par leur plus ou moins de folidité.
Il n’en eft pas- de même des huiles concrètes , oU
refînes de la feconle claffe : il y .eii a dont les caractères
fons totalement d'ffcr^ns'; les unes.ont une
odeur forte & aromatique, & fe diffoiverit facilement
en entier dansTefprit de vin ; les autres , ou n’ont
point d’odeur, du moins à froid, ou n’en ont qu’une
eiès foible, & ne fe diffolvent point du tout dans
l’efprit de vin : telle eft celle que l’on nomme
copale.
Ces propriétés fi différentes' entre des fübflaccès
confondues cependant fous le même nom ,• nous
font connoître que les' huiles liquides dont elles
proviennent , font de nature effentiellement différente
: les premières doivent être regardées comme
les réfidus des huiles eflèniielles & des baumes naturels
, puifqu’dles en retiennent vifibkment les
principales propriétés ; les fécondés ne peuvent être
que les réfidus de certaines huiles non volatiles ,
indiffolubles dans l ’e'fprit de v in, mais cependant
très-fufceptibles de fe rancir, de s’épaiffir & de
fe deffécher, telles que font les huiles de lin, de
chenevis, de noix, & autres de même efrèce.
En effet, fi on laiffe vieillir ces fortes d’huiles dans
un lieu fée, & dans un vaiffeau évafé & ouvert, on
les verra fe changer avec le te ms en matières concrètes,
tranfparentes, privées d’odeur aromatique ,
& indiffolubles dans refprit de vin, comme l’eft la
réfine copale.
Les réfines n?tureT!es de ce:te fécondé efpècq
font beaucoup plus rares que celles de la première ,
parce quil y a beaucoup plus de végétaux qui
! ont une (urabondance d'huile effenticlle, qu’il n’y
en a qui aient une furabondance d’huüe ficcative ,
quoique non volatile,' ou du moins farce que cette
fécondé efpèce d'huile s’épanche & s’évapore plus
difficilement que la première.
G