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jilufîeufs de Ces morceaux de : vieille" rkubdrèe\ on
découvre dans l’intérieur la piqûre dis vers-1
fôuvent l’ihfede même, ou au moifts' fës ë3£créu
mais.
Potlr l’üfage , il fume de faire infufer la rhubarbe
par morcëâux moyens qui fe gonflent pro-
digieufimciit. Alors ils fourniftent tout ce qu’ils
ont d’èxtradif aufu facilement que fi ’oh les avoit
tôncàiïes , oh les niét enhîite à la prefte pour les
bien exprimer.
Par ce procédé on obtient, fuivant M. Baume ,
une teinture de rhubarbe qui n’eft point fujette à
fe troubler par le refroidiflement, quoiqu’on la fafle
bouillir ènfùite.
Au lieu que lorfqu’on a fait bouillir la rhubarbe
, même en morceaux entiers * oh obtient
toujours une décodion qui fè trouble par le re-
froidiifement, & qui eft de la plus grande difficulté
à clarifier.
Lorfqu’on veut torréfier là rhubarbe, on en prend
une certaine quanPté réduite en poudre fine , on
la met dans un plat neuf de terre vernifié -, on la
fait rôrîr à-peu-près à la manière du café que l’on
fait brûler, ayant foin de la remuer 'cofiiinuelSèment
avec une fpatule de fer , & de hé là tenir
fur le feu que le temps néce flaire pour la faire
changer de couleur fans la réduire en charbon.
La rhubarbe, dit M. Baume » perd entièrement
fa vertu purgative par la torréfaction ; on croît
même qu'elle devient alors afiringerte.
Rhubarbe blanche»
On lire de l ’Amérique méridionale, & principalement
de 1 ifle de Méckoacan, une racine qui
porte ce nom , & plus particulièrement celui de
rftubarbe blanche. Elle eft coup?e par tranches-,
d’une fubftance peu compàde , couverte d’une
écorce ridée , marquée de quelques bandes circulaires,
d’ün goût un peu âcre & brûlant lorfqu’on
la roule long temps dans là bouche, grife à l'extérieur
, & blanche ou d’un jaune pâle à l ’intérieur.
Il faut choifir le mêchoacan 3 ou la rhubarbe
blanche, de la récolte la plus récente. Cette racine
doit être compacte , & d’un blanc jaunâtre. Il faut
rejetter celle qui eft trop blanchâtre, légère* car-
riëe, moliafife, & mêlée de morceaux de racine
de brionè, avec laquelle on la trouve allez fou-
Verit falfifiée.
La rhubarbe blanche' a une vertu purgative»
mais elle eft peu employée, & on lui préfère le
jalap.
'C A S S E.
L a cafte eft un genre de plante dont la fleur eft
le plus fouvent compofée de cinq feuilles difpofées
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en rend : le piftil devient dans la fuite une filiqué
Cylindrique ou applatie y divifée eh plufieurs loges,
par diés clbifôns tranfverfales ; en duite d’une forte de
moelle rioirâtrè pour l ’ordinafre : 'cette filique renferme
des femenees arrondies & noires*
La cafte en bâtons , eft, dit M. Baurffé, le fruit
d’üïi ârbYe qui-croît dâns le Levafit* èn Egypte &
dans les ifles Antilles. G’ëft une filique ligneufe -,
prêfquèjrondé , formée de deux coques très-jointe's
ënfemblè, de différente longueur 8c grofieut. On
doit la choifir groffe , nouvelle , entière , unie ,
pefante, ne fbn'naht point'quand on fecoué lés
bâtons, exempte d’odeur d’aigre quand on la
brife.
Son intérieur eft rempli de cloifons qui -contiennent
chacune un pépin & une portion de pulpe-.
Cette pulpe renferme un fuc fucré d’une faveur
affez agréable & très-difpofée à fermenter.
La cafte eft fujette à fe deffecher dans l’intérieur;
les femencës fè détachent & vacillent dans les cloi-
foiis. Lorfqu’elle n’eft que deftechée, qu’elle n’eft •
point moifie dans fon intérieur, & que la fermentation
n’a point précédé fon deftèchement , elle
n’en eft pas moins bonne pour cela ; mais communément
on n’admet dans le commerce que la cafte
qui n’eft point fonnante. Quand elle eft deftechée
& que les pépins vacillent , quelques perfbnnes
la rendent commerçable en la plongeant dans l ’eau
pendant un certain temps : l’eau en s’ infînuant dans
l ’intérieur,gonfle la pulpe,les pépins & délaie l’extrait
Lucré : la càfle alors n’eft plus fonnante : on
entretient cette plénitude en l’expofant à la cave ,
& en la recouvrant de fable ou de terre humide
, mais peu - à - peu le fuc fucré de la
cafte entre en fermentation , il acquiert une
odeur & une laveur d’aigré, de chanci & de cave ,
qui font défagréables. Cette cafte , quelque temps
après qu’on lui a fait lùbir cette fépararation a
perdu prefqu’entiérement là vertu purgative. Il y a
aufli une efpèce de fearabées qui habitent les caves,
& qui percent les bâtons de cafte qui leur lont livrés.
Les ouvertures qu’ils y font accélèrent encore
la défeduofité de la cane ainfi. altérée.
La cafte du Bréfîl eft une goufle plus courte que
celle de la cafte d’Egypte un peu plus aplatie.
L’éoorce en eil rude en-dehors, Jigneufe & blanche
en-dedans; elle eft fi ferme qu’on ne la peut
cafter qu’avëc le marteau : l’intérieur èn eft féparé
en logés, chacune de deux lignes ou environ d’é-
paiflfeur , & contenant une graine de la grandeur
& figure d’une amande , d?un blanc jaunâtre , lui-
fante , lifte, dure-, & divifée d’ün côté dans toute
fa longiieur par-une ligne rôuftatre dont l’intérieur
eft blanc, & d’unè fubftance de corne. Outre cela
chaque cellule renferme une pulpe gluante, brune
ou noirâtre * pareille à la cafte ordinaire , mais
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amère & défagréaible. Cette pulpe eft très-purgative.
La cafte en bois eft une écorce roulée en tuyau,
tout-à-fait reftemblante par l’extérieur à la cannelle,
dont elle a la couleur, l’odeur & le goût & dépouillée
comme elle de fa pellicule extérieure. On la distingue
de la cannelle par la foiblefle de fon goût
aromatique, & par une glutinofité qu’on lui £r°jive
èn la mâchant, elle eft tantôt jaune , tantôt jaune-
rougeâtre,; la me,il)-eure eft celle qui décèle les
qualités les plus ypjfines de la cannelle. C'eft la
même efpècfè de plante que celle qui donne la
cannelle de Ceyjan. Au îefte, 911 fait peu d’ufage
de cette cafte.. .
L a cafte géroffiée eft aufli une écorce comme .la
cannelle, dont l’odeur de gérofle devient fi vive &
G forte , que la langue en eft affedée comme d’un
cauftique léger : du refte , elfe reflèmble à ia cannelle.
C ’eft l'arbre appellée Caninga qui la donne ;
il eft grand & haut ; fon tronc eft gros & Ipr-un ; les
feuilles femblables par la forme à celle du caunelier,
font plus grandes. Il eft commun dans l île de Cuba
& dans les contrées méridionales de la Guyanne. On
a tribue à l’écorce les propriétés du gérofle auquel
on la fubftitue quelquefois.
J A t A J,
Le jalap eft une plante à fleur monopéta.le,
en fç^iiie'.d’entonnoir , découpée pour, l ’ordinaire
trè ^légèrement. Llle à deux calices, Lun renyelopp.e,
l ’autre la foutient. Celui-ci devient dans la fuitp
un fruit arrondi qui renferme une femence de
même forme.
M. de Tournefort, compte onze efpèces ,de
ce genre de plante & n.oxnme jalfipa. ofjiçiuarum
früSlu rugofo 3 celle dont pu emploie les racines ,
fou.s le nom de jalap, dans le commerce : voici
la defetiprion de cette efpèce. Elle po,tte au perou
de groffes racines noirâtres en dehors ? biauchât,res
en dedans , d’où- fort une tige haute de deux
coudées, ferme, noueufe & fort branchue : lesfcnii’es
naiffenc oppoféeS, & fe terminent en pointe d’un verd
obfcur, fans odeur.
Les fleurs font monopétales, en forme,d’entonnoir.,
jeunes ou panachées de blanc, de ipourpre &
de jaune, ayant en double calice, i’ unqni des enveloppe
& l ’autre qui les foutient. Le dernier devient
un fruit ou une capfule à cinq angle s , arrondie,
noirâtre, longue de trois lignes, un peu raboceufe
& chagrinée, obtufe d’un côté , & terminée de
l'autre par un bord fai.lant en forme ,d’anneau.
Cette capfule renferme une femence aride, rouf-
sâtre.
Toute cette plante ne diffère de celle appellée
en François belle-de-nuit, qn’en ce qu’elle a le fruit
plus ridé ; ou plutôt c’eft un lifero» d’Amérique,
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convolvulus Americanus, comme le prétend M. W illiam
Honfton.
C ’eft ce jalap à fruit ridé qui donnp la racine médicinale
dont on fait un fi grand débit. Cette efpèce
tire fon nom de Xalappa , ville de la Nouvclle-
Efpagne , fîitiée à fçize lieues de Vera-Crux , d’où
elle eft veuue pour la première fois en Europe.
On compte que prefquë tous les deux àns, il
arrive d’Amérique à Cadix environ fix mille livres
de cette racine.
On apporte la racine de jalap dans un état très-
fec , & coupée en branche^.
L ’extérieur en eft nojr ou très-brnn & le dedans
d’un gris foncé & même un peu noirâtre , parfème
de petites veines blanches , & d’un jaune très-
pâle.
Il faut choifir le jalap en gros morceaux brillans
ou ré fi neux qu’on ne puifte rompre avec les mains 9
mais qui fe brifent facilement fous le marteau ,
qui s’enflâment dès qu’on les expofe à la flamme oif.
au charbon embrâfé. & qui Toient d’un goût v if &
nàiiféeux. Il faut toujours -le demander en morceaux
entiers, & non pas brife ou en poudre ; parce que
celui qu'on trouve chez les marchands dans ce
- dernier état , eft cpmmunément viepx, carié ,
fans vertu.
; Le jalap contient -une réfine & un extrait qii’on
p.eu,t en retirer féparément par les metiftrues ref-
.peétives de ces fubft mces , c’eft - à - dire , par le
moyen de refpritrde vio 3 Sç par celui de l ’eau.
Pour obtenir la réfîne de jalap, on prend,
fuivant le procédé de M. Baumé , la quantité qpe
l’on veut de jalap concafîe ; on en tire la teinture
par le' moyen de fix ou huit fois fon poids d’ef-
prit-de-vin t^ès-redifié. On épuife le jalap de fa
réfine_en le faifatat digérer -encore'deux ou trois
fois dans le nouvel efprit-dç-vjn, mais avec de
moindres quantités. On mêle toutes ces teintures ;
on les filtre au travers d’un papier gris ; on les
foum.e.tj la diftilfaiion au bain-marie, po,ur en?-
lever à cette teinture la moitié ou les trois quarts
de l’efpr.it-de-vin qu’elle pqntient.
Alors on mêle la teinture concentrée avec vingt
o,ù trente foisTon volume d’eau filtrée ; le mélange
devient fur-le-champ blanc & laiteux ; on le laine
-en repos pendant un jour ou deux, ou jufqu’à ce
qu’il fe fpit fuififamment éclairci , & que Ja
refine fe foit bien dépofée ; enfuite on décante
l ’eau ; on trouve au fond du yaifleau la refîne qui
rtfteroble par fa confiftahce à de la térébenthine *
on la met dans une capfule de verre on la
fait fécher au bain-marie , jufqu’à ce. qu’étant refroidie,
elle fort sèche & très-friable. C’eft ce
qu’on nomme réfiae de jalap.