
Que la raifon des circonférences, pat exemple,
Toit celle de 8 à 3 , la raifon des révolutions celle
d e 7 à 2 , & que le poids foit de deux mille, on
aura 214 :7 pour la puiflance.
On trouverait de la même manière le poids fî
c ’étoit la puiffance qui fût donnée.
Enfin les révolutions que doit faire la roue la
'plus pTompte pendant que la plus lente en fait
une, étant données, ainfi que l’efpace dont il faut
élever le poids, & que la circonférence de la
roue la plus lente ; pour connoître le temps
qui fera employé à l'élévation de ce poids :
i l faut trouver premièrement une quatrième
proportionnelle à la circonférence du pignon de
la roue la plus lente , à l’efpace que le poids doit
parcourir , & au nombre des révolutions de la roue
la plus prompte ; & vous aurez le nombre des révolutions
que doit faire cette rouey pendant que le
poids s’élève de la quantité demandée.
Trouvez enfuite par expérience le nombre des
révolutions que fait la roue la plus prompte dans
une heure, & faites fervir ce nombre de divifèur
au quatrième terme de la proportion dont on vient
de parler , le quotient fera le temps employé à
l’élévation du poids.
Au refle il efl bon de remarquer que quoique la
multiplication des roues foit fouvent fort utile
dans la méchanique, foit pour aider le mouvement,
foit pour l ’accélérer, cependant cette même multiplication
entraîne aufîi d’un autre côté une plus
grande quantité de frotte men.s & qui peut devenir
« confîdérable , qu’elle égaleroit, ou même fur-
pafleroit l’avantage que la multiplication des roues
pourrait produire.
Quant à la conftru&ion particulière de cesroues ^
a leur application , à leur emploi, on en trouvera
l’explication dans différens arts de ce didionnaiie »
fuivant l’ufage qui leur efl: propre.
ROUGE,
S il
R O U G E .
( Art & théorie de la couleur )
L e rouge efl une des coulons (impies dont la lumière
efl compofée, & la moins refrangible de
toutes.
Tes-acides changent le n o i r c i e bleu & le
yiolet en rouge, & le rouge en jaune.
Les alkalis changent le rouge en violet ou
pourpre.
Les matières terreflres & fulphureufes deviennent
youges par l ’adion du feu.
Les écrévilfes deviennent rouges étant expofées
à un feu modéré.
Le mercure & le foufre mêlés & mis fur un
feu modéré deviennent d’un beau rouge, que l’on
appelle cinabre artificiel, voyez à l ’art des couleurs,
tome II , page
Un efprit acide étant verfé fur une folution bleue
de tournefol, le change en beau rouge.
M. de la Hire a obfervé qu’ un corps lumineux
vu à travers un corps noir paraît toujours rouge,
comme quand 011 regarde le foleil à travers un
nuage fombre.
Rouge cofméùque, efpèce de fard que les femmes
mettent fur leurs joues. Voyez les différentes com-
pofitions de ce rouge à l ’art du Parfumeur, tome
V I , pages 31 &) 33.
Rouge de carmin. Voyez-en le procédé a, l’art
de la fabrique du Carmin, tome I , pages 438
& 435».
Rouge de corroyeur ; il fe fait avec du bois de
bréfil , dont il faut deux livres fur deux féaux
d’eau, à quoi l’on ajoute de la chaux quand il
eft fuffifatnment ébouilii.
Rouge pour le lavis & la peinture. Réduifez en*
poudre fubtile ce que vous voudrez de cocheniile,
verfez-la dans un vaiffeau où vous ayez mis de
l’eau rofe affez pour furpaffer de deux doigts cette
poudre ; jettez enfuife de l’alun brûlé & pulyé-
rifé encore tout chaud dans de l’eau de plantin,
dans laquelle vous mêlerez la liqueur qui aura
fervi à diffoudrg la eochenil!e , & vous ’aurez un
très-beau rouge qui vaut mieux que le vermillon
pour le lavis ; parce que.* lé vermillon a trop de
corps ? & qu’il fe ternit à càufe du mercure dont
il éft compqfé,
tdrts & Métiers. ' Tome Vl\^
Rouge f in ie ou terre- de Perfe. C ’eff une ochrô
rouge, affez friable, & très-haute en couleur,
qui bien broyée & réduite en poudre impalpable ,
fait un affez beau rouge, O.n tire cette ochre de
l ’ifle d’Ormuz,, dans le golfe perfique, On fe fert
de ce rouge, dans certains arts, en le détrempant
avec du blan-c d’oeuf.
Rouge des teinturiers. Il y en a de deux
efj?èces.
L ’une, dont le jaune efl: le premier degre, &
qui par le rapprochement de fes parties augmentant
peu-à-peu de teinte , & paffant^ par 1 orange ,
devient couleur de feu, qui efl 1 extrême de la
concentration du jaune. Le minium,4e précipite
rouge, le cinabre, en font des exemples que la
chimie nous fournit.
L ’autre efpèce âe jotige part de l’incarnat ou
couleur de chair , & paffe au cramoifi, qui efl le
premier terme de fa cbncentration ; car en rapt
prôchant davantage fes particules colorantes , on 4e conduit par degrés jufqu’au pourpre. L ’encre
fympathiquè bien dépurée , prend fur le feu toutes
ces nuances.
. Le rouge qui a une origine jaune ne prendra
jamais le cramoifi , fi l’on n’a pas ôté ce jaune qui
le fait de la claffe des. couleurs de feu.
De même le rouge^ dont la première teinte efl
incarnate , ne deviendra jamais couleur de feu fi'
l ’on n’y ajoute pas le jaune.
Cependant les teinturiers Siftinguent fept fortes-
de rouge dans le grand teint; fa.voir : i° . l’écarlate-
des Gobelins; 20. le ’rouge cramoifi ; 30 le rouge
de garance; 4%. le rouge de demirgrainé ; 5®. le
rouge demi-cramoifi ; 6°. le nacarat de bourre;
7°. l’écarlate façon de Hollande,
L e vermillon , la cochenille & la garance, font
lés drogues principales qui produifent ces diverfes-
efpèces de rouge.
écarlate des Gobelins fe fait avec de l’agaric,
des eaux sûres , du paftel, & de la graine d’écart
late ou de vermillon.
Quelques teinturiers y ajoutent de la cochenille.
L e rouge cramoifi fe fait ayeç les eaux sûres , le
i tartre & la. fi^e cochenille,