
employé des châflis formés avec une caille de bois
qu’on enfonce dans le fumier, & qu’on recouvre
avec des panneaux de verie.
Dès la première année, fouvent même en moins ’
de temps, & peu après qu’on les a établis , fes membrures
même de chêne 3 quoique peintes à l’huile,
le fendent, fe déjettent, laifiènt des. intervalles ,
& finiffent au bout de quelques mois, par exiger
des réparations ou une reconftrudion ; on a cru
remédier à cet inconvénient au moyen de plaques i
de rôle appliquées & retenues fur du ftr ; mais j
cela a été inutile , l’humidité opérant fur la tôle, '
pourrit, perce & décompole ces plaques.
J’ai vu de ces caiiïes formées toutes en pierres,
mais on n’a plus le fecours des réchauds , &
bientôt les plantes dans ces caillés ayant moins
de chaleur qu’elles n’en auroient à l'air libre,
languirent > pouriflent , & ne donnent point de
fruit.
J’ai cru donc, devoir chercher un moyen plus
propre que les châflis ordinaires, à donner une chaleur
qu’on puiflë renouveller, & au moyen duquel
cès plantes fe comportent très-bien. O r , voici cer
lui qui m’a paru remplir le mieux ces. vues
d’après l’expérience que. j’en fais depuis deux
ar s.
Mes. châiïis font en contre-bas & creufés dans
le terrein ; ils ne font élevés que de deux pieds
au-deiïiis du niveau du terrein.
Un mur eft élevé d’un p ed au deiïus de mes
chàflis, étant deftiné feulement pour les défendre
du vent du nord.
Deux ' autres murs font feulement à la hauteur
des châiïis du bas côté, regardant le midi.
l a calife qui fupporte les trois châflis, eft en
pie re^ , elle eft large de trois pieds & demi j quant
à fa longueur , elle doit être proportionnée au
nombre de plantes dont on fe propofe de ..la
garnir. ■ ■ . ...
La feule différence de ces cailles, telles qu’elles
ont été faites j. fqu’ici , d’avec celles que je pro-
pole , confifte en ce que., fur chacun des côtés
îoncs de celle-ci , on a ménagé trois ou un plus
grand nombre d’arcades conftruites en briques,
chacune répondant à la partie moyenne d’un
châiïis.’ _
A un pied des deux pans delà caiffe, & fur fa
longueur, lailïant un pied au-deifus du pan le plus'
bas, on a placé deux barres de fer dont on verra
dans peu Tqfage, & fous l ’épaiiTeur des châiïis, ces
deux barres, font liées & retenues par deux autres
traverfes en fer.
Pour Fermer le deifus de la caiffe, on a fait
Conftruiretrois châiïis ou davantage, en bois ou en
fer ; les vitres étant placées en recouvrement les
unes fur les autres, les châiïis portent feulement
une feuillure, dans laquelle entrent les vitres, &
n’ayant que la rainure fuffifante pour les y aliùjettir
avec du maftic.
Je ne parle pas de rinclinaiiôn qu’il convient de
donner aux châiïis, & que preferit la caiife eu
pierres , parce qu’on fait qu’elle doit être telle que
les rayons du foleil portent le plus perpendiculairement
qu’il eft poiïible, fur les plantes.
Enfin le tout ainiî diipofé , on emplit la caiiïe
de fumier, en le foulant de manière qui! déborde
de trois ou quatre pouces, les barres :de fer dont
nous avons parlé; puis on met environ un pied
de bon terreau, ou îi l ’on a deifein d'y placer des
pots ou des terrines, de fimple terre de. bruyère
qu’on enterre, & dans laquelle on ferne ou l ’on
place les plantes qu'on veut conferver & aider ,
par la chaleur, à végéter comme dans leur pays
naturel.
Il faut, comme cela doit avoir lieu dans toutes
les couches de fumier , & principalement dans
; celle-ci , laifler paifer le temps de la première
chaleur, fi on veut y mettre des plantes ; car on peut
profiter de cette viye chaleur de la couche pour y
femer le^ graines.
i Lorfqu’cn s’apperçoit que la couche commence
à fe refroidir, on tire , le plus qu’il eft poflible ,
de vieux fumier par les foupiraux ou arcades dont
; j’ai fait mention ; on en fubfti:ue ,de nouvèau
fans déranger les plantes ou les p o s , & j par ce
moyen, on renouvelle plus de la moitié de l’ancien'
i fumier.
Qu’on ne croie pas qu’il faille fouvent avoir retou
rs à ce renouvellement ; il fuffit qu’il ait Heu
deux fois l’année. Il eft inévitable , par exemple ,
de changer le fumier à l’entrée des froidsÿ lors de
la faifon rigoureufe, il convient encore de rapporter
alors du fumier entre les murs & les chaflis
jufqu’à la hauteur des foupiraux ou.arcades de la
caiffe.
Il s’en faut beaucoup que le prix des fumiers
qu’on emploie à chauffer ces châflis, approche de
ce qu’il en coûteroit eu matières combuftibles pour
entretenir la chaleur des fourneaux d’une ferre- !
chaude, & certainement la chaleur ainfi produite
*eft plus' conforme' à celle qui procure naturellement
la végétation , & peut être beaucoup mieux réglée
que celle qui. provient des poëies, & conduite
fuivant les befoins de; plantes quon a dellein de
conferver ou de faire fructifier.
Je ne donne ceci que Comme une conjecture;
mais il feroit facile d’éprouver fi elle eft fondée.
On peurroit établir la caiiïe en pierres ou font
les plantes, fur une voûte de cave qu’on rempliroit
de fumier, & à cette voûte on laideroit plufieurs
ouvertu i es que traverfroient deux myaux de terre
cuite, & qui, étant environnés de fumier, & re-
fortant à la fuperficie de la couche où feroiejit les
plantes, leur rendroient une chaleur fans, doute
aiïezT forte pour élever des plantes telles que les
ananas qui en exigent le plus ; la cave du fumier
feroit fermée par une porte qu’on n’ouvriroit que
pour mettre le fumier ou le retirer lorfqu il s agi-
roic de lui en ftibftituer d’autre.
Qu tjlion,
On demande quel eft l’angle le plus avantageux à donner aux chaflis qui couvrentles Couches , ou
qui fervent de fermeture aux ferres î
Il nous paroît que l’angle formé par l’ inclinaifon
du châflis, doit varier, fuivant le lieu où l’on fe
propofe d’établir la couche, ou la ferre ; ce doit etre
celui qui donne le plus d’accès aux rayons du
foleil, & qui en même-temps préferve davantage
la fuperficie des châflis, des vents du nord, & des
frimats qui, ordinairement, font amenés par ce
Vent.
D’après cela nous penfons i° . que la direction
des couches ou de la ferre, doit etre exactement .
eft & oueft, afin que les rayons du foleil à midi
y donnent perpendiculairement, & que les couches
puiiïènt, le plus qu’il eft poflible, profiter de ceux
du foleil levant & du foleil couchant.
A l’égard de l ’inclinaifon du châflis, elle doit
etre telle qu’elle n’intercepte aucun des rayons du
foleil, & qu’elle ne puiffe pas les empêcher de'
donner le plus directement poflible fur les plantes ,
qui font fur la couche ou fur les arbres qui garniffent
la ferre.
I l faut donc que cette inclinaifon à l’horizon,
foit perpendiculaire à l’élévation moyenne du foleil
qui eft celle du moment ou il eft dans l’équateur ,
c’eft-à-dire , à la latitude du lieu, &parconféquenc
que cette inclinaifon foit le complément de cette
latitude. 'Ainfi pour Paris, dont la latitude eft de
48° 40’ 10” , que nous prendrons pour 49 , cet e inclinaifon
doit être de 410 : ce qui, fur trois pieds
de bafe, donne à-peu-près deux pieds huit pouces o
ligne de perpendiculaire.
Si l’on veut que, dans les plus grands jours d’été,
tout l ’intérieur de la couche ou de la ferre profite
des rayons du f)le:l , il faut que le toit de revers des
châflis ait pour pente, réciproquement le complément
de l’élévation du foleil au folftice; & comme
cette élévation à Paris, eft de 18° 30’ , ce complément
fera de 64° 40’ , qui, fur trois pieds, dom e
pour perpendiculaire fix pieds trois pouces.
Cette pente donne la longueur du châflis.qui doit
aller jufqu’a fa rencontre.
D’après ces principes, on peut régler la djfpofi-
tion des châflis de ferres ou couches, de manière
qu’ils foient difpofés le plus avantageufemenc poflible
pour remplir leur objet.
Chaleur d‘an miroir fphérique.
On a fait l ’expérience qu’-. n mettant au foyer
d’un miroir parabolique ou fphérique un charbon
ardent , les rayons qui ap es avoir rencontré le
miroir , font réfléchis parallèlement à Taxe ou
à-peu-près, forment une efpèce de cylindre dans
l ’efpace duquel pn fent une chaleur à-peu-près
i égale à celle d’un poêle , & qui eft lenfîbie jufqu’à
to. ou- 3P pieds ; de façon qu’avec quelques
charbons on pourroit échauffer une ferre pour des
plantes , ou quelqu’aut.e endroit d’une largeur
médiocre.
Autres moyens.
L ’utilité des ferres - chaudes eft conftatée pac
l’expérience.
Il feroit néanmoins à louhaiter qu’on fît ufage
de beaucoup d’aürres moyens qui n’ont pas encore
été mis en oeuvre.
Il s’en préfente un dont l ’effet eft fimple &
naturel j c’eft de fe fèrvir d’un ventilateur.
On en a imaginé un dont l’effet principal
confifte à attirer l’air extérieur, & après l ’avoir
attiré , à ~ le charger de particules balfamîques,
aromatiques , &c.
On peut par lôn fecours rendre l ’air chaud,