
'& cette éxTremite eft: fôrméé par deux biféaux :
oppofés.
Les fèrrunérs commercent lé trou avec une
langue dé carpe, ce qu’ils appellent gouger le
■trou;
Quand' lé fer qù’On a à percer n’eft pas épais ,
les j'errurîers le p'èrcé; t quelquefois avec un foret
qui'eft monté fur un iujftrumént qu’on nomme étrille:
il éft forriié d’un petit arbre dé fer verti a l , au haut
duquel efl im trou dans lèquêl pà' e une bande de
cuir , qui va répondre de chaque bout à une tra-
\Vérlè , que l’arbre vertical traverfe, fle qui forme
a\"cc lui comme Une'Croix.
Cette traverfe ell fou tenue par la bande de cuir,
au-deffous de lâquelle eft une efpèeé de meule de
plomb affez pefante.
On po.fi à plat la pièce qu’on veut forer, bn met
le tranchantdu foret , à l'endroit où doit être le
trou;oififait fournër d'arbre plufî urs tours, pour
que les courroies s’enroulent autour de iui.par plu-
fieurs révo utions ; ..en'uite mettant une main à
un boiit de la trav'e,rfe, 'l’a tre à l’autre bout,
l ’ouvrier appuie déffiïs, p6ur que la Corde , en/fe
déroulant de defîùs 1 arbre, lui imprime un mou
vement circulaire fort vit. Alors il foulève lès
nia ns; & le mouvement qüi étoit imprimé au plomb,
continuant d’autant plug long-temps que le p omb eft
plus lourd , les cordes, fe rouient m fens-contrai-o
de ce. .qu’elles étaient fur l’arbre P L ’o,u-vrier: appuie
de nouveau les mains fur la traverfe , puis il l;es*
relève; & continuant ce mouvement alternatif, lé
foret tourne tantôt de droite à gauche-1, & tantôt dé
gauche à droite, ce qu’il faut pour percer le
fer.
Les ferrùtièrs fë fervent fàrèméhf de cet infiniment
; il eft ft’trri bien •p'iùs grérid ufage1 dans
d’autres arts, -où -il eft. connu- fous le nom de
îrépàn.
Quand les ferrurters ont apercer du fer qui?n’eft
pas fort épais, ils mettent la palette à forer contre
leur eftomac. ,
Cette 'pale'tée , â laquèî’le on d’ôn'ne différentes
formes, ë!t de bôi's ; hais èlle Tcft ’garfiie’' d’une
pîaqu d’aciferyp’érc'éê de trous, daiis î’urt defquèls
e > met le bout idjr'forêtoh foulé la cordé'd’un
archet fur I'àhÔT*té;• éh¥pp'Mé Pè'xlrcmité d-u «tâtl'la'nt
du for-1 far IV droit qu’ën VVt pé:Vèr oii më't la
pointe dans un dès’tfdüs ?dé dà'pftîêtt-*, & &ifant
âgir l’archet, on fait tôèrhér fort Vite ce forêt qui
peu à peu perce le for. -,
Quand le férriïrlkr éft deéh’àf^é’d’appâyér "àvéé
fon eftomac lé forer cèWfrfe 1 v f fècë éü’il fefcé,
il a la liberté défie p'iacèr pei^éndiëulairèfhënt iurfta
longueur du foret, & il 'éft bien plus en force pour
faire agir Tarchèt : c’éft "ce qui a fait frftigirrer
différentes machinés.
D a n s ce C as,p ê rid a fit iqu’uiié m àin fait ag ir Pat*
c h e t, l ’a u tre pouffe le foret v ers le fond du tro u au
m oyen d V n e vis & d’un écrou.--:
L a m achine' qui e ft fort en ufage , éft u n e p ièce
de fer p liée de façon qu’elle form e d eu x bran ches
ou m orttans p arallèles-'joints l’un à l'a u tre p ar"un
a rc à r é llo r t, pris dans la m êüie p ièce qui form e les
d eu x ' m o n tan s, ouf, ce qui! re v ie n t au m ê m e , p ar
u ne p ièce foudée au x d eq x.b ou ts in férieu rs des m? tita
n s; ainfî au m o yen de ce re ffo rt, les m o n tan s
tende-':t à s’éca rte r p ar le h au t.
U n e fécon dé b a n d é dé fe r , re p lié e aufli ën d eu x ,
& q u i éft p ofée-hoffônta-lèm eii:., form e u ne eouliffe
pou r un des m o ntan s ; les d eu x bouts de ce tte b an de
h o rifo n t le.fo n t attach és;ch acu n d’un côté différent
à un m o n tan t qui doit ïèfte r fixe p en d an t q u'un
au tre eft m o b ile.
Le b o u t de c e tte ëfpèce de eouliffe eft p ercé p ar
un tro u tarau d é' en écrou qui reçoit une vis ; en tourn
an t cè tte v is , elle pouffe le m o ntan t mobile v êts
le m on a n t fixe ; l ’ex trém ité du fno ntatit m o b ile eft
fo rm é e 'e n p a le tte , & il tie n t lieu d e là p a le tte que
les Jerruriers m e tte n t fur leu r eftom ac ; elle te ç ’o ît de
m em e l ’ex trém ité d é l’arbre du f o r e t, & le preffe
con tre la p ièce que l'o n p erce.
P o u r faire ufage de ce tte m ach n e , o n ’faifît dans
l ’étau le m o n tan t fixe ; on place l^a p ièce a re rc e r
con re l’ex trém ité de ce m o n ta n t; on p lacé le foret
h o rifb n talem en t e n tre la p ièce à. p ercer , & <a p à'e t e
du m o nt..h t m o b ile ; la- vis-rdorine lé m oyen de
preflêr le fo ret c o n tré la p iè c e , & de c o n tin u er
çe.tte prefïion à m efure q ue le tro u fe çi eufe :.ainfî
le férriirier fait joü èr l ’â rc h é t dé la m ain d ro ite ,
& j l a co n tin u e llem e n t la m ain gau che for la v is
pour la to u rn er d ’ün feris ou d’u n a u tr e , a inèfore
qu’il s’ap p erço it q ue le fo ret m o rd trop -du trop
: p eu .
Il y a un au tre o u til à p ercer qui eft enco re d’un
ufage plus com m u n dans les boutiques des ferrurters ;
il e ft com pofé d ’u ne p etite b arre de fe r ro n d e , dont
un des bouts eft reco u rb é e n c ro c h e t, & d o n t l ’a u tre
eft ta illé e n v is.
C e tte p ièce-paffè au rraVèfs d ’u n e a u tre , qui eft
p a re illem e n t de fé'r , & fb 'ffiée1 en p a le tte p ar un
bout ; par l'a u tre e lle ell récpü rbée en talb h .
.-Pour- fe ferv ir de cette m a c h in e , on ferre dans
l’étau la p ièce à p erc e r ; cm accroch e f la b oîte du
m êm e-étau le bout en c ro c h e t, & on fa it en tret le
b ou t recou rbé d e là p ale tte d an s u n tro u p ercé dans
ré ta b li.
'C e tro u eft affèx g rà h d poü r p erm e ttre à la p i-
4 écte de s’in c lin e r, q u ô tq u 'il l ’em pêcife de tombér«
O n p la c e hbrifo ta lem e n t lé f o r ê t, ehfre la p ale
tte ÎN la p ièce .qu on v eu t p ércér;? on e fa it to u rn
er a ,c e P arch et ; & pour p teffér C o ntinuel!èrnént
îa palette contre le foret, l’ôuvrfertbufftfe Féërou
qui eft traverfé par la vi-. de la pièce.
On-conçoit que ces deux machines ne feroient
pas propres-à pe'rfcer des trous profonds ; ca ', comme
l:es paléttes- s’inclinent comimieiiement , lé trou
ire ïéroit pas percp droit : n ais Pobliquité dè ce
trou n’eft pas fenfible, quand les pièces qu’on veut
percer ne font pas épaiffes.
Les ferrurters ne laiffent pas .de fè férvir de ces
machines pou-r percer des trous affez pr fonds-; &•
pour empêcher que le trou ne devienne fort oblique,
ils placent la queue du foret dans un autre
troü de la palette , pour le relever un peu à
mefure que |é trou s’approfondi* ; ou bien il:s inclinent
un peu la pièce à percer , qui'eft faille dans
Tëtàti.
Quand le fer eft épais , comme il faut faire agir •
long-temps le foret, & que ce travail eft pénible ,
on'fe fert d’un chevalet pour tenir le foret.
Ce chevalet eft formé de deux poupées de
fer.
La poupée qui reçoit le bout du f *ret eft a-ffu-
je tie a derneuf- au bout dé la femelle ; l’autre
poupée eft moBilè, & elle gl-iffe dans une rainure,
où elle eft retenue par une vis, & un écrou qüi fort
au-défié us de là femelle ; ou conçoit q-iie le porte-
foret le tient très-fol ; demeiit.
On faifît la femelle dans ün étau ; un compagnon
fait agir 1 archet a -ec les deux mains, & un-autre
préfente la pièce qu’il faut percer : la fatigue eft
ainfî partagée entre deux ouvriers, & l ’ouvrage
s’expédie.
On verra, lorfque nous parlerons des clefs,
d’autres chevalets qui font encore plus commodes.
Nous n’eii parlerons point ic i , pour éviter les;
répétitions.
Quelquefois il faut évafer une des deux ‘ ouvertures
d’un trou', p ur qu’une ri-vure ou la'tête d’une
vis fe logent dedans, 5c foient arrafées. Cet é ar-
giffement fe fait avec des fraifes, les unes rondes,-
coniques & garnies de ftries, ou avec des fraifes;
quarrées & pyramidales.
En fa fant tourner ces fraifes comme les fo ets
avec l’archet, à 1 ouverture ?'d’un trou précédemment
fa it, on l’évafe ; & en taillant- en cêne tronqué
une tête d e -v is e lle je- loge dans le trou,, où
elle fe trouve arrafée.
Il y a encore des eîïconftances où un bout de
douille ou de t y au doit être calibré ; pour cela
-on y paffe un aléfoir.,.
.On trempe de temps en temps le bout des forets
dans' de l’huile, pour empêcher qu’ils ne fe dé-
-trempent.
Mais il eft au moins aufli avantageux d’ylatrodlur£‘
un petit filfet d’eau qui rafraîchit c'ontinuelle-
m<nt le foret, & oui ne forme y-as de boue : ou
cambouis, comme l'huiie.-
Les ferruriers font grand t-fatre des vis & dès
écrous pour affemblfer leurs ouvrages»-
Los vis fe fou; prefjue toujours avec la filière,
& les écrous avec les tar-auds ; ainfî.ii faut-dire qu.l-
que chofe de ces deux in/îrumens.
Une filière eft un trou p?rcc dan-s un moreau
d acier, & dans l’intérieur duquel eft: ioferit un pas
d e v is .; ' .
Ce pas de vis. fe fait avec un taraud : ainfî il faut
commencer par expliquer comment on fait les tarauds
matrices, qui fervent à fare les fiiières ; d’autant
que quand on a*de bonnes'filières, on s’en fert
pour faire les tarauds qui fervent enfuite à faire les
écrous dans lé fer.
Les gros tarauds ne do:veut point être entièrement
d’a ier ; ils feroient trop expofés à fe rompre.
On doi- fonder une virole d’acier fur un morceau
dé for a la partie où doivent être les filets de
la vis-, ou-bien on* les- fait tout de fer, & on les
t empe en paquet : ce qui, dans certaines circonf-
tanees, eft préférable.
Quand cette partie eft couverte de bon acier, on
fait . f r le tour la portion qui doit porter les pas de
la vis,; cet e partie doit.être un peu conique ; on
fo’me fur elle avec la lime , ou encore mieux fur. le
tour, les pas de vis, & on tourne.e.n rond la portion
qui doit être terminé? par le quarré.
Allez -fouvent on, fait, trois éçl'-aucru.res tr’anmi-
laires qui coupent tous les p.a'- des .vis V ces en a’ lies
f-'-n't que les pas des vis font co:pin.e autant de couteaux
qui entament le méra: ; $ les,gouttières fervent
a loger les copeaux qui font formés par le pas ^e vis
• du taraud.
Quelquefois en |im.e une partie du taraud £*n
triangle. 11 refte peu de pas;‘d;e vis : ce i.’fofnt
pour entamer le fe- , & former le'1 pa* de i’ccrôu.
Qu .nd tout eft ainfî difpofé,on trempe le taraud
fort dur.
Pour faire îa filière, on forgé un morceau de for,
auquel on rapport- un lardon d’acier à l’endroit où
l ’on doit percer la filière ; on k : p .::rcé d’un trou
qui doit être affVz large pour recevoir le bout .de
moins gros du-taraud ; on met le taraud dans le trou *
& ayant mis Le qua ré du taraud -dans le tourne-'à-
gauche , on fait tourner le taraud , dont les pa- de
vis trempés s’engagent dans l ’acier non trempé de
la filière.
. On tourne en f ns contraire le taraud, on.-Pote
du trou., avec une Lroffe on ote les paillettes d’acier
qui-font d-ms L s entaillés.du taraud , on le frotte
d'hui‘e , puis on lè force de' liouvèùu a entrer dans
le t- ou ; & quand il l’a traverfe en entier, les paVde