
coutures qui font occafionnées par les jointures des
pièces du moule,
La.feuipture .en carton dont on fe fèrt pour orner
les fêtes publiques, ou 1rs pompes funèbres, s exécute
également fur des. moules qu’on endurcit en
les imbibant d’huile bouillante.
Après qu’on les a 1 ailles féeher , on y met pour
première couche des feuilles de papier gris-blanc,
qu’on nomme papier JLuant, qu’on imbibe d eau fans
y mettre de code : les autres couches du papier,
qu’on met les lires fur les autres jufqu'à ce qu elles
faflent deux ou trois lignes d’ * ; aifleur , font imbibées
de colle de farine, & indifféremment de quelque
papier que ce foit ; on obferve feulement de
faire prendre à chaque c<uche avec les doigta pu les-
ébauchoirs tous les traits du moule, afin qu ilsfoient
rendus fur le caitun aufli exadement qu’ils le font ,
iur le modèle.
Quand toutes ces couches font pofées, on les fait
féeher au foleil ou à un feu tempéré, parce qu’un
trop grand feu les feroit bourfouffier.
Dès que tout eft bien fec, on retire le carton de
deffus le moule par pièces qu’on raflemble & qu on
àjufte avec des f is de fer.
La meilleure manière de faire tous les ornements
de carton , c'eft de les compofer avec une pâte de
papier battu dans un mortier. On fe fert pour cet
effet des rognures du papier le.pius fin qu’on trouve
chez les p petiers, & qu'on met dans un vafe plein
d’eau i j.:fqu’à ce qu’elles deviennent en pâte ou en
bouillie.
L e moule étant enduit d’huile bbuil'ante,, on y
met par deffus l’épaiffeur de deux ou trois lignes de
cette pi e fur laquelle on appuie avec force, & dont
on ôte fhumidité avec une éponge : dès qu’elle a
été fé hée au feu ou au foleil, on l’imbibe de colle
de farine avec une broffe, & on y applique plufîeurs
couch- s de papier gris & blanc pour donner du corps
à cette efpèce de carton.
L ’ayant fait.féeher de nouveau, on le frotte avec
de bonne colle de Flandre ou d’Angleterre, & on le
jevêt d’une toile fine , après avoir mis entre le
carton &. la toile des armatures de fil de fer , pour
empêcher que le ca ton ne fe tourmente, & pour
l ’obliger de refier dans la véritable forme du
modèle.
Cette dernière façon de faire le carton efila plus
ufitée parles feupteurs en se genre, parce que le
carton efi plus folide & qu'il rap, orte plus exactement
tout s les parties du modèle.; il a même l’avantage
de ne pr>s craindre l’humLité, de. ne point fc
cafter, de n’être pas fujet à la piquure des vers, &
de pouvoir fupporter les mêmes apprêrs qu’on donne
aux ouvrages en bois lorfqu’on. veut les dorer, V.oyc^
l ’art du Moulage, tome 248.
Quant .aux fculpteurs en bronze » ory îgnQfe le*
opérations des an iens > fur-tout des fculpteurs grecs
dont les ouvrages fout fi recommandables par l ’elé-
gaiice du tiavail& la.magnificence, de leur volume*
On ne fait, m comment étoi<nt conftrui>s le$ fourneaux
dont ils fe frvoient, ni comment ils faifoient
l ’alliage des matières , ni quelle étoit leur maniéré
de les fondre. Quele perte.pour les arts ! la pofter
rite auroit profité des lumières & des différentes
pratiques de ces grands hommes.
On trouvera au mot F ondeur en m é t a u x ,
tome 3 , page 10 , tout ce qui concerne lelculptear
en ce genre.
Les fculpteurs faifoient autrefois à Paris une com-
• munauté particulière ; mais elle fut unie à celle des
peintres au commencement du dix-feptièmefieele*
Il y a un arrêt du par ement de 1.6.13 , qui.confirma
cette union , &. qui ordonne l ’égalité, entre les
peintres & les fculpteurs, foit dans l’éleftion aux.
charges, foit dans l'affiftance..aux affemblées pour
les chefs-d’oeuvre & 'es réceptions à la maîtrife, foit
e fin. pour les autres droits & privilèges devenu?
communs entre-eux.
Les pourfuites que la communauté des maîtres
peintres avoi.- droit de faire contre les peintres & les
fculpteurs qui vouloient fe ronferver libres, engagèrent/:
eux ci dans le fièçle dernier de fe mettre
fous la prote&i 'n du roi., & de former un corps ou
l’on entrât, non pour quelque Comme d’argent,
mais à caufe d- l’excellenc- de lès talents. Le célèbre
le Brun profita du *. rédit que Ion mérite lui
donnoit aupiès des grands pour fbüiciter l’établiffe-
ment d’une académie royale de peinture & de
feuipture. Sur fes follicitat.ons & celles de plufieurs
autres habiles artiftes , il intervin: en 1648 , un
arrêt du conféil qui leur permi... d’ctabl r une académie
royale où ils s’ex^rceroient en des études pur
bliques, & enfeig'er.de t à la. jeuneffe à deffiner
d’après le naturel. Par des lettre .-patente.; de 1655,
le roi a. corda un logement & une penfion a cette
académie qui eft. préfentement : tablie au vieux
Louvie.
Le direéleur & ordonnateur général des bâtiments
du roi, eft le protè&eur né-de l’aead m e royal de
peinture & de feuf ture. El e eft comp fée d’u.n
dire&eur à la nominnt on du ro i, d’un chancelier
qui eft, perpétuel,, de quatre 1 eéfeur dp ut la fonction
eft de fervir par quartie pou. corrigé le■ étu-
dian's, juger de leur capacité, &e. Les quatre recteurs
ont deux adjoint.
Il y a enepre douze profeiïèurs qui, dans le cours
de l’année , ont chacun le r mois pour po'er le
modèle, corriger les étudru "s, &c. II y a, huit
ad oints pour -füppléeT à l’abfence des profeiïèurs*
Outre ces douze profeif urs , il y en a Jeûx autres »
l ’un pour, la géométrie & la. p.erfpç(âiye,, loutre
pour l’anatomie : il y a auffi un tréfôrier 8t un fe-
crétaire.
Toute l ’académie efi divifée en trois clafies. La
première eft compofée de ceux qui font profefïion
de la peinture dans route fôn étendue, ,& dcsfculp-;
Écurs. ta féconde eflpoiir ceiix qui n’éxcellènt que
dans quelque partie, comme à faire des portraits-,.
despavfages, & pour les habiles.graveurs oit a
reçu aufli quelquefois dans cette claffè liés filles &
les femmes qui exc.eII,oient dans quelqu'un de ces
arts. La troifième claffe eft compofée de plufieurs
particuliers qui ,o-it du’ goût pour les arts. On lesf
appelle conseillers amateurs. Il n’y a que les académie
en s des deux premières claffes qui puiflènt par-j
venir aux -chargés.
Les quarante académiciens qui remplifïent les
premières places, font déchargés de toute tutele,
curatelle , guet, garde , &c.
L’académie diftribue dans le cours de l’ année
douze médall s d’argent aux élèves qui defftnent;
ou modèlent dans l’école d’après nature; elle donne i
auffi quat e médailles d o ra la Saint-Louis, pour :
.des prix de peinture & de feuipture, dont les fujets
font toujours tirés de l’ancièn teftament.
Ceux qui ont remporté le premier prix, f mt,
fuivant u| réglement de 1749, mis en penfion aux
dépens roi , chez un académicien chaigé de lés
former & de corriger leurs ouvrages ; après ce temps
on les envoie à Rome pour y étudier les chefs-
d’oeuvre des anciens maîtres.
A l’imitation de cette académie, le gouvernement
en a fondé plufieurs autres dans les principales
Tilles du royaume.
Sculpture par les acides.
On voit quelquefois des tables, des cheminées
de marbre blanc , ornées de fculptures très-délicates
, qui paroiflènt d’un travail immenfc, & pour
lefquelles il ne femble pas qu’on puiffè faire ufage
des ci féaux ou autres inftrumens. Les ouvriers ,
jaloux de leurs fecrets, les cachent afin de donner
plus de prix à leur travail , & faire accroire qu’il
a fallu beaucoup de temps & beaucoup de peines
pour faire ces chefs-d’oeuvre fi précieux qui fe font
cependant avec la plus gr mde facilité,
M. Dufay ayant obfervé que ces ouvrages étoient
trop délicats pour être faits avec des outils, reconnût
bientôt qu’on avoit eu recours aux acides ,
mais il fallut faire des effais. Plufieurs acides jaunirent
le marbre blanc.
Il fit auffi l’effai de plufieurs vernis, jufqu’ à ce
qu’il en trouvât lin qui fût facile à employer, qui
féchât bien & qui fut impénétrable aux acides. Telle
efi la marche que l ’on efi toujours obligé de tenir
dans les petites recherches que l’on veut faire. Voici
fon procédé.
On prépare un vernis en pulvérifmt tout fim-
plemenc un morceau de cire d’Efpagne que l ’on fait
difïbudre dans l’efprit-de-vin.
On trace fur du marbre blanc avec un crayon,
le déflein que l ’on veut former en re litf, & 0n
couvre délicatement avec un pinceau trempé dans
ce vernis les endroits qu’on veut cônferver en relie
f; en moins de deux heures ce vernis efi bien
fec.
> On prépare pendant ce temps un diflolvanf que
Ton fait avec parties égales d’efprit de fel & de
vinaigre diftillé ; on verfe cette liqueur fur le
marbre, elle dilTout l'es endroits qui ne font point
recouverts de verni? ; lorfqüe l'acide a celle de
fermenter, & que par conféquent il ne peut plus
diflÂmdre le marbre, on en remet de nouveau qu’on
lailfe ^ agir jufqu’a ce que le fond foit fiiffifamment
creufé.
Il faut obferver que s’il y a dans le deffein des
traits délicats , & qt i doivent etre moins creufés ,
on les couvrira daboid de vernis pour empêcher
que Tacide n’agifle deffus; mais Jorfqu’on aura obtenu
(es leliefs les plus profonds, on lavera bien
le marbre , & ôn enlèvera avec la pointe d’une
épingle le vernis de deffus les traits délicats ; oit
verfira de nouvel acide qui ne creufera qu’autant
qu’on le defirera, parce qu’on aura foin de l ’ôterà
popos.
Il efi néceffaire d’obfèrvér que lorfqüe l’acide
a agi dans les endroits découverts, il ronge pat
deffous le vernis , & il élargit les traits à mefure
qu’il -approfondit ; c’eft pour quoi il faut avoir foin
de faire un peu plus fortes les parties qu’on veut
épargner, afin que l ’adion latérale que fait l ’acide
les mette au point où elles doivent êire.
Quand l’ouvrage eft entièrement fini, on enlève
le vernis avec de refprit-de-vin, & comme les
fonds feroient très-difficiles â polir, on peut les
pointiiler , avec des couleurs ordinaires délayées
dans le vernis de gomme laçque , comme on voyoit
que l ’etoient les ouvrages de cette efpèce.
On peut, en alliant ces deux opérations & en
colorant les fonds ou les reliefs qu’on aura ainfi
gravés , fe procurer des ouvrages qui feront un
effet très agréable.
Avec l’ivoire on fait en fuivant ce procédé le«
ouvrages les plus délicats ; mais l’acide agit plus
lentement fur l’ivoire , & on efi obligé d’en remettre
plus fou vent pour obtenir fes reliefs.
Si on parvient ainfi à fculpter délicatement Je
marbre; on a aufli trouvé l ’art de teindre le marbre
blanc en toutes fortes de couleurs, & à imiter \çg
marbres les plus rares.