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eft plus cpuïfee & fatisfaite dans l’agrégation, celles
du principe terreux éiant capables d epuifer mutuellement
les unes fur les autres toute leur tendance '
à l’union, il s’ enfuit que tout; malle (enfible de
matière terreufe pure doit paroltré privée J’aâiop
dilTolvante, de faveur, de tendance en un mot a
l ’union, à caufe d elà fermeté de fon agrégation ;
mais il s'enfui' auffi que lorfque ces mêmes pa-ties
primitives intégrantes du p-incipe terreux ne feront
point unies entre elles dans l’agrégation , alors reprenant
toute l’activité & la tendance à l’union qui
leur eft eflentielle, elles doivent être le plus fort
& le plus pnillant-de tous les dilîblvàns.
Cela pofé, fi l’on fuppofe aveçStahl, que dans
la combinaifon du principe falin ou de l’nade vi-
trioliqüe, les parties du principe terreux font unies,
non les unes avec les autres St entr’elles, comme
dans l’agrégation terreufe , mais -avec les pa.tias
primitives du principe aqueux, chacu e à chacune
; alors il fera facile de concevoir que les
parties prmitives.de l’eau ayant effentirliement
beaucoup moins de tendance a la combinaifon que
celles de la terre , la tendance de ces dernicre - a
l ’union ne fera épuilïe ou fatîsfaitq qu’en panie
par leur-combinaifon avec les premières , & que
par conféquent il doit en réfulter un um m * dont
les par ies intégrantes auront une très forte afl'.on
dilTolvante, tel' que l ’eft l’acide vitriolfque. »
On voït-par-li comtfen fe font trompés les chy-
miftes qui , ne confidrrant la tet-e que dans fôn
état d’ag ég.tion, ou plutôt ne falfant point d’attention
à cet état , 8t ne le difttnguant point de
celui où les parties de cette même terre font allez,
'-répatles les unes des autres par l’interpofition d’un
autre c tps pour quelles ne puiffent point avoir
de contaft & de cohérence ent-e-elles, ont regarde
le principe terreux comme nne fubftan-e fans fo c e ,
fans aâion, & ont nommé mal-à-propos principe
vàtfif, celui de tous les principes qui au contraire
eft elfentieüement le plus fort, le plus puiftànt &
le plus aét f.
Quelque conforme que cette théorie générale
des fell puilfe paroître avec les phénomènes de
la chymie, il faut convenir ce rendant qu’elle ne
peut être- propofée que comme une idée fyfléma-
t iiu e , tant qu’elle ne fera -pas évidemment démontrée
par les moyens décilifs que les.chymifles
emploie t pour leurs démonftrat'ons, je veux dire
par la décompofition .& la recompolîfion : ainfi ,
fi l'on pouvoir réduire en-terre & en eau 1 acide
vitriolique , ou au. moins quelqu’aüt' e matière fa-
line qui pût y être ramenée, 8c faire de l’acide
vitriolique en combinant enfemble les feuls . principes
aqueux & terreux, la théorie que nous vc-
no-s.d’expdfer celferoit d’être un fyftême & der
viertdroit une vé ité démontrée; mais il faut avouer
que l’expérience eft à cet égard moins avancée
que le raifonnement, à caufe des difficultés qu’on
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ne peut manquer de rencontrer dans de pareilles
recherches. "
I l eft confiant que d’une part plus les corps
font fimplcs, plus on a de pein-- a les decompofer
ou à féparev leur-* principes j & qtie d une autre
part plus Fagregiti n d’une fubftance eft ft rte, &
plus il eft difficile de la faire entrer dans une com-
binaif n nouvelle : ainfi, comme l’acide vitrioli-
que eft fort '(impie , pviifqu’ il eft un eompofe du
premier ordre, il doit renfler fortement a fa de-
eompofition; & comme l'agrégation de la terre pure
eft la plus ferme que nous connoiffio s , il ne peut
manquer d’être fort difficile de la faire entrer
.comme principe dans une nouvelle combinai’on
avec l'eau pour en compofer une matière faline.
Les principales expéiie^ces relatives à ces objets
que les chymiifes a in t faites jufqu’a prefent, fe
réduiîent à ce qui fuit.
Premièrement , il paroît confiant par un très-
grand nombre d’épreuves, que toutes les fubfta’ ces
falines, y compris celles qui contiennent l’acide
vitriolique, telles que le tartre vhriolé, le fe l de
giauber , & autres fels vitriolique^ qui ont affez
de fixité pour fupporter une diffication parfæte,
•bu encore mieux la c a k h a io n , etmt. ah ernative-
ment diffoutes, defféchée' & cal inées un grand
nombre de fois, diminuent de pl s en plus en
quantité , & qu’on fépa'e à chacune de ces opérations
de la terre. & de l’eau ; mais les fils alkalis
pAroifknt enco e plus fufeept blés que toute autre
madère faline de cette efpèce de décompofition.
Secondement, lorfqn’on fait briller le nitre dans
des vaiffeaux clos , enforte qu’on puiffe retend non
feulement tout ce qui fefte de fixe aprè cette com-
buflion, mais encore ce qui s’exhale en forme de
vapeur , comme d.ms l’expérience du clyffus de
nitre , on a une preuve qui par ît décifive que
l’acide minéral de ce fe l, qu; n’eft pas bien éloigné
de la fimplicité de l’acide vitriolique, eft totalement
décompofé & réduit, du moinv en partie ,
en terre & en eau : câr en examinant ce qui relie
de fixe dans la cornue, on trouve que ce n’eft que
l’akali qui étoit dans le nitre, chargé d’u- e terre
fur-abondante qu’on en fépare par la difîblution &
la filtration ; & fi l'on^foumet aux épreuves convenables
la liqueur du récipient provenant des vapeurs
qui s’y font condenfées, & qui devrait etre
de l’acide nitreux , fi- ce* aci !e n’eût pas été détruit
, on trouve que bien loin d’être acidekqce
n’eft que dé l’eau-pure, quelquefois même chargée
d’un peu d’alkali fixe qui a été enlevé par l’effet
de la détonnation ; ainfi l’ acide‘ nitreux difparoît
dans cette expérience, & l’on retrouve à fa place de
la terre & de l’eau.
Troifiémement , les phénomènes de la chaux
piemufe, qui par fa calcination & fon extinâion
dans l’eau , acquiert des propriétés falines bien
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manîfefles qu’elle n’avoit pas avant fon atténuation
par le feu & fa combinaifon avec l’eau, de même
que l'expérience de Beccher, qui affûte que fi l ’on
f .it alternativem. nt rougir 5c éteindre dans l ’eau
un grand nombre de fois une pierre vitrifiable, on
l ’atténue au point de la rendre fembiable à une
matière faline gélatineufe, indiquent en effet qu’il
fe forme d-s matières falines par la combinaifon
intime des parties de la terre très-at:-enuees avec
celles de l ’eau.
On trouve dans les écrits de Beccher & de St >hl,
plufieurs auf.es obfervations & expériences tendantes
à prouver la même propofîtion ; nuis il faut
convenir ou’aucune des expériences dont nous venons
de faire mention n’eil dé ifive , principalement
parce qu’elles n’o-t pas été fuffifammvnt réitérées,
pouff e> affez loin & exam-nees avec affez de
fcrupule dans tous leurs détails & dans.toutes leurs •
circonftances.
Telle eft la meilleure théorie, des fubflances falines
qu’on ait donnée jufqu’à ces derni-rs temps,;
il paroît qu’on en peut tirer des indi; étionstrès -
fortes, que l'eau & la terre entrent en qualité de
parti s conftitutives dans la compofition de toute
matière faline : mais auffi c’eft la feule vérité
qu’elle établiffe , &* en cela elle femble très-incomplète,
lur-tout depuis que les découvertes modernes
fur l’air & fur les gas demnet t l eu d^ pre-
fume1' avt c beaucoup de vraifemblance, que ces
fubflances font auffi du nombre des parties confli u
tives des feU , & fur-tout des acides.
Plufieurs chymifles penfent que la matière du
f t-u eft auffi m des p incipes de toute fubftance
faiine. Cela peut être, & cela eft même démontré
à l égard de quelques matières faliner ; mais il faut
attendre les preuves de cette propofi'ion fi l ’on
Veut l ’établir comme générale , car toutes celles
qui fonr tirées de la caufticité & de la faveur, fort
Îîifuffifanf s & caduques.
Comme les fubflances falines par elles-mêmes , ;
8c fur-tout celles de leurs combinai fon s qui portent
le nom de f t ’s , font en très-grand nombre,
nous allons en faire ici une fimp e énumération
pour ie raffembier fous un même point de vue.
On ve ri par cette efpèce de tableau , que quoiqu’
il y ait déjà une affez grande quantité de com-
binaifons falines de connues, il y en a encore beau
coup qui ne le fond a s, parce qu elles n’oi t point
été f i e 0, & beaucoup auffi qui ne le font que
très-imparfaitement, faute d’avoir été fuffifamment
examinées.
Les fobftances falines par elles-mêmes, font les
acides, les aikalis & ies fels neutres à bafe alkaline
faline.
Les acidesîes plus fîmples & les plus forts, qu’on
nomme acides minéraux , font : l’acide vitriolique f
nommé auffi acide uniyerfelm
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L ’acide nitreux, nommé communément efprit
de nitre & eau forte.
L ’a c id e m a r in , qu’on nomme auffi efprit de fe l 3
& acide de fe l commun.
Les acides moins fimples 8c moins forts que les
acides minéraux, font ceux qui font entres dans les-
combinaifons des végétaux & des animaux, & qui
font unis à une ce taine qnan ité d’huile plus ou
moins atténuée ; ces acides font les fels effentiels
acides cryftallifés : tels que le tartre qu on nomme
crème ou cryjial de tartre, lorfqu il eft purifie.
L ’acide du vina'g^e, lequel vient de la fermen-
tat on acide & eft lui-même non-feul ment huileux,
mais fpiritueux : i.i prend ies n 'ms de vi-aig^e dif-
tiL'.ê, & àe vinaigre radical, fuivaut L's préparations
qu’il a jteçues.
Les acides non - fermentés fdes fruits & plantes
aigres, tels que les fues d’ofeille , de citron , de
grofedles, de berberis & autres de ce te nature:
ces acides n’ont point été exam nés.
Les acides ou efprits acides qu’on obtient dans
la diftiüation des végétaux, de leurs-extra ts , de
leurs fels effentiels, & de leurs huiles, baumes &
refines : comme tous cés acides font unis à de
l ’huile empyreumatique, on pourrait les nommer
acides empyreumati^ues ; ils n’ont point du tout ete
examinés.
Les acides qui viennent du règne animal font:
L ’a c ide qu’ on r e tire dans la d if t i lla ro n des fo u r m
i s , & c e lu i qu’on retire <Jii heur e & de la g raiffe
auffi pa r la d iili lla t io n ; ces -acides font em p y r é u -
m a tiq u e s , i- s fo n t t;è s -v o la tils , piquans & pénétrans ;
ils n’ ont p o in t été non plus e x am in é s . ,
L ’ acide ph'ofphorique , d on t l ’o rig in e & la n a - -
ture n e font c ep en d an t p o in t en core affez connues
pour qu’on puiffe d é c id e r a q u e l règn e i l
ap pa rtien t.
L ’ a c id e fpathique ap pro ch a-1 de la nature de
l ’a c ide m a r in , mais qui en différé à plufieurs
é ga rds .
Les alkalis ou fubftances falines alkalines font :
L ’a lk a li fixe du fe l c om m u n , qu’on nomme auffi
alkali m-né'at , a Iknh ma.’ i n , cryjlaitx & fe l de foude y
parce qu’ on le retire par la lix iv ia t io n & c ryfta llifa -
tio n de la cen dre nommée foude.
* L’alkali fixe orlinaiie ou végétal, on le trouve
fon vent î.ommé fel. de tartre ou alkali du tartre ,
dans es ouv-ages des chymiftes, parce que c’eft
li cendre du tartre qui en fournit le plus ; l’un &
l ’autre de ces alkalis fixes f nomm <-t alkalis caufli-
ques , quand ils ont été dépouillés de gas par ies
chaux terreufes ou métalliques.
L’alkali volatil ; on nomme alkali volat l fluor
celui qui a été dépouillé de gas par les chaux;
P p z.