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lavant natiïraliffe qu’ il appartient de répandre une
nouvelle lumière , fur les procédés les plus propres
à mettre en oeuvre le fuc de !a carme| c’efl à
lui de nous -enfeigner ce qu’ il faut faire , foit pour
rectifier les pratiques vicieufes, foit pour en fubf-
fituer de plus convenables, foit pour tirer de
la canne tous les avantages pofiibles par les moyens
les plus sûrs , les plus prompts & les plus économiques
»
D’ailleurs , en confîgnant la doctrine de M. Du -
trptie dans l’üncyclopedie Méthodique , nous n e
“pouvons que répondre aux vues patriotiques de ce
bon citoyen & à celles de la colonie do Saint-Do -
mingue, qui a voulu concourir aufli à répandre fon
travail, fes recherches & fes expériences.
M.Dutrône a doncobfervé que l'exploitation de la
Canne fucrée & le travail de fon fuc exprimé
demandent une faite de travaux très-nombreux ,
filais bien difUnéts , pour nous en faire connoître
toute l’étendue & en donner une idée bien ex .1 été ,
il’le divife en quatre parties principales qu’il va
expofer fucceflivement avec ordre.
La première partie de ces travaux a pour objet
la récolte & l ’expreflion de la canne fucrée..
Lafeconde Te rapporte au travail du fuc exprimé.
La troifième cmbraiïè toutes les opérations qui
concernent l’extraâion de fon fel efTenriel.
Enfin , la quatrième a pour objet la fermentation
& là diftiilation des eaux mères , nommée s
méiajfes ou firops amers.
De l i récolte 6f de l'expreffton de la canne fucrée.
Les cannes coupées par des nègres & des négreffes
Font réunies & liées par paquets , pour la facilité
du tranfport au moulin. Dans les mornes-, elles
font portées à dos de mulet. Dans les plaines ,
elles font charriées fur des petites charrettes nommées
cabrouets traînés, ou par des boeufs ou par
des m ul e t s & jettées près du moulin dans une
enceinte nommée parc a cannes.
On donne le nom de Moulins aux machines qui
fervent à exprimer les cannes*
Ces moulins font formés principalement de trois
gros cylindres de fer fondu, élevés fur un plan
norifontal nomme table, & rangés verticalement
fur la même ligne.^ Celui du milieu efl nommé
cylindre du miüeu : il efl tourné fur fon axe par une
puiffance > & il communique aux deux autres
nommés cylindres latéraux, le mouvement qui lui
efl imprimé.
Ces trois cylindres , pris enfemble préfentent
deux faces j- la première efl celle que regarde la
négrefie qui engage les cannes. La fécondé oppo-
ièe y efl celle que regarde la négrefie qui reçoit
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les cannes déjà exprimées, fécondé fois» pous les engager une
L e cylindre latéral, qui répond à la dro;te de
la perforine qui regarde le moulin fous la première
face efl nommé cylindre latéral droit, & l’autre
1 cylindre latéral gauche.
Le cylindre du milieu efl tourné fur fon a'xç
; de droite à gauche , ou de gauche à droite.
Lorfqu’:l efl tourné de droite à gauche , 1es cannes
fubifient la première expreflion dans la ligne
fermée par les points du plus grand rapprochement
du cylindre latéral gauche à celui du milieu ; elles
: paiïent en entier dans cette ligne, en fdivsntle dé-
] veloppement des deux cylindres & paroiffent fur
la face oppofée , où elles font prifes & engagées
entre le cylindre du milieu & le cylindre latéral
i droit, pour être exprimées une fécondé fois dans
la ligne du plus grand rapprochement de ces deux
cylindres :-( & vice verfà , fi le cylindre du milieu
: tourne de gauche à droite).
Après avoir fubi deux expreffions, la canne re-
I paroît fur .la première face toute déforganifée &
privée de Tes lues.
Les fucs produits de la première & de la fécondé
; exprefiion tombent fur la table, fe confondent dans
la gouttière pratiquée à. une des extrémités 8t coulent
daps les réfervoirs, nommes bajjins à fuc exprimé.
! Ces baflins font ordinairement au nombre de deux
& placés dans la fucrerie ou adjacens à ce bâtiment.
Nous n’entrerons point dans de grands détails
■ fur les moulins; nous dirons feulement que les puif-
î fances qui les mettent en mouvement font ou des
: befliaux, ou l’eau , ou Tair. Dans nos colonies, les
) befliaux & l ’eau fontTes feules puiiïances employées.
Dans quelques-unes , des colonies angloifës , où les
| vents font réglées & conflans ; on fe fert de moulins
j à- vent. On n’a point jufqu’à* ce jour eiïayé d’em-
i ployer la chaleur comme puifiànce immédiate}
; quoique les auteurs de la pompe à feu afliirent que
cela feroit très-facile.
Les moulins , confîdérés par rapport à la puifc
; fance qui les meut, font diftingués entr’eux par
le nom de la puifiànce ; les moulins à eau font
j-les plus commodes & les moins difpendieux.
Ce font les négreffes qui font le fervice du
moulin; on y joint les nègres peu intelligens
& forts. Un nègre commandeur efl chargé de veiller
à ce fervice & de le diriger. On commence
d’abord par le lavage dés cylindres, de la table,
de la gouttière qui- conduit le fuc exprimé & des
baflins qui le reçoivent : chacun a fon pofie aflignç
Tuivant fon intelligence & fà force.
$ Les cannes font portées du parc dans le moulin
, près de la table. L à , des négreffes regardent
le moulin fous la première face j les engagent
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entre les cy'infircs; paffées fur la face oppofée ,
elles font prifes & engagées de nouveau par une
ou deux négreffes».
Depuis une vingtaine d’ennées, on a adapté aux
n'.ou’ins, fur la fécondé face , une machine nommée
doublcufc, qui fert à engager la canne une fécondé
fois; cette machine éeonomife une ou deux négreffes.
Un jeune■ nègre veille à ce que les débris de.
la canne qui tombe fut la table , ne soppofent
pas à l'écoulement du fuc exprimé , & ne formel t
point d’engorgement dans la gouttière.
La canne exprimée deux fois , prend le nom de.
bagajfe, en la lie par gros paquets & on la porte
fousdes ha^gards nommés ce.fes a bagaffes. Là , elle
efl rangée avec foin , afin qu’elle fe deffèche pour
fervir de combuflibie ; quelquefois elle, efl tellement
brifée & réduite en morceaux , qu’on efl
obligé de l a ’ranfporter dans des paniers. Dans les
plaines, où les pluies font peu fréquentes, on en
forme de grandes piles à l’air libre.
Les moulins à'îjefriaux demandent un fervice
plus étendu, par rapport à la puifiànce qui les
meut, que les mourir s à eau. Pour appliquer cette
puifiànce (les befliaux) il fuffit de deux leviers
qui paiïent prefqu’horifontalement au centre de
l ’axe du cylindre du milieu.
Les befliaüx employés, font ou des boeufs ou
des mulets ; il y a. à la Martinique quelques moulins
à boeufs, il n’y en a point à Saint-Di. mingue:
le fervice de ces animaux efl trop lent & ne répond
pas aflez. à J’aâivité du cultivateur de cette colonie
Il faut, pour le fervice d’un moulin à mulets , un
troupeau dont la force foit proportioné à la quantité
de cannes qu’on a à exploiter; & rarement ce troupeau
efl aflez nombreux : il efl divifé par attelages
de trois mulets chacun ; deux attelages font employés
enfemble, un fur chaque levier, pendant
une heure ou deux de fuite ; ce temps efl nommé
quart. Tous les attelages font fucceflivement un
quart. Deux ou trois nègres-font conflamment employés
à pourvoir à la nourriture des mulets & à
les àfiembler dans un parc nommé parc a mulets ,
fait près du moulin , afin de perdre le moins de
temps poflible à relayer. Un jeune rîègre a la conduite
d’un attri ge fur chaque lévier.
Les moulins ront renfermés dans des bâtimens
que l’on nomme cafés a mou ns. Beaucoup de moulins
à bêtes font à découvert.
Des moyens qu3on employé dans le travail du fuc
exprimé..
Dans la née flîté d’appliquer au fuc exprimé
l'aftion de là chaleur, on a employé des fourneaux
de diverfes conflruéUons Si des chaudières de nature
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q&u ed ed eîF ofromuersn edaiufxfé refenrtevsa.n tN aouuxs cnhea udpiaèrrleesr odnes feirc,î &re çdue dcaenss cnhoasu dcioèlroensi edso dnet plu’iusf afgoeix aenflt eg éannés reanlevmiroennt.
desL cehsa Hudoi èlraensd doeis f eFro fnot nldeus pdraenms ileer sN qouuiv eaaieun-Mt poonrdtée t&o nqsu id ee nl’ ifaleie Jnatv afa qitu ui,f agaue ,r aàp plo’ertx edme pRleh udems phhaiubsi,
s’en fervoient il y a plus d’un fiècie.
faiPt ofuurr mlei eufuxc eexxpporfiemr él,’ enaffienm bdl’ee nd ue xtrtaraviariel qleu ’ofenl effentiel , nous décrirons la difpofition interne 8c externe des bâtimens deflinés à ce travail.
Ces bâtimens fe divifent en deux parties
l’une interne , nommée fucrerie , l’autre externe,
nommée galerie des fourneaux. Leur difpofition efl
telle que le fervice de l’une & de l'autre efl entièrement
féparé.
maLneièsr ef oquuren elaeu xf erfvoincet , pplaacré rsa pdpaonrst laau cfuecnrderriieer d&e acuo nftoryee lre cfmt uert qtiuèir epmaretnagt ee xlate rfuncer.e rIiles fdoen tl aa gpaplleiqriueé s, &la técrea lems.u rL ceos nocuovuertr tuàr efso rmdue rc eunnde rideer l&eu rdsu p faoryoeisr de chaque fourneau répondent dans la galerie.
toiLrea ) pnaormtiem féuep évruiclugraei redmese nfto urneaux (le" laboradans
l’intérieur de la fucrerie quéaqturiep aogue c, inpqr écfheanute
doivèarlees. Cdee s fcehra,u ddièornets lfao nfot rfmouet eneufle sp luesn tro’ue llems opinasr dbeo rlda s,m eanç ofnunivearniet lqeuuir és’véalfèevme enatu &-d effolrums ed eu n legulars
cciosn ptelunsa nocue .moins élevé qui augmente d’autant leur
penLtais gaelellreie e dfle so fuovuerrnteea purxe fqeful ec doeu vtoeurtse cpôatérs u ;n ealple
rcéopuovnedr t àd etso uitnej ulr’eést edned ul’ea idre s& foleusr rcehaauuxf fe&ur sm &e tl eà chauffage.
porLt ed ufe rcvhicaeu fdfaegs ef,o ulr’innetaruoxd uaâ iopno udr eo bcjee t clhea utrfafangse
cdeannds resle h ofrosy edre, lal ’egxatlre.réieti.on & le tranfport des
ba'gLaefl en oamubxr ef oduersn enaèugxr,e se fql u’doént ermmeitn éà pcahra r!raie dr ilsa
tcaen cche audfefsa gcea féqsu io, u apvielecs l e&s pfaeru illale cs odnef ocmanmnaetsi onno mde
rmeémees npt a di lel eu,x enftè.lger e:se uàl ecnh auqfuaeg eb. oOunch me edt uo rfdoiyneari >
pour le fervice du fourneau.
poDura nles ttroauvtaeisl ldeus fufuccre erixepsr iiml éy :a odne ulexs édqiufitpinagguees,, dfoièitr epsa re nl eg rnaonmd &br een, fpoeitti tp éaqr uliap acgaep.a Iclist éfo dnet sa ccchoamupagnés
d’un ou deux baflins qui leur font ou propres