
de décider de Pendroit où l’on peut creufer avec
le plus grand avantage &-le moins de dépenfe.
S’agit-il d'un réfervoir d’eau ? on fait qu’il faut
le percer de coté , par le moyen d’une galerie qui
y mène, & le mieux fera de la prendre par l ’en-
droit où il y a plus de pente; & dans ce cas , il
ne fera pas né ce flaire que J a galerie foit aufli exactement
mefurée, que li la fource étoit un filet
d’eau.
En fécond lieu , il eft néceffaire pour faciliter
l ’ouvrage, de favok à quelle profondeur la ource
fe trouve. Eft-elle fur une petite éminence ? Il
faut favoir f î , lorfjifelle fera creufée, on pou'ra
lui donner aflez de chute pour la conduite au lieu
de fa deflination ; fans cela on s’expoferoit à des
dépenfes iiïutiles.
' Eli—elle fur un terrein très-élevé ? il faut prendre
garde de pratiquer une galerie qui réponde
exactement à cette hauteur, & qui aille rencontrer
juft. la fource, fur-tout fî c’eft un filer d’eau , &
qui -foit dans la même direction avec elle ; car fî
l ’on va ou trop haut ou trop bas, ou de cô.té_, on
ne (an plus où l ’on en eft, & il faut fouvent fouiller
toute une colline.
C ’eft ici encore où la fonde eft d’un grand ufage,
& l on.découvre cette profondeur en même-temps
qu’on s’ aiïùre des différentes couches de terre, &
de la nature de la fource, fans que l’on ait befoin
d’un nouveau genre de travail.
Si l ’on veut connoître la nature d’une fource,
il faut aufli faire defeendre la fonde jufqu’à ce
quelle l ’atteigne. En même-temps que l’on parvient
au premier but, on atteint le fécond , &
l ’on connoît exactement cette profondeur en mefù-
rajrf la longueur de la fonde. Dès que l ’on a cette
profondeur, on peut, par fon moyen, tirer aufli
une ligne hori ontale qui réponde exactement à
cette profondeur, de manière que l ’on dirigera,
avec la plus grande précifîon, la galerie.
Rien n’eft plus facile que de faire cette opération
, quar d la profondeur n’eit pas confîdérabie.
On prei;d pour cela une longue perche , qu’on
pofe horifontalement & perpendiculairement à la
fonde, contre laquelle on l’appuie à l ’endroit où
elle fort de la terre. On attaché à l’extrémité de
cette perche un aplomb qui fera avec elle un angle
droit, & formera un parallèlograme dont les côtés
oppofés font égaux, 8c par conféquent l’aplomb
fera égal à la partie de la fonde cachée en terre;
ce qui détermine pré ifément s non-feulement le
point où il faut commencer à creufer, mais encore
la direction qu’il faut donner à la galerie.
En troifîème lieu , il importe beaucoup de favoir
non-feulement quelle eft l ’efpèce de terre dans laquelle
la fource fe trouve , mais encore de quelle
nature font les couches au-deiïùs & au-defTous,
dans lefquelies elle eft enfermée,
De cette connoiiïance dépend le degré de certitude
qu’on a du fùccès, & elle fert à régler le
plus ou le moi .s de dépenf: ; car fî l’on pratique,
par exemple, une galerie dans une terre légère
ou gaveleufe, elle ne fera jamais sûre, ni de
duree.
En*général les fources font dans les endroits
mêlés de fable & de gravier fous lefquels il y a
toujours une couche d argile , ou de terre glaife,
ou de quelque autre efpèce de terre ferme, parce
que fans cela l’eau n’auroit pas pu fe railembler;
c’eft ce que la fonde fait toujours connoître avec
la plus grande exactitude.
Mais lorfqu’on approche de la fource , il faut
prendre garde de ne pas percer les couches inférieures,
ou le lit fur lequel l ’eau repofe ; car fans
c?la il feroit à craindre qu’elle ne s’échappât par
cette ouverture & qu’elle ne fe perdît.
Les couches font parallèles à la furface, ou
elles font horifontales fur les côtés, fur-tout des
montagnes un peu rapides & efça' pces-du côté de
la vallce ; ce que l’on reconnoît très-axfément en
enlevant le gazon. Or , çett; connoiiïance indique
au fontainier comment il doit percer la galerie pour
la rendre sure ; car dans le premier cas il faut
pafler au travers de toutes les couches que l’on
creufera de biais jufqu’à la fourbe ; il n’y a pas
d’autre règle à fuivre.
Mais dans le fécond cas le fontain'er doit examiner
s’il ne conviendroit pas d’ouvrir la galerie
dans les couches d’argille ou de terre glaife- qui
fervent de lit à la foui ce , & de prend: e par conféquent
la fource par-deiïous , farce qu’une galerie
pratiquée dans le fable ou dans le gravier- ou la
fource fe trouve ne fauroit être ni sûre ni durable.
Cherche-t-on des fources dans une plaine où l ’o-'n
in trouve fréquemment, parce que les eaux s’y
raiïemblent non-feulement des hauteurs voifînes &
di s collines éloignées , mais aufli des rivières qui
travirfent les plaines ? La fonde eft encore très-
propre à les découvrir, à connoître leur profondeur
, leur fîtuation & les couches dans lefquelies
elles font placées, ,à leur donner iiïue & à les faire
for tir d’elles-mêmes.
Si l ’eau vient des collines voîfînes & qu’elle ait
une grande chute, fouvent alors la fource jaillit
par fa propre force, dès que la fonde a fait ouverture.
C ’eft ce qui a lieu, principalement lorfqu’une
couche d’argile ou ,de terre glaiic couvre le réfer-
voir d’eau & le pre'fe par-deiïus ; ce que l ’on connoît
en général, lo'fqu’en marchant par-deiïùs , 1®
fond cède & tremble.
Il y a de grands refervoirs d’eau de cette efpèce
à Dantzick , où l’eau jaillit depuis une profondeur
de dix pieds hors de terre, aufli-tôt que l ’on y a
fait la plus petite ouveiture.
Si l’eau d’un ruifléau ou d’une rivière voifîné
abreuve ce réfervoir, dont le niveau n’eft pas plus
élevé que le fond de la rivière , il ne faut pas
beaucoup de façon pour la fortir ; la fonde fera
encore le moyen le plus abrégé pour connoître tout
ce qui a rapport à fon exploitation.
Cec admirable infiniment fert aufli au même
but dansles endroi s humides & marécageux. Pour
l ’ordinaire fous la première couche il y a des ré-
fervoirs où l’eau jaillit d’elle-même , auflltôt que
l’on à fait une ouverture au lit fùpérieur; c’eft ce
que la fonde apprendra en peu de temps.
Souvent il y a fous ces lits fupérîeurs, ou même
au-dedans , des fourc.es cachées qu’on voit fuinter
ici & l à , foit diredement au-bas, foît de côté ,
8c qui rendent la fuperficie du terrein marécageufe.
Avec un peu d’attention , les yeux , fans aucun
autre fecours , les font connoître, & la fonde fuffit
pour faire fortir ces fources, (Voyez Sonde dans le
même volume de ce dictionnaire. )
Dans les pays qui n’ont pas de fources parce que
les premières couches de la terre font de la glaife
ou quelque autre terre forte qui retiennent les
eaux de la pluie , les empêchent de pénétrer dans
l’intérieur & de former des fources, il eft cependant
un moyen très-lïmple de s’en procurer d’artificielles.
Il confîfte à faire, dans quelque lieu favorable,
un étang aflez vafle pour contenir autant
d’eau qu’on peut en avoir befoin & même au-
-delà.
Il convient de le placer , s’il eft poflible fur une
hauteur, qui doit être dominée pap quelqu’autre ,
parce qu'on eft obligé d’y amener l’eau de pluie
qui tombe dans les champs des environs, par des
fofîes qui viennent le rendre à l’étang ; & il eft
bon qu’il foir placé fur une hauteur qui domine le.
lieu que l’on habite, afin de pouvoir y conduire
l’eau & former une fontaine.
Mais pour avoir une eau plus pure, on doit faire >
à l’extrémité de l ’étang, un puits de 7 à 8 pieds de
profondeur qu’on emplit de fable 8c de gravier:
l’eau filtre à travers ces graviers, & on la prend
au-bas du puits avec des tuyaux pour la conduire
ou on le juge à propos. Du refte , il eft évident
qu’on ne doit pas laiflxr cette eau dès qu’on ne veut
pas s’en fervir ; car il faudroic un étang bien vafte
pour fournir aflez, d’eau de quoi former une fontaine
qui coulât toujours.
O b s e r v a t i o n s ,
hes eaux des vallons ou des plaines s’élèvent
ordinairement par un canal naturel, & françhiffent
des collines & des montagnes aflez élevées 9
' fî une des jambes du fiphon renverfé , dont la cour"
bure eft dans les vallons qui féparent les montagnes »
fe trouve adoflee le long d’une croupe plus elevée
que les autres , & qui fournifle des eaux en aflez,
grande abondance .oour donner une impulfîon fuc-
ceflive aux eaux qui rempliiïent les couches courbées
en fiphon.
La fontaine ou la fource entretenue par ce mé-
chanifme, paroîtra fur le revers de quelques collines
où'les couches fouffriront interruption.
On conçoit aufli que les réfervoirs des fontaines
ne font pas toujouts des amas d’eaux rafîem-
blées dans une caverne dont la capacité feroit im-
menfe vu la grande dépenfe de certaines fources.
11 feroit à craindre que ces eaux forçant leurs cloi-
fons ne s’échappaflent au-dehors par des inondations
fubites, comme cela eft quelquefois arrivé.
L ’eau d’ ailleurs fe trouvant diftribuée le long
de certaines couches propres à la contenir, coulant
en conféquence d’une impulfîon douce qui en
ménage la fortie , & en vertu de l’étendue des
branches de ces aqueducs qui recueillent les eaux,
il n’eft pas difficile de concevoir comment certaines
fources peuvent en verfer une fi grande quantité
& cette diftribution qui demande quelque temps
pour s’exécuter, contribue à la continuité de l’écoulement
des rivières.
Ces canaux fouterreins font d'une certaine réfîf-
tance, & des eaux peuvent fe faire fen ir contre
leurs parois avec une force capable d’y produire
des crevaiïes.
On doit fur-tout ménager leur effort, car fouvent
par des imprudences on force les canaux dans
des endroits foibles en retenant les eaux des fontaines
; & ces interruptions en ouvrant un pzflage
à l’eau, diminuent d'autant la principale fontaine
vers laquelle ce petit canal entr’ouvert portoit fes,
eaux ; ou.fouvent font difparoître une fource entière.
Ces effets doivent rendre circonfpe&s ceux qui
font chargés de la conduite des eaux.
Voici quelques conféquences que l ’expérience
confirme.
t°. Ce n’eft point en traveifant l'épaiiïeur de*
couches de la terre & en les imbibant totalement,
que l’eau pluviale pénètre dans les conduits & les
réfervoirs qui la contiennent pour fournir aux écou-
lemens fuccëflifs.
20. C ’eft dans les montagnes ou dans les gorget
formées par les vallons que fe trouvent le plus
ordinairement les fources ; parce que les conduits
& les couches qui contiennent les eaux s’épanouifo
fent fur les croupes des montagnes pour les re-
] cueillir & fe réunifient dans les culs-de-facs pou*
J les verfer*
D d d d *