
inférieure d’un vaifleau, le fond du bâtiment avec
les côtés.
Les guirlandes font de grandes équerres formées
par deux bandes de fer qu’on nomme lattes dans
les ports. Chacune des branches, eft entaillée par le
gros bout à mi-fer, pour former l ’amorce qui eft
néeeffaire pour les fouft .r avec le talon.
Les deux branches font percées fui* leur plat de
trous, Sx. à dix ou onze pouces de diflance les uns
des autres; on leur donne allez de diamètre pour
recevoir les chevilles qui fervent à attacher les
guirlandes dans l’intérieur- du vaiffeau contre les
membres.
Au relie, les branches de l’équerre font plus
épaiffes du coté de l’angfo , ce qu’on appelle le
renfort, qu’à leur extrémité oppoiée.
Quand les deux latte'- font forgées, percées &
amp-; cé:es par le bout é ais, on forge un talon qui
eft un morceau de fer de deux pieds, de long ,
de fîx pouces de large, & fept poucescfépaifîeur,
percé d’un ou deux trous «ru milieu.
Quand ces. «Afférentes pièces font préparées, le
ch f ’ouvrage met le g r s bout de la latte au feu ;
on chauffe à un autre feu le talon de la guiilaiide.
Quanl le tout eft chaud à fonder, on le tire du
feu, & on en pofe une partie for un des bouts du
talon , qu eil amacé de fâçoH que les deux partit s
qui lont entaillées ou amorcées fe rencontrent^ ou
frappe à grands coups pour fouder enfembie ces deux
pièces.
Cette opération, qu’on nomme la première encolure
, étant faite, on fait a fécondé encolure en
foud.ant le bout de l ’autre lat e à l’autre bout du
talon.
On fortifie le talon & les foudures par des mifes
qu’on met dans l’aiffelle de la guirlande puis ©n
remet le tout au feu pour recevoir une fécondé
chaude.
Alors on préfente ferla pièce le modèle en bois
qu’a donné le conftruâeur ; on l ’appelle te gabari
©u le calibre.
Pour voir fî la guirlande prend la forme qu’elle
doit avoir, quand les talons font bien formés, &
quand les foudures font fortifiées par des mifes,
çn fe.uifpofe à fouder l ’arc-boutant qui fe place
ordinairement aux deux tiers de la longueur des
lattes , à commencer par le bout mince, & on
place les bouts de l’arc-boutam dans une amorce
eu entaille qu’on a faite furie champ de chaque latte
pour tenir les bras de la guirlande à l’ouverture qu’on
defire.
Quand l’arc-boutant eft fondé, & quand on a
fortifié les foudures de l’arc-boutant par une ou
l^lufieurs mifes, on a une guirlande qui pèfe ordhv
na ire ment treize, quatorze, ou quinze çents livrer*
ainfi c’eft un gros morceau de forge.
Des courbes de jottereaux?
Les courbes de jottereaux qui fervent à lier
l’eperon au corps du vaiffeau , font aufli des efo
péces d’équerres formées d’une latte de jottereau
qui sVtache fur le jottereau , d’une latte d’éperon
qui s’attache fur l’éperon , & d’un arc-boutant.
On foude fur la latte un fort talon, auquel on
foi me une amorce, pour qu’elle s’affemble à mi-
| fer avec la branche on la latte ; pn forge à part
| l ’arc-boutant j on fait des amorces aux extrémités %
& des .entailles fur le, champ dçs lattç.s, pour recevoir
les amorces de l ’arc-boutant ; & à la forme
près, ces courbes fe forgent comme les guirlandes r
elles pèf nt ordinairement neuf cents, mille, ou.
onze cents livres.
Des courbes de faux ponts.
Les courbes de faux ponts font formées par deux
lattes , dont l’une allez longue fe; cheville fur ie
bprd y & i’ <utre plus courte le cheville, fur le faux
bau: «Aies ont affermies par un arc-boutant ; rune-
& i’autre branche font chevillées fur le plat. -
Quand on veut faire une de ses courbes, oit
p rce les lattes de pîufieurs t.oüs, pour recevoir
| les chevi les qui doivent l’attacher au bau & aux
■ membres.
I Comme ces courbes font plates, -& comme une
branche doit être attachée fur le bau, & une au re
.fur les membres, l ’équerre reçoit fav prin ipale
force de l'arc-boutant, qui ne peut-être foudé que
fur le champ de ces laites*
Comme elles ont peu d’épaiffeur, ou fortifie ces
lattes par d< s renforts ; on fortifie aufli leur extrémité
par une forte mife :■ on amorce les deux bouts
à mi-fer.
On foude ou l’on encoîe les deux branches ; Se
on fortifie 1 aiffelle par une mife ; enfuite pu pré-
fente le gabari fur les lattes fondées qui forment
l’équer.e, pour leur donner jufte l’ouverture qu’elle?
doivent.avoir. Cette opération faite, on.foudel’arc-
boutant fur le champ des lattes , & on fortifie ces
foudures par une ou deux mifes.
On fortifie aufli l’encolage par deux mifes-qu’on
pofe dam l’aiffclle l’une apres l ’autre.
La fonéHon des trois pièces, qui compofent une
courbe étant faite, on vérifie encore fi, l’ouverturq-
eft bien conforme au gabari, & on finit parla parer
avec le matteau, pour la rendre plus agréable a
l’oeil.
On. retranche quelquefois fous lesr gaillards l ’arc-
boutant aux. coufbes verticales qufotv, ci que fp.us
tes bat+eaux & fur les membres, pouf dégagea les
ïogemeils qui y font, & parce que ces courbes ne
fatiguent pas autant que celles des ponts.
Les courbes des faux ponts pèfent environ 500
livres.
Des courbes de ponts»
Les courbes qu’on nomme de ponts, parce qu’elles
ïëfvent à unir les baux du premier & du fécond
pont au corps du vaifleau, fe foigent autrement
que les .courbes des baux du faux pbnt, parce que
les courbes du faux pbnt fë clouent ou s’attachent
ùne branche fur les baux, & l’autre fur les membres:
ainfi il faut imaginer une bande de fer plat qui
jferoit pliée for fon plat formant une équerre ; au
l eu qu’aux courbes des poiits , une des branches
doit êtFe chevillée & ôlcfüée füf Uiië des faces
verticales- du bau.
La branche ou latte verticale attachée au côté
<lli vdiffeaü, & qu’on Hommë latte de bord, eft
percée comme les luttes de faiix ponts.
On foude un renfort à l’endroit de la foudure,
©h foude aufli un réhfdrt à l ’endrbif où dditàbdütir
i ’àrc-boù-aht'; onfà’t enfin une entai le for le champ
pour rècë voir l ’af c-boùtant.
Quand les deux lattes font ainfi forgées, &
quand on s’eftaflure, en les préfentant furie gabari,
qu’elles ont la forme que defire le conftrudéiir, on
chauffe féparément le bout des lattes de bord & de
bau.
Les deûx pièces étant chaudes, le chef préfehtë
la fienne, qui eft celle de bord, fur l ’enclume, &
le chauffeur pofé celle de bau for le champ de' la
latte de bord.
Le tout étant bien foudé & fortifié par des
mifes qui doivent s’étendre for les deux lattes &
former le talon, oiï vérifie fi les deux branches
de la courbe ont l ’ouverture qu’elles doivent avoir ;
& on foude l’arc-boutant, un bout fur le champ de
la courbe de bord, & l’autre bout for le plat de la
courbe de bau.
Ces courbes pèfent ordinairement 300 ou 35:0
livres.
En voilà affez. pouf faire comprendre comment
on forge ces grandes équerres qu’on riofiime courbes
dans la marine : ce qui indique la meilleure manière'
de forger les équerres pour toutes fortes
d’ufages.
Des ferrures de gouvernail,
Un vaiffeau qui a perdu fort goüvetnail, eft en
ttès-gfand danger : ainfi- les forgerons doivent choi-
fir , pour les ferrures dé goüVèffiâil , d’exeellenf
fer, & lç travailler avec tout le foin poffible»
On fait que lé gouvernail eft placé en-dèhofs du
vaifleau, tout du loiig de l ’étambot; & pour qu’il
ait un mouvement de rotation ou de charnière féiifo
blable à celui d’une porte qu’on ouvre & qu’on
ferme, les ferrures corififtent en gonds que les
marins nomment crocs, & en penture’s qu'ils appellent
canaffièrés.
Les gonds tiennent au gouvernail , & il> font
en enfourchëmént, pour qu’ils puiffent embraff r les
deux faces du gouvehiail.
Les pentures, dont l’oeil eft en faillie , ont pareillement
deux branches qui embraHent iVtarribot,
& fe prolongent fur le corps du vaiffeau.
Le gond ou croc eft le ehvitcn deux.pieds au-deflopuluss déül ètrvoeu, déet alnat pblaarcreé du gouvernail.
Comme le gouvernail a mbiris dé largeur én ret
endroit que plus bas , les branchés ne font pas
lbngues; 8c pour les arrêter plus fermement, oA
les termine par deux ailes du pattès , qüi permettent
de les arrêter par un plus grand nombre
de clous.
Le" gond bii croc ; qui eft place dix-huit po'üces
au-deflus de la quille, à un endroit où le gouverna 1
a beaucoup de largeur. a pour cette raifon lés branches
foit longues & point de pattes.
On 7 met encore utt goni dü un ctoc intermédiaire
: nous ferons fëùlème’nt remarquer qùe les
branches né font pas toujours parallèles ; elles s’écartent
ou fe rapprochent, pour s’appliquer exâde*
mei t fur les faces du gouvërnaîl.
Lés pehtùre's ou çàiiaffières émbraffent 'bute la
faillie de rérambôt, & Ls branchés fort clouées
fox le corps du vaiffeau , à differeri.es hauteurs.
Comme, a caufe des façons , la figure du vaifleau
e/iaT1| e héa-'Coup à différentes hauteurs , for-toi t à 1 arriéré , il s’enfuit que l’ouverture dés bianche^
H i pentu.ës doit âüfîî être fort différente : c’eft
pourquoiJa penture ou canaftxère qui doit être
placée ;dix-hûit pouces au-deffus de la q uile , &
recevoir le gon I , a les branches pref ue parai eles
& fort longues; parce qu’à l ’endr-it où çette pen-
: turc eft placée, les façons font fort pincées, & elles
n’ont pas plus d’épaiffeur que l’étambot.
La penture qui eft placée au-deflus de la lifte
d’hourdi, a es ailes prefqu. droites, & deux ■ ieds
environ au-deff us du rrou de la barre du gouver-
m i l , Je corps du v-iffeau étant pr.fque plat en
cet endroit.
Il a’en eft pas ainfi d la pent ire inte-médiaire ;
celte p nturè étant placée à un endroit où :e vaifleau
a beaucoup dé rénflem nt, 1rs aile font trè>-diver-
gentes.'Ces t ; ois pentures embraffent iétanbot.
Il faut dire quelque chofe fur la façon de forger ces gondtf ou croVs, Si ces pentures ou canaflières^
1 .Ccc t