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idcja citée, qu’on attribue au bols de faute \ e'eft
que ce bois, quoique tendre, à la propriété d’ai-
guifer les couteaux, & de les rendre auffi polis
& auffi tranchans que le pourroit faire ur^e pierre
9 aiguifer«
Toutes les efpèces de faute 8c de peupliers def-
fechées dans du papier gris, le teignent en noir
tirant fur le violet, ce qui femble indiquer qu’elles
contiennent une manière propre à être employée
en teinture« >
Les fleurs de plufieurs faules ont une odeur fort
agréable, & on diflile d’un faute de Perfe une
eau dont Kcempfer vante fîngulièrement l’excellente
odeur«
On lit dans les annonces d'Hannovre y ip avril
'3754 , l’hiftoire d’une efpece de coton qui croît en
’Allemagne fur les faules & dont on a réuffi à
faire qnelques eflais. On voit aux dernières branches
de l’arbre une lorte de filique longue d’un
doigt & compofée de trente ou quarante capfules
qui font toutes remplies d’un duvet très-fin ; eUee \
S A U
s ouvrant à la fin ou au commencement de juin,
le duvet qui en. fort s’envole promptement.
Voici la manière d’en faire la récolte ; dès que
les premières filiques jauniffent un peu , on coupe
avec des ciftaux à tailler les haies, l ’extrémité
des branches, & toutes celles qui font le plus
chargées de capfules , & on les porte dans de
grandes chambres où on les amafle ; on retourne
pendant quelques jours ces bouts de branches, afin
que les capfules s’ouvrent d’elles-mêmes ; on a loin
de chafier dans un coin de l’atelier, avec un éven-i
tail de plumes , tout le coton qui en fort» Toute
cette opération fe fait avec attention & propreté.
On auroît peine à s’imaginer combien ce duvet peuï
être utile ; on l’emploie dans des courtes-pointes 5
dans des jupons piqués, & dans des doublures i
on en fait des mèches pour les bougies, les chandelles
& les lampes«
On prétend qu’en le filant & le travaillant, cm’
peut le mêler avec le véritable coton, & en fa-t
briquer de jolies étoffes. Enfin, ce même coton
mêlé avec la plume de leftomac d’oie ou dte
canard, n’imite pas mal ce duvet d’un pifeau daf
nord conmj fous le nom d'édredon*
S A U M O N ,
( Art de la falaifon du )
X jEfaumon, qu’on homme tecon quand il eft petit,
& dont la femelle s’appelle becardy eft un gros poif-
fon qu’on ne pêche que lorfqu’il remonte la rivière,
av,ec des filets dont les mailles ont trois pouces en
quarré, & qui font attachés à des pieux de’ bois,
diflants de trois pieds l ’un de l ’autre , enfoncés de
dèux pieds dans la terre, & élevés de fix pieds.
Cette pêche fe fait communément depuis noël
^ufqu’à la pentecôte ; il y a cependant des endroits ,
comme à Châteaulin en Bretagne • où on la fart de-
’ puis la fin d’o&obre jufqu’à pâques pour le grand
poifîon, & depuis pâques jufqu’à la S. Jean pour les
petits faumons de l’année, que les pêcheurs Bretons
nomment guenie* En outre , chaque pays a fa façon
particulière de pcchef le faumon« '
Quoique le faumon frais foit un excellent manger,
on en fale beaucoup dans les endroits où la
pêche eft abondante, & ce poifîon devient par-là
un des principaux objets de négoce de la fa'ine. Les
côtes d’Angleterre, d’Ecoffe & d’Irlande font les :
lieux de l’Europe où l ’on en pêche & où l ’on en fale
le plus.
Dès que les faumons forft pris} on les habille}
c’efl-à-dire, on les ouvre pour en ôter les entrailles
8c les ouies, on les fale après dans de grandes cuves
faites exprès, dans lefquelles on les laiiïe pendant
trois^ ou quatre mois pour les paquer & les arranger
enfuite dans des futailles«
Le faumon falé qui fe détaille dans les halles 82
marchés de Paris, fe divife en hure, ou tête, en'
entre-deux, eu queue & en loquettes. Le meil'eur
eft celui qui vient de la ville de Barwick en Angleterre,
il joint à la meilleure qualité * 'celle d’êcrç
habillé & paqué plus proprement.
On connoît que le faumon falé eft d’une bonnâ
qualité lorfqu’il eft vermeil, frais falé, & qu’il net
fent point le rance.
L ’ordonnance de la marine de 1681 , met le
faumon au nombre des poiffons royaux, & veut que _■
lorfqu’ils fe trouvent échoués fur le bord de la mer,
ils appartiennent au roi, en payant le falaire de
ceujf qui les ont rencontrés & mis en lieu desûreté*
b Pour ceux qu’ on prend en pleine mer, ils appaH.
tiennent à ceux qui les ont péchés â fans que pe**
Ibnne piaffe s’y oppofer,