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• Four écailler om commence par échauffer la
poêle à fec, afin qu’elle réfifte à la violence dés
coups qu’il faut lui donner pour brifer & détacher
les écailles qui y font adhérentes , & qui >ont quelquefois
jufqu’à deux pouces d’épaiffeur.
V é c a i l la g e fe' fait communément en trois quarts
d’heure de temps, mais on n’y employé pas moins
dp trente ouvriers qui frappent tous à la fois en
divers endroits à grands coups de maflue de fer.
Cependant il y a des écailles fi opiniâtres qu’il
faut les enlever au cifeau.
Ecailles y on. appelle ainfi les matières falînes
qui forment une incruftation épaiffe, & fort adhérente
au fond des poêles où l ’on fabrique le fel
marin.
Echauffée ; c’eff: la. première opération des fau-
•niers pour préparer le feu des fourneaux.
Egouttoir , panier dans lequel l ’on tire le fel
que l’on laifTe égoutter fur les bains. v
Embauchure ; c’eff le fourniffement général des
uftenfîîes néceffaires pour le chargement des fel s ,
l ’entretien des 'poêles . & les dépenfes des outils &
inflrumens néceffaires a la fabrique du fel.
Enchalage j c’eft l ’adion d’empiler le bois pour
les falines.
Enchaleur ; ouvrier qui empile le bois.
Envoi. On donne ce nom, dans quelques falines,-
a l ’expeditïon de trois où quatre cens tonneaux, ou
lojjes, remplies de fel.
Epit , nom que l ’on donne, dans les fifines, à une .
grande perche de bois qui emmanche une pelle à
feu.
Eprouvette ; c’efi dans les falines un cylindre ,
ou d’etain ou d’argent que l’on introduit perpendiculairement
dans un tube de même matière, rempli
de l’eau qu’on veut éprouver. Au haut du cylindre
iont gravées des lignes circulaires diflantes l ’une de
l ’autre des proportions déterminées.
Ce cylindre fe fomenant plus ou moins dans l’eau
fuivant qu’el.'e efl plus ou moins falée, & pareonfé-
quent plus ou moins forte , on défigne les dégrés
par le nombre des lignes qui s’apperçoivent au niveau
de l’eau.
E Qun.iE.. C ’efi: la croûte blanchâtre, ou la matière
calcinée qui couvre le fond de la chaudière.
Essàler ; c’efî une opération qui fe fait fur la ;
poêle, peu avant que de la mettre entièrement au
feu. On gre^d de la muire,qui provient des égouttuies .
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du fel formé : cette muire efl forte & gluante ; on en
arrofe la poêle tandis que le feu s’allume deflbus;
elle forme avec la chaux dont la poêle eft enduite,
une efpece de maftie qui empêche les coulis.
Etangs salés. On nomme ainfi des amas d’eau
de la mer qui n’ont qu’une ifïue ; quand la marée, efl
haute, elle fe répand dans ces fortes d’étangs, & les
laifTe remplis lorfqu’elle fe retire.
■ Eteigéari ; on donne ce nom, dans les falines ,
a des femmes chargées d’éteindre la braife avec
de .l’eau, •
Etuailles de sel trié ; on donne ce -nom
dans quelques falines à des magafins deftinés à
renfermer le fel fabriqué.
‘ Exhalatoire , c’efi une forte de conftrudîon
particulière aux falines de Rozieres. Derrière
les poêles il y a des poêlons qui ont vingt & un-pieds
de long fur cinq de large ; & derrière ces poêlons
, une table de plomb à peu-près de même
longueur & largeur, iur laquelle font établies
plufieurs lames de plomb pofées de champ de la
hauteur de- quatre pouces. Ces lames forment plufieurs
circonvallations , & la machine entière s’-ap-
pelle exhalatoire.
La deftination de l’exhalatoire efl d’évaporer
quelques parties de l’eau douce , en profitant d;e
la chaleur qui fort parles tranchées ou cheminées
, de la grande poêle & de dégourdir l’eau avant
qu’elle tombe dans la grande chaudière.
> ^ F assari : on donne ce nom dans quelques falines
, à la femme chargée de donner la derniere
forme aux pains de fel , & de l’unir avec les
mains^
Faux-Saunier ; on do-nne c e nom à celui qui
fait ou vend du fel en contrebande.
Fesour ; e’eft une efpece de bêche' à l’ufage
du faunier.,.
Feu ( an ) , on appelle un feu dans quelques
falines , fix rangs de pains de fel arrangés les
uns à coté des autres que l ’on fait lécher fur la
' braife bien allumée.
Fierliage , c’efi l’adion de remplir de fel
le vuide qui s’eft formé par le p ié t in a g e dans les
b o jfe s ou tonneaux.
Fontaines sæxantesj on appelle ainfi des ufinés
ou 1 on ramafîe les eaux . des fontaines falantes ,
pour enfuite en obtenir du fèl marin.
Fosse ; c’efî un endroit creufé où le faunier
lave le fable chargé de fel»
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On donne auffi ce nom à une grande caille
en bois deftinée à la même opération.
F ourneaux ; ceux â l’ufage d’une faunerie font
très-bas & prefque pofés à rez-de-chaùffée.
F ranc-Salé ( pays de ) ; on appelloît ainfi
autrefois les provinces de France exemptes de
tous droits de gabelle.
G abelle (pays de grande 6° petite ) ; on nom-
moit ainfi les provinces de France où les fermiers
généraux du roi avoient établi des droits'de
fabrication & de vente du. fel.
G abeler. , c’efi faire égoutter le fel qu’on
retire de la chaudière à mefùre qu’il fe forme.
G affes ,. vaiffeanx He div.erfe grandeur qui
fervent au tranfport du fel.
. G ôurmas ; e’efl, dans les falînes, une pîece de
bois percée d’un bout à l ’autre , à laquelle on' met
un tampon du coté des conehes ou refervoirs de
l ’eau. de mer.
Graduation ( la ) , opération par laquelle on
fait évaporer, par le moyen de l’air & fans le
fecours du feu , plufieurs parties douces de l ’eau
falée , en l’élevanc plufieurs fois avec le fecours
des pompes , au haut d’un bâtiment .conftruit à
cet effet.
G rénetiers , officiers autrefois établis pour
veiller à la fabrication , au commerce & à la diftri-
bution .du fel.
Greniers d’imposition ; c’étoient des dépôts
de fel dans les provinces où la répartition
du fel étoit forcée.
Gros falé de la grande faline , pain de fel du
poids de i z livres | ; ou de 8 livres , figuré
comme le moule de la forme d’un chapeau.
G ros sel d’ordinaire ; c’efi un pain de fel
pefant 3 livres 8 onces. Sa forme efl ronde & un
peu creufe dans le milieu.
G ruaux , vaiffeaux de bois, chacun de la contenance
d’environ trente livres, dont fe fervent les
ouvriers pour le tranfport du fel dans les magafins.
H aveau , infiniment du faunier pour unir l’aire
où l’on veut faire du fel. Le haveau .efl compofé
d’environ quatre pieds de long & de dix à douze
pouces de hauteur avec-deux longs bâtons auxquels
.on attèle la bête qui doit tirer cette machine*
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Havelées ; on nomme ainfi les petites fillorî's
pratiqués dans l’aire d’une nouvelle faunerie,
J as , c’efi le nom qu’on donne dans les marais
falans au premier réfervoir de ces marais. Le jas
n’eft féparé de là mer que par une digue de terre
revêtue de pierres fèches, & on y laifTe entrer l’eau
falée par la varaigne qui efl une ouverture affez
femblable à la bonde d’un étang que l ’on ouvré
dans les grandes marées & que l ’on ferme quand on
veut.
Limer un marais , c’eft vuider un marais
falant.
Malïne , c’efi le temps d’une grande marée ;
ce qui arrive toujours à la pleine lune & à Ton déclin.
.
G r a n d e m a l in e , c’efi le temps des nouvelles &
& pleines lunes des mois de mars & de feptembre.
Marvaux' ù égoutter, ce'font des corbeilles
déformé conique, dans lefquelles on fait égoutter
le Tel nouvellement fabriqué.
Maure ou Mort , ( le ) on donné ce nom dans
les f a l / n e s , â un petit canal d’un pied environ de
largeur, qui communique avec d’autres canaux ou
refervoirs des marais falans.
Massou , nom que l ’on donne à une table faite
avec des madriers creufcs d’environ 6 pouces, &
defiinée pour y fabriquer les pains de fel.
Mêlées , on nomme ainfi les petits monceaux
qui ont été coupés dans les filions ou havelées de
l’aire d’une faunerie.
Mettari , nom que l’on, donne dans quelques
f a l i n e s , à la femme chargée de remplir le moule
dans lequel elle forme le pain de fel qu’elle a pétri.
Mettre-prou, ( le ) c’efi la dernière opération
pour la cuite & la formation du fel.
Moie , on appelle ainfi de petits monceaux de
fables en forme de meules.
Montier , commis ou officier des f a l in e s dont
les fondions font de veiller fur toutes les parties
du fervice de la formation des fels.
Muant , c’eft uii canal pratiqué dans le milieu
du marais falant;
Muire , .c’eft la liqueur qui refie au fond de la
poêle après la cryfiallîfation du fel marin. L a muire
contient du fèl marin â bafe terreufè, mêlé affez.
fouvent d’un peu de fel de glauber & de très.»
peu de Tel marin ordinaire,