plètement , que cette union a dû se
faire, par ceux qui composoient, de plusieurs
Paranatellons d'un même signe ,
un tout monstrueux ou ces divinités,.,
dont le type n’est pas. dans la nature fl.
comme le prouve le Planisphère de
Kirker.
Cette constellation porte encore
un autre nom, celui de la Lyre de
Mercure , d’Apollon et d’Hercule 1 1 ).
On dit que Mercure forma sa Lyre de
Pécaill,e d’une tortue, qu’il trouva dans
le limon , après la retraite du N il, et
qu’il la plaça aux cieux près de l’Hercule.
Rapprochez cette idée du passage
d’Athénagore , dans lequel on dit, qu’a-
près la retraite des eaux naquit un
dragon, au milieu du corps duquel étoit
la ligure d un dieu , appellé Hercule ou
le 1 emps , dieu qjie nous avons montre
plus haut être le fameux Esculape
ou Serpentaire, appellé Hercule ,. dont
la figure occupe le milieu du serpent (a).
Ces deux, constellations, le serpent du
Serpentaire , et le Vautour céleste ou
1 Accipiter, dans les serres duquel on-
peintune Lyre, selevantensemble après
la retraite du N il, au moment où le
Soleil descendoit vers les signes inférieurs,.
purent être fort bien réunies dans
un symbole unique, composé des parties
du serpent etde l’épervier. Delà peut -être
1 origine du serpent à tête d’épervier ,,
qui animoit le monde et qu’on peignoit.
allongé aumilieud’un cercle, qui repré-
sentoit la circonférence des cieux. Phé-
recyde , dit Philon de Byblos (3), a disserte,
d après les principes de la théologie
des Phéniciens,sur la divinité qu’ils,
nomment Ophioji., «(nom assez semblable
à celui' d Ophiucus-, le Serpentaire
) et sur Les Opbionites. Nous en-
parlerons aussi ailleurs mais pour le
moment nous observerons , ajoute cet
auteur , que c’étoit dans les mêmes vues
tb éologiques, que les Egyptiens, voulant
A ) Hvgin i. 2. Germanie. Cæ£. c. 2*;
(»j Ci deflus. t. 1. ). 3. c- if
t g £ufeb..præp. br. i. 1. c, u v
peindre le monde', le représentoient sous
la forme d’un cercle azuré, semé de
flammes, au milieu duquel s’étendoit
un serpent à tête d’épervier, de manière
à donner à toute cette figure la forme
du Thêta des Grecs, ou d’un cercle
coupé par son diamètre- La circonférence
du cercle désignoit celle du ciel
ou du monde, et le serpent,qui latra-
versoit par le centre diamétralement
étoit le bon Génie ou le serpent Agatha-
Démon.. Le monde, dans la figure du
Bemiourgos d’Athénagore, étoit représenté
par un oeuf, et l ’oeuf étoit dans la
bouche du dieu du Temps ou de l ’Her-
cule, placé au milieu du serpent ;. c’est
la même idée théologique , présentée
sous une forme différente.
Celle du globe allé, environné de ser-
pens, étoit aussi le §ymbole de L’ame
universelle,qui pénètre la matière dans
son intérieur „ comme le serpent s’insinue
dans les trous ou dans les pores
de la terre (4) ■ Aussi Hor-Apollon, grain*,
mairien d’Egypte,nous dit-il (5), que le
serpent étoit chez les Egyptiens l ’expression
de l’ame universelle,qui pénètre
toutes les parties du inondé.
£ Les serpens furent aussi une expression
symbolique de la marche oblique
(^6)., que tiennent les Planètes dans,
le Zodiaque, et même tous les astres
sur lfilorison,. dans les pays où l ’on
compte- beaucoup de latitude. Aussi
les Egyptiens les choisirent-ils pour
emblèmes de cette obliquité du mouvement
des astres , comme nous Rapprend
Clement d Alexandrie (é)-11 y eut donc
plus d une cause , qui les fit employer
dans les images des dieux et dans les
caractères de l ’écriture sacrée ou hiéroglyphique
mais, c est toujours aumon-
de , à 1 ame universelle qui le pénètre,
au Soleil qui est cette ame visible et aux
constellations, qu’il faut rapporter ce
symbole ,, et sur-tout à la constellation
(a ) Kirker. OEdip. t- 2-. p. 2. p. 117. ex Abneph Arai-
( 5 ) Hor Apol. I. t. c. 61.
(sl S trou», j. 5. p. S5(ï„
du serpent, qui se trouvoit opposée au
Soleil au printemps et annonçoit alors
la nuit. Elle s’unissoit ensuite à lui
en automne , et s’atteloit en quelque
■ sorte à son char,comme à celui de I Triptolême, ou entortilloit le bâton, sur I lequel s’appuyoit cet astre dans sa I vieillesse; carie Soleil d’automne s’ap-
I puyoit sur un bâton, comme Esculape.
■ Peu de temps après l ’équinoxe d’au-
I tomne, le 22. du mois Paophi, nom qui
■ semble composé de l ’article Egyptien
I Pi ou ph et d’Ophi , serpent , les Egyp-
I tiens célébroieut la fête de la naissance
I des bâtons du Soleil, parce que cet as-
I tre , déclinant alors et baissant vers
I la terre , sembloit, dit Plutarque (1), 1 avoir besoin d’un bâton pour appuyer
■ ses pas chancelans, au moment où il
■ éprouvoit une diminution sensible dans
I la durée de sa lumière et dans la force
■ de sa chaleur. Par une suite de la
I même idée, ils ne lui laissoient plus
■ qu’un pied en hiver au Solstice. Les
I deux pieds étoient tellement liés et
1 ' serrés, comme dans un espèce de mail-
■ lot, qu'il sembloit n’en avoir qu’un (2).
I C’est ainsi que Saturne , ou le dieu qui
I préside au mois du Solstice d’hiver ,
I autrement la Planète lente, qui a son
I domicile au Capricorne où se trouvealors
I le Soleil, étoit représenté lespieds dans
I des entraves, dont on ne le debarrassoit
I quependantun jour,quiétoitcèlui même
I de sa fête (3). Il suffit de ces exemples,
I pour juger du Génie qui présida à la
■ composition des statues des dieux et aux
■ institutions religieuses chez les anciens.
Après avoir examiné les rapports ,
I qu’avoit le culte des serpens avec le ciel
I et avec les constellations, et avoir cher-
I ché dans le Serpent céleste l’origine des
I attributs donnés au dieu Soleil, au grand
I Demiourgos Egyptien, qui s’appuie sur
I le serpent, au moment où le sol Egyp-
I tien, fécondé par le Nil , va recevoir
I la semence des moissons, que doit mûrir
(1) De ifide. p- 37*.
(*) fcior Apol). !.. •• o» g»
le Soleil du printemps, au lever du soir
de ce même serpent, qui assure à Jupiter,
dans le poëine de Nonnus , la
victoire sur Typhon ou sur la Nuit ;
nous allons suivre le progrès de ces
idées astrologiques et astronomiques,
jusques dans les contrées les plus reculées
de l’Orient et mêtne dans le
nouveau inonde, afin qu’on puisse aisément
faire le rapprochement nécessaire,
pour saisir la filiation des cultes
dans l'un et l’autre hémisphère. Il sera
bon seulement , que le lecteur se rappelle
les idées théologiques, que les
Egyptiens ont voulu exprimer par la
figure de leur Cneph, et Orphée par
son Hercule , créateur du monde; idées
que nous venons de développer tout à
l ’heure.
Les Japonois, chez qui nous avons
trouvé le boeuf Egyptien, qui rompt
avec ses cornes cet oeuf symbolique ,
d’où sort le monde , oeuf que les Grecs
mèttoient à côté de Bacchus, que Cneph
vomissoit de sa bouche, et que l’Hercule
d’Orpliée avoit créé, oeuf destine
à représenter le monde, les Japonois
avoient aussi un autre emblème de la
création, qui se rapproche non plus du
dieu Boeuf , soit Osiris soit Bacchus ,
mais du dieu Serpent, formé de l ’Hercule
d’Orphée et du Cneph Egyptien.
Voici quel est ce nouvel emblème de
l'action créatrice.
Un gros arbre (4), qui est appuyé sur
une tortue, porte le créateur de l’univers
, assis sur douze coussins , à la
manière des Japonois. Cette tortue est
sur la surface d’une eau enfermée dans
un immense réservoir, dont les bords
ont sept à huit pieds de hauteur. On
voit encore ic i, que l ’eau est le principe
d’où tout naît dans cette théologie ,
comme dans celle d’Orphée et des
Egyptiens.
On y retrouve également la constellation
de la Lyre, que porte le Vautour
(D Macrob. Sat. !. i. c. 8.
C;) Contant d’OiTille. t. 1. p. »59. A a a