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unique, qu’adorent tous îes peuples ,
est encore le Soleil. Il est le meme, que
le dieu Ammon des Libyens, dit ce
Poêle ; que le bel Adonis de Byblos ,
quele Mithra des Perses et quel ’Osiris de
Memplns. Macrobe , (i) en terminant
son article sur Adonis et sur Astarté,
ajoute que la ftb ’e Phrygienne, sur les
amours d’Alys et de Cybèle , a le même
objet, et qu i! n’y a que la fiction et les
formes du culte de changées. Il voit
encore dans Cybèle la terre , dont le
Soleil est amoureux, et dans la flûte
du jeune Atys ou du Soleil ' un emblê-
111 e a-pen près semblable à celui , que
nous avons vu entre les mains du dieu
Soleil, sous les noms de Pan et d’Apollon.
11 voit, dans la verge ou dans le scep-
trequetientala main Atys,lesymbole de
la puissance qu’exerce sur la nature ce
smleil, qui gouverne tout l ’univers.
Tout le cérémonial de son culte lui
paroît tenir aux périodes d’accroisse-
niént et de décroissement des jours.
La liaison de sa fête à l ’équinoxe de
prmlemps ou au moment où le soleil
repasse vers nos régions, indique en
eilet assez les rapports des mystères
ce ce dieu avec ceux de la lumière
equînoxia'e du printemps, comme on
peut^en juger par ce que nous en dit
le meme Macrobe, ainsi que Julien (2)
dans son hymne à Cybèle , ou à l'a-
mante d’Atys. Son empire sur les Lions
de Cybeie , et ses rapports avec l ’animal
caractéristique d’Hercule , d’Orus ’
de Mithra, &c. c’est-à-dire du Soleil
qui a son domicile au Lion céleste
comme Christ dans la tribu de Juda ’
nous indiquent assez, qRe le culte d’A-
;tys nest point étranger à celui de l’astre
du jour. Ce bonnet semé d’étoi-
ies (à), qui couvre sa tête, est une décoration
aussi expressive de sa nature
que le manteau Olympique, semé pareih
lement d’étoiles, qui couvroit les épauf
i ) M*croBe Sat. f. i. c. 2ï-'
f s ) Juüan oratio 5. p. 316-^22.
U S L E S C U L T E S ;
les d’Hercule Astrochyton , chez les
Tyriens. Le caractère théologique, qui
lui est donné par Julien (4), qui voit
dans Atys la force génératrice du grand
demiourgos , laquelle émanée des as.
très se propage au sein de la nature,
pour l’organiser, suivant dés formes régulières,
n’a encore rien qui ne convienne
an Soleil , le demiourgos ou
1 architecte visible de la nature , dans
1 opinion des spiritualistes eux-mêmes.
Sa mutilation, qui le prive de la
force génératrice , dont ce soleil à l’équinoxe
d’automne semble se dépouiller
pourplusiems mois, est un caractère
qui lui est commun avec Osiris, que Typhon
prive des organes de la génération
; avec le taureau Mithriaque, dont
le Scorpion dévore les testicules , et
conséquemment avec le soleil , puis-
qu Osiris et Mithra ne sont que deux
noms différens du soleil. Cette mutilation,
opérée par la dent meurtrière d’un
sangber, le rapproche également d’A-
donis, blessé dans la même partie par
le même animal. Tant dp rapproche-
mens ne nous permettent pas de mé-
connoître le Soleil, sous le nom dei’A-
tys des Phrygiens , et quelle que soit Cybèle
, soit la terre , soit la lune, considérée
dans ses rapports avec la terre,
nous reconnoîtrons , dans ses amours
avec Atys, ceux de Vénus et d’Adonis ;
dans sa douleur celle de Vénus, et d’I-
sis, après la mort d’Adonis et d’Osiris.
Nous ne donnerons point ici un
grand dévelopement à cette fable ,
parce que nous donnons d’assez
longs détails sur Cybèle et Atys , dans
notre traité des mystères en général et
en particulier, dans ceux des Chrétiens.
Le lecteur y trouvera ce qu’il nourroit
desirer ici. Nous ajouterons semement,
que l ’on pourrait ranger, sous le même
titre qu Atys , le jeune Esmun dès Phéniciens
adoré à Bei ythe , dont 1’aven.r
C&lhif. goj.SaluS. pMlofoph: c. 4.
ti) Julian ont. 4. p, 304—305-—313—313-
Ô U R E L ï G ï O N
turc est la même à-peu-près que celle
d’Atys , et qui eut pour amante Astro-
jioë , déesse adorée en Phénicie , sous le
nom de mère desitietix. (i) Mais comme
l’auteur , qui nous a transmis ces, faits
sur Esmun, dit qu’il est la même divinité
qu’Esculape , nous remettons à
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en parler à l'article Esculapé , qui est
encore le Soleil, sous un nom et sous une
forme différante de toutes, celles que
nous avons analysées jusqu’ici, et considéré
à une autre époque de son mouvement
annuel, ou au second équinoxe.
C H A P I T R E Q Ü A T O R Z I I M E.
E s c ï ïl a p e , S é r a p i s , P l u t o n , Es m u n , C ifE PH ’et toutes les divinités aux
attributs de serpentl
.A -P b.ès avoir considéré le Soleil
sous les traits de la jeunesse, et avec
les formes astronomiques,que prenoient
ses statues à l ’équinoxe,de printemps,
lorsqu’il passoit dans l’héinisphère supérieur
, séjour de la lumière et des
longs jours , nous allons le considérera
l’époque opposée de sa révolution ,
et au moment où repassant l’équateur
il desoendoit vers le pôle abaissé, vers
l ’empire des ténèbres et des longues
nuits, enfin lorsque, dégradé en quelque
sorte par la cessation de son éneigie
créatrice , et par la diminution de sa
lumière , il sembloit vieillir avec le
temps et avec la nature dépouillée de
tous ses ornemens. En suivant la marche,
que nous avons tenue jusqu’ic i, et
eu examinant, quelles sont les constellations
placées près l’équinoxe d’au-
tornne,quis’unissoient à lui, et qui pou-'
voient fournir aux Peintres et aux statuaires
.les formes caractéristiques de
Cette époque de son mouvement , il
n est pas difficile d’appereevoir , que le
Dragon des Hespérides, ainsi que le
grand Serpent, que tient en ses m-ains
le Serpentaire (2), et dont le corps s’étend
sur les trois signes Balance, Scorpion
et Sagittaire , ont dû être spécialement
choisis pour attributs du Soleil,
dans son passage aux signes inférieurs,
(O Photius codex 24s,
fs ) Theou, e- 2. idem p. u j .
de même que le Bélier , le Taureau et
la Chèvre , placés près l’équinoxe de
piintemps , ont été choisis pour le
peindre , dans sqn passage vers l’hémisphère
supérieur , comme .nous l avons
vu ci-dessus. Ce qui a dû arriver est arrivé
effectivement , et nous trouvons
des images du Soleil, avec les attributs
empruntés du serpent, comme nous
en avons trouvé., av.ee des cornes de
bélier, de bouc ou . de boeuf ; ce qui
justifie notre théorie sur les formes
variées, que prend le soleil, à raison des
constellations variées auxquelles il s’unit
aux principales époques de sa révolution
annuelle. Ainfi le dieu entortillé
des longs replis du serpent, ou
qui tient en ses mains le serpent , quelques
soient les noms qu’on lui donne,
soit Esculapé , soit Sérapis , soit Plu-
ton , &c. est encore le Soleil, mais le
soleil d’automne et d’hiver. Ceci est
absolument conforme à la réponse d’A pollon
lui-même, consignée dans cet
oracle de Claros, dont nous avons
déjà parlé, et dans laquelle ce dieu
dit textuellement , qu’il est Jupiter ou
Ammon au printemps , et le noir Pluton
dansl’hiver. Cettedoctrineest aussi conforme
à ce vers d’Orphée, rapporté par
Macrobe (3) , dans lequel il est dit,que
Jupiter, Bacchus, Pluton, et le Soleil
(3) Matrob, Saturn.I- 1. c. 18.