.( p) On -donnoit aux ministres ^d’Çieusis. le
n©m de Philopçlèmes, cjui contient une allusion-*,
sans doute , aux guerres mystérieuses des deux
principes, dont ils dpnnoientle spectacle. ( Proclus
ad Tim. Plat. p. 51. )
^ (q ) A Délos on célébroit les mystères d’A pollon
, Dieu de la lumière, vainqueur du Serpent.
C’étoic près d’un marais, que les mystères
de Bacchus se célébroient à Athènes. C’étoit près
des marais et du lac d’Alcyme^ que se célébroient
ceux de Cérës et de Bacchus, dans le territoire
de Lerne. ( Corinthiac. et Pausan. p. 79, 80.) \
(r ) Toute l’Egypte étoit remplie de tombeaux
d’Osiris, comme nos pays le sont de calvaires:
Il en étoit de même du lieu de la naissance .du
Dieu-Soleilchacun le faisoit naître dans son
pays ( 1 ). Si je vouiois, dit Pàusanias , faire l’ énumération
de tous les lieux , où L’on fait naître
.Jupiter, cela me seroit impossible.
. ( .r ) Les femmes d’Argos alloient pleurer la'
mort d’Adonis dans le sanctuaire du'temple de
Jupiter-Sauveur , ou du Dieu-Sauveur ( 2 ).
( t ) On immola souvent des hommes dans les
mystères de ce Dieu, ou du moins, suivant
Lampridius, on en donnoit la représentation,
sans effusion de sang humain ( 3 ),-. ; >
( u ) Ceci peut aussi expliquer ce que dit Cicéron
( Orat. pro Balb. §. 24. ) , que les Romains
, adoptant des Grecs le culte de Cérès,
de Bacchus et de Proserpine, faisoient venir de
Naples les Prêtresses , qui dévoient exercer les
fonctions du sacerdoce de Cérès.
* (je) Bacchus , fils de Cérès, fut aussi mis en
pièces et rappelé .à la yie par cette Déesse ( 4 ).
C ’est ainsi que Horus, massacré par les Titans,
fut ressuscité ensuite par sa mère Isis, qui lui
apprit la médecine. ( Diod. 1. 1 , §. 20. ) Isis
peut être ici la Vierge céleste , qui tous les ans,
lç $oir, se trouve placée au. bord oriental, au
moment où le Soleil entre dans Arits, et reprend
spn empire sur les ténèbres.
„ ( y ) La fête d’Atys cluroit trois jours; le premier
étoit consacré au deuil et aux larmes. On
coupoit en cérémonie, un pin sacré , au milieu
duquel étoit la figure d’un jeune ho,mtne représentant
Atys, et au pied, celle d’un Relier. Le
second jour, on sonnoit les trompettes, pour
éveiller Atys , et le rappeler à la vie. Le dernier,
on célébroit la fête de joie, appelée Hilaries,
occasionnée par le retour du Dieu à la vie ( 5 ).
( ç ) Il seroit possible, que les mystères de Sa-
mothrace, dont l’origine se perd dans la nuit des
temps, remontassent à l’époque, où l’Equinoxe de
Printemps çorrespondoit aux Gémeaux, ç’est-àr
dire, quatre mille cinq cents ans ayant J. Ç . ; et
que, çommq. il y eut un Dieu’,mort} sou? la-forme
dç. l ’agneau , qui succéda aq Dieu mort, sous la
figure de Boeuf, il y en eut aussi un , sou? la
figure d’un Cabire, ou des Gémeaux. Quant au
Çamillus , qui figuroit dans cette cérémonie, c’é-
toit le nom de la Planète qui préside aux Gémeaux,
et qui a pu donner ses attributs au Soleil
des Gémeaux, comme Mars les a donnés à
Mithra, qui est sur le Belier, et voisin du Tau-;
reau ( 6 ). Les Pélasges, ou les habitans de l’an-
cienne Grèce, 4 établis à Samothrace, où ils avaient
leurs Prêtres, célébroient ces anciens mystères,
dont l’origine nous est inconnue. Au reste, il est
également? possible, que l’initiation aux Dieux de
Samothrace n’eût d’autre origine, que l’opinion
que l ’on avoit de [’influence de la constellation
des Gémeaux, _qui étoient censés présider à la
navigation ( 7 ) , et qu’a ce titre on aiio.it invoquer
dans i’îie de Samothrace. Cette conjecturé
est d’autant plus vraisemblable, que, parmi les
fruits qu’on se proposoit de réciiéillir' de cette"
initiation, c’étoit d’être exempt des périls de la
navigation.
(<*.) Macrobe ( Som. Scip. ,c.. 2 , p. K ) .distingue
deux sortes de fables : i° . celles crEsope,'
qui n’ont aucun fond de vérité; 2^,. ^celles
qu’on raconte dans. les mystères ,• lesquelles ont.
un fond vrai * mais dont la. narration est toute,
allégorique , parce qu’on a voulu jeter le voile de.
la fiction sur des notions ou des idées, sacrées. Ce
fond de vérité , suivant nous , se trouve dans
la nature elle-même, et dans ses phénomènes.
Macrobe ajoute, que"les philosophes faisoient usage
de l’allégorie et des fictions , lorsqu’ils, parloient'
de i’ame et des puissances de l’air : et du çie.i ; et
même des autres Dieux , excepté du Dieu su-7
prême- Or ce sont là précisément lés choses, f
dont on entretenoit l’initié dans lps mystères-, ;
comme nous le faisons voir ici, On avoit rècours,
à ces fictions , continue le même Philosophe, non
pas simplement pour plaire à l’imagination, mais
parce qu’on savoit, que la nature n’aime pas qù’on
expose ses secrets, d:une manière trop découverte
et trop nue , aux yeux des mortel^. Comme elle
les dérqbç ■ elle-même à la connoissance des
hommes ordinaires, par les différens voiles qui la ,
couvrent ; de même elle veut que les Sages, qui
ep parlent , le?, couvrent de l’enveloppe de .
la fable. C’est ainsi que les mystères se cachent
dans les routes obscures du style et du cérémonial
figuré, de manière que les Adaptes eux- :
mêmes ne voient point à nu la nature des \
choses qu’on leur apprend ; mais que , réservant à
quelques Génies d’un ordre supérieur la connoissance
des véritçs , dont leur sagesse leur donne le
(*) Pausan. Messert. p. 143.
{*) Pausan. Coririth.- p. 6z.
(O Ælius Lasnprid. Vit. Comm,
| ÿ | Diod, 1. 3,
(5) Julian. Orar. 5. Finri. et ^rnob.
(6) Porphyr. de Antr. p. 124.
.(7) Horace, 1. 1, Od. 3 , Sic te div.
secret «
secret, les autres se contentent de figures propres
à inspirer le respect ,, et qui défendent du
tnépris , qui suit une connaissance trop répandue
et trop vulgaire. Les Dieux, ajoute Macrobe,
ont toujours voulu être connus et honorés sous
les formes emblématiques, suivant le goût et le
genie de l’antiquité, qui fut toujours amie des
fables. Elle créa des images, des simulacres , pour
des Etres qui n’ont aucune figure , et aucune des
formes sous lesquelles on les représentoit ; elle fixa
les âges d’E très, qui ne sont susceptibles ni d’accroissement
ni de diminution. Il auroit pu ajouter :
elle supposa des morts, et éleva des tombeaux pour
des Etres , qui ne meurent point. Pythagore, Par-
ménide, Héraclide, Timée, etc. avoient introduit
ces fictions allégoriques , même dans la philosophie.
( b ) Je suis porté à croire, qu’il y avoit à
Eleusis aussi un tombeau mystique , comme à
Sais. Arnobe ( i l nous donne à entendre , qu’il
y avoit une sépulture, et que les filles de Céiée
étoient chargées de cet office funèbre , comme
les''trois femmes de Delphes. Le but d’Àrnobe
étoit de prouver que, dans la plûpart des temples
anciens, on montroit quelque tombeau : qutd
quod multa , dit-il, ex his j-empla. . . comprobatur
conttgtre cintres atque ossa ; et functorum corpo-
rum esse sepulturas. . . . quid Celei Virgines non in
Cereris Eleusince humationibus perhibentur habuisst
officia ?
(c) Voyez Tertullien, de Mono g. c. 1 7 , sur la
chasteté de différens Prêtres d’Eleusis , qui se
réduisoit souvent à la Monogamie.
( à ) Les Athéniens , suivant Hérodote (I. 2,
c * S1 > )/ empruntèrent des Pélasges l’usage de
peindre Mercure en état d’érection. Cette forme
de représentation passa aussi dans les mystères de
Samothrace. Quiconque, dit Hérodote, est initié
aux mystères des Gabires de Samothrace , sait
que c’étoit des Pélasges que ce Rit fut emprunté.
On donnoit, dit-on , dans ces mystères, une explication
de cet usage, d’après une tradition sacrée
des Pélasges. Mais Hérodote tait cette raison.
Pour nous, il nous semble que Mercure,
ayant la fonction d’envoyer ici bas les âmes par
la génération, cette attitude symbolique étoit un
emblème naturel de son ministère. Il étoit représenté
sous cette forme à Cyllène, en Elide ( 2 ).
Mercure avoit son domicile et son exaltation
dans- le signe de la Vierge, où est Cérès. Cette
meme constellation représente la Sibylle, suivant
Lucien de Astrologza. Voilà pourquoi, sur le
tombeau de la Sibylle Hérophile, à Delphes (3),
©n voyoit la statue de Mercure. On àppeloit ailleurs
cette Hérophile , la Nymphe Idéennè; et
(1) Arnobe, 1. 6 , p. 193* . ... „ ~
(2) PausaniaReliac, p. a p i, 1 ! '
(3) Ibid. Phoc. p;. ' .». '
llelig. Univ. Tome II,
on la faisoit fille d’un Pasteur, sans doute d’Icare
, ou du Bootès.
( c ) C’est pour cela qu’Isis étoit couverte d’une
robe chamarrée de^diverses couleurs, suivant Plutarque
( 4 parce que son empire s’exerce sur
la matière sublunaire, susceptible de differentes
formes et de différentes qualités, et qui reçoit
successivement la lumière, les ténèbres, le jour,
la nuit, la vie, la mort, l’eau, le feu, le commencement
et la fin; au lietr qu’Osiris, ou le principe
actif, est tout lumineux, sans mélange de
nature.
( ƒ ) On voyoit aussi dans cette procession une
multitude d’hommes, les uns -en habits de soldats
ef dé Gladiateurs,comme Mars ; les autres en équipage
de Chasseurs , d’Oiseleurs-et de Pêcheurs,
qui rappeloient les initiations primitives, dont
parle la Cosmogonie Phéiiicienne ; d’autres repré-
sentoient des Magistrats, d’autres des Philosophes ;
enfin on y voyoit tous les ordres des sociétés, qu’Isis
avoit civilisées. La procession étoit précédée d’une
troupe de femmes , les unes couronnées de fleurs, les
autres occupées à semer de fleurs les chemins,
par où la statue de la Déesse deyoit passer. Quelques
unes portoient dés miroirs attachés à leurs
épaules, afin de multiplier et de porter dans tous
les sens les images de la Déesse. Les hommes, à
l’imitation des Prêtres d’Isis, avoient la tête rasée,
et étoient vêtus de robes de lin d’une extrême blancheur.
Les robes des Prêtres étoient chamarrées de
figures allégoriques. La procession étoit éclairée
par ’une suite de gens portant des flambeaux et
des lampes. Des choeurs de Musiciens entonnoient
des hymnes, et se faisoient accompagner par le
Sistre, instrument Egyptien, et par le son des,
flûtes, comme lés Prêtres de CybèJe. On y por-
toit aussi, comme aux Bacchanales, des Thyrses et
des branches de lierre (5).
( g ) On donnoit le nom de Licnophorts aux
Prêtres chargés de porter le Van mystique. ( Har-
pocr. in hac voce. )
( h ) Dicunt sacra Liberi patris ad purgaiiontm
animée pertinere (Servius. Com. in Gen. 2, v. 389) .
( i} Porphyre ( de antre Nymph. p. 126) dit ,
que les Egyptiens honoroient par le silence le Dieu
principe et- source de toutes choses.
(a ) Voyez dans Pausaniasf Phocid. p. 349 ) la
description de l’antre Corcyréen, placé au sommet
du Parnasse', et l’énumération qu’il fait de différentes
grottes sacrées". Celui-ci étoit spécialement
consacré au Dieu de la nature universelle, ou à
l’univers; à Pan, et aux Nymphes. C’étoit près
dé ce sommet, qu’étôit la ville de Tithorée, fameuse
par le tombeau d’Antiopé., mère des Gémeaux;
et-par le culte d’Isis et de Sérapis, ainsi
qùfe par’ celui dè Baçchus.
(4) De Xsid. p. 382,
<$) Apulée, h 4»
P p *