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Sphères anciennes , et le Planisphère
de Kiiher, où l ’on trouve des animaux
constellations , qui ne sont pas dans
la Sphère des Grecs. Par exemple, on
trouve le crocodile et le hibou , dans le
Planisphère de Kirker et l'Ibis .dans les
Sphères d’Abenezra. ( 1 ) Aujourd’hui
on ne les trouve plus dans nos Sphères.
Cette remarque n’est point à négliger.
Quant aux autres animaux , qui
jamais n’ont eu leur image dans les
cieux, tels que le chat, le scarabée ,
l ’ichneumon , la musaraigne , l’hippopotame
et peut être même l’Ibis et autres,
qui ont été consqci es par le culte Egyptien
, (a) oh en cherchera l ’origine dans
1 écriture hiéroglyphique. Ils en étoient
les caractères, comme les animaux des
constellations eux-uiêmes l’avoient été
originairement, lorsqu’il fut question
de diviser le ciel et d’en groupper lés
astres, en raison des rapports qu’ils
avoient avec les phénomènes sublunai-
res& avec les opérations agticples. Plutarque,
(3 ) Clément d’Alexandrie dans
fies Stromates, (4).Hor Apollon dans ses
deux livres sur les Hiéroglyphes , (5)
Macrobe (6) etd’autresauteursontessayé
de nous donner des idées des diverses
propriétés, qui avoient été observées
dans les habitudes et le caractère de
ces animaux, sur lesquelles avoit été
basée leur signification hiéroglyphique.
Quoique toutes leups explications ne
soient pas également satisfaisantes,
elles s’accordent au moins en ce point
important , savoir, que ces animaux
n’étoient honorés, que comme signes de
telle ou telle opération de la divinité ,
c ’est-à-dire de la nature et de ses agens
En voici quelques exemples. Plutarque,
parlant des raisons,. ( 7 ) qui firent: con,
sacrer le chat à la lune ou à Isis -
»apporte l’opinion de ceux qui croyoient,
( j ) Kirker OEdii>. t. 2. part.», p. 201 _
{2) Strab. 1.17 p. 812-81^. Herod. f. 2. c-ôgSic.
O ) Pittt. de llid-p* 376-380 &c. id* fy wp. 1* 4. çu *£5.
- (4,/ Clem, Alex. Ssr. L 5;
(5) Hor A poil, h ieroglyph.
(6) uacrob.fat. i. j , c. 2k*.
voir , dans la progression du nombr«
des petits, que fait la chate, d’aboril
un , puis deux, trois, ainsi de suite
jusqu’à sept, une image de la croissance
progressive de la lumière lunaire,
jusques au premier quartier j et dans la
somme des termes de cette progression,
l’emblème de la durée du mois lunaire,
de 28 jours. Il regarde cependant cette
Origine comme un conte, et il trouve plus
raisonnable celle qui tient aux formes
vajjiées , que prend la prunelle cie l’oeil
du chat, tantôt ronde, tantôt ovale,
et même réduite presque à un trait
oblong, et qui par là même est une
image sensible des Phases différentes
delà lune. C est ainsi qu’il voit, dans les
animaux sacrés , l image delà divinité,
qui se réfléchit en eux comme celle du
soleil dans le nuage, qui se résout
en eau. (8) Damascius dans la vie
d'Isidore (9 )admet la prem:èreorigine.
Aulugelle approuve la seconde , (10)
ainsi qu’Horus - Appollo. Ce dernier
d it , que le matin, au lever du soleil,
la prunelle du chat s’étend un peu,
qu’elles’arrondità midi, qu’elle se rétrécit
lesoir,et qu’elle semble prendre pendant
le jour des formes variées , à raison des
positions du soleil. (1 i),Il ajoute même,
que c’est là ce qui a fait consacrer aussi
le. chat au soleil, de même que le scarabée
ai forme de chat, et placer cet
animal symbolique près de la statue
du soleil a Hélippolis. Pour moi {’imagine
que ciest,plu lût .la ,hme qjje le soleil,
qu’on voulu désigner par le chat
symbolique ; Gar Horus- Apollo est le
seul, qui fasse du chat un animalsolaire.
T),’ailleurs son observation me paroît
fausse rfit il semble..au contraire, que la
prunelle de l ’oeil du chat ,se rétrécit ,
d’ autant .plus que :1a lumière du jour
est plus forte. C’est ce rapport,qu’avoil
f7) Plut, de Ifid. p. 576.
Ibid1, p. j 8i .
(9) Pbotcod. 142.
(Icy Agell. I. 20. c. 7.
CO hpr. Apoll. 1.1. c. ia>.
la lune avec son symbole, qui a fait
imaginer la fable, où l’on supposoit que
la lune avoit acouché d’un chat, ( t )
et que dans la métamorphose des différées
dieux en animaux , Diane ou la
lune avoit pris la forme du chat, ( 2 )
tandis qu’Apollon avoit pris celle de
l’Accipiter ou de l’aigle, animal consacré
au soleil , comme le chat l’étoit
à la lune. En effet l’Accipiter ou l’aigle
eut un double objet de culte ; d’abord
comme oiseau placé dans les constellations
, ou il faisoit la fonction de
Paranatellon du Lion céleste , domicile
du soleil : en second lieu à cause des
rapports de ressemblance,, qu’on avoit
cru trouver entre sa nature , sa manière
de fixer la lumière, l’élévation de son
vol et le soleil , ou l ’astre lumineux,
ui plane sur notre tête. Il étoitd’ailleurs
ans la classe des Oi eaux , ce que le
lion est dans celle des animaux j ce
que le soleil est parmi les autres astres.
Tant de rapports furent plus que suf-
fisans, pour le consacrer au soleil. Aussi
fut-il l’imago du soleil, adoré sous les
noms d O m is et d’Orus. Plutarque nous
dit, que cet oiseau étoit un des symboles,
sous lesquels on désignoit Osiris, f 3 )
et il cherche des raisons d’analogie ,
ent e la nature de ce dieu et celle de
l’oiseau symbolique. Il croit trouver,
dans la vue perçante de cet oiseau,
dans la rapidité de son vol et dans
l’ad rèsse avec laquelle *il échappe à
l’activité du crocodille, image des ténèbres,
les motifs qui l’ont fait consacrer
au dieu de la lumière , ou à cèt astre ,
que sous le nom d’Osiris on représentoit
par un oeil placé au haut d’un bâton.
Ceux qui ont voyagé en Egypte ont
observé, que ces oiseaux planent
durant tout le jour , dans le haut des
airs. Il n’en fallut peut-être pas d’avantage,
pour les assimiler au soleil.
( ï) Demetr. Phal- Je elocut. i <59.
A ) Anton. Lib. in métam.
fS) Hat. de lüd, p. 371,
Aussi Elien nous dit-il, que les Egyp
tiens avoient consacré l ’Accipiter, ou
l ’épervier, comme une image vivante du
dieu Orus, ou Apollon qu’ils adoroient,
et avec qui ils croyoient lui trouver des
traits de ressemblance. (4) Cet oiseau
regarde d’un oeil fixe lesrayonsdu soleil,
et dirige son vol hardi vers cet
astre , sans être blessé de sa lumière.
Il prend souvent une attitude oppose«
à celle des autres-• oiseaux , en planant
sur le dos et regardant avec intrépidité
le ciel et le dieu, qui promène se*
regards sur toute la terre. On a cru
appercevoir en lui une haine décidée
contre les animaux malfaisans et sur-tout
contre les serpeus. Nous avons vu effectivement,
dans un tableau symbolique
de l’Egypte , cet oiseau combattant le
serpent, c’est-à-dire l’animal, qui représente
le dieu de la lumière, en oppofition
avecceluiqui représentelesténèbres. On
le regardoit comme l’oiseau chéri d’A pol-
lon et de Latone. C’est à cette qualité,
sans doute , d’oiseau familier du dieu
de la lumière ( 5 ) et d’ennemi naturel
destéuèbres , que ceux de Tentyral’ho-
HÜroient d’un culte religieux, tandis que
ceux de Coptos le détestoient, comme
étant l’ennemi du Crocodille qu’ils hon-
noroient. On voyoit dans l’un l’élément
du feu, et dans l’autre celui de l ’eau.
Z oroastre, ch ef d e I a r eligi on d es P erses
adorateurs du soleil, enseignoit que la
divinité avoit une tête d’épervier, (6)
etildonnoità cette divinité tous les caractères
de l’être suprême , et du bon
principe, du dieu source de tous les
biens, chef d’oidre et de justice, et
principe de la sagesse et de toute espèce
de perfection. Tel étoit Ormusd, dieu
source de bien et de lumière, ennemi
éternel d’Ahriman, chef du mal et des
ténèbres. C’est par une suite du même
génie allégorique , que les Phéniciens
(4) AEüan de animal. 1.18 . e. 14.
(5 ) Ibid, de animal. I. iS. c. 24.
(é)Eufeb. prsp. ev .l.g^. I t . p. 216.
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