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otvprétfînJ.oit., qpe ce n’étoit point Adonis
, niais Osiii^ ., qui qtoit l'objet de'ne
culte ,, et qxié optoit Qsiris qui étoit
ënterrd en^ Egypte, .Teldp était Fqpjnipn
'de plusieurs des hnbi'tans rnême;ÜeBy-
t!gs:j suivant Ljucdçji’, Mais tout ,ceci se
concilie r quand on sait qu’jAdonis, et
Osiiis nç sont, que deux notaisKfifiÿrens
tlpmen;ç,_J)îeù ûtuleil, „qotnme le,disent
Ma.crobe.j et .Martianus Capella , et
pomme notre,-système d’explications"ie
prouve, l.o ri oui d’Adonifi, qui étDitplus
iaiiiilier , èpar cela ipême qùril-était dans
la laqgiiè flu, pay^., fit opbfier l’ancien
îjorn/,,-qnjxjjfiu Egyptien.; mais il ne,fit
pas imq npuyèlle Dtvinité de celle dont
les" Ekyptiéns-portèrent lev culte sur la
Côte de Pliéuioife , à Byblos-, dont le
prérbjër Epi était Ile/i us , suivant, Sanclioi.
iialoBd gtestr.k-üîrp,le.iSjoleM Cfl)»
qiu iut, comme Adonis „ mis à ni-ort pap
iiïfe, bête féroce , suivant le même San-
clioriiàten ,. et ensuite apothéasé. L ’usage
où étaient les dévots de Phénicie
dé sé raser la tête , dans la fête du d et fil
de la mort d’Adonis , comme faisaient
les Prêtres:,d’Egypte ,lîi l’occasion de là
môff d’Apis’ , et dans la cérémonie, du
deuil’d’Isifi cliçrcna rit Horus , vient, encore
à l’appui de çettç conséquence, ou
de cette filiation de culte. Les femmes,
qui refusoïènt de sé raser la tête, étoient,
condamnées à se; prostitupr pendant un.
joqr (a). Lés étrangers, „seuls étoient
admis à-cette jouissance , elle prix de.
la ,prostitution étoit appliqué, aux frais
du culte de la Déesse Vénus , adorée
én ce lieu sous les noms d’Astarté ,
coiffée d’une tête de Taureau ; sous,
celui de, Salambo , chez ,les Babylor
nfèhs ‘(3) ; * sous celui, alçdMy uya,,. chez,
lés; Assyriens CA) J d’Aliluth chezles-
Arapës , d’Àphrqdjte chez les Grecs ;
d’Anaitis’ et de Mithra chez les Perses.
Cette Déesse avolt son temple et sa
statué sur le Liban, dans le voisinage
‘ ( ï ; Éus'eb.Præp.Fv. 1. 3 ! c. 9.
(a) Lucian. ibid. p. 870................ ..... ,
jj) Hesycb. in voccXtàvfifi! r * : " t
N I V E R :S ï L L E.
de Byblos', sur la montagne même , où
l’on supposoit que son,amant fut blessé
par la dent meurtrière du Sanglier, ou de
Cét animal symbolique, dans lequel Ala-
crobe voit pn emblème de l’hiver , ,quj
blesse leSoleilet qui Lui ptela force puissante
.par.laquelle il,féconde-la nature
au'pyij>tempsr(5i) La statue dé la Déesse
avpit toute l'expression, de la douleur
dans ses attitudes. Sa, tête penchée et
couverte d’un voile étoit soutenue par
sa main gauche., près, sâ poitrine , et
son visage sembloitbaigné de ses-larmes.
Elleplpufoit Son,amant malheureux , et
elie primpit le,deuil delà nature,privée
de l’action vivifiante de FastreqUiBanime.
Le fleuve, qui coule du Liban, était teint
en ronge , dans les jours où l’pn célébrait
la inérjnoire de la mort dlAdonis, et
il seinbloit retracer les flots,,dé-^ang,,
q-u’avoit répandus Pâmant de'Vénus ,
dpn t le , Usure luf-même, ayoit emprun té
le nom (6). Ce phénomène annuel ayer-
tirsoit tops les ans ceux de Byblos de
pleurer la mort de leur Dieu. On pttri-
buoit cet événement au sang d’Adonis,
qui se mêlait aux eaux du fleuve. Telle
étoit l’opinion du peuple. Des gens plus
instruits expliqupient cela par le mélange
d’une terre rouge , que le vept,
tous les an3 , à cette époque , ne manr,
quoit jamais d’y porter. Pour moi, qui
ne crois; pas a la fidélité des vents;
j’aime mieux .y„voir la perfidie .des Prê-
tre-s , qui opt, toujours cherché; à étonner
les peuples par des miracles. C’étoit
par leurs soins et non pas par les vents,
que, ces sables rouges étoient versés
dans les eaux du torrent. Voilà le mi-
râcje., Les .mystères de.,la; Vénus, de
Byblos , ou Phénicienne, passèrent dans
1 île,la plus voisine du continent, ou dans
l’ile de Chypre , qui lui fut entièrement
consacrée, et qui lui fournit même Un
surnom. Cyniras (jyy), à qui l’on attribuent
la fondation du temple antique de
(4) Hcrod. 1. 1 , c. 199.
(5> Macrcb. Sar.,1. I , o. 11.
(6) Lucian. ibid. p. 8c. Veau»
R E L I G I O N U
Vénus (1) , construit - sur le Liban , et
qui du temps de Lucien tomboit de
vétusté , passoit, dans les - traditions
jylythologiques, pour le père d’Adonis ,
qu'il avoit eu d’un, commerce incestueux
avec Myrrha sa fille , qui fjit
ensuite changée en arbre rie ce nom ,
lequel est consacré au Soleil. On disoit
que ce Cyniras avoit régné en Chypre
(a). Ce fut là , sans doute, ce qui
donna lieu d’imaginer deux Adonis,
dont l’un naquit à Byblos , et l’autre
en Egypte (3). On prétend que ce fut
lui, qui institua dans cette île les mystères
de Vénus et d’Adonis , que nous
avons vus établis dans le continent à
Byblos. L’un étoit supposé fils de Thias ,
l’autre de Cyniras. Il eut pour fils Priape,
Dieu de la génération (4) , qui éxerce
son action au printemps. Adonis avoitété
nourri par des Naïades. Devenu grand ,
il inspira de l’amour à Vénus même,
qui lui recommanda d’éviter sur-tout (5)
la rencontre des bêtes féroces ( z z ) Malgré
des avis aussi sages:, Adonis emporté
par l’amour ,de la chasse , provoque
un sanglier monstrueux , qui lui
fait à la cuisse une blessure mortelle.
Le sang, qui coule de sa blessure, donne
naissance à une fleur appelée idnemo-
ne (6) , dont le nom fait'allusion aux
vents , qui s’élèvent à cette époque. Ce
sanglier étoit Mars lui-même , son rival,-
amant de Vénus , qui avoit pris cetté.
forme ( 7 p La Déesse déposa le corps,
de son aniant sur un fit de laitues, et
obtint de Jupiter , qu’il ne resteroit que
six mois dans l’empire des morts avec
Proserpine , et que les six autres mois il
les passerait avec elle sur la terre. Ce
passage successif de l’amant dé Vénus-
et de Proserpine , du ciel aux enfers et
des enfers au .ciel, est fort bien expliqué
(1) Lucian. ibid. p. 881.
(a) Ovid. Metamorph. 1. 10.
(3) Isacius Tzet.
(4) Glem. Protrep. p. fo.
(3) Ovid. 1. to.
(é; Theocr. Epitaph. Adon.
Rcl, Univ. Tome -fi
N I V E R - S E L L I ; P7
dans Macroire , pas le passage du Soleil
dans les deux hémisphères (a).
L ’érection du Phallus d’Adonis (fi) ,
.que consacra Isis , répond aussi a la
génération de Priape , fils d’Adonis et
de Vénus. Ces deux fables se rapprochent
infiniment , et je ne suis pas
étonné,que dans les traditions de Byblos,
comme nous avons d it,' Adonis - fut pris
pour Osiris. C’étoit aussi un sanglier
que poursuivoit Typhon,lorsqu’il trouva
le corps d’Osiris, qu’il mit en pièces ,
et dont iespartiës furent rassemblées par
son épouse (8), qui leur donna la sépulture
, qui fit des établissemens reli- -
gieux , et institua des mystères en mémoire
de ce tragique événement. Ce
Sanglier est celui d’Erymanthe , ou
l ’Ourse céleste, que Plutarque appelle
le Chien de Typhon (9). Ces deux fables
, et conséquemment les représentations
mystérieuses de ces fictions tragiques
, ont un même but, et portent
sur le même fondement astronomique.
Cette ressemblance a été parfaitement
sentie (10) par Jablonski,etpourroitêtre
démontrée plus en détail, si le besoin
l’exigeoit. Pour nous ;, il nous semble
qu’elle est plus qu’évidente , et qu’en
conséquence on ne -peut méconnoître
la filiation des deux cultes, ou au moins
leur conformité, tant pour l’objet que
pour la plupart des formes religieuses.
Cette ressemblance a-été reconnue par
Macrobe , qui l’étend à d’autres mystères
où Ton célèbre lapassioD d’un Dieu
mort - et ressuscité , tel que Bacchus ,
Atys, Horus, etc. Nous nous réservons
d’en donner la preuve dans un autre
chapitre. Revenons à Adonis. ( 11)
Onetablitdesfêtes et des mystères en mémoire.
de cet évènement, sous le nom
àlAdonia (ra).
(7) Jul. Firm. Prof. Rel. p. ai et as.
\%) De Iside, p. 954.
(9) Ibid. p. 339.
(10) Panth. Ægypt. part.3, 1. J,c. 2.§. i j,p . 8s>
(11) Corsin. Fast. -Att. t. 1 , p. 297.
(ia) Meurs. Græc. Feria;. 1. 1, p. j ,
ï*