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Dune a la terre , par les- images qui
servoient, à les reproduire, depuis le
sommet du ciel, jusqu’aux abîmes
de la terre.
Pline ( x ) fait mention de la
pierre Selénite , qui retrace l'image
de la Lune , et semble imiter les nuances
successives de ses phases. Il parle
aussi de l’Héliotropion et de la perle
solaire, ainsi que de leurs rapports
avec l’astre , ou avec le Soleil , dont
ces pierres empruntent leur nom.
On trouve, dans i’énumération qu’il
fait d'autres pierres, celle de Jupiter
et ,1a corne d’Hammon. Il met cette
dernière au nombre des pierres sacrées
de 1 Ethiopie. Eile est de couleur
d or .$ elle représente les cornes
du dieu Hammon, et, comme lui, elle
sert a la divination. Nous avons vu aussi
(2) l ’origine de la consécration de la
pierre précieuse, connue sous le nom
d’oeil^ de Bélus, ou du dieu Soleil
adore sous ce nom à Babylone.
Ce que l’on fit pour le Soleil et
la Lune, on le lit également pour
le s autres corps célestes, tant Planètes,
qu astres lixes, qui composent
les douze signes-du Zodiaque. Comme
chacun d’eux eut son .animal sacré,
chacun eut aussi sa planté, sa pierre
precieuse, et meme son métal, au moins
pour les Planètes. Ainsi se forma cette
grande chaîne mystérieuse, qui lioit
les causes aux effets, dansle -système
universel du monde, et qui entrete-
noit la correspondance sympathique
du ciel avec la terre. Les Astrologues
les Cabalistes , les magiciens,
les médecins , les prêtres , Ne, enfin
( 1) l'iin. hiit. nat, f. 37, c, 10..
(.V Ci-dessus.. 1- 3, c. 18,
les charlatans de tout genre, se sont
saisis de cette idée , plus grande qUe
vraie, pour établir chacun l’édifice de
sa seience, d’autant plus lucrative
qu’elle étoit plus mystérieuse, et d’au!
tant plus accréditée, qu’elle sembloit
être basée sur les rapports éternels de
la nature avec ses différentes parties.
On trouvera dans l’OEdipe de K.|r.
ker ( 3 ) les diffé rens tableaux des
productions variées de la ’terre, ainsi
que ceux des élémens et de leurs qualités
ou modifications, comparées aux
diverses parties du ciel, qui concou-
roient èr ces productions, et aux mo.
difications diverses de la nature élémentaire.
Nous y renvoyons le lecteur,
curieux de suivre le développement
progressif de cette ancienne idée, des
Egyptiens, qui cherchèrent, dans l’étude
de toutes les parties de la nature,
l’exquisse des images destinées à peindre
le caractère et les propriétés de
leurs différentes divinités. Pour nous,
ce que nous en avons dit ici suffit,
pour le but que nous noxis proposons,
quoique nous ne prétendions pas toujours
garantir les explications, que les
anciens nous ont données de ces symboles
/ ni la vérité des observations
physiques, qu’ils ont pu faire , nous
n’en tirerons pas moins cette conclu,
sion, que tout cet appareil de culte
etoit symbolique , et qu’on chercha
dans la nature sublunaire les images
variées des opérations et des caractères
de la force invisible, qui agit dans toutes
les parties de l ’univers, par le
moyen du Soleil et de la Lune, et des
autres astres.
CîJ KirkerOEdip. t. 2. pars. 2. p. 177.—182.
C H A P I T R E T R O I S I È M E .
Des images et des statues /impies ou composées.
J j r s images et les statues inanimées
Be firent que retracer à l’esprit les
mêmes idées, que l ’on avoit cherché
à rendre, par des emblèmes empruntés
des animaux, des végétaux, et des minéraux.
L’image du boeuf, du lion , de
l'aigle, de l ’ibis, du -scarabée, -3cc*
rappella celle des animaux destinés
eux mêmes à rappeller d’autres idees
par les qualités symboliques qui leur
étoient attribuées. C’est ainsi que le-,
criture peignit les sons y qui eux-mê-.
mes étoient destinés à-réveiller - des
| idées ; et la peinture d’un mot et
d’un nom fit naître l’image de la chose-,
que ce mot ou ce nom indiquoit.
Le veau d’or des Juifs, par exemple,:
leur rappelloit Apis , qui lui-même
rappelloit à l ’esprit d’un Egyptien
le Taureau des constellations, auquel
s’unissoient au printemps le Soleil et la
Lune, les deux principaux agensde la
végétation sublunaire. Les cornes duhe*
lier, placées sur la statue d’Ammon,
réveillèrent l ’idée du bélier des.temples
> qui lui-même représentait celui
des signes du Zodiaque, coinmè nous
l’avons déjà vu en parlant de la statue
d’Eléphantine (1). La chèvre sacrée
des Phliasiens étoit l’image de la
Ch èvre céleste , que les Egyptiens représentaient
par des chèvres vivantes.
Ainsi, les choses signifiées sont les
mêmes ; il n’y a de différence entre
les symboles, qu’en ce que les uns
Prirent les animaux vivans pour symboles,
et que les autres n’en prirent
que les images. Du relie, le but allégorique
est absolument le même. Ainfi
le serpent d’airain chez les Juifs étoit
( 1) Eufeb. ï. 3. c. 12. p. 116.
(îÔLucian de Àfiroi.p. 986.
censé,avoir,la vertu de guérir comme
lavoient les serpens vivans , qui re-
présentoient Esculape.; et les uns et
les ! autres étoient, une , image du Serpent
des constellations, place entre les
mains ; d’Qphiucus , ou de l’Esculape
Geiestë. : . : ■
Or de même que les animaux des
temples de 1 Egypte étoient soumis^ à
l’influence des animaux célestes, qui[s
■ représentaient , comme nous l ’avons
vu dans Lucien (â), de même les ido-r
les et les images des astres faites: en
pierre, en ibois, on en. métal,: croiemt
également frappées et sanctifiées par
l’irradiation dés feux sacrés ; des Planètes
et des constellations, auxquelles
on les avait consacrées. Nous rappellerons
ici les passages d’Abulfarage et
de Maimonidë, sur le culte des -astres
et de leurs images, chez les anciens
peuples .livrés au Sabismeq religion
qu’on peut appeller la religion universelle'
idu monde, f :
Le premier de ces auteurs fi.) assure,
que les adorateurs de la nature, con-
nns sous'lê nom de Sabeens, rendoient
un culte à des idoles, qui représentaient
les différens astres ,ét les substa
n c e s célestes. Que les Chaldeens entre
autres , exacts'observateurs des qualités
ou des influences secrètes de chaque
astre, avoient élevé et appris aux
autres à élever des temples, disposés
de manière , à ce que les influences
célestes pussent y descendre, y manifester
leur nature , et y projeter leurs
rayons. Ils enseignèrent aussi à offrir
Tes sacrifices les plus convenables et les
plus analogues à la nature des diffé-
(3J Abulf hiit. des Dynast.p» 2»
N n a