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appellée Cérès Isis & Atargatis. Si l’une
est Atargatis , l ’autre peut être Der-
Ceto ; et même toutes deux peuvent
être Derceto. Car on peut supposer
egalement, que les formes du poisson
ont été données, soit à la Vierge à son
coucher, soit à Andromède à son lever
et meme àlaLuneen conjonction avec
ces constellations. En efïèt il en fut de
la Lune, comme du Soleil;, souvent
elle fut confondue av.ec son astre Para-
natellon , ou avec la constellation, qui
lui prêtoit les formes sous lesquelles on
produisoit ses images. La Vierge céleste
est précédée du Lion ; et sa tête et ses
épaulés montent avec ce signe. On
mettoit aussi des lions auprès de la statue
d’Atargatis, et cela , dit Macrobe,
pour la même raison qui fit atteler ces
animaux au char de la Cybèle des Phrygiens.
(i) On unissoit Ataigatis au So-
'11 en Assyrie, et on donnoit à sa sta-
cepne tête ornée de rayons, comme à
nom1“ Soleil , qu’on adoroit sous le
divinité8*!* On voyoit dans ces deux
toutes chl®8 arbitres souverains de
l ’étoient erf > comme Osiris et Isis
ce qui a fait <JTte- C’est- là sans doute
r‘béa paroissort à Phornutus, (a) que
que -ta déesse Àte rn^Bae divinité
adorée ci^z ]eg g^a , ou Atargatis
noient de m^_er •',1ns ,, qui s’abste-
colombes, par re,.^ ** misson, et des
nite. On sait que Jeâ ,P0,r cette divi-
ces près de Cybèle, co£® Soientpla-
targatis. J’ajouterai même“ , près d’A-
trait qui rapproche ces divinîïpuveau
que le lion.étoitaussi l ’animal s f ’^st
lique, qui portoit la statue de Junon (!:
dans le fameux temple de la déesse de
*ynç et que cette Junon avoit quelque
chose de Minerve , de Vénus, de la
Imne, de Diane (k7) , de Némésis et
des Parques , suivant la remarque de
Lucien , qui nous en donne la description.
< 0 Macrob. Sat. t. i^c. , j .
(a) Phornut. de nat. deor. c. 6.
01 tucian de deâ syr. p. yoi.
La tête de cette Junon étoit ornée de
rayons, comme celle de l’Atargatis dont
pai le Macrobe, au pied de laquelle il
met aussi le Lion. De même que I*
Soleil, sous le nom d’Adad, étoit placé
prés d’elle, dans le tableau que nous ea
a tracé Macrobe, le même dieu, sous le
nom de Jupiter, siégeoit près de cette
Junon, et il étoit, comme le Mithra des
Perses , monté sur le boeuf ou sur le
Taureau équinoxial du printemps. Le
Lion placé près de ces déesses ne peut
être que le Lion céleste , signe dans
lequel on plaçoit le domaine de Cybèle,
dans la distribution des douze grands
dieux dans les signes, Lion en aspect
opposé au Verseau domaine de Junon,
et avec lequel se lève le Poisson austral,
qui figure dans les fables de Derceto et
d Atargatis. C’est sous ce point dè vue,
que cette dernière divinité a .eu des
traits qui l’ont rapprochée de Cybèli
et de Rhéa. Aussi ce même Lucien, qui
dit qu'on attribuoit la fondation de ce
temple à Deucalion, ou à. l'homme du
Vtrseau et à Sémiramis, fille de Derceto,
ajouteque d’autresprétendoient, (4) que
c étoit Rhéa qu’on y adoroit, et que le
temple avoit été bâti par Atys Phrygien,
amant de Cybèle; et à cette occasion,
il rapporte les traits de ressemblance
qu’il y avoit entre la déesse de Syrie,
et la fameuse Rhéa ou Cybèle. Un des
attributs, qu’il regarde comme les plus
caractéristiques, ce sont les lions qui
portaient la déesse de Syrie, demême que
la Cybèle,. des Phrygiens ainsi que les
Tours qui couronnoient sa tête et les
flambeaux qu’elle tenoit(5). Il paroîtroit
donc, d’après le récit de Lucien, quels
dë?se de Syrie ne seroit que la Junon
desF£cs et des Romains, que la Cybèle
enfin q’j.ens, que la Diane des Cretois,
qu’elle réil.a Lune ; car il observe
ces divinités?0*1 le® trahs de toutes
qu’elle ne peut ® résulterait delà,
. . , , . '0 confondue avec v4J Lucian iç deâ svr* p, à.
(5Mbid.«8é. J * ;
Ibid, ÿof,
J
perceto, qu’autant qu’on suppose que Lune, soit aux astres Paranatellons,qui
b’est la Lune en conjonction, ou en leur prêtent des formes, dans leur union
opposition avec la Vierge ou avec les à ces signes et à ces constellations. Cette
Poissons , et peinte avec les attributs incertitude paraît dans le récit de
empruntés de ces signes. Par là on ex- Lucien sur la déesse de Syrie, comparé
cliquera pourquoi la Vierge prit le aux traditions rapportées par les astro-
nom d’Atargatis ; car alors la Lune en nomes mythologues à l ’article de la
Conjonction avec elle, soit nouvelle soit Vierge céleste, du Poisson austral et des
pleine, se trouve avoir pour Parana- deux Poissons du Zodiaque. Malgré
Jellonle Poisson, qui donna ses formes à cette incertitude, il est un point fixe,
[Derceto,fille de Venus.laquelleprit aussi c’est que toutes ces traditions nous re-
le nom de Déesse de Syrie, au rapport portent au ciel, soit aux Poissons , soit
ü’Eratosthène et de Germanicus Cæ- au point opposé directement aux Pois-
sar (î). Il y aura donc deux déesses de sons , et conséquemment aux astres ,
Kyrie, ou plutôt une sous deux formes ; qui faisoient entr’eux l ’office des Para-
la première à figure et corps de femme; natellons, et qui nécessairement s’unis-
la seconde à figure de femme et à corps soient aux images du Soleil et de la
ne poisson. Cette distinction, confirmée Lune dans leur conjonction, et leur op-
par Lucien, résulte des positions de la position, ou à la Nouvelle et à la pleine
Lune, relativement aux poissons et à la Lune des mois où le Soleil parcourt la
pierge. Indépendamment de ce culte Vierge et les Poissons. C’est un centre
tendu à la Lune, avec les formes em- commun vers lequel- tous les attributs
bruntées des signes, on en rendit aussi des figures d’Atargatis, de Derceto et
bn aux signes eux-mêmes et aux astres de la déesse de Syrie, convergent, ainsi
fcui les composent, et conséquemment que les dénominations données aux
pu Poisson austral Dagon-, à la Vierge diverses divinités, qui ont pris le titre
(céleste Béthula, ainsi qu’aux deux Pois- de déesse de Syrie, soit Atargatis , soit
bons du Zodiaque, révérés par un culte Derceto , soit la Junon Assyrienne ; car
nui se rapportoit à eux directement, c’est le nom que Lucien donne à celte
Huels que fussent leurs rapports avec lé déesse dans le traité qu’il a intitulé: delà
Soleil et la Lune, et en quelque lieu Déesse de Syrie. Voiciee qu’il en dit (2).
pu ciel que fussent ces derniers. Car « On trouve en Syrie, près des bords
tous les astres avoient un caractère de de l’Euphrate, une ville qu'on appelle
[divinité , qui les fit adorer de ceux qui Iliéra-F olis , ou ville sacrée. Elle est
pn avoient fait leurs Génies tutélaires, consacrée à Junon Assyriennë ». Il est
pt qui étôient soumis à leur influence à propos de remarquer, que c’étoit sur
particulière,comme lespeuples voisinsde les bords de l ’Euphrate qu’étoit arrivée
f Euphrate étaient soumis à l’influence l’aventure de Vénus et de Derceto ,
dusignc des Poissons. Par ce moyen , les changées en poissons. Ainsi ces fictions
formes des images’se multiplièrent,parce appartiennent au-pays où l’on adoroit
[que tantôt elles représentèrent les signes la Junon Assyrienne, ou la Vénus Sy-
*t les constellations isolées , et tantôt rienne. Car c’étoit à Bambyce ou dans
®Ues les représentèrent dans leur union un lac voisin de cette ville, qu’ét'- V“
avec le Soleil et la Lune. Delà vient poisson qui .sauva Derceto- ‘ ’
‘ espèce d’incertitude qui règne dans s’étoit jetée de nuit dan*vant Era
application, qu’on peut faire de telle son qui ensuite fs la constellation
0«telle tradition,soit au Soleil soità la tène(3) ’, pla*-'
i&testh c. 58.
(V Eratosth.4t c. 3 8. Gèrman. Coes, e. 36.
»V Luttai dçà syr. y. 836.