avec les formes de Priape. Ceci s’ac-
corderoit assez avec l ’opinion d’EIien
sur le même dieu Horus(i), qui étoit,
suivant lu i, regardé par les Egyptiens
comme le principal auteur de la fécondité
de l’Egypte et de la fertilité
universelle. Et alors Horus seroit le
soleil printanier* considéré dans ses
rapports avec le ciel et la terre , avec
l ’harmonie céleste et l ’ordre nouveau ,
qui se reproduit sur la terre tous les
ans à l’équinoxe * par l ’action féconde
de ce même soleil. Cette idée ne S’éloigne
pas de celle que Macrobe (2) nous
donne d’Apollon , quand il nous d it,
qu’Apollon ou le Soleil engendre tout*
en versant dans1 la nature les germes
de fécondité ; qualité qu’on ne peut
sans doute pas contester au soleil, mais
que je ne crois pas lui être attribuées*
- C H A P I T R E
A J3 O S I S OU I*’ I
P V Æ qu’Osirîs étoit chez lès Egyptiens*
Bafcchus chez les Grecs, Adonis Fétoit
chez les Phéniciens ; et son culte étoit
celui du dieu Soleil , seigneur du ciel ,
adoré sous différens noms chez les dif-
férens peuples. Ee nom d’Adonis , que
lui donnôient les Phéniciens , est sy-
nonime de celui de monseigneur. Les
Chrétiens,en parlant de Christ ou de
leur dieu Soleil , l’appeloient le sei-
gueur. Les Juifs, voisins de la Phénicie ,
avoient aussi leur Adonis. Comme A pol-
lon , le bel Adonis brilloit de l ’éclat
et des grâces de la jeunesse. La déesse
de la beauté , Vénus en avbit fait son
amant et lui prodiguoit toutes ses faveurs
; et lorsque la Parque "cruelle
moissonna les jours de cet infortuné ,
Vénus inconsolable arrosoit son cercueil
de ses larmes. Ainsi Isis pleuroit
O ) AElian. ï. ». c. ror. \
O^Matieb. Saturn. 1. 1 - c- IJ
sous le nometsous lerapport d’Apollon.
Peut-être ne lui étoit-elle pas d’avan.
tage accordée en Egypte, sous ceux
d’Horus , qu’autant qu’on prenoit ce
nom , pour l ’expression générique de
soleil printanier, sans distinguer les
deux propriétés lumière et chaleur, qui
émanent du soleil , quoique la faculté
lumineuse fût celle d’Horus, et la pha-
leur féconde, celle d’Osiris. Nous nous
en tiendrons donc à l ’opinion , qui res-
traint la nature d’Horus à celle d’Apollon
; c’est-à-dire à la substance lumineuse
, qui embellit les jours du printemps
et qui brille dans tout son éclat
aux cieux, lorsque le soleil, ayant repassé
l’équateur, prolonge la durée des
jours , et rend à l’univers son plus brillant
spectacle.
D O U Z I È M E .
s 1 r 1 s Phénicien*
Osiris , et Çybèle son cher Atys ; les
femmes Juives leur seigneur Christ %
et les prêtres de Mithra leur dieu mort
et ressuscité.
Macrobe ( 3 ) a reconnu le cuite du
soleil , dans celui du fameux Adonis ,
honoré chez les Assyriens , et chez les
Phéniciens. Il n’y a pas de doute, dit
ee savant , qu’Adonis ne soit aussi le
soleil ; pour peu qu’on jète un coup
d’oeil sur le culte religieux des Assyriens
, chez qui autrefois Vénus et Adonis'
étoient dans la plus grande vénération,
comme ils le sont encore aujourd’hui
chez les Phéniciens. D'après
Cette supposition | Macrobe explique
les aventures d’Adonis et de Vénus,
par la marche du Soleil dans Je Zodiaque,
et par ses rapports avec celle de
la végétation périodique , qui se repro*-.
(%j Saturn- l - i , c. M . •
duit et -se dégrade tous les ans aux
deux équinoxes , conformément aux
explications physiques , que les anciens
donnoient de la Mythologie. Il attribue
à Vénus la partie supérieure de l’hémisphère,
à Prosei pine la partie inférieure ;
et par-là il explique , pourquoi on disoit
nu’Adonis restoit six mois sur la terre
avec Vénus et six autres mois aux enfers
avec Proserpine. Ainsi les Egyptiens
attribuoient à Isis l ’hémisphère supérieur,
et à Nephté l’hémisphère inférieur,
et disoient qu’Osiris , après avoir
été ravi à son épouse Isis , avoit passé
dans les bras de Nepthé (1). Ce qui rap-
j prochela fable d’Adonisde celle d’Osiris;
rapprochement confirmé par Lucien (2),
; lorsqu’il nous dit, que les cérémonies
| funèbres, célébrées en honneur d’Ado-
! nis en Phénicie , avoient pour objet
: Osiris, suivant plusieurs auteurs. Or-
I phée donne le nom et les attributs de
: Bacchus à Adonis ; ce qui est encore
conforme à nos principes , si Adonis ,
Bacchus, Osiris , ne sont que le .dieu
ï Soleil sous différens noms.- L’épigrame
[d’Ausone confirme cette polyonymié
du Soleil, appellé, dit- i l , Bacchus chez
j les uns* Osiris chez d’autres, et ailleurs
[ Adonis. L’hymne de Martianus Ga-
[ pel’a consacre aussi le nom d’Adonis
parmi ceux du Soleil. C’est lui , dit-il,
qu’on adore sous ce nom à Biblos.
I Comme le Soleil, sous les noms de
I Bacchus, d’Osiris , d’Hercule et de
î Christ, Adonis descendoit aussi aux
enfers et en ressoi toit glorieux et vainqueur.
L’hymne , qu’adresse Orphée à
Adonis (3) , prouve assez que cette descente
aux enfers et ce retour auxcienx ,
sont relatif à la marche du Soleil, d’un
? tropique à l ’autre, aux périodes d’aug-
i mentation et de' diminution dans la
I durée du jour, et à la marche variée
des saisons. Il appelle Adonis , le dieu
ou le Génie aux mille noms, le nourricier
de la nature , dont la lumière
( 0 tïut. de isid. p, 36$.
G) kuçian de dea syria* 8x9,
s’éteint et serallume par la révolution
des heures ; qui tantôt s’abaisse vers le
Tartare , tantôt remonte vers Folympe,
poui y ranimer la végétation.
Cette vérité unefois bien établie* qu’A-
donis est le soleil, ce sera dans les cieux
que nous chercherons l’explication de
ses aventures* laquelle s’éloignerapeude
celle que Macrobe a donnée. Mais avant
tout, il est bon de donner ici le précis
de .cette fiction solaire.
On suppose * qu’Adonis étoit né des
amours incestueux de Myrrha avec son
père Cyniras, (h5). Les nymphes du voisinage
reçurent le jeune enfant au moment
de sa naissance ; et il fu t, comme
Bacchus, nourri par elles dans les antres
de l ’Arabie. Adonis, devenu grand, alla
à la eour de Byblos, qu’il, embellit de
ses charmes. Vénus , la fameuse reine
Astarté des Phéniciens,en devient éper-
duement amoureuse. Pour lui elle oublie
Mars, et quitte les séjours de Pa-
phos, d’Amathonte,et de Cythère, pour
i suivre dans les forêts du Mont Liban
son jeune amant * qui se plaisoit à y
chasser. Mars.jalouxde cette préférence
et des faveurs que lui prodiguoit la
déesse, rompit le fil de leurs amours, en
suscitant contre Adonis .un énorme sanglier,
dont la dent meurtrière le mit
dans un état, qui ne pouvoit plus exciter
sa rivalité. Adonis perd la vie avec
son sangetdescend au séjour des ombres,
.où il inspire également des sentimens
j tendres à Proserpine * reine des enfers.
Vénus sollicite pi ès de Jupiter le retour
de son amant à la vie et à la lumière j
mais Proserpine s’y oppose et le lut
dispute. Pour tout concilier, le père
des dieux décide, qu’elles en jouiront
alternativement. On députe en conséquence
chez Pluton les heures et les
saisons, qui ramènent Adonis,et depuis
ce temps il demeure six mois stw la
. terre auprès de la belle Vénus , et les
six autres aux enfers auprès de PiO-
. Q3 °r|?B- po$t. græc. £ftÿ|