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Misa , qui s’étoient mis sous la prote -
tion d’Aldébaran ou de l’oeü du Taureau
céleste. Les Juifs, descendus des
Arabes , ou censés èrrans dans les déserts
de l’Arabie , peuvent bien avoir
adopté les idoles & les fêtes de ces peuples
, dont le Sabisme étoit la religion.
On annonça au peuple cette solemni-
té du veau d’o r, sous le nom de fête
d’Adonaï, çu d’Adonis, nom duSoleil
& conséquemment de Bacchus, l’Ado-
naï ou seigneur de tous les peuplés.
On retrouve le dieu Boeuf dans l’Inde,
sous les noms de Boswa (1) , & de armada
j & le boeuf en général y est fort
respecté. On y trouve beaucoup d’idoles
du boeuf. Ce dieu boeuf est adoré,
dans l ’Inde, avec les mêmes cérémonies,
qui accoropagnoient son culte en Italie
& dans la Grèce. Ses images y étoient
colorées de rouge.
Le culte du boeuf sacré des Egyptiens
fut porté jusque dans les contrées glacées
du Nord. Les Cimbres & les Theu-
tons,qui vinrent inonder ITtalie du
temps de Marius , apportoient avec
eux le boeuf sacré, sur lequel ils ju-
roient. (e4) Plutarque suppose , que ces
bar bares , pleins d’admiration pour le
courage avec lequel les Rom ains avoient
défendu un fort, au-delà de l’Athésis ,
leur accordèrent une capitulation honorable,
qu’ils jurèrent sur leur Taureau
d’airain. (2) On a joute, que ce T aureau fut
pris ensuite adirés la bataille et qu’il fut
porté dans la maison de Catulus comme
une glorieuse dépouille, et comme une
marque éclatante de la victoire.
Les Scandinaves ont conservé le
culte du dieu Boeuf , dans celui du
dieu Thor, dont le nom est celui du
Taureau ou du Boeuf, dans presque
toutes les langues , (fi\) et dont tous
les attributs caractéristiques sont empruntés
du boeuf. Thor, une des premières
divinités des Scandinaves , combat
toujours armé d’une massue à tçte
de boeuf, Il a des cornes de boeuf.
£0 Sonnerac. t. I. p.. 184.
Çi) Plut. vit. Matii, 419.
US I , ËS C U L T E S ;
Le gouvernement de l'univers est sup.
posé confié à un conseil de douze grands
Dieux , appelé sénat des douze Ases.
Ces Dieux sont Thor , Balder, Niord,
Frey , T y r , Brage , Heimdal, Hoder,
Vidar , Vile , Uller et Foreste. Le chef
de ce sénat , Thor est à la tête de l’ordre
duodécimal des dieux, comme le
Taureau l’étoit autrefois à la tête des
signes , à l’action et à l’influence desquels
est soumise l’administration de
l’univers, concurremment avec le soleil
et la lune , dans les principes de l’Astrologie
ancienne et même de la philosophie,
suivant Ocellus de Lucanie, que
nous avons cité ailleurs. Cette priorité
de Thor fit aussi donner le nom de
Thor-manet ou mois de 1 hor ou à celui
qui répond au premier signe , et à Mars
dans l’ancien calendrier Suédois. Le
lever du Taureau est précédé de celui
du Cocher où sont la Chèvre et ses deux
chevreaux.Deux boucs précédoient toujours
le char du dieu Thor (g4)- H pê-
choit l’énorme serpent, symbole d’Arhi-
man, en mettant à sa ligne une tête
de boeuf. Lui - même étoit représenté,
comme Bacchus,avec la figure du boeuf,
portant en main une grappe de raisin,
caractère non équivoque du dieu des
vendanges ou du Bacchus Grec , copié
d’apiès l’Osiris Egyptien , dont le boeuf
Apis étoit l’image vivante.
Là statue de Thor sè voyoit à Upsal,(3)(
dans le temple du Soleil , comme le
boeuf sacré étoit en Egypte . dans le
temple , que les habitans d’Héliopolis
avoient élevé au même astre. Il y -étoit
représenté avec une couronne sur la
tête, tenant d’une main un sceptre et
une massue de l’autre. Deux boucs
traînoient le chariot, sur le juel il étoit
placé ; et sa tête étoit environnée d’étoiles
, comme celle de l’Atys des
Phrygiens.
On lit dans l’Edda , c, 19 , que le
char de Thor est traîné par deux boucs.
Rudbeclc ( 4 ') prétend y reconnoître
(3) Mallet, mt,ro(l. à l’hift de Dannemark. p. 8.
(4) olaüs Rud. Atlantid. t. 1 c. 26. p. 304- j
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leTboucs , qui ont fait donner à Jupiter
le surnom à’Ægiochus , ou la chè-
Lre, dont la peau forma son Egide, après
lavoir nourri lui-même dans son enfance.
C’est cette chèvre et ses chevreaux
placés dans le Cocher , qui le
\atin précédoient le char du Soleil au
'"aureau , sous le nom de Phaëton.
Rudbeck a fait graver une médaille (1)
#>ù ce dieu est assis sur le bouc ; cequi le
Rapproche de Bacchus,.
» Olaüs Rudbeck prétend,qu’ilestlemê-
L e que le monstre fils des amours de
Éa Pléiade Pafiphaë et .du Taureau des
Constellations ; et il cite> pour preuve de
feon assertion , les cornes du taureau,
lu i arment souvent le front de Thor. Il
lapporte à l’appui (2) plusieurs figures de
*e dieu, qui a des cornes de boeuf, comme
[Bacchus et Osiris , attributs , comme
[nous l’avons fait voir, empruntés du
igné céleste du Taureau , dont Apis est
jl’irnage vivante. Le signe ou l ’effigie de
ÎTiior, dit ce savant, étoit un taureau ou
[une figure , dont la tête étoit armée des
[cornes du Taureau , semblable à l’idole
[des Sclavons , au-dessus de la tête de
Hàquelle est l’Aigle. Nous verrons bien-
Bôt, que l’effigie de l’ Aigle étoit aussi un
idesattiibutscaractéristiquesdu Taureau
«sacré des Egyptiens ou d’Apis.
Olaüs ajoute, que l’on trouve aussi
iThor assis (i) sur une baleine, ayant
[deux flèches à la main gauche et un
«bouclier , dessus lequel étoit ce mot Io.
[C’est un mot consacré dans- le culte de
[Bacchus, chez les Grecs, Io Bacche.C’est
aussi le nom de la belle Lune placée
{dans le signe céleste du Taureau, sous
fie nom d’/o fille d’Inachus. Car Io étoit
fie nom de la lune dans la langue mys-
Ltique des Argiens. Aussi Thor s’ap-
fpelle- t-il Io Fur, (h4) et lo-Mele chez
Res peuples du Nord. La Baleine , qui
fparoît unie dans cette image au dieu
fcà cornes de boeuf et dont le char est
( 1 ) Rudbek , tab. 25. fig. (5.
OS Tabl. ,5. fig. 66. tab. 18. f, 28. tafc. 10. fig. 28.
(â l °«us Rudbek, p. 710.
N I V E R S E l L E , j j9
traîné par dés.boucs, est celle des constellations
, quise trouvent placées sous
le Bélier m le Taureau et qui se lèvent
en même temps que les boucs du Cocher.
Le Taureau est placé entre
ces deux constellations, l’une au Nord,
l’autre au Midi, du signe du Taureau
auquel elles sont contiguës. L’inspection
d’un globe céleste justifie ces positions,
qui ont été remarquées par Hip-
parque. (4) Au lever du Taureau , dit
ce savant, se lèvent, suivant Aratus
et Eudoxe , la main gauche du Cocher,
qui tient les chevreaux et le reste de
la Baleine jusqu’au col. La Baleine et
les Boucs forment donc le cortège nécessaire
du Taureau et du Soleil du
Taureau , lorsque ce signe monte sur
l ’horison.
Dans xme autre médaille (5) , Thor
étoit représenté tenant la massue d’une
main et de l’autre, une grappe de raisin;
deux attributs, qui conviennent au
conquérant des Indes et au dieu des
vendanges.
Comme Bacchus , Thor présidoit à
la végétation des plantes, et auxpluyes,
et en général au principe humide de
la nature,,;, Il régloit les- saisons , fai-
soit mûrir les moissons, et protégeoit
les hommes contre les Céans, dont il
étoit la terreur.
Il est encore un- caractère de Thor,
qui lui étoit commun avec Apis ; c’est
le Scarabée , ( 6 ) qui lui étoit aussi
consacré , et ,qu’on faisoit écuyer
de Thor. Il est difficile de réunir plus
de traits de ressemblance entre le Thor
des Islandois et le Taureau sacré des
Egyptiens. J’ajouterai encore, que de
mêipe qu’on exigeoit que le Taureau
Apis eût sur lui des marques caractéristiques
de la faculté génératrice, de
même on regardoit Thor, oormne le
dieu Piiape des habitans du Nord, fl
étoit honoré, sous ce rapport et sous
(49 Uranoï. Pctav. t. 3 .1. 2. c. 18* p. 127.
(5) Tabl. 33- % 3-
(6) Ojaus xuobck. c. 1. p. 714.