doit cnr'ien à colle des le Ces Babylonienne*
j et ht sage et vertueuse Isis eut ses
lieuxde prbs’titutifxn, connus sous le nom
de Jardins de la Déesse. Commode, Cara-
calla, tout ce que Rowe eut de Princes
vicieiKjSe firent un honneur de lenir'à,ces
associations , dès qu’elles ne furent plus
que le lién dit crime et de la débauche,
llsaimoienîles déguisemens monstrueux
des Inities à ces mystères , comme si
ces tyrans eussent -voulu abjurer jusqu’à
la figure d’homme.
Plutarque , dans son Traité de la
Déesse Isis , nous donne quelques détails
sur le régime des Prêtres de la
Déesse , et sur leurs vêtemens, et principalement
sur la préférence qu ils don-
noient aux étoffes de lin sur la laine.
Il fait voir, qu’il n’y avoit dans tout leur
* cérémonial rien qui n’eût une rhison. La
-plupart de ces pratiques et de ces observances
légales trouveront leur place
à la fin de la troisième partie de cet
ouvrage.
Les Prêtres d’Isis avoient leur rituel
ou livre des cérémonies, que l’Hiéro-
ihanté tirait du sanctuaire pour en faire
explication au Récipiendaire (1). On
y voyoit des signes' Hiéroglyphiques ,
des lignes tracées en differens sens,
formant des noeuds et des roues magiques.
C’étoit, en quelque sorte, leur
grimoire , destiné à donner au Récipiendaire
une haute idée des mystères ,
ui y étoient contenus, et de la science
u Prêtre. Ceci ressemblé assez au Pé-
trorna des hàbitans de Phenée, lequel
renfermoit le rituel de la Déesse d’Eleusis
, dont nous avons parlé plus haut.
Apulée , élans la prière-qu’il adresse
à Isis , nous peint cette Déesse avec les
traits de la puissance souveraine- et de
la nature universelle , adorée-chez dif-
férens peuples, avec, divers noms et differens
attributs.
Elle est, suivant lui (S.), la seule Divinité
qui soit dans l’univers. Elle est
la nature mère de toutes choses. , (i)
( i) Apul. Mçtam. h u.
la maîtresse souveraine des éléritens
la première1 de toutes les Divinités
l ’onginé des siècles, la reine des Mânes
et la plus ancienne habitante descieux.
Les voûtes brillantes du ciel, dit Isis
en parlant d’elle-même, les vents heu-
refix qui régnent sur la mer , tout dans
la nature reconnoît mon pouvoir. Je
suis tout ce que plusieurs nations adorent
avec diverses cérémonies , et sons
plusieurs noms. Les Phrygiens m’appellent
la mère des Dieux ; ceux de Chypre
, Vénus Paphienne ; les Athéniens,
Minerve Cécropienne; ceux d’Eleusis,
l ’ancienne Cérès ; les Egyptiens , plus
instruits , sont les seuls qui m’honorent
d’un véritable culte, et qui m’appellent
de mon vrai nom, la Reine Isis. En conséquence
j Apulée lui-même'en l’apostrophant
lui d it, qu’elle est l’objet des
respects des Dieux célestes et des Divinités
infernales , qui la redoutent ;
qu’elle est l’ame universelle du monde,
à qui elle imprime le mouvement ; que
c’est sa lumière qui est diffuse dans le
Soleil, et dans lés Astres ; qu’elle gouverne
l'univers , foule aux pieds le; Tar-
tare , réjouit les Dieux; qu’elle règle
l’ordre des saisons , domine les vents'
et les nuages, qui obéissent à’ ses ordres ;
qu’elle donne la fécondité et le développement
à tous les germes ici-bas.
D'après cette peinture , Isis est une
Divinité universelle , dont l’empire s’exerce
sur le monde sublunaire et sur
toutes ses productions, et dont les bienfaits
se répandent sur toute'la nature.
Ce caractère peut convenir à la Lune ,
parcourant les signes du' Zodiaque ,
puisque c’est dans ce cercle j que les
anciens faisoient circuler la force génératrice
du monde , et celle du destin ,
dont les Astres étoient les premiers
agens.
Une opinion aussi grande de la puissance
d’Isis dans la nature a dû accréditer
ses mystères et lui attirer des ado--
rateurs, par-tout où les hommes put
Ja] Apulée-, I. u ,
c'a à son influence sur eux.- 'Isis avoit
, ; couv ert des remèdes poixr les mal adies.
] s »voit, inventé la navigation , et dis-
:soit en arbitre souveraine des vents
et des .orages. Isis procurait aux morts
le bonheur de l’Elisée. Isis dut donc
être une grande Divinité, respectée par
tout ce qu’il y avoit d’hommes foibles et
crédules. Aussi lui adressa-1-on des
prières pour la prospérité de l'Empereur
, pour le Sénat, pour les Chevaliers
, et pour le peuple Romain. Ces
prières étoient terminées par des voeux
en faveur de tous les navigateur'.
A la suite des mystères d’Isis , de
Cérès et de Proserpine , se placent naturellement
ceux d’Hécate , qui a beaucoup
d’affinité avec ces Divinités, si elle
n’est pas la même divinité, sous un autre
nom, et sous d’autres formes. Comme
il y avoit un triple Mithra, il y avoit une
triple Hécate , dont les mystères se
lioient aux invocations de la magie ,
et aux charmes opérés par la vertu de
la Lune, avec qui, ainsi qu’avec Diane ,
elle, a beaucoup de ressemblance , si
elle n’en est pas une dénomination différente.
Suivant Hésiode , Iphigénie ne mourut
pas (1) ,mais,par un effet de la puisr-
tance de Diane , elle devint la fameuse
Hécate.
A Argos ,, près du temple d’Ilythie ,
était un temple d’Hécate et une statue
de bronze de cette Déesse. Dans la tradition
de ce pays, Iphigénie étoit fille
de Thésée (1).
Les Eginètes honoraient Hécate (3)
d’un culte spécial, et tous les ans ils célébraient
des mystères en son honneur. >
Ils disoient tenir d’Orphée cette initiation.
Dans l’enceinte sacrée étoit-une
chapelle et une statue d’Hécate , où
h Déesse avoit une forme simple, et ne
presentoit point la Divinité à trois corps
©t à trois têtes, connue sous le nom
fi) Pausan. Atric. p, 41.
fa) Pausan. Ccrinth. p. 65.
w
de triple Hécate (d) j que les Athéniens
appellent Epipyrgidie.
Âlcamène passe pour avoir été le
premier cjui ait fait de ces statues monstrueuses
d’Hécate.
La conjecture qui nous paraît la plus
vraisemblable sur Hécate , c’est quelle
est la Lune considérée dans son cerclo
inférieur, ou habitant la partie australe
du ciel, dont le commencement de la
division répond à la Balance , au Serpent
et à la Couronne boréale , notre
Proserpine. C’est ainsi que l’on, peut
concilier toutes les traditions variées,
qui nous sont restées sur cette Divinité.
Les uns l’identifient avec Diane , les
autres avec Proserpine , et toutes
en font une Divinité infernale (4) ;
c’est-à-dire, que comme les anciens dis-
tinguoient le Soleil des signes supérieurs
, et celui des signes inférieurs ,
ils distinguoient aussi lalmne,lorsqu’elle
revenqit dans l’hémisphère boréal,.de la
même Lune, lorsqu’elle étoit dans l’iié-
misplière austral ( /• ). Elle prit des noms
et des attributs differens, qui parurent en
faire uneDivinité différente d’elle-même,
sous d’autres formes.
Ainsi; Diane sera la Lune parcourant
la partie la plus élevée des Cieux , et
conséquemment une Divinité céleste ;
( v ) Hécate , au contraire , sex-a la
Lune parcourant la partie, inférieure
du c ie l, ou celle dont le pôle esï caché
éternellement sous l ’horizon , et qu’on
appeloiçies enfers ; É$ Hécate sera une
Divinité ténébreuse et infernale. Cette
théorie ne s’écarte point du principe de
Chérémon , qui dit que les fables sacrées
avoient, pour hase les variétés 4e
la Lune , ef. -la distinctipn des deux hé-
mi^phères , ditu-ne et, nocturne Diane
habitoit lq.,4jurne ,.,et Hécate le noc*
turne. Ejlepoxxrprtitaussiêtre la,Lune décroissante
, et Diane la Lune croissante.
Hécate avoit pour attributs les dhiens,
(3) Il&id. f>. 73» * •-, -
i v Tzete§ in Sçh£>ï.J Lÿcçph' ad y. 117$.