4 a O R I G I N E D E T O
dans sa métamorphose. Les Dieux font
chacun leurs présens aux nouveaux
époux ( 1 ). Ces Dieux sont Jupiter ,
Junon , Neptune , Mars , Mercure,
Apollon, Vulcain, Vénus. On remarque
sur-tout, que Vulcain place sur la tête
d’Harinonie une couronne d’or , ornée
de pierres de diverses couleurs ( 2),
allusion, peut-être, à la Couronne Boréale
, placée sur le serpent que tient
Ophiucus , ou Cadmus , et qu’on dit,
être l ’ouvrage de Vulcain. Vénus lui
donne un collier de perles (3). Ce collier
représentoit des serpens entrelacés,
et des pierres précieuses (92), telles que
cellesqui ornoîent (4) lei ationaletlarobe
du grand prêtre des Juifs. EUesfiguroient.
lé Soleil , la Lune,-et lés ëlèmens qui
y étoient retracés par des couleurs analogues
à leur teinte , et' à leur nature
l'âi A l’endroit où s’imissoient les
serpens entrelacés, l’aigle , figuie symbolique
du Soleil, y etoit représentée
avec les ailes'déployées. Telle est à peu
près la description que nous lait Non-
nus du fameux collier que Vénus donna
à sa fille Harmonie, qui bientôt devint
mire de plusieurs enfans (6).' Une des
filles de Cadmus, la plus fameuse dans ce
poëme , fut Sémélé ( 7 ) , qui devoit
donner naisssanct“ à Bacchus, héros du
poëme des Dionysiaques. C’est pour arriver
là 4 que le poëte nous a entretenu
de Cacha us, et dé'sès nôces avec Harmonie.
Les soeurs,de Sémélé (8) étoient. Au-
tonoë, In h ,, et Agave, princesses également
célébrés dans la.Mythologie , et
dont Norjnus nous raconte les aventures,
dans' plusieurs morceaux.épisodi-
quës de son pbëïne, et en particulier,
dans ce cinquième charot. C’est ainsi
qu’en nous pariant dAutonoë, lamée
, , 0> '»• ’ Aï- '
•U ' V. (35. •’ -i • - (S) v. 136.
HJ Jüfephl. 3 c. 8. Ciem. Hex. Str, !. 5- p, 575,
(g) v 180. (()j v- 190. ' (1) V.-J03. (%) v . 196,
fs) v. sis, 1
U S L È S C U L T E S ,
des filles de Cadmus ( 9 ), qui épojisa
Aristée, fils d’Apollon et de Cyiène, il
nous détaille, assez longuement, l’histoire
du berger Aristée , histoire que
tout le monde commît ; et par suite,
celle’du malheureux Actéon,leur fils (10),
changé en cerf, èt déchiré par ses propres
chiens (11). Tout ce récit est dune
étendue démesurée , et on y trouve une
longue description du deuil des pa-
reus de cet infortuné chasseur. L histoire
des enfans , des deux autres
soeurs, ou de ceux d’A gavé, mere de
Penthée, et d’Ino, mère ,de Melicerte
et de Léarque , est très-courte (12). Le
poëte s’empresse de nous parler du fils
de Sémélé, ou de Bacchus, qui est le
sujet de son poëme. Semele avoit été
réservée pour un hymen infiniment
plus glorieux (,i3 ^-Car Jupiter déjà
médite de remplacer le premier Bacchus
Zagreus , qu’il avoit eu de ses
amours 'avec Proserpine, dans sa métamorphose
en serpent £i4), et dont
nous avons donné plus Jiaut l’explication
, en parlant de la fameuse formule
des initiés (îi5) , où l’on disoit ,
cc Le Dragon engendra le Taureau ,
& le Taureau engendra le Dragon. A
l ’occafion de ce premier Bacchus , le
poète nous racconte les circonstances
d,e cette aventure , & des amours de Jupiter
& de Proserpine fille de Cérès. ( 16)
Ce récit est le sujet de la fin du cinquième
chant, et du commencement du
fixième.
C h a n t s i x i e m ,e .
Ce nouveau livre roule tout entier
sur la naissance ( 17), ^ Ia m°rt ''u
premier Bacchus , que les Titans firent
périr ( 18 ) et dont Jupiter vengea la
(16) v. 290.
Î30L
( i y v. 555 &c- 1
(n) v 5fo-
Sm v- 5?°*
(ig) Ci-deflus p. <27.
(16) v. 61c— 621.
{ 1 7 J L- 6. v. 1— iot- jo.
(18; v. 165— 172.
O U R E L I G I O N
mort par l’efnhrâsement du monde. Il
envoya ensuite un déluge sur la terre
coupable (1) , qui avoit donné naissance
aux Titans mëurtriers. de son fils.
Ici est une longue-description du déluge
& de ses effets (2). C’est à la suite de
: cette grande catastrophe, que naît le
dieu qui doit apprendre aUx hommes à
cultiver lavigne, etleur découvrir, comme
Noé , à la su.ite du déluge des Juifs,
la précieuse liqueur qui chasse les noirs
soucis des mortels. Ici va Opmmeri-
cer le récit des amours de Jupiter et de
la fille de CadmusetdTIarmonié , ou de
la jeune Sémélé , mère du second Bacchus.
Car l'histoire du premier Bacchus*
ne peut être regardée que comme un
long épisode, intercalé entre le mariage
de Cadmus et d’Harinonie , d’où naît
Sémélé , et la naissance de Bacchus fils
■ de Sémélé. C’est donc ici proprement
que va commencer l’histoire de la naissance
de Bacchus , précédée du récit
des amours de Jupiter avec la fille de
Cadinus.
C h a n t s e p t i è m e .'
Le chant septième du poëme de
Nonnus contiendra ces récits.
Le poëte commence ce chant par
nous présenter l’amour occupé du soin
de réparer les ruines du monde. (3) Mais
l ’espèce humaine étoit livrée aux soins
rongeurs. Le vin qui dissipe les noirs
soucis n’avoit point encore été donné
aux hommes (4) j ce ne fut qu’après le
déluge que nacquit Bacchus , ou le dieu
pèrè de la’librè gaieté que donne le vin.
AEon on lé temps (5) au mille formes-,
tenant en main là clef des générations,
(1) v. 230. (y v. 250—340— 380.
($) Dianyfiaq. L. 7.
(V v. 7— 11— 16.
(5J v. 23.
(6) v. 30.
(7J V. 36.
f8) v. 52.
(9) v. 60.
U N I V E R S E L L E . 0
va trouver Jupiter, pour lui. représenter
les malheurs de 1 homme.-(6) Ii refuse
de gouverner désormais un monde destine
à autant de maux, (7.) et des hommes
dont la vie est si courte et si traversée
de peines. En vain , dit-il , a-t on inventé
la lyre ; ses accords harmonieux
ne dissipent pas .tous les -chagrins. (8)
Il accuse Pandore d’avoir .ouvert ia
boëte futaie , d’ou sont sortis tous les
maux ; et ne reconnoît point la prudence
de Prométhëe, qui pour y remédier
, n’a pas songé à dérober aux dieux
leur nectar , plus tôt que le feu sacré
qu’il leura ravi. (9) C etoit là. le présent
qu’ii -devoit faire aux hommes , afin de
noyer dans;cette liqueur tons les chagrins
du monde. (10) Jupiter, apres 1 avoireii-
tendu , cherche à le rassurer en lui découvrant
les secrets dudestin,(u) et lui
révèle le mystère de la naissance future
de Bacchus son fils , qui doit apporter
aux hommes une' liqueur aussi douce
quele nectar.'f 12) Gérés, ajoute Jupiter,
vient de couvrir récemment d ’épi« les
sillons 5 (i3)et bientôt mon fils fera couler
des ruisseaux de vin , qu’il exprimera
des fruits de l’automne. f i 4) Toute
la terre chanterasa présence, (là) Vainqueur
des Géans et des Indiens , il
viendra sur la voûte éthérée parcourir
la route'des astres 'et tenir la foudre
avec Jupiter son père. (2o)Là il serabril-
lant des grâces de la jeunesse, et une
mître en forme de serpens entortilles
couronnera sa tête. Il partagera les
honneürsdesimmortels,(17) sousle titre
de Bacchus dieu dés raisins. Ainsi parla
Jupiter. (18) Les Parques et les Heures
lui applaudirent. Après cet entretien ,
le dieu du temps se, rendit chez Har-
(10) v. 63-
<” >■ v- 72.
f\ 2)‘ v . ) 7.
fi3) T- »3-
("14) v- 90.
■ 8* m 0 6 ) v. 98.,
^17) V. 102»
0*0 v - I0S*
F 2.