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un Temple de Cérès, dans lequel les
Mantinéens venoient célébrer tous les
ans une fête. Près de Mantinée et de
son Hippodrome , étoit la montagne
d’Alésie, sur le sommet de laquelle Cérès
(1) avoit aussi un bois sacré (s-) ,'et, vers
le pied delà montagne, étoit le Temple
de Neptune Chevalier, Equestris. C’est
vraisemblablement là ce Neptune, dont
le culte, ainsi que celui de Pan Lycéen ,
fut porte dans le Latium , par Evandre.
( 2 ) Nous avons vu plus haut l'union
du culte de Cérès et de Neptune, dans
l ’Arcadie , et nous expliquerons ailleurs
l ’origine de cette union. Nous avons
déjà parle du culte delà même Déesse
chez leshabitans de Phénée, qui avoient
hts memes rits que ceux ct’Eleusis , et
quj donnent à cette D cesse le surnom
ci Eleusinienne. Mais ce que nous avons
oublié de dire, c’est que le culte de Neptune
Chevalier, qui paroît avoir été sien
vogue en Arcadie , y étoit aussi établi;
( 3 ) que la principale Divinité étoit
Mercure , compagnon fidelle d'isis et
d lo ; et que près de son Temple étoit
celui du Cocher céleste, Myrtile, à qui les
Arcadiens faisoient tous les ans un sacrifice
nocturne;ce qui rapproche entièrement
ce culte de celui que l’on rendoità la
même Déesse à Trézène (4) , où le
Cocher et: Neptune étaient adorés, avec
Cérès Législatrice. Neptune et Minerve,
à Trézène , et dans l’île de Sphérée ,
étoient unis", comme iis l’étoienf chez
les Phénéates. Il y avoit aussi un ancien
Temple de la même Déesse , sous le
nom de Thesmias, nom qui répônd à
celui de Thesmophore, que nous avons
vu plus haut, lequel étoit à quinze stades,
à-peu-près, de Phénée, au pied du Mont
Cyllene. On. y celebroit encore des
mystères du temps de Pausanias ( 5 ). (i)*4 5
( i) Ibid. p. 144.
( i ) Tit. Liv. Dec. 1 " . 1. 1 , c. 5_9,
f î ) Pausan. ibàd. p. 348— 249.
(4) Pausan. Corinth. p. 74.
(5) Pau», p. »49.
|6) Ibid. p. 353.
NÏVERSELLE.
Aussi , à Trézène , comme à Phénée1
Cérès y avoit le surnom de Législatrice’
soit dans son épithète de Thesmophore’
soit dans celui de Thesmias. Le Cocher
celesteetNeptunel’accompagnoientdans
ces deux endroits. Le Cocher se lève , en
effet, en aspect avec la Balance, que tient
la Vierge , et au coucher de ce signe.
A l’occident de Phénée , dans la petite
ville de Clitore (6) , Cérès avoit
aussi un Temple , - ainsi qu’Esculape
etlllythie. Le cultede Cérès Eleusinienne
étoit fort commun dans tout ce pays,
principalement sur les bords de l’Alphée’
chez les Parrhasiens, qui lui avoient
dédié un autel et un bois sacré ,-et établi
une fête, dans laquelle les femme sedis-
putoiènt le prix de la beauté. On lés
appeloit Chrysophores. Hérodice passoit
pour avoir été la première qui eût remporté
ce prix. Du temps d’Athéiiée,
cette dispute (7) , assez semblable à
celle des trois Déesses, Vénus, Minerve
et Junon, avoit encore lieu.
Nous ne rappelerons point ce que
nous avons dit duTemple queCérès avoit
à Thelphussa, et de son commerce monstrueux
avec Neptune, près du Ladon,
où elle se baigna ; mais nous ajouterons,
qu’Esculape y avoit aussi un Temple,
(8) ainsi que les douze grands Dieux,
dont le culte, suivant Hérodote , étoit
venu d’Egypte en Grèce (9). Cérès y
prenoit le surnom de Lousienne , d’E-
leusinierine ; mais son second nom de
Thémis n’étoit pas non plus oublié (10)-
Esculape y étoit représenté encore enfant.
Les Déesses , Cérès et Proserpine ,
avoient aussi un Temple assez révéré
à Leucosyra , au couchant de Méga-
lopolis (u ).
Près de l’ancienne ville de Trébizonde,
(7) Athénée, 1. i 3.
(S) Pausan. p.
(9) Hérod. 1. 2 , c. 4.
(1©) Pausan. Ibid. *57.
(1 1 ) Pausan. Arcad. p. 259.
R E L I G I 0 N Ü ISf I V £ R S EVL L E. ai
*n Arcadie ( i), à une petite distance du
jleuve Alpliée, étoit un vallon profond,
où se célébroient, tous les trois ans,
des mystères en l’honneur des grandes
Déesses , c’est-à-dire , ' de Ccrès et de
Proserpine. Près de ce lieu ; étoit la
source appelée Olympique (2) , quiétoit
intermittente, une annee sur deux, et
près de laquelle se faisoient des evplo-
sions volcaniques. Les Arcadiens fixoient
en ce lieu la scène du combat des
Géans , et y sacrifiaient aux météores ,
au x tonnerre*, aux éclairs, etc. Environ
dix stades de-là , étoit la petite ville
de Basilis (t) , où se trou voient encore
les restes d’un Temple de Cérès Eleu-
»inienne.
Les grandes Déesses avoient aussileur
Temple à Mégalopolis ; Proserpine y
prenoit l'épithète de Conservatrice (3).
On y voyoit à l’entrée la figure d’Es-
culape , et de jeunes Anthesphores,
qui portaient des corbeilles de fleurs.
Cérès avoit à ses côtés un Hercule , un
des Dactyles Idéens, et tout près d’eux ,
les Saisons, au nombre de deux. A
quelque distance du Temple étoit un
bois sacré, où les hommes ne pouvoient
entrer , et devant lequel étoient placées
les statues de Cérès et de Proserpine.
Dans l’enceinte intérieure ; étoient des
lieux consacrés à ces mêmes Déesses et à
Vénus avec le fameux serpent, qui joue
un rôle dans la Fable de Cérès. Mégalopolis
avoit reçu les mystères de Cérès,
et imitait dans ses Temples ce qui se
passoit à Eleusis, suivant Pausanias (4).
Aussi le fameux Mercure, conducteur
des âmes , Agêtor , qui étoit le grand
agent des mystères d’Eleusis , y avoit
sa statue , avec celle du Soleil, invoqué
sous le nom du Sauveur, et représenté
sous les différens costumes d’Apollon
et d’Hercule. Ces statues ornôient un
vaste T emple, dans lequel on célébroit
( i l Ibid, p, 361:
(2) Ibid. p. 362.
(3) Ibid. p. z6z—263.
(4) Pausan. ibid. p. 2<J.
les mystères des Déesses d’Eleusis. Il
y avoit'près de-lù une autre Chapelle des
grandes Déesses, dans laquelle lei> femmes
entroient en tout temps, et où les hommes-
11e pouvoient entrerqu’une fois l’année.
Au midi de Mégalopolis, sur les montagnes
qui séparent la Messenie /de
l’Arcadie,en un lieu appelé Herméen (5),
on trouvoit les statues de Cérès et ae
saülleDespoina,avec celles de Mercure
et du Soleil, ou d’Hercule. Cérès avoit
aussi un Temple à Zoitea , près de
Paronée, au nord de Mégalopolis.
Les mystères de Cérès, sous-Ie nom
de Rhéa(6),se célébroient dans rm antre,
au sommet d’une montagne, près Mé-
thydris , appelée la Montagne merveilleuse
, au bord du fleuve Maloetas.
C’était là qu’elle avoit fait ses couches,
poursuivie par les Géans , et qu’elle
avoit trompé Saturne , en lui donnant
unepierre à dévorer. Les femmes seules,
consacrées à la Déesse , avoient droit
d’y entrer, et personne autre qu’elles.
On y voyoit aussi , près de-là , un.
Temple de Neptune-Chevalier, amant
de Cérès , et père de Pégase.
Elle avoit pareillement un Temple à
Elos, près Mégalopolis , où les femmes
seules pouvoient entrer (7). 11 en était
de même à Rome, dans les cérémonies
secrètes de la bonne Déesse , dont le
culte avoit été établi chez les Romain»
dès la plus haute antiquité , culte que
Rome, suivant Cicéron , tenoit de ses
premiers Rois ( 8 )., et qui étoit égal
d’ancienneté avec la fondation de cette
ville : car, Pan , adoré en Arcadie , et
Neptune - Chevalier, que nous y découvrons
par-tout, lie furent pas le»
seuls Dieux, dont Evandre et ses Arcadiens
portèrent le culte dans leLatium.
Enfin , nous trouvons le cultede Cérè*
et de Proserpine établi à Pallantce en
Arcadie, d’où étoit venue la Colonie
(5) Ibid. p. l 65.
(6) Ibid. p. 266.
(7) Paus. Arcad. p. 3.66, .
(8) De Haruspic. Resp.