anges ont fait à Dieu et aux bons
anges , dans les mythologies orientales ;
enlin que celle qu’Ariman fait à Or-
musd et à son peuple lumineux dans le
Bounedesli ou dans la Cosmogonie des
Perses. (1) Nous avons dans le chapitre
cinquième du second livre de cet
Ouvrage donné un précis de cette ihéo-
logie , en développant le système des
deux principes. C’est sur-tout vers la
fin du chapitre que nous avons donné
l ’analyse de la théologie des Mages et
du Bounedesh , qui nous retrace ces
combats. Nous y renvoyons le lecteur
; et nous nous bomeronsiciài emet-
tre sous ses yeux les principaux tableaux
de cettè Cosmogonie , qui ont
le plus de ressemblance avec ceux de
Nonnus ou de la fiction Egyptienne
sur B ic hus et sur Jupiter son père,
qu’attaque Typhon. On y voit Ahri-
man (a) , sous la forme d’une couleuvre,
pénétrer dans le ciel. Le ciel lui-
même est couvert d’astres , qui ont
autant de soldats p êts à faire la guerre
aux ennemis de la nature , (3) et à
Ahriman, s’il cherche à nuire aux créatures.
On y pa'le desDews ourles mauvais
génies compagnons d Ah iman , qui
combattent contre les étoiles fixes.
Àh. iman attaque tous les élémens ; (4)
il fait sortir du feu une fumée ténébreuse.
Secondé d’un grand nombre
de Dews , il se mêle aux planètes, se
mesure avec le ciel des astres, avec
les étoiles fixes et avec tout ce qiri a été
formé. Les esprits ou Izeds célestes
combattent contre Ahriman et contre
les mauvais génies. Ahriman fut ensuite
sur la terre et (5) bouleversa tout
Ce qui étoit dans le monde. Il së mêla
partout , cherchant à faire du mal-
dessus et dessous. Il mit son venin sur
tout ce qui existe sur la terre j il ré*
fîS Boundesb. p-1 35î-
C?D' I H P- 349'
( 3) P- 3S5- '
(4) p. 356.
(5) ftftt P* 35a—353*
pandit une eau brûlante sur les arbres
et les fit sécher sur le champ. 11 alla
dans les eaux et sur le feu , et cor rompit
tout. (6) Taudis qu’Ahmnan ou la
mauvais principe court ainsi dans le
monde , le ciel, comme yn soldat qui
a endossé sa cuirasse , se présente à
la vue d’Ahriman pour lui faire la
guerre. Ormusd ou le dieu lumière secoure
le ciel: Ahriman est forcé de
prendre la fuite., parce qu’il sait qu’à
la fin l.r victoire est : éservée au principe
lumière, lors de la résurrection oit
du renouvellement de toirtes choses.
Voilà le précis des idées Cosmogoniques
ries Perses, qui forment la base
de toutes lesgigantomachies , et eh particulier
de la guerre d’Ahriman conte
Ormusd , de. Typhée ou Typhon contre
le ciel, les astres, et contre la nature
entière , jusqu’au moment ou Jupiter ,
principe de bien et de lumière, vient!
le terrasser et ramener î’ordre" dans lel
monde par une nouvelle génération.l
Ce sont là les dogmes théologiques ,1
qui ont été consacrés dans les versl
de Nonnus , et qui font la base des!
deux premiers chants , et en paiticu-l
lier de celui cr. On a déjà vuTyphonl
faire des excursions dans lOympel
attaquer le ciel et les différentes cons-|
teliations qui y brillent. Du ciel il
descend sur la terre, comme Ahriman 1
il attaque les montagnes , (7) lès fleul
ves et les mers , et porte partout 11
désordre. Ici est la description dJ
choc violent qu’éprouvent les mers etl
de beffroi des monstres qui les habil
tent. Typhon arrache des isles. entièJ
rés et en lance les débris (8). Nouveaii
Jupiter, il veut essayer de lancer aussi
la foudre , (9) qui reste sans effet etsanl
bruit dans ses mains impuissantes. (x j
Ses bras ne sont pas assez. iterveuil
(6) Ibid. p. 358.
(7 ) Dionys. 1, I V. 350.
(8') v. 390
(9) v. 295.
(10) v. 390.
jour en soutenir le poids et les feux
dix tonnerre s’éteignent aussitôt, qu’ils
ne se sentent plus soutenus de la force
divine qui les lance. ( 1 )
■ A la suite de cette description , le
poète nous peint Cadmus arrivant dans
Ï k lieux qu’habitoit Typhon près Ina-
rirnfc, (a) où Jupiter a volt déposé la
■ iradre qu’avoit surprise son ennemi.
Ê’est là qu’il est rencontré (3) par Jupiter,
qui venoit de quitier sa forme
l e taureau , dont il avoit placé l’image
■ ux cieux. Pan accompagnoit le maître
de l’Olympe. On se rappellera que
■ anest la belle constellation du Cocher,
placée sur le Taureau et qui porte la
flameuse chèvre Amnlthée, appellée la
Kinme de Pan , avec ses chevreaux.
■ îgême qu’imagine Jupiter , qui est
^■ ’habiller Cadmus en berger , et de
fci dresser une' cabane , (4) dans-laquelle
il attirera Typhon par le son
Jarmonieux de sà flûte pastorale , et
| ir-là préparera sa ruine, (az) Jupiter(5)
|Mbi adressant la parole lui dit : »chante,
lher Cadmus , et la sérénité sera rendue
lu ciel. Typhon s’est servi de mes
«mes , (6) il ne me reste plus que
fcon égide ; mais de quel secours peut-
«Ue m’être oontre fes feux du tonnerre ?
je crains que bientôt on n’invoqu©
au lieu de moi Typhon, comme dieu
qiu verse Ta pluie (7) et qui habité lés
inninets de l’Olympe. Sois berger pour
Un jour , et que ta flûte pastorale serve
a rendre la puissance au pasteur' éter-
Mr du monde. (8) Tes services ne se-
jpnt point sans récompense ; tu seras
® chef et le conservateur de l ’harmo-
f e du monde , et la belle Harmonie
sera ton épouse. » ( 9 ) Il adresse aussi
quelques mots à l’amour qui l'aceom-
pagnoit. « Tends ton arc, lui dit-il ; (1 o)
et l ’ordre du monde va être raffermi . »
On s a it que dans 1 a phi i os ophie a n ci en ri e 1 Amour avoit présidé à l’organisation
de l ’univers , et qu’il étoit "le lien de
1 ordre , que la nature a mis entre tous
les principes qui composent le système
du monde. Aussi Jupiter dit-il à l’A -
mour,.que tout vient de lui, qu’ri guidô'
la vie , et qu’il peut conserver tout.
Ainsi parloit Jupiter , et semblable
au taureau, (3a) dont lé front est armé
de cornes , (11) il s’avance sur les sommets
du mont Taurus. Alors Cadmus r
sous l’habit de berger , apjpiyé contre
un chêne fait retentir les échos des
foiets des sons séducteurs de sa flûte'
harmonieuse. Typhon se laisse charmer
; (xa) il s’approche du lieu où il
entend cesaccens enchanteurs, et dépose
dans l ’antre la foudre qu’il y a trouvée
et qu il y caché. Au moment où il s’approche
de la forêt , Cadrnus feint d’avoir
peur et de fuij. (x3) Typhon le
rassure et l’invite à continuer- , (14) en
lui proposant (x5) le défi d’un combat,
dans lequel Cadmus fera répéier aux
échcts les sons de sa flûte, et Typhon
le bruit de la foudre qu’il à surprise
à Jupiter. Il lui promet même une
récompense , et l ’assure que , dés qu’il-
sera maître d é i’Olympe . il le placera
lu i, ses chèvres et ses boucs dans les;
constellations1 -, ( 1 6 ) près du Cocher
, - (17 } : qui tient dès; chevreaux
et de la fameuse chévi e Amalthée , quü
brille aux cieux d’un’ éclat si lumineux
». ' IT placera ses1 boeufs (18) au-
signe céleste du boeuf qui_ verse la;
(iby v. 395
( r i ) y. 404
0*2) v. 410
(13 V v. 416
(14 ) V. 423
CJ5f v- ‘435
(16 ) v. 442
(x-7> v. 445
Lx8J v, 44S,