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Dàni laitt3 intonuit vento nemus : ilia timon
Vallet et hostiles crédit adesse manus.
Ut que s in u natum tenuit, succurritc Nymphes:
E t dits aux ilium fer te duobus, ait.
Née mora, prosiluit. Pisçes subiere Gémelli.
Pro quo nunc dignum sidéra munus habent.
Inde rtefas ducunt gtnus hoc imponere mensis,
Nec violant timidi Piscibus or a Syri.
Plutarque, dans son traité de la superstition ( i ) ,
parle des craintes des Syriens, sur les suites funestes
de Pimprudence, qui les auroit portés à
manger tel ou tel Poisson. Il en xésultoit pour
eux une espèce d’hydropisie et d'enflure aux
pieds et au ventre, comme l ’attestent et Plutarque
et Ménandre, dont Porphyre rappoïte les
vers. ( Abstin. L. 4- ) ....
{iiiiiii) Si l ’on en croÿoit Pline (a) , Àtargatis elle-
même auroit eu lès formes monstrueuses de Der-
çeto ,, quoique suivant Lucien , elle représentât
simplement une femme. En effet, Pline l ’appelle
Atargatis la 'monstrueuse, prodiffosa, la même
Divinité, dit-il . que Derceto. Elle étoit adorée
à Bambyce , autrement à Hiérapolis, ville que
les Syriens appellent Magog. Le témoignage de
Lucien, qui étoit du pays, et qui avoit vu Der-
céto en Phénicie, et Atargatis à Hiérapolis , semble
préférable, au moins quant à la différence
des formes; Àrtémidore prétend, que ce respect
'pour les Poissons avoit pour objet Astarté ou
Vénus, qui a son exaltation aux Poissons ( 3 ).
Quanta la Colombe consacrée à Sémiramis, elle
Pétoit aussi à Vénus. Elle étoit l’Oiseau familier
de cettf/Déesse , à qui elle prêtoit ■ son ministère
pour des messages. De même que Vénus a son
exaltation aux Poissons, de même elle a sa dépression,
dans le signe de la Vierge appelée. Atar-
, .
{kkkkkkk) On trouve, dans l’histoire du Ciel de
Piuche , tom. 1 , p. 180, une Déesse de Syrie,
qui a des attributs de la Diane d’Ephèse, et un
corps comme de Pojsspn.
(1llllïll) L ’Arabe Schiangia , cité par Kirker ( 4 ) ,
vante l’art qu’employoient les Egyptiens, dans
la fabrication des images et des idoles, qu’ils
soumettoiént à l’influence des corps célestes. Ils
avoient trouvé le moyen de les faire parler, et se
mouvoir, comme si réellement elles eussent été
animées par la Divinité, dont Parue puissante
étoit supposée y descendre. Le même Kirker nous
donne un traité de mécanique, ou l ’art sacerdotal
est mis à découvert, et où l’on voit, les
diverses machines, employées pour faire illusion 1 2 3 4 5
(1) Plut, de Superst. p. 170.
(2) Pline, Hist. Nat. 1. 5 , c. 23.
(3) Arremid. 1. 1 c. 9. (4) Kifk. QEdip. t. 2, part. 2, p. 172;
(5) Ibid- p. 323,
aux peuples ( 5 ). Foye{ Kirker sur les machines
Thauraaturgiques des anciens Egyptiens.
(mmmmmmm) Il y a beaucoup de ressemblance
entre ces statues, et celles du temple de Babylone ,
posées par Sémiramis, suivant Diodore. Deux
Lions étoient aux pieds de Rhéa, ou d’Opis.
{nnnnnnn) Pausanias nous parle des pratiques
superstitieuses , imposées à ceux qui se présentaient
au temple delà Déesse de Syrie, adorée à Egire ,
en Achaïe ( 6 ). On n’y entroit qu’à des jours
marqués , après s’être préparé par des purifications,
par le jeûne, pu par un certain régime
prescrit. On remarquera que, dans cette même
ville , étoit le temple de Diane Agrotère ( 7 ). On
voyoit à Athènes, près du temple de cétte même
Déesse, un tombeau d’Hippolyte ( 8 ) , Héros,’
auquel ceux de Trézène consacroient leurs cheveux,
comme nous verrons bientôt qu’on les con-
sàcroit dans le temple d’Hiérapolis.
i 0000000) On trouvera ici quelques changemens
aux explications, que nous avons données, sur l ’origine
du culte du Poisson, dans une lettre de nous
imprimée dans le deuxième volume du Journal
des Sava.ns, du mois de Juin 1779 : mais nous
ne faisions alors qu’entrer dans la carrière, que
nous avons parcourue depuis avec beaucoup de
travail et de soin, et il n’est pas étonnant , que
de nouvelles recherches nous ayent mis à portée
de donner de meilleures solutions. Nous le
faisons ic i, n’ayant jamais la sotte vanité détenir
à une ancienne opinion , quand nous nous sommes
apperçus qu’elle n’étoit pas entièrement exacte ;
et nous nous sommes toujouî? empressés de rectifier
nos erreurs, quand nous avons cru nous
être trompés.
(jppppppp) Le Prophète Oannès étoit une espèce
de .Merçute, qui avoit enseigné les sciences et les
arts. Je remarquerai que les Poissons sont en aspect
avec la Vierge céleste, domicile de Mercure
; et que ce signe étoit celui auquel l ’Astrologie
avoit soumis Babylone. C ’étohsmême à cette’
influence, que Ptolémée ( 9 ) attribuoit le goût
des Chaldéeoes pour les Mathématiques et pour
les observations Astronomiques.
(qqqqqqq) Dans le Livre des Nombres, chap. 23 , ’
v. 2$ et 29, c’est sur le mont de Pliégor , ou de1
Péor, que Balac conduit le Prophète Balaam,
pour y prophétiser. L à , on y élève sept autels',
nombre égal à celui des Planètes; et sur chacun
(Peux on y place des Beliers et de jeunes
Taureaux. Ce Balac étoit Rôï'des Moabites, et
Balaam un Devin, qui habitait le pays- des Am-'
monites , ou des adorateurs d’Ammon ( 10 ). C ’est
alors, que Moïse, ou l’écrivain Juif connu soùs
ce nom, supposé, que les Israélites eurent com-
,(6) Pa'nsajiias Acfidc. p. 234.
((87)) IAbtidti.c .J-Sp.-.2 3343-. _ . ; . ' .
(9) Kirk. OEdip. t, 2 , paru 2 , p. 14^.
(10) Numer. ibid. c. 22 , v. 4 et 5. .
m^rce-avec-les filles des Moabites, et se firent
^initier aux mystères de Béelphégor ( 1 j.j
* (yrrrrrr) Voici ce qu’en dit le Rabbin Salomon
/Jarchi, dans son Commentaire sur le premier li-
- vre des Rois, a Dieunt sapientés nàstri mira de
» fabricâ-hujus Idoli ; erat enim àd sptcitm Virgæ
» virilis effectuai, cui maritabant se t-oiâ die ».
Kirker observe avec raison ( 2 ) h que ce culte
rentre dans celui des Phalléphores de Bacchus et
d’Osiris, et dans le culte du Lingarn, ou du Pu-
dendum des Dieux de la génération.
; {sssssss) On pourroit également croire,qu’elle étoit
consacrée au Soleil, Mithra, aux formes de Taureau.
Car, dans le système planétaire , tel qu’il est
rangé dans l’échelle Mystique, dont parlèGelse,
la porte de Saturne est la première ( 3 j , et celle
du Soleil la septième. Cet ordre est celui de la
semaine.
(ttttttt) J’ai été témoin plus d’une fois de ce travail
du Scarabée, et j’ai été frappé de la justesse
de cette comparaison, qu’ont faite les Egyptiens
de ia marche du globe solaire, et de celle
de la boule , que roule le Scarabée.
(uuuuuuu) On trouve dans le töm. 2 , part. 2 ,
de l’OEdipe de Kirker, une semblable figure à tête
d’Epervier, montée sur deux Crocodiles.
Cx x x x x x x ) Il est bon de remarquer,que Clément
de 'd’Alexandrie met le Crocodile à la place de
l’Hippopotame, pour désigner l ’imprudence (4).
Çes deux animaux, consacrés à Typhoh , ont donc
pu être pris indifféremment l ’ un pour l’autre,
comme une expression des ténèbres, dont la Lune
triomphe au moment de son émersion.
(yyyyyyy) L’ Ibis est un Oiseau (5),qui ressemble .
beaucoup à la. Cicogne; il est plus petit; son
plumage est d’un blanc roussâtre, avec des ta-
' ches d’tin rouge pourpré, et d’un rouge couleur
de chair -, les grandes plumes du bout dès ailes,
sont noires ; son bec est large d’ un ponce et demi
par le haut, et d’un demi-pouce par le bas. La
couleur est un jaune clair, et sur l ’extrémité ’
un peu orangé. Les deux pinces du bec sont absolument
recourbées dans toute leur longueur
.Le bas de la jambe et le pied en entier, depuis
le talon jusqu’aux doigts, sont gris; les côtés de
quatre doigts sont garnis et bordés d’une membrane
, excepté le côté interne des deux doigts
externes, qui n’en ont point ; les ongles sont
étroits, pointus et noirâtres, de même que l’e x trémité
des doigts. Cet Oiseau se nourrit de Ser-
pens, de Grenouilles, de Lézards, et sur-tout
de Serpens ailés, q u i, poussés par un vent de
Midi des déserts de la Libye , fondent sur les
campagnes de l’Egypte, et dévorent toutes les
(1) Ibid. c. 2j , v. 1—3—7. Josuë, c. 22, y. 17. -
Deuter, v. 3. Psalm. 105, v. 28. (2) Kirker (£dip. t. 1, p. 267.
(î) Orig. contr. Cels. 1. 6, p. 298.
(4) Clem. Alex. Strom. 1. 5 , p. -3'66, .
( j) Contant d’Orville, t. 6, p. 134.
moissons. Les Ibis, rassemblés en troupe, vont k s
attendre au passage sur les frontières ; et il en est
peu , qui échappent à leur vigilance et à leur voracité.
D ’après cette fonction de l’Ibis, il n’est pas
étonnant qu’il ait été pris pour symbole du
principe destructeur du Serpent allégorique ou
du mauvais principe; et de même que dans la Constellation
du Serpentaire, les uns ont mis un homme
qui écrase un Serpent, les.autres, tels que les
Maures, y mettoient une espèce de Gtue, ou
d’ibis \insistens Serpentin
{ a ) Cérès se fait aussi nourrice d’Orthopolis,
fils de Plemnaius, dans le territoire de Corinthe
( Paus. Corinth. p. 49 ) , et de Trophonins
( Phocic. p. 313 ). Démophon étoit fils de Thésée,
et père du cocher Hippoiyte ( 6 ).
{ b ) Triptolème est le nom de Castor, le
premier des Gémeaux (7 ) , q u i, à l ’approche de
l’Equinoxe, au momenr où le Soleil s’unit aux
Pleïades, vient s’absorber dans les feux solaires,
la Lune occupant le Taureau , domaine de Vénus
ou d’Astarté , qui, dans Sanchoniaton, prend une
tête de Taureau pour signe de sa royauté ( 8 ).'
On faisoit Triptolème fils de Trochilus, nom du
Cocher céleste, à la suite duquel il se lève ( 9 ) ;
d’autres d’Illythius , nom de la Chèvre qu’il
porte, comme on le verra quand nous parlerons
d’ Iilythie, compagne de Vénus.
( c ) La Chronologie a ses terres inconnues,
comme la Géographie, suivant la judicieuse.'observation
de Plutarque , dans la vie .de Thésée.
Tout se confond à l’Horizon, q ui,dans la Chrono-
logie, comme dans la Géographie, n’est pas fort*
étendu. Persuadés donc qu’il -est’ impossible de
fixer des dates dans des siècles un peu éloignés,
où les Etres Mythologiques viennent se confondre :
avec* les Etres réels, les Astres avec les Rois ,
les Montagnes avec les Reines, les Fleuves avec
les Héros, qui en ont pris les noms ; nous, avons
négligé toute discussion Chronologique. Nous
croyons qu’il entre dans la science de l ’homme,
de reconnoître qu’il est condamné souventà ignorer;
et qu’une marque sûre qu’il a fait des progrès,
c’est de savoir où il doit s’arrêter. L ’homme
clairvoyant distingue des limites; l’homme qui
voit, mal, confond tout, et v e ifo ù les autres ne
voient rien. Je ne dirai donc point ( 1 0 ) avec
Epiphane, que les orgies et les télètes, ou l’initiation
, remontent jusqu’au teiùps d’Inachus, et
aux temps voisins du déluge, parce que je ne
crois ni à Inachus_père d’ une fille changée en
Vache , et qui s’appelle Isis, ni au déluge., de
Deucàlion, ou de l’homme du signe du Verseau. Je
, (6) Pausaru Phocic. p. 362. (7) Hygin, I.-2.
(8) Eusebi Præp. Ey,
(9) Hyg- p* 270..
(10) Epipn, t. 1,