en Grèce. Anubis, au rapport de Diodore
de Sicile, étoit peint avec la tête de
cliien. ( x ) C’étoit en son honneur, que
les chiens étoient révérés à Cynople
( 3 ) et Anubis, ainsi représenté avec
la tête de chien, passoit pour être le
dieu Mercure en Egypte ou au moins
pour en faire les fonctions , (3 ) parce
qu’aucun animal, dit Servius, n’a comme
le chien, la sagacité, qui caractérise
Mercure. A''s s ilu i donnoit-on sonVent
le nom d'Hertnanubis, ( 4 ) qui est
composé du mot herniés , nom de Mercure
chez les Gtecs de,on luiattivbuoit
la découverte des mouvemens célestes,
( S ) qui est une des inventions de
Mercure, suivant Manilins , ( 6 ) Or
Mercure ét**it un des douze grands
dieux, qui piéfidoient anxfignes du,Zodiaque
, et il avolt son liège au Cancer
(y) ou au ligne même,dont le grandChien
etoitle Paranatellon, ou l ’astre familier.
Là étoit aussi le domicile delà, lune au
mouvement de laquelle présidoit Mercure.
Sa liaison avec le Capricorne ,
domicile de Saturne , dont il étoit aussi
Paranatellon , a fait croire à quelques-
uns, quoiqu’à tort, qu’il étoit Saturne et
on appnyoit cette opinion sur une
mauvaise étymologie, comme on peut
le voir dans Plutarque. (8) Ceux qui
ont vu une divinité, semblable au
Ici cure Grec , ont '.eu plus de raison.
En effet il en avoit tous les attributs,
tels que le caducée ( 9 ) et la double
face ténébreuse et resplendissante , pour
annoncer ses rapports avec le ciel et
les enfers , ou avec l ’hémisphère supérieur
et inférieur; caractère distinctif
de Mercure dans la'théologie ancienne.
Nous en donnerons les raisons plus au
lo n g , dans notre traité des mystères ,
lorsque nous parlerons de la procession '
( 1 ) Diod. Sic I, I. p. 76.
(aJStiafaon.l 1 7 .p 812.
<3) Sei vi Comment, ad AEneid- I. 9. v. 698.
(4 ) 1 lut de lad. p. 37c,
(5) Ibid.
(6') Afanil. Aitr. ï.vl’v. 33,
p7) Ibid I. 2. v. 438.
(8) Plut, dellidp. 368.
dTsis rapportée par Apulée. ( 10) Noaj
y verrons son union avec l’Jsis Egyp.
tienne, qui avoit la forme d’Io , union
aussi intime, que celle qui existe entre
le grand Cliien , gardien d’Europe, et
astre d’Isis , et le ligne du Taureau oit
furent placées Io et Europ'e. Nous y
verrons aussi la pompe Isiaque décrite
par Ovide, (n)dans laquellelo,fille d’Ina-
ch u s , est accompagnée de l’aboyeur
Anubis , comme le ligne céleste du
Taureau, dans lequel la lune à son exaltation
, est toujours accompagné aux
çieux du chien d’ï o , ou du Mercure,
qui la soustrait à Argus, au moment oii
elle va devenir la déesse Isis..(i2) C’est
par cette raison, que dans toutes les
cérémonies en h o n n i r d’Isis , on retrouve
toujours sonifiaèle compagnon
Anubis ,o u le Génie Cynocéphale, (i3)
et que dans les processions Egyptiennes,
les chiens ne manquoient pas de précéder
la pompe, comme Sirius précède
celle des corps célestes, au mouvement
desquels il étoit censé présider, dans la
théologie des Egyptiens et des Perses,
comme nous l ’avons déjà dit plus haut.
Clément d’Alexandrie voit dans les
chiens sacrés, qui paroissoiént fini
processions Egyptiennes, des emblèmes
du mouvepient des astres dans, les
différens hémisphères. (14) Le .lecteur
qui aura bien saisi les rapports, que
le chien avoit aveclesprincipaux points
de laSphère, avec les lieux de l ’exaltation
de la lune, et avec le départ de
l ’année , n ’aura pas de peine à recon-
noître, comment ses aspects, ses levers
et ses couchers se lioient à la marche
de la fameuse Isis, soit l ’année soitla
lune, qui la divise en douze mois. C’est
là sans doute l ’origine du culte rendu
au chien en Egypte & cela dès la plui
. (9)Lucian intoxar. t. * p. 75.
f io ) Aput. métam. I n .
( i l / Ûvid. métam 1 .9. fab. 13. y. 19&c.
O a} Ibid- meM. j . fab. 18 & 19 v, 45 &ç.
(1 g; Diod. Sfb.l. I p. 78 AEüus Lamprid-c. 9. SpW‘
tUn in Pescenio c. 6. in CaracaHa. e 9.
(14; Clem. Alex. Suçai. 1.5. p. 567,
hante
haute antiquité ; qui lui donnoit une
■ espèce de prééminence sur les autres
I animaux sacrés. ( i ) Il avoit ses temples
I particuliers, connus sous le nom d'Anu-
■ Aeia, ou de sanctuaires d’Anubis. (a)
Il étoit du petit nombre des animaux
sacrés , dont le culte étoit commun
à toute l’Egypte. Ces animaux étoient,
parmi les quadrupèdes, le cliien ,
le boeuf, & le chat, di^Strabon. ( 3 )
Ces deux derniers étoient consacrés à
la lune ,. dont le boeuf Apis pdfttoit
l’empreinte sur son corps , comme on
l’a vu à l’article d’Apis , ou du boeuf
sacré des Egyptiens. Le chien étoit
spécialement honoré chez les Hermo-
politains, ( 4 )• dont la ville tiroit son
nom de celui de Mercure, ou du Génie
Cynocéphale, en’ qui nous avons fait voir
un Mercure Egyptien. Ptolémée place
le Nome d’Hermopolis, au soixante-
unième degré, quarante minutes de
longitude et au vingt-huitième degré ,
vingt six minutes de latitude. (5 )
Nous terminerons ici ce que nous
avions à dire sur Anubis , considéré
comme le dieu Mercure des Egyptiens
et honoré sous le symbole du chien ,
imagevivante du Chien céleste, Paranatellon
du Cancer , dans lequel Mercure
a son siège, dans la distribution qui
fut faite des douze signes entre les
dieux. Il n’est rien dans tout cet article,
qui ne nous rappelle sans cesse au ciel
et qui ne vienne à l’appui de l ’origine,
que nous avons donnée au culte ido-
lâtrique des animaux en Egypte. Ce
que nous avons dit jusqu’i c i , sur le
boeuf, sur le lion, sur le loup & sur
le chien, en est une preuve complète.
Joignons ici ce que nous avions déjà
dit à ce sujet, (6) en parlant de la
déesse de Syrie, du Dagon Phénicien et
du culte du poisson Oxyrinque ; des
•erpens d’Esculape et de Sarapis ; du
( i ) Plut, de Iéd.p. 368.
(a) Lucian in Tox. t. a. p. 75.
(3) Strab. 1. 18.p . f i t . Juvenàï. fat.15. .
(4) Ibid. 5
Rlig. Unit. Tome II.
bouc de Mendés , et du bélier Ham-
mon; des différens taureaux, et des
satues à forme de taureau , des coqs,
des éperviers, sous les noms de Nergal
et de Nesroch ; de l ’âne sous celui de
Tartac , du chien sous celui de Nebo,
dans les quinze derniers chapitres de
notre troisième livre.llnereste donc plus
aucun doute sur l ’origine astrologique
du culte des animaux, et des images
représentant des animaux ou composées
de parties d’animaux, qui ont leur type
dans les constellations. Ainsi le cygne
céleste, en aspect avec la constellation
des Gémeaux, dont uns’appelle Apollon ,
et qui est elle-même le signe * où ce dieu
a son siège , dans la distribution des
douze grands dieux, (7)dut être naturellement
consacré à Apollon , ou au
dieu qui prélide au signe, dont il
est Paranatellon , par la même raison
que le chien le fut à Mercure, qui
présidoit au Cancer, dont le Chien
céleste est Paranatellon. Aussi le cygne
fut-il effectivement consacré à Phoebus
ou au dieu Apollon. ( 8 ) Je crois cette
origine plus naturelle , que celle que
l’on tire de ses talens pour la musique ,
talens que nous ne lui connoissons
guères. Il est même plus vraisemblable,
que le préjugé ancien , sur son talent
musical, vient plutôt de ce qu’il étoit
consacré au dieu de la musique Apollon.
Car enfin si les cygnes eussent
eu autrefois un chant harmonieux 3
ils l ’auroient encore aujourd’hui.
Ce que nous avons dit du cygne, s’appliquera
à l ’aigle, au vautour, au
corbeau, en général à tous les animaux,
qui ont leur image parmi les constellations
, et leur culte dans les temples
sera une conséquence du grand principe
astrologique, que nous venons de développer
etd’appuyer d’exemples. Il sera
bon, pour les reconnoître , d’étudier le*
(5)Ptoïem. Geog. ï. 4.p. i2 i-
(4) Ci-dessus 1. 3.C. 7-8-9-14 17-18, >
(7) Manii Àftr. I. a. v. 438.
(8) AElian de aaim. 1. 14» c* 13. ï- 11. c. I l
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