l ’objot do l ’étude de ceux, qui s’oc-
cnpoieni de la science Gêné thl laque y ces
astres composoient ce qu’on appçloit'la
uuhee céleste. Je renvoie le lecteur, qui
désirerait là .dessus plus de détails , aux
commentaires .(les Rabbins, e,t, à Kirker
et Seldtn ( l) qui ont. traité assez, au
long cet article de la fortune et du bon
Génie, adorés sijus les noms de Baal-
Gad chez les Syriens. Il suffit pour nous
d’avoir prouve,.que Iei-culte,de Baal-Gad
étoit fondé sur l ’Astrologie , qu’il faisoit
partie du Sabisme et ,qu’il appartenoit
à la religion universelle.. Nous ne
connoissons-que Le nom dé Baal-Phara-
sius., dont parle Kirker (2). Si on peut
établir quelques conjectures, d'après ce
nom, ce set oit le Pégase Alpbarus(3.) ,
qui lut adoré sous ce nom de Baal-
Pharas. Nous ne connaissons, pas
mieux Baal-meon , Baal asar , Baal-
thamer, &e.
Nous passerons donc à Béelzephon
et à Béelzebub.
Béeltzephon étoit la divinité ou le Génie
qui présidoit sur le Nord, en hébreu,
Tzephon (4) ; car on. sait, que Les anciens
, et en particulier les Perses ,
avoient établi des Cfinies ou Anges ,
et des astres surveillans des quatre
coins du monde. Tels étoiént les q,uatre
grands astres (5) Taschter , Satevis ,
Venant et Haftorang. Ce dernier
gardoit le Nord , et on prétend que
c’étoit 1 Ourse (6). Sa dénomination ,
exprimant le, nombre sept.,, semble
avoir conduit les interprètes à y voir
les étoiles.des Ourses, qui- sont effectivement
en.ee nombre. Pour nous,
sans rien déterminer à cet égard , il
nous suffit de savoir que c’étoit. un des
astres, à qui la surveillance du Nord
étoit,confiée. Nonnus, dans ses D.ionysiaques
.( 7 yjj établit également quatre
astres pour sentinelles aux cieux, et iï
donne la garde du Nord à Céphée,
qui effectivement est placé près' du
pô'e boréal. Il porte dans la Sphère
l ’épithète de Bear ou de roi, et peut-,
être est-il le Baal. Tzeplion, ou Dien-
Seigneur du Nord, adoré près des
bords de la mer rongé, et du lieu oiVles
Israélites sont censés l ’avoir passée, dans
la fable du fameux passagé (8). Us allèrent
d’abord à Succoth, lieu où
étaient adorées les Pléiades, Succoth
Benpth y puis à Phihahiroth (9) , vis-
à-vis Baal Tzephon j car l ’auteur des
livres Juifs en fait une ville , une
place ; tandis que les commentateurs
Juifs y voient une idole (îo-) , et hiï
instrument d’Astrologîe. Nous ne contesterons
pas, qu’il n’y eût une ville-
ainsi appelles y mais il y a. beaucoup
d’apparence., qu’elle prenoit son nom
de l ’idole , qu’on y adoroit sous lé
nom de Baal - Tzephon,, ou du dieti
qui veille sur le'Nord. Les livres Hébreux
eux-mêmes, parlent d’un Démon,
ou Génie du Midi ,. dont on
demande,à être- délivré (.11). Pourquoi,
n’auroit-on pas aussi parlé du démonon
du Génie du Nord ? Quelques interprétest!
2).disent, que cet idole étoit un chien
de bronze, Le Rabbin Aben - Ezra(i3),
dans son commentaire sur le chapitre
quatorzième de l’Exode, prétend que
les prêtres,. ou Astrologues Egyptiens
avoient construit cette idole,.d’après les
principes .de la science des astres; c'est-
à-dire, que c’ctoït un Talisman magique
, comme tous les autres, soumis à
l ’influence de quelqu’une dos constellations
boréales-, telles que Céphée, à côte-
duquel on peignit effectivement un
chien (î-f). Il porte lui-même le nom dis
( 1 ) Kirk..oedip. t. K p. 082-285; et Selden- de dej
Syr. Synt- 1.
f l ) Kirk. Ibid. p. 264.
CS) Bayer uran. tab. { O f l U 127.ühig. Beigh.
P- ® H s I
1»’ Seld. synt. 1. e. 5. p. 175. Kiric. oedip. t.. 1. P-
(5)' Zeitd. av.est* t. 2. pi 349.- ,
( é j Byde de.Vt«. gers, relig. c. 12. p. i8r.
(y f 'Normis dionys. !. 2; v. 187-.
fi) Exôd. c. 14. v. 2 -9.. *
(9)Num c- 3.3. v. 5 -8;
(1®) Selden- Synt. 1.. c. 5,
( i l ) Psahr.. 90. v. 6*
(1:2) Kir. îbietp. 2 8...
(13; Ibid. 277.
(14) Hyde.de. vet pers relig. t. 5. p, 131, et (Kiitun.
ad Ulug. beigh. p. 15, .
Al Rai, le Berger, comme nous l’a-
v'à'ns déjà remarqué à l’occafion du
douzième travail cl’Hercule, et une des
étoiles , IIP font partie de cette
constellation, se nomme Alkelb, le
Chien. On. faisoit des images, ou des
idoles des difi'érens animaux célestes,
pour les besoins de la magie et de la
divination, comme l’observe très-bien
l’auteur du Targuin Babylonien (t). Le
Paraphrastê Jonatham l’appelle le signe
du Nord (2). Ainsi toutes les vraisemblances
se réunissent en faveur du Céphée,
de la famille de Cadmus, et de
Bélus, fils de Phénix, suivant les
uns (3) , et d’Agénor , suivant d’au-
trefi(4), établi gardien du Nord, dans
le poëme' dés Dionysiaques.
Alasuitede ce dieu, vientencoreunau-
tre Baal,adoré par les habitansd’Acaron,
sous le nom de Baal Zebub ou Beelzebul.
Ochosias , malade d’une chute (5), envoyé
consulter l’oracle de ce dieu,,qu’il
appelle le dieu d’Accaron ; afin de savoir
de lui, s’il peut espérer le rétablissement
cle sa santé. Cette seule
question me semble indiquer, que ce’t
oracle étoit celui d’Esculape , de Séra-
pis, ou de Pluton, consulté en G; ece,
en Egypte, et dans tout l’Orient, pour
les maladies. C’est sans doute ce Beel-
Zehut, que les Evangélistes appellent
le Prince des démons , dénomination
qui caractérise assez bien Pluton (6).
Joseph (7) appelle le dieu d’Accaron,
le dieu Mouche, ou le dieu Chasse-
Mouches, dénomination assez semblable
à celle que les Grecs et les Romains
donnoïent à Hercule. A Olympie, on im-
moloitun taureau à un dieu connu sous
le nom de Mvodès (8). Les Romains
en faïsoient auiunt pour Hercule Chasse-
mouches. Ce nouveau trait n’est pas
(1) Kirk.,ibïd. p. 28 r.
(2) SèUen. Synt. I.p.T24.
(3, Hygin. 1. 2.
(4) ahéon. p. 126.
(5) Reg. 4. c. 1. v. 2-—6.
(h)Math. c. 12. v. 24. c. y. v. 34. Marc, c 3. V. 22.
I-W. c. 11. v. 15-
étranger à notre Esculape, puisqu’il
est aussi appelle- Hercule par tous h s
Astronomes, qui ont parlé du Serpentaire
,' èt qu’il se lève à l’époque de
l ’an n é e à laquelle les mouches dispa-
rôissent, ou en Octobre.
Les habitansde la Cyrénaïque avoient
leur dieu Achoris , auquel on sacrifient
, pour obtenir la destruction des
mouches, dont la trop grande quantité
apportoit des maladies pestilentielles
(9). .
Les différens auteurs ont varié sur
le nom du dieu d’Accaron ; les uns
l’ont appellé Beel-Zebub , et l'es autres,
Beèl-Zehnl (io). Ces variantes semblent
tenir à l'envie que les commentateurs,
Juifs ou Chrétiens, avoient de jetter
du ridicule sur cette divinité, comme-
sur beaucoup d’autres , dont ils altéç-
roient les noms, pour leur trouver
une étymologie , qui prêtât, à la plai-
santeiieetau sarcasme (iiy. C'est ainsi
qn’ils ont cherché dans le Beet-Zebub,,
travesti en Beel-Zebul, le dieu Ster-
culus des Romains, comme s’il étoit
vraisemblable qu’Ochosias eût consulté
le dieu Sterculus, ou une divinité clé
cette nature , sur sa santé , et sûr le»
moyens de se'guérir. Nous nous en
tiendrons à notre, conjecture,, sur les
rapports de cette divinité avec PEscU-
lape Grec, ou le Sarapis Egyptien ; conjecture
dont nous avons donné les
motifs. Les Arcadiens, qui habitoiertt
Aliphère (12)', adoroient sur-tout Esculape
et Minerve, et célébroïent une
fête en l’honneur du dieu Myagrus1,
pour se débarrasser des mouches. Cette
cérémonie est fort analogue à celle de
la Cyrénaïque, où l’on adoroit aussi
Minerve et Esculape. On trouvoit, près
Cyt ène, un dieu appellé Baal, ou
(7) Antïq. Jud. f. 9. c. i .p . 299.
jffij Pîin. hist. nat. I. 29. C. A. Cîejn'. Ateï. grotrepe.
p. 24. Paus. Heiiac. ï. 1- p. 161.
(9) Plin. hist. nat. i. 10. c. 26.
(10) Kirker oedip. t. f. p. 27i.etSeïd. Synt, 2.t ,é .
( 1 1 ) Ibid Setd. p. 305.
(12) Pauf. Arcad. p. 258,