connoissance du système de la fatalité
(i5) : car on sait qu’il existoit une
pareille science , comme on le voit dans
Origène (i) , qui nous donne le nom
des trente-six Génies ou Décans, qui
étoient invoqués pour obtenir la guérison
des: différentes maladies. La fatalité
étant le- résultat de l’action des
sphè : es , il étoit naturel de faire
Apollon le dieu .chef de tous. les
oracles , ou des décrets de la fatalité,
comme on le faisoit dieu de l ’hanno-
lÿe universelle, qui émanoit également
des splières, auxquelles Apollon impri-
moit le mouvement. De-là vint, qu’on
lui mit entre les mains la lyre hepta-
corde, symbole naturel de l'harmonie
des sphères , comme l ’observe judicieusement
Servius (2 ) , et comme nous
l ’avons dit plus haut : de-là yint
aussi la double épithète de Musagète ,
et de Moiragète, ou de chef des muses
et des parques (3). Car on sait, que
les parques sont liées au système de
la fatalité et des sphères., et au mouvement
combiné des corps célestes , comme.
on le voit dans Platon ( 4 ) , que
nous citerons plus haut'j dans notre
traité des mystères sur la théorie des
âmes et de leurs voyages.
C H A P I T R E
O R U S OU h ’ A P
O siris ou le Soleil avoit pour fils en
Egypte la lumière ou Orus , dieu du
jour *et-du printemps, dont les Grecs
firent leur bel Apollon. Comme nous
avons déjà parlé d’Horus, dans notre
article Isis , et que nous en parlerons'
encore dans notre traité des mystères
de là religion des Chrétiens , nous au-
0 ) Origène contr. ceisum. ) . . ..
O ) Serv. comment, in virg. eclog. 5. v . 66.
^3) Paus. phocic. p. 341.
Nous n’entrerons pas dans l’explication
détaillée de toutes les fables partielles
, dans lesquelles Apollon ou le
Soleil joue un tôle. Il nous suffit de
prouver , de bien saisir le caractère de
cette divinité , et de déterminer son
existence théologique. Nous laissons à
d'au très lès petits détails , qui sont une
suite nécessaire du principe , et dont
la solution dépend- de ses rapports avec
la marche progressive de la lunvère
dans la révolution diurne et annuelle,
ou avec le jour et l ’année, avec les
saisons-ét les heures et sur-tout avec
le système harmonique du inonde , et
avec, les figures my-tiques , qui sèment
la route du Sulei-1 à travers les. constellations.
C’est là qu’on trouvera l ’origine
de différens attributs et de différentes
fictions, qui appartiennent à
Apollon. H nous suffit d’avoir prouvé,
qu’Apollon n’est autre chose que le
Soleil, considéré comme pète de la lumière
et du jour, régnant aux cieuxet
rayonnant de gloire à l ’époque de son
{tassage à l’équinoxe de printemps , au
moment où toute la nature reprend
son ordre et son harmonie. , et toutes
les graces de la beauté et de la jeunesse.
O N Z I È M E.
0 l l o n Egyptien.
rons ici peu de chose à en dire. Nous
observerons seulement, que son identité
avec l’Apollon grec ou avec le dieu
du jour et de lalumière printanière a
été reconnue par les plus anciens auteurs'.(
5) , et en particulier par Hérodote,
qui a , autant qu’il étoit eu lui ,
cherché à faire des rapprochemens en-
(4) Plat, de republ. I. 10, p. 6i6-
(5) Diod. Sicit. 1. 1. p. 22. Macrob. Sat. I. i .c . 21.
Ælian- de animai, lib, 1.10. ç. 14- Plut, de isid. p. 375,
tre la nature des divinités grecques et
celles des divinités Egyptiennes. Horus
fils d’Osiris ( ï)-, que les Grecs nomment
Jpgllon , dit cet auteur , et ailleurs :
Jpollon prend le nom d’Horus cirez
les Egyptiens. Horus Apollon, (2) grammairien
d’Egypte , comme nous l ’avons
déjà dit , assure qu’en Egypte le soleil
s’appelle Horus, modérateur des saisons.
Macrobe (3) attesteé gaiement, qu’Apollon,
qui est le même dieu que'le soleil,
s’appeioit chez les Egyptiens Horus ,
dispensateur des heures, et des saisons.
Nous n’accumulerons point ici les témoignages,
pour établir une vérité ihéo-
logique, qui n’est contesté par personne
; et nous verrons dans l’Horus
Egyptien:le dieu lumière , le dieu jour ,
au 'moment de son plus bel empire 5
au printemps, lorsque la sérénité et
l’ordre se rétablissent dans le monde
Sublunairef/t}"^ qni'Se met alors en’ ’accord
avec l'harmonie : dès deux , .dont
Apollon, est le régulateur et le chef,
•t’est Horus fils 3,’Osiris., ou l'émanation
brillante "et bienfaisante du feu
Ether, qui bouillonne dans le soleil , ou
dans Osiris-principe de lumière et de
.fécondité universelleî, qui. lute contre
le principe Ses ténèbres et'du mal ,
Typhon ennemi d’Osiris et d’Qrus son
fils. L’astre le plus voisin dû signe du
printemps et sur lequel étoit placé le
soleil printannier , Orion (à), s’appelia
donc à juste titre l'astre .d’Orus , dénomination
que lui donne Plutarque ,
et qui effectivement lui appartient ,
comme.’; on l ’a-:vu dans le troisième
chant du. ppëme dç Nonnus,. Oriçn étoit
né d’un taureau, et ce -taureau est le
Taureau céleste,,, à la suite duquel- se
lève.Or-ion. Orus-étôit fils d’Osiris , qui,
comme nous l ’avons vu.,rempruntoit les
cornes, qui paroient sa tète, dn signe
céleste du T;autèàu:!et;qui:étoit. souvent
(1 ) Herod. ï. û. c. 144.
(2) Hor-Apollon, hieroglyp. ï- i . c. 17,
OrMacrob. Sacurn. t, ï , c. 17,-
C4) plut. de Isid. p. 366.
peint sous l’qirtblêmq d’un boeuf doré j
ce taureau étoit le même que celui qui
formoit à Bacchus ses attributs tauri-
formes. Or Bacchus était la même divinité
chez les Grecs „qu’Osiris chez lés
Egyptiens. Voilà pourquoi certaines
traditions ont donné à Apollon (6) et
à Dianepour père et p.our.mère, Bacchus
et Isis. Ce qui est -exactement vrai, si
Osiris est le. même dieu que Bacchus ;
çe que nous avons,. propre ; et si Oxqs
est,,la même divinité qu’ApolIqn, que
le soleil printanier , ..ou l'état de la
lumière et du jour, depuis, le signe équinoxial.
du Taureau, jusqu’au-signe sol-
stitial du Lion ; époque à laquelle la
lumière atteignoit json maximum , autrement
où Horus. se plagQ.it sur de
- sommet de son-trône., Car leStEgyptyens'
peignoient des figures.;d,e bon sous, le
trône du Soleil, ou dlîorus 3 d abord ,
parce que la--figure -cc 1 e-ste-xlu‘baon-est
le domicile du Solgil , et qu’Orus est
le ’Soleil. C’est par la même raison ,
que nous voyons c.e Lion uni au
dieu Soleil Mi'thra , et qu’il est couché
sous le fameux monument de cette religion
,dont nous donnerons ailleurs l’explication
, comme, il étqit placé soffs -le
trône d’Horus. .Secondement, parce que
lé point le plus eleyé .de,fa course ,d,u
soleil: ou celui dé son reppss solstitial,
- étoit alqrs le;Lion, dans,ces siècles éloignés.;
Voilà l’origine.;des, attributs; dn
Lion donnés à Orus-, a hlithr.a, et à j Hercule , .qui tous,,trois ne sqnf,-qu’une
_-mêroe divinité, .le Soleil.,, mais , considérée
sous des rapports variqf, chez des
peupLqs (lfftérens,. paroît
que les .Egyptiens.;,ont attribué à .leur
dieu, H p ru » une puissance génératrice,
que n’avuit .pas ,l ’Apollon; Grec 5, au
■ moins ;si nous;,en croyons . Suidas., dont
nous avops, rapporté le passage à notre
. article Lsisfy;, puisqu'ils le peignoient
(5) i t i i . p. f i u
(6J Herod. euterp.
(7) Ci-delTusi. 3‘ C.J. . .
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