nous donne pour être celui des jours
généfhliaques de ce dieu, est un nom-
lire consacré aux vicissitudes &. aux
phases de la lumière éthérée, que le so-
:leil & la lune distribuent dans le zodiaque
, & qu’il est spécialement affecté
aux révolutions célestes, dont leTaureau
étoit autrefois le point de départ , &
aux sphères, auxquelles le soleil donne le
mouvement, comme chef du système
planétaire.
Le nombre -des années' affectées à.la
durée de la vie d’Apis , 'et qui for-
moient la mesureclimatériqtie du temps,
•que devoit vivre ce dieu , et qu’il ne
lui d oit point permis d’excéder, est
encore déterminé par les règles de l’Astrologie
ancienne , et par l’influence
climaté• ique du Taureau céleste ; nouvel
accord entre l’existence et le caractère
d’Apis et la marche des corps
célestes et av.c les pi incipes de lascience
sidérale. Pline obseï ve (1) , qu’il n’étoit
•pas permis, paries loix religieuses de
l’Egypte, de laisser vivre Apis au-delà
d'un certain nombre d’années , lequel
étant expiré , on le noyoit dans ia fontaine
des prêtres, (m4) ou dans la fontaine
sacrée, suivant l’expression de So-
lin (2!, qui assure le même fait. Am-
niién Marcellin (3) joint son témoignage
au leur et il aiou te de plus , que
c’étoit conformément aux principes
d ’une science cachée et mystérieuse.
Cette science secrète n’est autre chose
que la science astrologique, que les anciens
professèrent sous le secret du mystère
, comme on peut le voir par ce
qu’eu disent Firmicus et Ve!tins Va-
lens. Nous avons d’autant plus lieu
dépenser, qu’il s’agit de cette science,
que nous venons de voir qu’Apis et tous
les éttributs caractéristiques du dieu
boeuf se rapportaient au Soleil, à’ la
Lune , et au signe céleste du Taureau ,
f i ) Pîinius 1. 8. c. 46.
(a) So!in. c. 32.
(%) Ammian.I. 22. p. 245V
(4) Salmaf. de annis çUmiiter»
et conséquemment qu’ils avoient un rap.
port nécessaire avec l’Astrologie.
Quelle partie de la science .astrologique
s’oecupoit de fixer les limites de
la durée de la vie f C’est celle qui cotr.
tenoit les principes de la science climatérique.
Ces principes , consigijés
dans les livres de tous les Astrologues,
ont été réunis et développés avec beaucoup
d'érudition par Saumaise, (4) dans
son excellent traité intitulé : des années
climatériques. On y voit , comment
chaque planèle et chaque signe influent
sur la durée de la vie et dans quelle
proportion ils y influent. Chaque signe
donnoit au tant d’années, qu’il avoit de de-
grësd’ascension, autrement appellés de-
grésd’ànapliore ; (o) c’est à-dire autant
qu’il montoitde parties dé l’équateur ,
durant l ’àspension entière dès trente
degrés du signe ou de la partie du zodiaque
, mesurée par chacun des douze
signes. Ce nombre étoit vingt-cinq pour
le Taureau céleste. C’étoit précisément le
même nombre d’années, qui étoit fixé
pour la durée de la vie du Taureau
sacré Apis , qjji le représentait dans
les temples. On trouve , dans Saumaise
(6) , la table de ces anaphores pour
le climat d’Egypte et le nombre climatérique
donné parl’anaphore du Taureau
est vingt-cinq. («4) C’est par la
même raison, que la Lune , qui a son
exaltation au signe du Taureau, donne
aussi le nombre vingt-cinq (7) , comme
le Soleil ne donne que vingt-un , par-
•ce qu’il a son exaltation au Bélier, dont
lhmaphore est vingt-un. Ce nombre
climatérique vingt-cinq , commun au
Taureau céleste , à la Lune , et au Taureau
sacré Apis , image du Taureau céleste
et consacré à la Lune , confirme
les rapports , que nous avons établis
entre ce signe , cette planète et ce
boeuf sacré. Ce taureau naissoit-, com-
(5) Salmaf. ibid. p. no. p. 663,
(6) Ibid. p. 687»
(7) Ibid. p. 208*
me nous l ’avons vu plus haut , par
l ’action de la Lune sur une vache, que
le feu -céleste fécondoit -; . il ‘étoit
,1’euiblême vivant .du signe icelestè du
Taureau où celte planète avoit son
' exi.talion. Or la Lune placée au Tau-
l-reau suivant les principes de la science
(climatérique,, donnoit vingt-cinq ans
f de durée , ou influoit pour vingt-cinq
ans dans la durée de la vie humaine
et dans les combinaisons astrologiques ,
fqui en déterniinoient la durée totale. (1)
Les rapports déjà connus entre Apis ,
le Taureau céleste et la Lune , ne nous
[permettent plus de douter , que les
• nombres climatériques donnés par ces
[derniers n’aient élé affectés aussi à
[l'animal sacré, qui les représentait, et
• n’aient servi à déterminerla durée de
la vie d Apis , d’après les principes de
j la science sacrée ou de l’astrologie Egyp-
I tienne, dont les prêtres étoient dépositaires.
11 ne nous reste plus qu’à faire
voir, que cette durée climatérique de
ila vie d'Apis , déterminée par les prin-
t cipes de la-science mystérieuse , comme
inous le dit Atumien Marcellin , était
[de vingt-cinq années , lesquelles expi-
Irées , Apis devoit mourir.
Plutarque y dans son traité d’Isis , (3)
• nous dit que lé nombre cinq -, élevé au
quàrré , produit un nombre égal à celui
des années que doit vivre Apis. Or
[cinq , multiplié par lui-même ou élevé
iaûquarré,donne vingt-cinq. Donc Apis
fdevoit vivre vingt cinq ans, ou autant
d’années^ que la Lune et le Tauieau
celeste, à qui il étoit consacré,donnoient
d’années dans la table climatérique.
Cette conséquence est fondée sur un
principe d’analogie et de ressemblance,
que les anciens établissoient entre les
jmonumens religieux et les objets qu’ils
^représentaient. Je pourrois ajouter à
(cela une rem que, qui u'a pas échappé
à Jablonski, ( 3 } , cest que ce nombre
8 $ SalmaÇp. 44 g.— <566— 674.— «04, fa) rlut. de Isici- p. 374. ’ ’
vingt-cinq avoit l’avantage de représenter
une période Egyptienne, qui ra-
menoit le Soleil et la Lune en conjonction
au même point du ciel à-peù-
près ,:pàr 1 effet d’une apocatàstasç ou
restitution des mêmes positions, célestes.
Or nous avons vu, qu’Apis étoit un
emblème sacré relatif aux périodes lu-
ni-sblaires et à la conjonction du,Soleil
et de: la Lune au signe du Taureau ,
d’où partoient les mouvemenscélestes.
Apis ùvoit donc la même durée, que la.
période de vingt-cinq années , dont il
exprimoit la mesure , ou avec laquelle
il naissoit et finissoit. Ce dernier motif
au reste ne nous semble que très-
accessoire et la véritable raison nous
papoit être celle, qui a été tirée plus
haut des-principes delà science géné-
thliaque et climatérique. Apisétantun
espèce de Talisman vivant, soumis aux
aspects célestes,-dut tirer tous ses caractères
de. la science sidérale ou de
l ’Astrologie. C’étoit une idole soumise
à 1 influence du Taureau céleste , d’où
l’on tiroit des pronostics pour la divination,
suivant ce que nous a dit Lucien ,
dans son traité de l’Astrologie et pour la
divination, qui se fonde sur les cieux.
Apis ou le dieu boeuf dut donc, comme
Ain mon ou comme lé dieu bélier , et
pour les mêmes raisons que lu i, avoir
ses oracles. Effectivement il les avoit ,
et il donnoit des signes d’où l’on tiroit
des pronostics pour l’avenir ; enfin il
étoit un oracle.
On étoitpersuadé, que le boenfsacré ,
qui réunissoit sur lui tous les caractères
exigés pour qu’il fût proposé au culte
des peuples , présageoit d’abondantes
récoltes et toutes sprtesdè bien. (4) Non
seulement il étoit un signe de la fécondité
et de l’abondance, mais il étoit
censé en être une cause ; de la même
manière que les signes celestes, dont il
étoit l ’image , furent souvent regardés,
(3)Jablomki. I.4.C. a.p. 10p. 197.Maishamp.5k
(yy Ammian Marcel!, p. 245.