3a O R I G I N E D E Ï O
pluie , et ils y brilleront au nombre
des astres. Lui-même sera mis aux
cieux avec sa lyre. Il sera figuré aux
astres après le Bootés; (1) il conduira
devant lui l’Ourse , et sera berger heureux
à côté du Typhon céleste, près
duquel il prendra place. Chante aujourd’hui
sur la terre, ajoute Typhon
et dès demain tu seras aux cieux ; (2) et
ta flûte sera plaée (3) sur la lyre céleste.
On sait en effet que la Lyre et le Serpentaire
sont placés aux cieux à la
suite du Bootés et que le Serpentaire et
la Lyre montent ensemble.
Après avoir fait au berger les plus
belles promesses , Typhon l ’invite à
chanter sa victoire et ie nouvel empire
qu’il va prendre dans l’Olympe. (4) Cad-
mus se met à chanter , et lorsqu’il
s’apperçoit que le géant se laisse prendre
à l appât , et aux acçens séducteurs
île sa flûte, (3) il profite de sa
crédule vanité et lui promet des chants
infiniment plus merveilleux , s’il veut
se prêter à une demande qu’il va lui
faire. (6) Il lui expose qu’ayant voulu
rivaliser avec Apollon lui-même , il
avoit remporté sur lui la victoire; et
que Jupiter, pour plaire à ce dieu ,
avoit brisé d’un coup de foudre les
cordes de sa lyre. (7) Pour la remonter
il lui dpmande, qu’il lui prête les
nerfs de Jupiter , ( c 2) , qui étoient
tombés dans le combat contré Typhon
et que ce géant avoit serrés dans son
antre. (8) Sa demande lui est accordée.
Le berger reçoit le présent qu’il
loue fo rt, et qu’il met en réserve, Comme
pour l’adapter un jour à sa lyre ;
mais dans l ’intention de le rendre à
Jupiter, lorsqu’il aura vaincu les géans.
CO v. 45S-
(2 ) V. 460.
(3) V. 463.
(4) V. 474.
' 0 0 V. 47#- I I
(6) v. 483.
(7 ) v. 487.
(8) v. 508.
(9> ▼ •5»*-
US LES C U L T E S ,
Cadmus adoucit le son de sa flûte enchanteresse
, et charme les oreilles de
Typhon, quilui donne toute son attention,
sans que rien puisse le distraire. (9)
C h a n t d e u x i è m e .
Ce fut dans ce moment où tous les
sens du géant étoient comme enchaînés
par l’harmonie , que Jupiter s’approcha
doucement de l ’antre, où sa
foudre étoit cachée , et s’en saisit, (10)
à la faveur d’un nuage épais dont il
couvre la grotte, et Cadmus, pour dérober
celui-ci à la vengeance du géant.
Cadmus se tait (11) et disparoît de la vue
de Typhon trompé et furieux, qui court
vers son antre chercher la foudre qu’il
ne retrouve plus. C’est alors qu’il s’apperçoit,
mais un peu tard, de l’artifice de
Jupiter et de Cadmus. (12) Il veut dans
sa rage s'élancer vers l’Olympe. Dans
les convulsions affreuses qui l’agitent,
il fait trembler tout l’univers. Il
ébranle les fondemens des montagnes ;
il remue par de violentes secousses les.
rivages , fait retentir les :éçhos des.
forêts, des cavernes , (iâ) et porte le
désordre et le ravage dans tous les pays
voisins du lieu qu’il habite. (14) Il déchire
, dans sa fureur, les animaux les
plus féroces, ( i5) les reptiles , les qua-
drupèdesetles oiseaux. (16) Les nymphes
éplorées fuient au fond du lit des
fleuves desséchés, et au milieu de leurs
roseaux. Les bergers glacés d’effroi errent
çà et là dans les champs , et
jettent auloin leursflûtes. (17) Le laboureur
abandonne ses boeufs. Les arbres
des campagnes sont arrachés. Minerve
regrette la perte de ses oliviers , Apol-
(10) L s. v. s-
( 1 1 ) v. ai.
(12) v. 28.
O 3) v. 35- &c.
(14) v. 40. &c.
0 5 ) v- 47-
(16) v. 50' ,i: | 1
( 1 7 ) 60 et 60.
lon.
O U; Bt E: L» I ;G J .0 N fürtffl V E RgSpp p > M h •»
Ion ses lauriersq iVîenns ses anémone?.,,
Gérés ses rnofssons ,;(i-) lesDryades, leurs.
forêts. Ici le. poète fait. ,un yçqitv très-
long des plaintes (&)»de ÇéSjiflymphes-
Hamadryades, Déjài(3i) Elïaétpn avoit
conduit ,son char fatiguéjaux- rivea-du
coucfiapt, et lanuitétendoit son voile;
sur, le ciel et sur, la, terre- Les:,dieux
étoient alors errans sur ’les bords du
N.èj ; .tandis que Jupiter sur les sommets.
duTaurus a‘ tendoi.tlç retour de l’aurore.
Il étoit nuit , et les, sentinelles étoient
posées à la garde des cieux. Les heures
veilloient. (5) Le vieux Bootés, (6) les
yeux toujours ouverts , ayant près de
lui le Dragon céleste , surveillait les attaques.
nocturnes , que pourroit tenter
Typhon pè.e de ce dragpo , suivant Hy-,
gin. (7) Lucifer ou llas.trq;du. matin
gardoit l’Orient, (ça) Hesperus le couchant
, Cenhée le Nqrd, et le; Sagittaire,
le ;Midn j(8),. T o u t. l’,uniyers .présentojt
1 image,fjd’am immense camp , dans le-»
quel chaque parties de la nature ,rein-
plissoit une-fonction , et faisait tout ce;
qui s,è pratiqué pendant la nuit dans les;
camps.i Les étoiles -et les, météores,
étoient Jes;feuxqui.h’écla,iroien4*:(9) Enti
fin hadéesse de la victoire^ (10) sous la
foi me de. la mène'du soleil , et de,la
lune, vient au secours-de Jupiter y et
apporte liés armes ajl père des dieux ;,en
l ’exhortant : à combatre Typhon dont
elle fui apprend les ravages.' Il a , dit-
elle , déjà ébranlé tes fondemens de lî’jjjp
nivers,(iii),Tetil porte le «Jésoidie ,dabs
l’empii è de tous les dieux.. L ’amour lui-
même a .étc ibicé de prendre la fuite,
devant ce monstre, et Vulcain d’abandonner
ses foi ges. ( 12) Armez-vous grand
( 1 ) v. 90 &c.
O ) . V.. IOO Ct faiv. ‘ I ;
(3) v. 164.
(4) .v . 170.
(? ) Hygin fal>. 30.
O ) v. 187.
(9) v. 196.
(10) v. 205.
( i 1) v. 214.
f t â ) v. 205.
■üeliff. Utiiv. Tome II
dieu, (13) pour la défense de vos enfans,
et lancez, vos terribles feux.,(i4),Souffririez
.vous que votre père-détrôné ( i 5 )
revînt encore se placer, dans le séjour
des astres ? Non , je necye.rrai point Les-
Titans venir donner des loix au ciel.
Ce sera vous .et vos enfans qui y .règne-
l'és^Çombattçz .pour la.jlélepse de ma,
chaste Diane. (16) Âpres qp’elle eut dit
ces mots, le sommeil qouyre de sou voile
oj>s.cur toutçequi respire dans la nature.
Jupjter seul alors reste éveillé j (17) T y phon,
av» contraire, dort d’un ^qmmeil
profond , et la masse de son corps cou-»
vre up imnmnse terrain, (18) Au lever
du s o le i l , , il ouvre ; sa l(axge bouche et
pousse un cri purpux (1,9), dont tous les
écjios voisins retentissent. Il : défie au
combat Jppiçer. ; y éclate en menaces
et en,iipjures,epntïq le maître de l ’Or
lÿmpe , et coptre les dieux qui l'habitent.
(20) R forme les' prqjefs. les plus in-
sensésetlesplusfu,cieux contre l ’ordi e, &
l'harmonie de la nature, et eoptre tous
les astres,du firmament ; (21) et sur-tout
contre; les djeux’dont il médite les, alliances
les plus: monstrueuses. Il marie-
ra:fPailas.à Epjhjaltés, Latpne à Tytie et
Diane à, Orion , qui avoienl voulu les ou-
tiager*{22) Iimepace tous,les dieuxd’une,
hqnteuse servitude et dé les assujettir
aux fonctions ordinaires des esclaves.,
dans la nouvelle cour céleste qu’il va
se composer. I l rompra les liens qui
enchaînent, Saturne et le rappellera,
aipsi,que les Titans , dans le séjour de
ljOlympe, d’où Jupiter lés a bannis. (23)
Iljirojete la construction d’un nouveau
ciel infiuiment plus vaste et plus beau
que celui qu’habitie Jupiter; il doit SS
(13) v. 2091
(14) v. 212.
(15) v. 228.
( ié ) v. -232. -C»7) v. 237. -,
18) v. 240.
19) T...250. v O )
(20) 260 &c. ' .
(21) v. 280—29».
<22)9.305. ; ; , tc i)
( 2*> V. 340. .,. . , . .
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